L’équipe PHisTeM (Poétique historique des textes modernes) du CSLF de l’université Paris Ouest organise le 23 juin, en partenariat avec la Maison de Chateaubriand, une journée d’études consacrée aux grandes questions d’herméneutique rimbaldienne. On sait que Rimbaud, poète majeur de la littérature française, est aussi l’un de ceux qui posent les problèmes d’interprétation les plus insurmontables. Cette journée d’études s’inscrit dans le cadre de la préparation d’un Dictionnaire Rimbaud aux éditions Garnier, sous la responsabilité de Yann Frémy et d’Alain Vaillant; il soulèvera donc les questions fondamentales de méthode que rencontre tout lecteur de poésie moderne. La journée se déroule dans la bibliothèque de la Maison de Chateaubriand (87, rue Chateaubriand, 92290 Châtenay-Malabry, http://maison-de-chateaubriand.hauts-de-seine.fr/web/chateaubriand/accueil ). Questions d’herméneutique rimbaldienne. 9h30-9h45: accueil des participants. 9h45-10h: discours d’ouverture par Bernard Degout, directeur de la Maison de Chateaubriand. 10h-10h15: présentation de la journée par Yann Frémy et Alain Vaillant. 10h15-10h35: Jean-Pierre Bobillot, «Poétique et herméneutique rimbaldienne». 10h35-10h55: discussion. 10h55-11h15: Yann Frémy, «De la biographie à l’herméneutique». 11h15-11h35: discussion. 11h35-11h55: pause. 11h55-12h15: Philippe Rocher, «Intertextualité et poétique rimbaldienne». 12h15-12h35: discussion. 12h35-14h15: déjeuner et visite de la Maison de Chateaubriand. 14h15-14h35: Christophe Bataillé, «Panorama de l’avant-texte rimbaldien». 14h35-14h55: discussion. 14h55-15h15: Alain Vaillant, «Du bon usage de la thématique dans la critique rimbaldienne». 15h15-15h35: discussion. 15h35-15h55: Denis Saint-Amand, «Poétique auctoriale et écriture collaborative». 15h55-16h15: discussion. 16h15-16h35: pause. 16h35-16h55: Adrien Cavallaro, «Bien après Étiemble. Repenser la réception rimbaldienne». 16h55-17h15: discussion. 17h15-17h35: Robert St. Clair, «Idéologie et poétique». 17h35-17h55: discussion. 17h55-18h15: conclusion de la journée et discussion générale.
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Questions d'herméneutique rimbaldienne (Maison Chateaubriand, Châtenay-Malabry)
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La traduction des textes politiques de J.-J. Rousseau en Asie (mondes arabe et turc inclus) : quelles réinventions pour quels enjeux? (Bordeaux)
Journée d’études internationale, mars 2017, Université Bordeaux Montaigne Organisateur: Eddy Dufourmont (Sciences Philosophie Humanités, EA4574) La traduction des textes politiques de Jean-Jacques Rousseau en Asie (mondes arabe et turc inclus) : quelles réinventions pour quels enjeux? Argumentaire Si l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau et son apport à la démocratie et à l’autonomie de l’individu sont connus aujourd’hui en Asie, continent qui fait l’objet en lui-même d’un intérêt croissant, il n’en est pas de même pour l’histoire de sa réception, plus précisément de sa traduction. L’existence des traductions de l’œuvre du Citoyen de Genève est souvent considérée comme une étape majeure dans l’accession de à la modernité politique dans les différents pays asiatiques, comme l’illustre celle du Contrat social au Japon (dès 1882-3) et en Chine (1898, 1904). Mais peu de recherches se sont penchées sur les traductions elles-mêmes, en ce qui concerne les langues extra-européennes. Or le phénomène de la traduction relève du transfert culturel, tel que l’a défini Michel Espagne. Il écrit en effet: «Tout passage d’un objet culturel d’un contexte dans un autre a pour conséquence une transformation de son sens, une dynamique de resémantisation, qu’on ne peut pleinement reconnaître qu’en tenant compte des vecteurs historiques du passage». L’ambition de la journée d’études est donc de lancer une réflexion nouvelle sur le phénomène de la traduction, en prenant pour cas d’études Rousseau et ses textes à dimension politique. L’effort se portera sur la traduction même des textes et des notions qu’ils portent, dans une comparaison entre le texte en langue-source (texte en français de Rousseau ou traduction) et le texte en langue-cible. Dans quelle mesure peut-on parler de réinvention du Contrat social ou encore des deux discours? Quels sont les mécanismes de ces traductions et quels en ont été les enjeux à l’époque de leur publication? L’enjeu sera de contribuer à une meilleure connaissance de ce que Pierre Bourdieu nommait la circulation internationale des idées, en discutant les enjeux ainsi que les similitudes et différences dans la traduction. Puisqu’il s’agit de l’Asie au sens de continent, l’éventail des langues envisagé sera large: il s’agira de mobiliser autant les spécialistes de la Chine, de Corée ou du Japon que ceux des monde arabe et turc, ou encore ceux d’Asie du Sud et d’Asie du Sud-Est. Modalités de participation La journée d’études se déroulera à l’Université Bordeaux Montaigne. Une publication des travaux sera envisagée pour 2018. Toute personne intéressée est priée d’adresser, jusqu’au 1 er octobre 2016, une proposition de communication (titre et résumé de 2000 signes) ainsi qu’une brève notice biographique à l’adresse suivante: Eddy.Dufourmont@u-bordeaux-montaigne.fr . Une réponse, après sélection, sera donnée le 1 er novembre. L’inscription à la journée est gratuite. Les frais de transport et d’hébergement seront à la charge des candidatures retenues.
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Mythes et réalités des identités francophones en Amérique du Nord (NeMLA 2017)
Call for papers for panel «Mythes et réalités des identités francophones en Amérique du Nord », NeMLA 2017 - March 23-26, Baltimore, MD Ce panel compare les représentations et les manifestations identitaires (linguistiques, culturelles) des communautés francophones implantées en l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada). Historiquement, des communautés canadiennes-françaises originaires d’Acadie et du Québec se sont installées en Louisiane et en Nouvelle-Angleterre. Plus récemment, d’autres groupes francophones tels que les Haïtiens, les Africains de divers pays ayant le français comme langue officielle et/ou de communication, mais aussi des Français de l’Hexagone sont venus immigrer au Canada ou aux Etats-Unis, que cette immigration soit volontaire ou motivée par des raisons politiques poussant les populations à l’exil. Aux Etats-Unis comme au Canada, ces identités francophones riches et variées, ancrées depuis des siècles ou arrivées plus récemment, se manifestent dans la production linguistique, littéraire, musicale, picturale et cinématographique anglophone et francophone. Les identités francophones en Amérique du Nord sont-elles représentées de la même manière dans les productions culturelles en anglais et s’adressant en priorité à un public anglophone que dans celles en français, qui s’adressent en priorité à un public francophone? Les manifestations des identités francophones sont-elles exprimées et comprises de la même façon quand elles émanent d’artistes ou d’intellectuels francophones que quand des auteurs anglophones représentent les identités francophones en Amérique du Nord? En musique, en peinture, en littérature, au cinéma ou dans toute autre forme d’expression artistique, les manifestations des identités francophones en Amérique du Nord sont multiples et témoignent de la vitalité d’une francophonie toujours renouvelée, et sujette à de nombreuses interprétations linguistiques et culturelles à travers le dialogue des cultures. This panel compares the representations and manifestations of identity (linguistic, cultural) of the various francophone communities settled in North America (United States and Canada). Historically, French-Canadian communities from Acadia and Quebec rooted in Louisiana and in New England. More recently, other French-speaking groups such as Haitians, Africans from several countries where French is an official language and/or a language of daily communication, but also French from France, migrated to Canada or the United States. This immigration can be voluntary or it can be exile. In the United States as in Canada, these Francophone identities are rich and varied. Some of them have been here for centuries and others settled more recently, but all are expressed through linguistic and literary productions, as well as through music, cinema and visual arts, both in French and in English. Are Francophone identities in North America represented similarly in the English-speaking cultural productions, aiming at an Anglophone public, than they are in the French-speaking cultural productions, aiming mostly at a Francophone audience? Moreover, are those multiple manifestations of Francophone identities in North America expressed and understood in a similar way when they come from French-speaking artists or intellectuals than when the authors are English-speaking? In music, painting, literature, cinema or any other form of artistic expression, manifestations of Francophone identities in North America are numerous proofs that Francophonie is a vibrant and alive concept, always renewed, offering many linguistic and cultural interpretations in a rich dialogue of cultures. Submit a 250-300 words abstract in French or in English to NeMLA’s online submission system:go to www.nemla.org and create your own user account. *Deadline for Abstract Submission: 30 September 2016
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'Fausses informations en série sur la réforme du doctorat', Lemonde.fr, 22/06
Fausses informations en série sur la réforme du doctorat 22.06.2016 à 09h47 • Mis à jour le 22.06.2016 à 10h12 | Par Adrien Sénécat "La réforme du doctorat fixée par un arrêté du 25 mai a, comme le craignait le gouvernement, suscité une levée de boucliers. Ce texte, qui fixe le « cadre national de la formation et les modalités conduisant à la délivrance du diplôme » et va entrer en vigueur à la rentrée 2016, a en effet donné lieu à plusieurs tribunes au vitriol dans la presse ces dernières semaines. Problème : ces textes mélangent vraies et fausses informations. « Il sera possible d’obtenir un doctorat par validation de l’expérience professionnelle » C’EST VRAI, MAIS C’ÉTAIT DÉJÀ LE CAS AVANT La validation des acquis de l’expérience (VAE), qui permet d’obtenir un diplôme qui correspond à son expérience professionnelle, est au cœur des inquiétudes. ... Contrairement à ce qu’avancent ces tribunes, il n’est jamais question, dans l’arrêté en question, de la validation d’un doctorat par la VAE. Ou plutôt, pas plus qu’avant. La loi du 17 janvier 2002 permettait déjà de faire valider tout ou partie d’un doctorat, à condition d’avoir l’expérience professionnelle de recherche requise, mais cela n’a rien à voir avec le texte de mai 2016. Lire la suite ici « Il sera possible de s’inscrire en doctorat sans avoir de master » C’EST VRAI, MAIS C’ÉTAIT DÉJÀ LE CAS AVANT En principe, il faut être titulaire d’un master ou d’un diplôme national de grade master pour s’inscrire en doctorat. L’article 11 du nouvel arrêté dit néanmoins qu’il est possible, sur dérogation, d’« inscrire en doctorat des personnes ayant effectué des études d’un niveau équivalent ou bénéficiant de la validation des acquis de l’expérience » sans qu’elles disposent du diplôme requis. Une formulation quasiment identique à celle de la version précédente du texte, publiée en 2006 (article 14). lire la suite ici .« On va pouvoir obtenir son doctorat sans présenter de thèse » C’EST FAUX Autre sujet de controverse : la mention dans l’article 15 de l’arrêté de la mise en place d’un « portfolio du doctorant », qui compilera la liste de ses activités pendant sa formation et valorisera ses compétences. ... Contacté, le ministère dans l’enseignement supérieur et de la recherche est pourtant catégorique : « N’importe quelle personne qui passe un doctorat présente une thèse devant un jury. » lire la suite ici « Le doctorat avec mention va disparaître » C’EST VRAI Effectivement, le nouvel arrêté ne fait référence à aucune mention, se contentant d’indiquer que « l’admission ou l’ajournement est prononcé après délibération du jury ». Or, l’ancienne version du texte, qui remonte à 2006, évoquait bien la possibilité d’attribuer trois mentions au rapport de soutenance de la thèse : « honorable, très honorable, très honorable avec félicitations ». Les rapports rédigés au sujet du mémoire et de la soutenance, eux, demeurent. « L’encadrement des doctorants va changer » C’EST VRAI Parmi les évolutions notables, on trouve la durée « en règle générale » du doctorat, fixée à trois ans. Mais contrairement à ce qu’écrit le FN sur son site, il ne s’agit pas d’une durée maximum : le texte donne bien une limite, mais elle est fixée à six ans. Une autre mesure du texte divise : la mise en place de comités de suivi individuel du doctorant. Certains perçoivent cela comme une attaque faite aux directeurs de thèse. Un sentiment renforcé par le fait que ces derniers n’auront plus de droit de vote dans les jurys. Au ministère, on explique que la mesure vise plutôt à prévenir les situations de conflit ou de harcèlement (difficiles à chiffrer) entre doctorant et directeur de thèse, avec l’intervention d’un groupe tiers, comme cela se fait déjà dans d’autres pays. Lire l'article complet ici www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/06/22/fausses-informations-en-serie-sur-la-reforme-du-doctorat_4955560_4355770.html
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Relief , 2016-1 : "Marcel Duchamp en toutes lettres"
Référence bibliographique : Relief , 2016-1 : "Marcel Duchamp en toutes lettres", Uopen / Ubiquity press, 2016. RELIEF 2016-1 http://www.revue-relief.org Table des MatiÈres / Table of Contents A. Dossier «Marcel Duchamp en toutes lettres» «Marcel Duchamp AS A Litteral artist» Rédacteurs invités / Guest editors Pieter de Nijs et / and Bert Jansen Introduction 4-7 Duchamp Biography 8-9 Duchamp in Barbarber 10-17 K.Schippers 18-29 La MariÉe de Marcel Duchamp (fragment) Traduction Judith Wambacq et Camille Richert Bert Jansen 30-69 More about Duchamp’s wordplay Dirk van Weelden 70-76 Black Coffee Marcel Duchamp’s pataphysical sensism Pieter de Nijs 77-98 Marcel Duchamp and Alfred Jarry Bastiaan D. van der Velden 99-112 Le Massacre de la mariÉe Sjef Houppermans 113-132 ÉTANG DONNÉ Caro Verbeek 133-142 Surreal aroma’s: (Re)constructing the volatile heritage of Marcel Duchamp Marian Cousijn 143-149 Marcel Duchamp and the art of exhibition making Matthieu Zenden et J.J.Martin 150-161 BAL(L)ADE DU CHAMP Images trouvées B. ESPACE LIBRE / FREE SPACE Maria Portmann 163-178 CONTROVERSES AUTOUR DE L’ANATOMIE DANS LES TRAITÉS ARTISTIQUES PENDANT LA PÉRIODE MODERNE EN FRANCE. Frédéric Martin-Achard 179-193 De la difficultÉ d’Être soi: phénomènes de désubjectivation chez les personnages romanesques de Bon, Mauvignier et Serena
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Le défi libertaire (Limoges)
Le défi libertaire Colloque international et pluridisciplinaire à la FLSH de Limoges, du 24 au 25 novembre 2016 L’ambivalence de la notion de liberté est un enjeu majeur de toute pensée thématisant le rapport entre individu et collectivité, entre autonomie régionale et pouvoir central, entre action individuelle et dogme. Dans l’histoire des idées, c’est la pensée libertaire qui cherche à faire valoir l’individu dans son autonomie. Elle s’inscrit autant dans la philosophie politique que dans les domaines des arts et des lettres, soit sous forme d’une revendication, soit dans le but concret de réaliser des visions utopiques à travers de projets concrets - comme la création de communautés autonomes et d’ateliers d’artistes ou des actions écologique et altermondialistes. Souvent identifie – tantôt pour des bonnes raisons, tantôt à tort – à l’anarchiste, le libertaire peut aussi être considéré comme l’héritier d’un certain libéralisme radical aujourd’hui mis à mal dans nos «démocraties modernes». En effet, le défi libertaire reste pertinent – dans un monde où la sécurité et l’économie priment sur individu et son intégrité, où les derniers représentants du libéralisme politique se résignent, où la «République des algorithmes» avec son système d’évaluations transforme les sociétés, où l’ habeas corpus finit par se transformer en corpus habent .L’accent du colloque sera mis sur la question de l’autonomie de l’individu ou des collectifs humains à travers l’histoire des idées ainsi que sur ses représentations. Un autre centre d’intérêt sera l’impact d’une attitude libertaire dans les arts ( mail art , street art , graffitis …) et dans l’action politique ( guerilla gardening , flash mob , squatting …). Pour certaines pistes à explorer, veuillez consulter l’argumentaire plus détaillé que vous trouverez en annexe. Le colloque s’adresse à toutes les disciplines du domaine des lettres et des sciences humaines. Le comité scientifique prêtera pourtant une attention spéciale aux propositions axées sur l’approfondissement théorique de la notion de «libertaire». Organisation Directeurs: EHIC (EA 1087)Till Kuhnle, Philippe Colin, Luis Fe-Canto Comité scientifique: Ioan Pop-Curşeu (Université Babeş-Bolyai, Cluj-Napoca), Henning Krauß (Augsbourg),, Robert Reimer (University of North Caorlina, Charlotte), Jean-Marie Grassin (Limoges), Betrand Westphal (Limoges), Christine de Buzon (Limoges) et les organisateurs du colloque. Agenda: Le colloque aura lieu du 24 au 25 novembre 2016 à la FLSH de l’Université de Limoges. Les propositions (titre provisoire, résumé, laboratoire de rattachement, CV succinct) seront à adresser aux trois organisateurs avant le 20 juillet 2016; le comité scientifique se réunira le 30 juillet 2016. Comme nous envisageons une sortie rapide des actes, nous avons fixé le 20 décembre 2016 comme date butoir pour la soumission des articles qui seront soumis à un comité de lecture. Annexe Le défi libertaire – argumentaire L’ambivalence de la notion de liberté est un enjeu majeur de toute pensée thématisant le rapport entre individu et collectivité, entre autonomie régionale et pouvoir central, entre action individuelle et dogme… Chez Rousseau, la volonté générale primait la volonté individuelle – et ainsi la liberté de la nation celle des individus. La Révolution adopta pour devise la formule trinitaire de «liberté, égalité et fraternité» préconisant ainsi un concept de liberté qui soumet la liberté individuelle aux impératifs éthiques exprimés à travers les deux autres concepts de cette formule. La pensée des Lumières en Allemagne en revanche mettait l’accent sur l’action individuelle en postulant l’impératif catégorique (Kant) ou en déclarant que l’État est fait pour les hommes et non pas les hommes pour l’État (Lessing); dans la littérature du Sturm und Drang , ce fut le culte de l’individu insoumis (Goethe: Götz de Berlchingen , Schiller: Les Brigands ) dont allaient s’emplir maints auteurs de la Jeune Allemagne. Pour le libéralisme anglais, l’État doit protéger notamment la liberté des entrepreneurs. Raillé par Marx et Engels, Max Stirner défendait même la liberté totale de l’individu. Malgré sa vision de l’homme égoïste, ce «jeune hégélien» a pourtant fourni un instrument de réflexion permettant de scruter le fond idéologique de tout discours tenu sur la liberté. En 1857, dans une lettre adressée à Pierre Proudhon, Joseph Déjacque, opposa le «libertaire» au «libéral» pour dénoncer les déboires du capitalisme. Dorénavant, le terme «libertaire» sera souvent associé à l’anarchisme. Dans les années 80, un jeune sociologue français, Jean-Marie Guyau, qui attira l’attention de Nietzsche avec son Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction et son étude sociologique L’Irréligion de l’avenir , pose les fondements d’une éthique libertaire. Dans son essai La Morale anarchiste (1889), Pierre Kropotkine cherchait à dépasser l’impératif kantien: «Le bonheur de chacun est intimement lié au bonheur de tous ceux qui l'entourent». Seul une société respectant ce principe saurait parer les instincts destructeurs. Cela va à l’encontre a ce nihilisme qui, s’appuyant souvent sur une lecture erronée de Nietzsche, se repend dans toute l’Europe. Un courant plus doctrinaire, en revanche, naquit avec l’anarcho-syndicalisme de Georges Sorel, auteur des Réflexions sur la violence – livre prisé par les futuristes et par Mussolini. En France, par ailleurs, on continue à parler d’un «anarchisme de droite» qui est situé dans les sillons d’auteurs comme Céline. Reste à noter qu’aux États-Unis, un autre courant de droite qui revendique une sorte d’anarcho-capitalisme est appelé «les libertarians». En Allemagne, les auteurs libertaires et anarchistes jouaient un rôle particulièrement important dans les mouvements révolutionnaires à la fin de la Première Guerre mondiale. En outre, Michael Löwy constate depuis cette époque l’influence croissante d’un judaïsme libertaire sur la pensée critique. Celui-ci repose sur une interprétation du messianisme selon laquelle la rédemption dont nécessairement se produire dans l’Histoire (Sholem, Benjamin, Buber). Dans le domaine hispano-américain les idéaux libertaires ou anarchistes ont eu une influence durable. Le dynamisme violent des protestations agraires andalouses, l’action directe, l’anticléricalisme, le poids mythique d’organisations anarchistes telles que la « Mano Negra » ou le rôle clé du syndicat anarchiste CNT dans l’organisation de la lutte ouvrière dans les villes espagnoles firent de l’Espagne une terre de choix pour les anarchistes européens dans les premières décennies du XXe siècle. L’Espagne put même devenir la terre de l’utopie anarchiste pendant les premiers mois de la Guerre Civile espagnole. Ce désir d’utopie traversa aussi l’Atlantique pour prendre racine dans les terres américaines. Il y laissa une empreinte durable faite des parcours littéraires et politiques très visibles dans les premières décennies du XXe siècle. Dans ce contexte, par ailleurs, il ne faut pas oublier la littérature anti-belliciste dans le cadre colonial (par exemple les guerres pour le contrôle du Rif marocain entre 1909 et 1927). C’est cette idée de parcours et de présence des figures anarchistes dans la société et littérature hispanique qui constitue le fil rouge entre le passé et le renouveau des idéaux anarchistes ces dernières années. La « greffe » libertaire fut d’autant plus vigoureuse en Amérique Latine (et tout particulièrement dans le cône sud) qu’une certaine tradition de défiance voire même de rupture face aux structures impériales puis républicaines s’était installée parmi les populations métisses, noires et indigènes. Ainsi, à la fin du XIXe siècle le genre littéraire «gauchesque » constitua-t-il, en Argentine, une célébration nostalgique du mode de vie et des formes d’expression culturelles libertaires des gauchos . Au cours de la même période, l’arrivée massive d’immigrés européen en quête d’une vie meilleure dans le Nouveau Monde déboucha sur l’émergence d’un puissant mouvement ouvrier anarcho-syndicale radicalement anti-politique. Mais l’idéologie libertaire ne fut seulement l’apanage des masses ouvrières paupérisées et désenchantées : dès la fin du XIXe siècle son influence s’étendit à une fraction importante de l’intelligentsia littéraire en Argentine et dans d’autres pays d’Amérique Latine. Même si l’anarchisme, qui a connu un brutal déclin à partir des années 30, ne constitue plus aujourd’hui une force politique et idéologique significative en Amérique Latine, il peut être tentant de le rapprocher de certains courants indianistes contemporains – on pense tout particulièrement au mouvement néo-zapatiste dans l'état du Chiapas au Mexique. Après la Deuxième Guerre mondiale, l’esprit libertaire animait les contestataires des années 68 revendiquant «l’imagination au pouvoir» ainsi que les mouvements écologiques et pacifistes. Mais c’est avant tout dans le domaine des arts qu’il reçut un nouveau souffle avec des courants comme Fluxus ou les situationnistes (Guy Debord, Vaneigem). Maints penseurs nord-américains, à l’instar de Marcuse ou Chomsky, s’inscrivent alors dans cet élan libertaire. En retour, les courants libertaires nord-américains, nourris de sources hétéroclites comme le transcendantalisme de Thoreau ou d’Emerson du XIXe siècle, le mouvement contestataire autour du procès de Sacco et Vanzetti dans les années 1920, le African-American Civil Rights Movement , jusqu'au mouvement pacifiste de la contre-culture en passant par la beat generation (Kerouac, Ginsburg et comparses), vont durablement influencer la pensée émancipatrice européenne. Pour la pertinence de cette manière de penser, on peut citer maints exemples comme la renaissance d’un Camus «libertaire» ou le travail des caricaturistes de Charlie Hebdo , sans pour autant oublier les whistleblowers (lanceurs d’alerte). En effet, le défi libertaire continue – dans un monde où la sécurité et l’économie priment sur l’individu et son intégrité, où le néolibéralisme finit par effacer toute distinction entre gouvernants et gouvernés, où les derniers représentants d’un libéralisme politique se résignent, où la «République des algorithmes» avec son système d’évaluations transforme les sociétés, où l’ habeas corpus finit par se transformer en corpus habent .L’accent du colloque sera mis sur la question de l’autonomie de l’individu ou des collectifs humains à travers le contexte historique esquissé ci-dessus et la philosophie politique ainsi que sur sa représentation en littérature et au cinéma. Un autre centre d’intérêt sera l’impact d’une attitude libertaire dans les arts ( mail art , street art , graffitis …) et dans l’action politique ( guerilla gardening , flash mob , squatting …). D’ailleurs, ancien fief de la Résistance, le Limousin peut être considéré comme une terre d’accueil privilégiée pour les communautés d’artistes et des différents groupes d’inspiration libertaire.
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Récit Nom@de. Symposium de création et de réflexion interdisciplinaires (Montréal)
Récit Nom@de Symposium de création et de réflexion interdisciplinaires Montréal, 25-26-27 mai 2017 Ce symposium en recherche-création, s’adressant aux artistes et aux chercheur-e-s de toutes disciplines, se propose d’explorer les liens pouvant être établis entre l'expérience du voyage et celle de la création artistique afin de comprendre ce qui se présente comme un envers et une restauration du rapport à soi et au monde. En effet, dans ces deux types d'expérience se définit, pour le voyageur comme pour l'artiste ou l'écrivain, une nouvelle relation à soi et au monde mettant directement en jeu sa conscience, sa conception du temps et de l’espace, et plus globalement son système de valeurs. L’étude de Victor W. Turner sur le phénomène du rituel ([1969] 1990) offre un point de départ à ces considérations éthiques issues des liens entre ces deux expériences. Turner reprend la notion de rites de passage d’un état à un autre avec les trois phases que Van Gennep (1909) a rendu classiques (séparation, marge/limen, agrégation), et s’attarde à dépeindre l’importance de la seconde étape, c’est-à-dire celle de la liminarité. Il exprime que cette phase, dont la valeur est la plus existentielle, correspond au moment où se vit le passage ambigu entre le détachement de l’individu par rapport à un ensemble de conditions culturelles (séparation) et le regain de sens (regrégation) surgissant après le rite. Turner soutient également que la liminarité est à la source de la communitas, une expérience collective de fraternité-sororité transcendant les différences sociales. À partir du principe selon lequel ces deux expériences inscrivent une transformation de soi et du monde, il est possible d’effectuer, en regard des trois phases expliquées par Turner, les corrélations suivantes : l'expérience de la création et celle du voyage sont fondées sur un principe de retrait (en soi ou par rapport à un ensemble de conditions socioculturelles; la phase de séparation), dans leur rapport à l'altérité elles se vivent toutes deux de façon ambigües et avec une valeur existentielle (la phase liminaire, à laquelle est liée la communitas artistique ou littéraire), et chacune ouvre à un regain de sens (phase d’agrégation). Ce symposium portant sur les récits nomades permettra de réfléchir aux valeurs actuelles qui mettent en jeu l’artiste et l’écrivain face à ce qu’ils comptent apporter par le biais de leur œuvre. Dans un contexte de mondialisation, d'hypermédias et d'hypermobilité, ceux-ci ne peuvent plus s’appuyer sur des balises culturelles claires, et n'ont pas le choix de déplacer leur champ de questionnements: autrefois créant en contexte relativement fermé, les créateurs ici s’ouvrent à d’autres formes de compréhension du monde et de soi qui viennent transfigurer leur posture de création. Ils s’inscrivent alors en qualité de sujets éthiques rendus responsables, par la transmission de leurs expériences à travers leurs pratiques artistiques, d’une certaine reconfiguration du sens et du sensible au sein de leur communauté. Il s'agira donc de se demander si les expériences du voyage et de la création contribueraient à un certain réenchantement de notre rapport au monde et pourraient participer à un renouvellement du vivre-ensemble en nous permettant, entres autres, de penser l’«ailleurs» des récits culturels dominants. C’est la méthode A/R/Tographique , telle que développée par Rita Irwin, qui viendra articuler les différentes dimensions de ce symposium proposant un décloisonnement des disciplines et des pratiques. L’A/R/T/ographie peut être comprise selon trois articulations – Art, Recherche et Transmission – ne s’excluant pas, mais s’entremêlant chacune au sein d’une même démarche. Cette approche, qui s’intéresse aux processus plutôt qu’aux savoirs et à ses catégorisations, vise à repenser notre rapport à la création et à la connaissance afin d’en éclairer la réciprocité. Elle propose de comprendre le travail des chercheurs, des artistes et enseignants comme étant une forme d’enquête vivante, mêlant vécu et objets d’études, caractérisée par une constante mise en questionnement des pratiques et valeurs de ses artisans. Ce symposium se veut d’abord un espace de partage et de rencontres à teneure exploratoire et expérientielle. Chercheur-e-s et artistes de toutes disciplines (littérature, arts visuels, théâtre, cinéma, musique, danse, performance, etc.) sont appelé-e-s à participer de manières variées en proposant des ateliers, performances, projections, expositions et communications. Les personnes intéressées doivent soumettre leur proposition sous forme de résumé (environ 300 mots) accompagnées d'une brève biographie (environ 200 mots), à l'adresse suivante d'ici le 1er octobre 2016, avec comme objet de courriel «Symposium Récit Nom@de»: recit.nomade@gmail.com Responsables: Isabelle Miron, professeure de création littéraire à l'UQÀM François Thibeault, chercheur postdoctoral Groupe de recherche-création Récit Nom@de www.recit-nomade.uqam.ca Bibliographie: ÉMOND, Bernard, Il y a trop d’images , Montréal, Lux, 2011. IRWIN, Rita L., « A/r/tography », Lisa M. Given (dir.), The SAGE Encyclopedia of Qualitative Research Methods, Thousand Oaks, SAGE, 2008. RIVARD, Yvon, Une idée simple , Montréal, Boréal, « Papiers collés », 2010. SPRINGGAY, Stephanie, Rita L. Irwin, Carl Leggo, et Peter Gouzouasis (dir.), Being with A/R/Tography ,Rotterdam, Sense Publishers, 2008. TURNER, Victor, The Ritual Process: Structure and Anti-structure , New York, Aldine, 1969. URBAIN, Jean-Didier. 2002. L’idiot du voyage. Histoires de touristes . 2 e éd. Coll. « Petite bibliothèque ». Payot. VARELA, Francesco, La complexité : vertiges et promesses , Le Pommier/Poche, 2006.
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L’éclat du Digiga : Bernard Zadi Zaourou, cinq ans déjà (Abidjan)
L’ÉCLAT DU DIDIGA: Bernard Zadi Zaourou, cinq ans déjà… Colloque international Dates du colloque: du mardi 25 au jeudi 27 avril 2017 Lieu: université Félix Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire Colloque organisé par le CRELIS (Centre de Recherche et d’Études en Littérature et Sciences du langage) en partenariat avec l’ONG Ma Vie Argumentaire du colloque: Bottey Zadi Zaourou est un intellectuel des XX e et XXI e siècles qui a influencé le mode de penser et d’agir de la plupart des acteurs de la vie politique, culturelle et sociale de son pays et d’ailleurs. Il est un homme multidimensionnel: il est à la fois artiste, universitaire, syndicaliste et homme politique. Cela montre bien l’étendue de son génie. Le 20 mars 2012, disparaissait ce chantre du dôdô (arc musical en pays bété) et du didiga [1] qu’il définit comme l’«art de l’impensable». Cela fait donc bientôt cinq ans que les lampions se sont éteints sur la vie de cet illustre homme. Une telle date anniversaire sera le lieu de poser un regard froid sur ses œuvres afin d’en tirer la substantifique moelle pour nous-mêmes et pour les générations à venir. L’organisation d’un colloque offrira à cet effet l’occasion pour des universitaires, intellectuels et artistes du monde entier d’interroger l’œuvre de cet éclectique issu d’Éburnie. I- UN COLLOQUE EN L’HONNEUR DE ZADI, À QUELLES FINS? Les objectifs de ce colloque peuvent être organisés trois points: - il est avant tout un acte de commémoration. Il s’agit de rendre à Zadi Zaourou un hommage mérité. - il consiste aussi à faire l’état des lieux de l’héritage si riche et si dense de Zadi Zaourou. - et enfin il est question de soumettre cet héritage à critique en vue d’un dépassement productif, selon les lois de la dialectique, discipline qui lui était si chère. II-LES AXES DU COLLOQUE Les débats porteront sur les axes suivants (non exhaustifs): Axe 1: Zadi Zaourou, le théoricien Zadi, en tant qu’universitaire, a produit des savoirs, théorique et pratique, en s’inspirant d’autres savoirs. On rappellera sa filiation intellectuelle en rapport avec Monique Parent, sa critique de la théorie de Jakobson autant que le dépassement qu’il en a fait, ses théories herméneutiques (fonction initiatique) ainsi que la critique dialectique qu’il a conçues. Un tel élan critique qui s’accompagne toujours de propositions mérite qu’on interroge sa pertinence, ses ramifications et ses limites. Les réflexions pourront porter sur les axes théoriques suivants: -Stylistique / Poétique -Esthétique littéraire -Sémantique / Herméneutique -Dialectique Axe 2: Zadi Zaourou, le créateur Zadi peut être rangé au panthéon des plus grands oralistes bété (dont le poète du wjegweu , Gbazza Madou Dibéro, l’un de ses Maîtres incontestés), ivoiriens et africains. Il est aussi poète, dramaturge, chroniqueur, conteur, romancier, musicien et musicologue. Il y a lieu d’interroger l’œuvre d’un tel artiste afin d’en révéler les saillances. Les questionnements pourront se fonder sur les aspects suivants: -L’oraliste / néo-oraliste -Le poète -Le chroniqueur - Le dramaturge -Le conteur / romancier -Le musicien / musicologue Axe 3: Zadi Zaourou, l’homme politique Zadi a été l’un des plus grands idéologues de son pays: il a cofondé le MIL (…), le SYNARES (Syndicat National de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur). Il a créé l’USD Union ses Socio-Démocrates). La plupart des hommes de gauche ont bénéficié de ses enseignements. L’on pourra citer les cas du Président Gbagbo et de Simone Ehivet Gbagbo. Il a contribué, aux côtés de Harris Fotê Memel à poser les jalons de la Gauche ivoirienne et du Multipartisme. Le colloque sera le lieu d’interroger cette dimension de ce Prométhée panafricaniste. Les points focaux pourront s’inscrire autour des questions suivantes: -Marxisme / Maoïsme -Conscience politique / Idéologue -Panafricanisme / Développement endogène -Syndicalisme -Politique culturelle en Côte d’Ivoire et en Afrique Axe 4: Bernard Zadi Zaourou, le pédagogue Bernard Zadi Zaourou fut un pédagogue chevronné. Il excellait dans l’art d’enseigner et de transmettre des savoirs, un savoir-faire, un savoir-être. Ce colloque sera l’occasion d’interroger les démarches et les modèles pédagogiques développés durant sa riche carrière d’enseignant-chercheur, de créateur, d’homme politique et de culture. Les propositions de cummunication doivent comporter:Les nom et prénomL’attache institutionnelle et le gradeLe titre et le résumé de la communication en une page máximumUne bibliographie indicative. Elles doivent être envoyées aux adresses suivantes au plus tard le 31 octobre 2016: colloquezadi2017@gmail.com colloquezadi2017@yahoo.fr [1] Annales de l’université d’Abidjan, Lettres et sciences humaines, Tome XIX, Fascicule 1, Année 1986.
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Dix ans de nouvelles recherches littéraires (Collège de France)
Dix ans de nouvelles recherches littéraires Collège de France, jeudi 11 mai 2017, 9h-18h On entend parfois dire que la littérature ne se porte pas trop bien en France et que l’histoire littéraire, la critique littéraire, la théorie littéraire franchissent moins aisément les feux de la rampe, bref, que «c’était mieux avant», vieille rengaine traditionaliste. Sur le premier point, les pleureuses du passé souffrent de myopie; les œuvres sélectionnées par la postérité ne sont jamais nombreuses, à aucune époque, et il n’y en a ni moins ni plus aujourd’hui qu’hier. Plusieurs grands prix récents et succès mondiaux devraient donner de la mesure au diagnostic. Quant au second point, sans doute nos prophètes de malheur n’ont-ils pas consulté la formidable production de la dernière décennie. Afin d’illustrer quelques-unes des directions les plus prometteuses dans les études sur la littérature, retenir un seul livre pour chacune des dix dernières années n’a pas été une tâche aisée. Aussi la liste ci-dessous ni ne résume l’état présent de la recherche littéraire ni ne relève du palmarès. Peut-être contient-elle un certain arbitraire, mais elle cherche aussi à mêler les approches. Il sera demandé à chaque auteur de proposer une sorte de postface à son livre ou de s’exercer à une brève réflexion rétrospective sur sa méthode, ses résultats, voire ses déconvenues. Le tout dans le souci que chaque intervention donne lieu à un débat stimulant. 2007 : Pierre Bayard, Paris VIII, Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ? , Minuit, 2007 2008 : Jean-Louis Jeannelle, Rouen, Écrire ses Mémoires au XXe siècle. Déclin et renouveau , Gallimard, 2008 2009 : Gilles Philippe, Lausanne, et Julien Piat, Grenoble (dir.), La Langue littéraire. Une histoire de la prose en France de Gustave Flaubert à Claude Simon , Fayard, 2009 2010 : Vincent Debaene, Genève, L’Adieu au voyage. L’ethnologie française entre science et littérature , Gallimard, 2010 2011 : Marielle Macé, CNRS, Façons de lire, manières d’être , Gallimard, 2011 2012 : William Marx, Nanterre, Le Tombeau d’Œdipe. Pour une tragédie sans tragique , Minuit, 2012 2013 : Hugues Marchal, Bâle (dir.), Muses et ptérodactyles : la poésie de la science de Chénier à Rimbaud , Seuil, 2013 2014 : Andrea Del Lungo, Lille III, La Fenêtre. Sémiologie et histoire de la représentation littéraire , Seuil, 2014 2015 : Marc Escola, Lausanne, et Sophie Rabau, Paris III Sorbonne Nouvelle, Littérature seconde ou la bibliothèque de Circé , Kimé, 2015 2016 : Françoise Lavocat, Paris III Sorbonne Nouvelle, Fait et Fiction. Pour une frontière , Seuil, 2016 Antoine Compagnon Chaire de littérature française moderne et contemporaine: histoire, critique, théorie
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Transferts artistiques sous contraintedes Lumières tardives au romantisme (France, Allemagne, Pologne)
Transferts artistiques sous contraintedes Lumières tardives au romantisme (France, Allemagne, Pologne) Les études sur les transferts culturels ont mis en évidence, face à des cultures longtemps envisagées selon des approches nationales, un socle commun, des échanges et nous invitent à «penser les métissages» qui en découlent (Michel Espagne). Les œuvres et objets d’art, les œuvres musicales et dramatiques, les artistes, se prêtent particulièrement, en raison de leurs déplacements, à l’observation de ces juxtapositions, imbrications, transformations et adaptations, fécondations réciproques. Ces journées d’étude, organisées à l’Université d’Aix-Marseille les 10 et 11 mars 2017, s’inscrivent dans le cadre du renouvellement de l’histoire des transferts artistiques durant la période charnière de la fin du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle, au regard notamment des études récentes sur le «patrimoine culturel déplacé et annexé» (Bénédicte Savoy). La Révolution et l’Empire napoléonien ont affecté, bien que de manière très diverse, l’ensemble des territoires germaniques (occupation des territoires de la rive gauche du Rhin, d’une grande partie du nord-ouest de l’espace germanique et momentanément de la Prusse et de l’Autriche, effondrement du Saint-Empire romain germanique après la création de la Confédération du Rhin et la fondation d’Etats «modèles» tels que le grand-duché de Berg et le royaume de Westphalie). Cette période est aussi marquée, à l’Est, par le démembrement progressif de la Pologne en 1772 et 1793, puis par sa disparition de la carte de l’Europe en tant qu’entité indépendante en 1795. Ces territoires polonais passent à la Prusse, à l’Autriche ou sous contrôle russe, avant que Napoléon ne crée, en 1807, l’éphémère duché de Varsovie avec une partie des territoires annexés à la Prusse. La fondation du Royaume du Congrès en 1815, la révolution de 1830 et l’accélération de la russification de cet espace, provoquent enfin une vague d’exil vers Paris qui concerne tout particulièrement les artistes. Le cadre géographique et temporel défini invite donc à faire intervenir l’analyse d’un environnement plus large que celui des interactions culturelles bilatérales, pour parvenir, dans un échange interdisciplinaire, à des résultats pouvant porter sur des constellations triangulaires ou multipolaires. Il nécessite également de tenir compte du caractère contraint de ces échanges. Guerre et occupation entraînent une recrudescence des zones de contact dont découle une intensité des échanges culturels. Pourtant, la guerre et la censure imposent une évolution des programmes artistiques ou des déplacements d’œuvres et d’artistes auxquels viennent se substituer les choix de l’occupant, qu’il s’agisse ici de spoliations ou de cadeaux. Il sera nécessaire de tenir compte des conséquences de la politique culturelle de l’occupant, de la construction d’une référence nationale chez certains acteurs comme du cosmopolitisme qui imprègne encore les représentations des autres. L’objectif est donc d’intégrer à la réflexion les phénomènes d’emprunt, les rejets et les résistances, mais aussi les transferts ultérieurs et les réinterprétations qui accompagnent ces rencontres entre aires culturelles. Les contributions des historiens, des historiens de l’art, des musicologues et des littéraires spécialistes des aires culturelles française, germanique et slave seront les bienvenues. Plusieurs axes pourront être envisagés : - Agents des circulations artistiques: ces mouvements peuvent être le fait d’artistes dont l’exil a été rendu nécessaire, d’intermédiaires (officiers, commissaires chargés des saisies, médiateurs, marchands d’art, experts, diplomates) ou de personnes impliquées dans les restitutions des œuvres d’art confisquées. Quel est l’impact de l’exil sur la formation et la production artistique? Quels sont les réseaux en présence et comment évoluent les stratégies individuelles (médiations, résistances et compromissions)? - Objets et publics: ces déplacements pourront être ceux d’œuvres et d’objets d’art compris comme butin de guerre comme ceux d’œuvres musicales et dramatiques. Comment ces mouvements influent-ils sur les programmes ou la constitution des patrimoines privés et publics ? Nous pourrons tenir compte des commentateurs contemporains - journalistes, écrivains ou historiens - pour analyser comment se construit l’identité du public à l’heure où spectacles et musées sont à la fois un instrument politique et un lieu de sociabilité. Observe-t-on une transformation des habitudes de consommation de l’art? Au-delà, nous pourrons questionner l’existence d’une mémoire transgénérationnelle liée à ces transferts. - Lieux: les politiques d’occupation ont pu conduire à une évolution des institutions culturelles et muséales. Observe-t-on une modification des grands centres artistiques, la centralisation ou au contraire la résistance à ce «modèle»? Participent-ils d’une libération progressive du phénomène de «curialisation» (Norbert Elias)? Les propositions de communication (250 à 300 mots), assorties d’une brève notice biographique, sont à adresser à David Weber ( david.weber@univ-amu.fr ) et à Florence Bancaud (florencebancaud@yahoo.fr) jusqu’au 1er juillet 2016. Les communications seront présentées en français ou en allemand. Une publication est prévue dans la revue Cahiers d’Etudes germaniques .Les contributions qui n’auront pu trouver place dans le cadre de ces journées pourront néanmoins faire elles aussi l’objet d’une publication, sous réserve de sélection par le comité scientifique et d’acceptation du manuscrit par le comité de rédaction des Cahiers d’Etudes Germaniques .Comité scientifique : Florence Bancaud (Aix-Marseille Université), Nicole Colin-Umlauf (Aix-Marseille Université), Stanislaw Fiszer (Université de Lorraine), Johannes Großmann (Eberhard Karls Universität Tübingen), Thomas Keller (Aix-Marseille Université), Dorothee Kimmich (Eberhard Karls Universität Tübingen), Bénédicte Savoy (Technische Universität Berlin). Organisation: david.weber@univ-amu.fr Lieu : Aix-Marseille Université Maison de la recherche – 29, avenue Robert Schuman – 13621 Aix-en-Provence contact: 04.13.55.33.67/04.13.55.37.50 allsh-maisonrecherche-admin@univ-amu.fr
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Cahiers Jean Guéhenno , n° 5
Référence bibliographique : Cahiers Jean Guéhenno, Les Amis de Guéhenno, 2016. EAN13 : 9782953102741. Le Cahier Guéhenno n°5 est sorti en avril 2016. Il sera disponible au Salon de la revue (Halle des Blancs-Manteaux à Paris, 14-16 octobre 2016). Ce n° comporte, entre autres, des lettres de Jean Blanzat , présentées par Patrick Bachelier, un article d'Alexandre Saintin sur les voyages d'intellectuels français en Allemagne nazie et en Italie fasciste , une rubrique sur l'actualité de Jean Guéhenno .Sommaire Jean-Kely Paulhan, Guéhenno quand même? Guéhenno plus que jamais! GUÉHENNO • Patrick Bachelier, Jean Blanzat, «Une exigence de perfection • Huit lettres de Guéhenno à Jean Blanzat (1942-1970) • Alexandre Saintin, Les lettres françaises en voyage: voir et dire l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie. • Jean-Kely Paulhan, Pacifisme ou défense de la paix? La gloire de Jaurès selon Guéhenno • Jean-Kely Paulhan, Engagement, action et trahisons: écrire et échouer avec Guéhenno, David, Nizan . Comptes rendus • Michel Winock, Les Derniers Feux de la belle époque, chronique culturelle d'une avant-guerre, 1913-1914 , par E. Brunazzi • Les Carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918 , par J. Thouroude • Nicolas Mariot , Tous unis dans la tranchée ? 1914-1918, les intellectuels rencontrent le peuple, par J.-K. Paulhan • Klaus Mann, Aujourd’hui et demain, L’esprit européen 1925-1949 , par André Morello • Romain Rolland, Journal de Vézelay 1938-1944 , par J.-K. Paulhan • Jérôme Garcin , Le Voyant , Gallimard, par P. Bachelier • Jean Giono – Jean Guéhenno, Correspondance 1928-1969 , par J.-K. Paulhan • Philippe Sénart (Guy Poulon), par P. Bachelier • André Malraux, Lettres choisies 1920-1976 , par F. Roussiau • Bruno Curatolo (dir.), Dictionnaire des revues littéraires au XX ème siècle-Domaine français , par G. Durliat et D. Roy • Jean José Marchand , Écrits critiques 1941-2011, par G. Durliat • Annie Ernaux, Retour à Yvetot , par P. Bachelier Présences de Guéhenno (brèves) Sur ou de Aragon, Antoine Audouard, David Ball ( Diary ot the Dark Years) , Jean-Richard Bloch, Brialy, Canguilhem, Commerce, compagnie (théâtrale) Cyclone, Sophie Divry, Drieu la Rochelle, Alfonso Errera, Europe , Fougères, Forum (revue néerlandaise), Giono, Graulhet (Tarn), Jean-Marie Guéhenno, Guilbeaux, Guilloux, Daniel Halévy, Max Jacob, Jaurès, Korunk (revue hongroise), Jean José Marchand, Bernard Maris, Thomas Olszanski, Philippe Penguy, Claude Pennetier ( Dictionnaire des fusillés sous l’Occupation ), Henri Petit, Jean Prévost, Nicole Racine, Armand Robin, Romain Rolland, Madeleine Rolland, Marie Romain Rolland, Saint-Pol Roux, Guy Sat, Agnès Valentin… Description :14,5 x 20 cm - 150 pages - 10 € + 2 € franco de port, Adresse pour la commande :Les Amis de Jean Guéhenno 57, rue Duguay Trouin 35300 FOUGERES
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Poste d’enseignant contractuel Lettres Modernes (Saint-Dié-des-Vosges
Référence du poste support: PRAG1412Composante : IUT de Saint Dié des VosgesCollegium : technologieDiscipline : techniques d’expression, communication, insertion professionnelleÉtat du poste : vacant au 1 er Octobre 2016 Mots-clés enseignement : Expression, communication numérique, communication des organisations, théories de la communication, insertion professionnelle (Projet Personnel et Professionnel). Filières de formation concernées : 1e et 2nde année du DUT MMI (Métiers du Multimédia et de l’Internet), Pour plus d’informations sur les divers modules, se reporter au Programme Pédagogique National MMI ( http://mmi.iutsd.univ-lorraine.fr/ppn/ ).
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Daudet écrivain parisien (Fontvieille, France)
Daudet écrivain parisien Colloque Alphonse Daudet Association des Amis de Daudet 13 et 14 mai 2017 Mairie de Fontvieille (13990) Ce n’est pas le goût du paradoxe qui nous pousse à proposer «Daudet écrivain parisien» comme sujet de l’édition 2017 du colloque annuel des Amis d’Alphonse Daudet. Le succès des Lettres de mon moulin ou de Tartarin de Tarascon , auprès d’un large public conduit à voir en Daudet un écrivain du Midi. Si l’inspiration méridionale a une place importante dans son œuvre, il est néanmoins impossible de voir en lui un écrivain régionaliste. En effet, les pages parisiennes sont aussi nombreuses et fondamentales pour l’étude de l’œuvre. Ce sont elles que nous voudrions interroger. D’emblée, plusieurs pistes se dessinent: Paris: une réalité biographique . Comme beaucoup d’écrivains du XIX e siècle, Daudet est un provincial «monté» à Paris pour y faire une carrière dans les Lettres. On pourra donc s’intéresser à son initiation parisienne, à ses activités dans le monde du journalisme. L’écrivain devint une figure du Paris littéraire dans le dernier quart du XIX e siècle et cette situation mérite d’être étudiée. Romans parisiens . Beaucoup de romans de Daudet se déroulent à Paris et en proposent une géographie. Comme ses contemporains évoqués par Walter Benjamin, Daudet est un flâneur qui parcourt la ville, attentif aux découvertes parfois surprenantes qu’elle réserve à l’observateur. Quels sont les quartiers retenus? Comment nous sont-ils décrits? Existe-t-il une sociologie du Paris de Daudet? Qui dit peinture de Paris dit aussi représentation de la vie parisienne. Daudet sous-titrait certains de ses romans: romans parisiens ou mœurs parisiennes. L’écrivain se penche moins sur le peuple parisien que sur la vie ces classes moyennes, «couches nouvelles» pour reprendre les mots de Gambetta, qui investissent la capitale et dont le romancier décrit les Plaisirs et les Jours .Paris: mythe littéraire. Au XIX e siècle, Paris devient un mythe littéraire, analysé par Pierre Citron. Daudet est héritier de Balzac qu’il admire. Chez lui, la tension Midi-Paris structure l’œuvre et constitue un principe esthétique et éthique. Tous ces éléments sont à prendre en considération pour étudier la manière dont Daudet s’approprie le mythe de Paris. De nombreux travaux ont été consacrés à Paris et à ses rapports avec la littérature du XIX e siècle. Ils suggèrent des pistes et permettent d’ouvrir de fécondes comparaisons entre le Paris de Daudet et celui de ses contemporains: Goncourt, Zola, Maupassant, etc. Lieu du colloque : Mairie de Fontvieille Date : 13 et 14 mai 2017 Les propositions de communication (titre et résumé d’une page) souhaitées pour le 30 octobre 2016 sont à adresser à Anne-Simone Dufief ( anne.dufief@univ-angers.fr ), Gabrielle Melison ( gabrielle.melison@univ-lorraine.fr ) ou à Roger Ripoll (28, rue du Maréchal Franchet d'Esperey Pont de l’Arc 13090 AIX-EN PROVENCE)
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C. Blanckaert, J. Léon, D. Samain (dir.), Modélisations et sciences humaines. Figurer, interpréter, simuler
Référence bibliographique : Claude BLANCKAERT, Jacqueline LEON etDidier SAMAIN(dir.), Modélisations et sciences humaines. Figurer, interpréter, simuler , L'Harmattan, collection "Histoire des Sciences Humaines", 2016. EAN13 : 9782343092942. Claude Blanckaert, Jacqueline Léon et Didier Samain (Dir.), Modélisations et sciences humaines. Figurer, interpréter, simuler , Paris, L'Harmattan, coll. "Histoire des Sciences Humaines", juin 2016, 468 p. Les termes de modèle et de modélisation sont, depuis quelques décennies, omniprésents dans la littérature scientifique et en particulier celle des sciences du langage, de l’homme et de la société. Quel sens donner à ce phénomène? Même si dans certains cas, c’est la définition «classique» telle que proposée par la philosophie des sciences qui est utilisée, à savoir le modèle comme instance intermédiaire de validation empirique d'une théorie, le terme de modèle se substitue souvent à ceux de théorie ,système ,schéma ou méthode et reçoit des acceptions variables visant à combler le fossé entre enquête empirique et réflexion théorique. La modélisation, quant à elle, tient souvent moins à la mathématisation des savoirs qu’à des modes distincts de mise en œuvre tels que figurer ,interpréter et simuler .Cet ouvrage se propose d’établir un état des lieux et des usages. Qu’appelle-t-on modèle? Faut-il restreindre ce terme à un certain type de généralisation? Les sciences humaines, ou certaines sciences humaines, ont-elles développé des types de modélisation spécifiques? Comment les modèles sont-ils produits, empruntés, abandonnés? Cette réflexion sur les modèles et la modélisation, menée sur les plans historique et épistémologique dans des domaines variés tels que la linguistique, l’histoire de la grammaire, la philosophie du langage, la géographie, la psychologie, l’histoire de l’art, a permis d’ouvrir un espace commun pour ces disciplines et plus généralement pour l’ensemble des sciences humaines. Table des matières Introduction Des sciences du visible ,Didier Samain Référence et convention Pourquoi historiciser et sociologiser la notion de modèle? , Michel Armatte Sens, dénotation, modèle(s) , Manuel Gustavo Isaac La sous-détermination des modèles explicatifs par les lois empiriques: un problème récurrent maisfécond en géographie de modélisation , Franck Varenne L’Organonmodell (1934) et le Strukturmodell (1936) de Karl Bühler. Une proposition déplacée etmême déplaçante pour les sciences du langage , Savina Raynaud Les chaînes de Markov. Parcours d’un «modèle» au fondement de la mathématisation et de l’automatisation de la linguistique , Jacqueline Léon Analogies Quels modèles pour la grammaire émergente? , Charles-Henry Morling Entre construction et observation: modèle et modélisation de la figure humaine chez David RamsayHay et Carl Heinrich Stratz , Hiromi Matsui Modèles et modélisation dans la clinique du langage: de l’usage des «schémas de la parole» chezKussmaul et chez Séglas , Camille Jaccard Remarques sur le modèle d’analyse des énoncés dans la rhétorique arabe tardive , Jean-Patrick Guillaume Le rôle de la graphique dans la modélisation en géographie. Contribution à une histoire épistémologique de la modélisation des spatialités humaines , Olivier Orain Cognition et genèse Actualités du modèle darwinien en linguistique , Sémir Badir, Stéphane Polis, François Provenzano [Lttr 13] Psychologie et linguistique: à propos de l’école de Genève (Sechehaye, Bally et Frei) et de la linguistique cognitive américaine (Lakoff) , Dominique Klingler, Georges Daniel Véronique La constitution d’un paradigme: la linguistique cognitive comme réseau théorique, modèle(s) etmétathéorie, Jean-Michel Fortis Heurs et malheurs d’une tentative de modélisation. Jean Piaget et la formalisation des structures del’esprit (1937-1972) , Marc J. Ratcliff Praxéologie et sociologie des acteurs Enjeux épistémologiques et politiques de la métrique , Spiros Macris Normes, description linguistique et interprétation «artéfactuelle» dans les grammaires françaisesduXVIe siècle , Nick Riemer La modélisation sémantique du marquage casuel en grammaire arabe: enjeux taxinomiques, heuristiques et polémiques , Marie Viain La modélisation statistique du rythme et la dissolution de la structure syllabique , Nicolas Ballier Épilogue Une civilisation des modèles? Cartographie des représentations et historiographie , Claude Blanckaert
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Les réseaux du livre et leurs métamorphoses (Nanterre)
Appel à contribution séminaire d’enseignement et de recherche Master 2«Livre: Création, Culture et Société» Thématique 2016-2017: «Les réseaux du livre et leurs métamorphoses» Date limite: 22 juillet 2016 Le groupe de travail «Livre: Création, Culture et Société» du Centre des Sciences en Littérature de langue Française (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), ouvert à des chercheurs d’origines diverses (histoire, littérature, sociologie, anglais, sciences de l’information et de la communication, esthétique), aborde la question du livre, des métiers et des pratiques qui en dépendent. Ses activités se déroulent au pôle des Métiers du Livre de Saint-Cloud (Université Paris Ouest-Nanterre La Défense, 11 avenue Pozzo-di-Borgo, 92210 Saint-Cloud). Cette année, son séminaire de recherche, ouvert à tous les étudiants et enseignants chercheurs, aura pour thème annuel: «Les réseaux du livre et leurs métamorphoses». Champ de recherche: Ce groupe de recherche entend privilégier une approche historique et pluridisciplinaire des pratiques culturelles et professionnelles, non limitée au XXI e siècle, refusant la coupure entre une réflexion sur l’art ou la littérature (ne s’attachant qu’aux producteurs et créateurs les plus consacrés) et une analyse des pratiques culturelles, et n’excluant pas les productions commerciales grand public ni les créations les moins légitimes (best-sellers, genres populaires dits mineurs). Dans cette optique, toutes les perspectives (esthétiques, historiques, économiques, littéraires, sociologiques, issues des sciences de l’information et de la communication) sont autorisées. De même, l’ouverture sur une réflexion transnationale offrant de confronter des aires géographiques différentes est particulièrement appréciée. Enfin, la question du genre peut être posée et l’on peut s’interroger notamment sur la spécificité d’une critique et/ou d’une prescription au féminin. Ce séminaire donne lieu à publication. Trois volumes d’actes du séminaire ont déjà été publiés, un quatrième est en préparation:Paroles de livres. Les Acteurs du livre 3 , Paris, éditions Nicolas Malais, 2015Les Mondes du livre. Les Acteurs du livre 2 , Paris, éditions Nicolas Malais, 2013Les Acteurs du livre , Paris, éditions Nicolas Malais, 2012 Thème annuel (2016-2017): Après avoir abordé les questions des acteurs du livre, du lecteur, de l’auteur, du paratexte, de la prescription littéraire et culturelle, notre groupe de travail entend s’intéresser cette fois aux réseaux du livre et à leurs métamorphoses. Le réseau apparaît comme un concept à valeur heuristique pour qui s’intéresse aux écosystèmes du littéraire contemporain. Dépassant le «champ» théorisé par Bourdieu, le «réseau» en corrige les limites par l’intérêt porté à l’hétérogène, l’altérité et l’agir libre des membres qu’il connecte. Moins anarchique que le «rhizome» (Deleuze et Guattari) et plus proche du concept de «médiation» (Caune; Hennion), il engage aussi bien l’idée d’un espace de circulation (des objets, des discours, des usages), que d’un espace de sociabilité où s’ancre toute appartenance collective, et d’un espace de représentations à la fois symboliques, personnelles ou collectives. Le réseau structure l’auteur et l’aide à construire son identité auctoriale dans la confrontation d’une pratique singulière (écrire) à la représentation collective d’une appartenance culturelle (le livre). Or aujourd’hui, le Web 2.0, mais aussi la mondialisation des enjeux économiques et culturels de la chaîne du livre, l’essor d’une culture de masse et les mutations des pratiques culturelles, transforment les relations entre auteurs, institutions, professionnels du livre et publics, reconfigurent le statut réel et symbolique de l’auteur comme des autres professionnels du livre (éditeur, libraire, critique, bibliothécaires…), et invitent à interroger les nouveaux espaces de médiation et de création qui s’offrent à lui, dans une démarche qui se voudra nationale ou transnationale. Réseaux institutionnels de sociabilité, réseaux professionnels du livre, réseaux médiatiques ou de prescription, réseaux du texte qui de l’auteur au lecteur tisse une relation par le récit, et réseaux numériques pourront être tour à tour abordés dans leur rapport à l’auteur, à la croisée des disciplines de la littérature, de la sociologie littéraire et de l’histoire culturelle, et dans des aires géographiques et nationales diverses. Nous entendrons par «auteur» toute personne ayant «autorité» sur une production publiée par un éditeur, l’écrivain étant entendu comme un auteur parmi d’autres, un auteur littéraire, en somme. De fait, la réflexion du séminaire est ouverte à toute autre figure auctoriale, dans des domaines éditoriaux non réductibles à la littérature: l’auteur scientifique, l’auteur de livres pratiques, l’auteur de beaux-livres, l’auteur de BD, etc pourront côtoyer l’auteur de littérature générale ou de littérature jeunesse. De même, le livre dont on analysera un ou des réseaux ne se limitera pas au domaine de la littérature mais pourra relever de tout secteur ou genre éditorial, et de tout format (édition courante, poche, semi-poche, numérique…). Renseignements pratiques: Responsables :Sylvie Ducas, maître de conférences HDR en littérature française à l’université Paris Ouest-Nanterre La Défense, CSLF Camille Brachet, maître de conférences en SIC, université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, DeVisu Horaire du séminaire de recherche :Le jeudi par quinzaine de 9 à 13h, à raison de deux conférenciers par séance Lieu :Pôle des Métiers du Livre, 11 avenue Pozzo-di-Borgo, 92210 Saint-Cloud. Tél.: 01 40 97 98 83 Calendrier des séances :Entre mi septembre et mi-mars Forme et date limite de remise des propositions: Les propositions devront prendre la forme d’un résumé de 350 mots , accompagné d’une courte présentation de leur auteur (appartenance disciplinaire et laboratoire de rattachement, coordonnées téléphoniques et électroniques). Dans la mesure où le séminaire de recherche est aussi un séminaire d’enseignement, une attention particulière sera portée à la démarche épistémologique et aux partis pris méthodologiques adoptées. Les propositions seront transmises par voie électronique avant le 22 juillet 2016 aux adresses suivantes: sylvie.ducas@wanadoo.fr et camille.brachet@free.fr
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Journée d'étude "Édition de texte numérique"
Journée d'étude "Édition de texte numérique" Cette journée d'étude vise, en réunissant des chercheurs de disciplines variées (histoire, littérature, linguistique), des informaticiens et des conservateurs à articuler les besoins et les attentes des professionnels de la conservation, celles des chercheurs mais aussi celles des lecteurs. L'atelier vise en réunissant des chercheurs de disciplines variées (histoire, littérature, linguistique), des informaticiens et des conservateurs à articuler les besoins et les attentes des professionnels de la conservation (valorisation des collections, développement du web sémantique), celles des chercheurs (développement d’outils de recherche : bases de données, apparat critique et balisage) mais aussi celles des lecteurs (prise en compte des nouvelles possibilités induites par les changements des pratiques de lecture et de la réception sur support numérique). Il s’appuiera sur des réalisations en cours et visera à intégrer les orientations internationales de la recherche dans le domaine des humanités numériques. Ces projets existants et/ou en cours de développement, qui s’inscrivent dans des disciplines différentes et répondent à des objectifs variés, permettront d’échanger sur les solutions techniques choisies, leur implémentation et les possibilités scientifiques qu’elles offrent. Le terme d’édition est ici à envisager au sens large : tous les projets ne consisteront pas en des éditions de texte en ligne, mais l’objectif est de croiser différentes utilisations du support numérique en relation avec des textes médiévaux et les manuscrits / imprimés qui les contiennent, de la lexicographie à l’histoire de l’art, en passant par la valorisation des collections utilisées. À télécharger : > Affiche et programme Informations complémentaires : Partenaires :Université de LavalBibliothèque nationale de FranceFondation des Sciences du Patrimoine
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Expériences interculturelles (Casablanca)
Université Hassan II de Casablanca Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Ben M'sik Casablanca Appel à Contribution pour la publication d’un ouvrage collectif: EXPERIENCES I NTERCULTURELLES La déclaration de l’UNESCO qui érige la diversité culturelle et le pluralisme au rang de «patrimoine commun de l’humanité», montre à n’en point douter que l’interculturel est à la base de la gestion de tous les aspects de la diversité entre les peuples. En effet, les dimensions interculturelles reposent sur une longue tradition de recherche, en témoignent les concepts de civilisation, de culture(s), de transculturel et d’interculturel. Sous l’influence d’une pluralité des domaines d’investigation, des approches adoptées et des problématiques que l’on se propose de résoudre, les fonctions de l’interculturel ont réalisé une avancée majeure pour s’insérer dans la dynamique de la notion culturelle à travers toutes ses configurations: stratégie, domination, intersubjectivité et patterns culturels. Globalement, une communication interculturelle peut-être définie comme la capacité à communiquer efficacement dans des situations interculturelles et à établir des relations harmonieuses et appropriées dans divers contextes culturels. Celui qui possède une compétence interculturelle doit être est en mesure d’établir des relations avec des personnes issues de contextes différents sans préparation préalable. L’interculturel ne constitue pas seulement un échange d’informations: c’est surtout un moment de rencontre où l’on cherche à comprendre l’Autre, à communiquer avec lui, étant conscient de sa diversité culturelle. Or, s’il est vrai que le dialogue est le lieu d’expression des croyances, des valeurs, des comportements et des points de vue subjectifs, il n’en demeure pas moins que cette interaction peut provoquer des conflits. Cela étant, l’approche interculturelle devrait favoriser une dynamique relationnelle où se brassent et se télescopent des cultures de tous les horizons, avec comme objectif de renforcerles aptitudes pratiques et les savoir-faire interculturels qui garantissent la rencontre, le partage, la coopération et la tolérance vis -à vis de l’autre. Il convient donc d’opérer un examen systématique de l’intégralité des théories, des méthodes, des manières de faire et des objectifs résidant derrière les activités d’usagers, d’enseignants et de penseurs. Dans la mosaïque culturelle, comment s’imprégner de l’idée qu’une culture n’annule pas l’autre? Comment favoriser les stratégies interculturelles? Comment concevoir un corpus multiculturel? Comment établir des réseaux interculturels à même de consolider la formation du citoyen? Nous proposons à ce propos des axes d’analyse capables de réunir une confrontation interculturelle. Les axes suivants pourraient aider à percevoir la portée de la question: 1. Interculturel et transculturel 2. Le cultuel et le culturel 3. L’apport de la communication interculturelle 4. Didactique de l’interculturel 5. La compétence interculturelle 6. Interculturel et TIC 7. Identité, altérité et interculturel. Modalités: L’ouvrage apparaîtra dans une collection universitaire.Les responsables du projet s’engagent à le faire éditer dans le respect des normes en vigueur (évaluation par un comité scientifique, bonne qualité d’impression).Les contributions doivent être accompagnées d’un résumé (10 lignes maximum).Les propositions doivent avoir une longueur comprise entre 8 et 15 pages et rédigées sous format Word.Chaque proposition est soumise à une évaluation en double aveugle: elle peut être acceptée en l’état, refusée ou acceptée sous réserve de modifications.Chaque auteur recevra deux exemplaires de l’ouvrage dès sa parution. Consignes aux auteurs: L’auteur doit indiquer le titre de sa proposition, son prénom, son nom, son établissement d’attache, son GSM et son courriel.Le format du texte: Corps du texte (times new roman 12, interligne simple) et les notes de bas de page (times new roman 10, interligne simple).Les références bibliographiques et webographiques se présentent de la manière suivante:Pour un ouvrage: nom de l’auteur, prénoms, année d’édition, titre de l’ouvrage en italique , lieu d’édition, maison d’édition, page ou pages de la citation.Pour un ouvrage collectif: nom de l’auteur, prénom (éd), année d’édition, titre de l’ouvrage, lieu d’édition, maison d’édition.Pour un chapitre d’ouvrage collectif: nom de l’auteur du chapitre, prénom, année d’édition, «titre du chapitre», in titre de l’ouvrage en italique, nom et prénoms du coordonnateur de l’ouvrage, lieu d’édition, maison d’édition nombre de pages, pages exactes de la citation.Pour un article de revue: nom de l’auteur, prénoms, année d’édition, «titre de l’article», nom de la revue en italique, numéro de la revue, mois ou numéro trimestriel, nombres de page, page exacte de la citation. Dates à respecter: Juin 2016: lancement de l’appel à contribution.30 décembre 2016: date limite de la soumission des propositions.15 février 2017: notification des auteurs.1 er mars 2017: réception des dernières corrections.Courant 2017: publication de l’ouvrage. Coordination par Hind LAHMAMI, Professeure de littérature française, FLSH, Ben M’sik. Les propositions sont à adresser à: Hind Lahmami: hindlahmami@gmail.com et à Lahcen Ouasmi: l.ouasmi@gmail.com .
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Rencontre des imaginaires, imaginaires transculturels au Canada et dans les Amériques. Littérature et art du 19e au 21e siècle (Winnipeg, Manitoba)
Rencontre des imaginaires, imaginaires transculturels au Canada et dans les Amériques. Littérature et art du 19e au 21e siècle Colloque international Jeudi 28 septembre – samedi 30 septembre 2017 Winnipeg, Manitoba, Canada Ce colloque s’inscrit dans le cadre des activités de collaboration en études francophones entre l’Université de Winnipeg, l’Université du Manitoba et l’Université de Saint-Boniface. Il vise à rassembler des littéraires, des écrivains, des artistes, des critiques d’art et des commissaires d’exposition, dans une perspective transculturelle, autour de la question de la rencontre des imaginaires au Canada et dans le reste des Amériques. À l’heure actuelle, le processus de mondialisation – avec sa propension apparente à l’uniformisation culturelle – semble s’orienter vers l’effacement des frontières imaginaires de l’altérité, désormais vues comme de simples obstacles à une véritable intégration culturelle et sociale à l’échelle mondiale. En réalité, ce phénomène donne lieu à un pluralisme complexe, issu d’un jeu de différences qui peut certes tendre vers un universalisme anthropologique, mais qui réactive aussi des processus de reconnaissance identitaire, de même que des ressentiments, angoisses et replis. Ce colloque tentera de spécifier les aspects littéraires, discursifs et iconographiques de la rencontre des imaginaires, du point de vue de la production du sens et de l’évolution des transferts entre les cultures, du 19e au 21e siècle. Nous nous interrogerons sur la façon de représenter, de dire et de questionner la rencontre avec l’autre culturel par divers discours littéraires et artistiques, ainsi que par les stéréotypes qui y sont associés. Nous nous attacherons aussi à des exemples dans des expositions de musée qui permettent de discuter ce rapport au soi et à l’autre culturel. Notre but sera de faire état des manières de penser le croisement des imaginaires de l’altérité avec la rigueur et la distance scientifique requises, détournées des savoirs naïfs. Dans une perspective analytique, centrée par exemple autour des notions de « rencontre transculturelle » (P. Imbert), « transfert culturel » (W. Moser), « altérité » (J. Paterson), « créolité » (Glissant), « esprit migrateur » (P. Ouellet), « braconnage identitaire » (S. Harel), « perspectives comparatistes sur les visions du monde » (T. Highway), « mondialisation imaginaire » (García Canclini), nous chercherons à analyser les narrations et les concepts qui permettent d’étudier la rencontre des altérités, et d’en dégager les représentations, comme les connotés négatifs, parfois sous couvert de différencialismes positifs. Afin d’ouvrir des pistes de réflexion, les études littéraires et les arts abordent la question de l’appartenance et de l’inclusion-exclusion à travers des rencontres identitaires et communautaires qui prônent l’hétérogénéité, des croyances partagées, des « crédulités » de sens commun, des rejets. La « circulation des savoirs » (P. Imbert) pourra être prise en compte. Elle concerne la dialectique de la culture d’accueil et de l’autre culture, telle qu’envisagée dans des textes explorant, soit le figé du ressentiment (D. Laferrière), soit les modalités des accords culturels temporaires (L’histoire de Pi de Y. Martel), et les va-et-vient entre les imaginaires de la culture qui observe et de celle qui est observée. La banalisation des discours stéréotypés (Amossy, Castillo Durante) pourra également être abordée dès lors qu’elle procède de la normalisation idéologique (M. Angenot). Les questions d’orientation littéraire et artistique porteront plus particulièrement sur la thématique de la rencontre, du déplacement, du voyage, de l’altérité, du métissage, de l’hybridité, des identités composites et des réseaux d’imaginaires chez des écrivains et des artistes. Nous mettrons l’accent sur les croisements du local, du national et du transnational. Des études diachroniques sur le corpus permettront non seulement de dégager des comparaisons, des combinaisons, des associations d’imaginaires, d’idées et de pratiques liées à des lieux communs culturels, régionaux ou (trans)nationaux mais aussi d’en étudier l’évolution, la vitalité et la fréquence. Des approches synchroniques et contrastives mettront également en lumière des éléments divergents et convergents entre imaginaires artistiques et représentations de l’altérité proches ou plus éloignées. On analysera aussi les diverses modalités du figement dans l’inconscient collectif (exclusion, ressentiment, racisme, peur…) qui représente la cristallisation imaginative et linguistique de siècles de représentation culturelle, le reflet des préjugés que le passé nous a laissé en héritage. Enfin, réfléchir à la rencontre avec l’autre comme étranger constitue une manière d’observer la transmission des imaginaires stéréotypés, aussi bien que leur évolution pour les générations futures. Suggestions de pistes à explorer dans la littérature et l’art (liste non exhaustive) : 1/La rencontre des imaginaires de l’autre : - l’autre, l’étranger, l’inconnu, celui qui se situe aux bornes des plusieurs mondes, celui qui reste dissimulé, opaque, marginalisé, incompris, mal cerné ; - les réfugiés, les (im)migrants, les nomades, les vagabonds, les exclus, toutes ces incarnations de l’étrangeté, ceux qui suscitent l’aversion à cause de l’inquiétude qu’ils provoquent à l’intérieur des frontières ; - l’ennemi, susceptible d’engendrer la haine, le ressentiment, la peur ; - le monstrueux, l’horrible, le bizarre, l’hybride, qui menace à cause de son caractère affreux. 2/La rencontre des imaginaires du proche : - le familier, ce qui a à faire avec la vie quotidienne comme lieu de production d’images ; facettes d’une dialectique du semblable-dissemblable, du même et de l’autre ; - l’ami, la représentation de l’altérité la moins menaçante, proche de nous ; - le faux étranger, l’étranger dénié, accepté, celui dont on atténue l’étrangeté ; - le soi transformé, altéré par l’étrangeté ; - représentations imaginaires de la proximité ; - les contes, les légendes, les mythes des premiers peuples ; - le local, le proche spatialement opposé à l’étranger, au lointain. 3/ La rencontre des imaginaires de l’ailleurs, de la frontier : - les grandes espaces, la frontier, les figurations de l’ailleurs dans la littérature, l’art et les expositions de musée ; - le voyage, le déplacement, l’itinérance, l’errance ; - représentations des premiers peuples des Amériques (l’amérindien, l’autochtone, le créole, etc.), le sauvage « bon » ou « mauvais », à travers la dialectique civilisation vs. barbarie ; - la circulation des savoirs littéraires, culturels, historiques, scientifiques dans les œuvres fictionnelles, référentielles et artistiques ; - modalités de rencontre-confrontation avec la différence, dénonciation des stéréotypes ancrés à des images primaires. Les langues de communication du colloque sont le français et l’anglais. La publication d’un ouvrage collectif est envisagée. Les propositions de communication (titre, résumé de 250-300 mots, courte notice biobliographique) en français ou en anglais, sont à envoyer avant le 10 octobre 2016 à l’adresse rencontredesimaginaires@gmail.com. Les notifications d’acceptation seront transmises à la mi-décembre 2016. La participation de jeunes chercheurs est encouragée. Comité d’organisation : Adina Balint, University of Winnipeg Irène Chassaing, University of Manitoba Lise Gaboury-Diallo, Université de Saint Boniface
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Récits de l’expérience thérapeutique : psychanalyse, thérapies par la parole, et créativité (Edimbourg)
Appel à contribution Colloque Récits de l’expérience thérapeutique : psychanalyse, thérapies par la parole, et créativité 7-8 décembre 2017 Université d’Edimbourg. Soumission : 31 janvier 2017. Nous invitons des propositions de communication (de 20 minutes) de chercheurs/-euses, auteur(e)s, cinéastes, artistes, thérapeutes clinicien(ne)s qui s’intéressent aux liens entre la psychanalyse, les thérapies par la parole et l’expression artistique. Ce projet interdisciplinaire cherche à identifier et à analyser les représentations et explorations de l’esprit, de l’intersubjectivité, des thérapies par la parole, du bien-être psychique, et, de façon plus urgente, des troubles psychologiques, explorés dans la littérature, le cinéma, les médias, et les arts plastiques. Le colloque vise à mettre en lumière la rencontre thérapeutique, vue du point de vue du patient, et considérée dans le contexte de l’acte créatif, comme contrepoint à l’étude de cas du clinicien. Nous nous intéressons particulièrement aux propositions s’intéressant à la creation artistique dans le domaine francophone, mais les explorations d’autres domaines linguistiques, et comparatives, seraient aussi les bienvenues. Je vous remercie de bien vouloir adresser vos propositions avant le 31 janvier 2017 sous la forme d'untexte d'environ 250-300 mots, accompagné de votre biobibliographie, à susan.bainbrigge@ed.ac.uk. Veuillez signaler par mail, avant l’échéance, votre intention de participer afin de faciliter l’organisation du colloque. *** Récits de l’expérience thérapeutique: psychanalyse, thérapies par la parole, et créativité Le colloque vise à explorer la représentation aux 20 ème et 21 ème siècles des processus thérapeutiques dans diverses formes d’expression artistique (récits de vie, autofiction, roman, film, série télé, installation). Que peuvent nous dire ces récits sur la pratique thérapeutique, qui trouve ses racines dans la psychanalyse freudienne de la fin du 19 ème siècle? Une pratique qui a connu depuis lors une floraison de traitements et d’interventions psychologiques, et qui continue à stimuler le débat voire la controverse. De telles représentations peuvent-elles nous en apprendre davantage sur la culture et sur l’histoire dans lesquelles elles se manifestent; de plus peuvent-elles nous permettre de faire le bilan des traitements psychologiques et/ou psychanalytiques par l’analyse de telles pratiques? Pour poursuivre le point de vue de Lacan (exprimé à propos de Duras), jusqu’à quel point trouve-t-on dans la littérature et la création artistique en général, les bases des théories psychologiques à venir? Si Freud était de l’avis que la littérature pouvait former le clinicien autant, voire plus que le manuel médical, comment aborder le texte autobiographique ou (auto)fictif qui traite du domaine thérapeutique, voire du lien entre thérapie et créativité? Freud avait parlé de la ‘fiction théorique’ (‘theory fiction’) pour décrire l’étude de cas du thérapeute. Dans cette perspective nous nous concentrerons sur la production créative des patients, sur leurs paroles et expériences, à l’instar de Serge Doubrovsky, qui a écrit en 1993 à propos de l’autobiographie et de la psychanalyse que: ‘[…] le “récit d’analyse”, journal de bord minutieux ou reconstitution posthume, est devenu presque un genre, qu’il serait intéressant, d’ailleurs, d’étudier, parallèlement à la narration clinique, de l’autre côté du divan’ (‘Autobiographie/ vérité/psychanalyse’). Le genre de l’autofiction, et ses genres voisins, se sont montrés particulièrement propices à une telle exploration, étant donné leurs engagements implicites ou explicites avec les multiples facettes du bien-être psychique et de son corollaire, le mal-être, voire la maladie mentale. Propositions de sujet/questions (non exhaustives) Explorations de ‘fictions théoriques’ Les liens entre thérapies par la parole, imagination, et expression artistique L’intersubjectivité et la guérison Création et réparation; sublimation (Freud; Klein; Segal) Jeu et création (Winnicott) Langage et parole dans l’espace thérapeutique Représentations et explorations de la folie (et de la raison) (Mé)connaissance de soi Conflits; drames; mythes La ‘scriptothérapie’; la ‘bibliothérapie’ Le cadre; le processus (début, fin, pauses, interruptions…), la forme; enveloppe psychique et cadre psychanalytique (Anzieu) L’oreille de l’autre; le témoin; présence et absence Folie à deux; angles morts; virages culturels Monologue, dialogue, communauté Le privé et le public Le souffrant en tant que ‘patient’ (‘patio’): supporter la douleur Le monde de la psychanalyse; de la psychiatrie; de la clinique; du forum internet… exploré dans la littérature et les arts Sélection d’auteur(e)s, cinéastes, artistes impliqué(e)s: Chantal Akerman, Christine Angot, Henri Bauchau, Simone de Beauvoir, Louise Bourgeois, Sophie Calle, Marie Cardinal, Hélène Cixous, Chloe Delaume, Serge Doubrovsky, Michel Houellebecq, Julia Kristeva, Camille Laurens, Linda Lê, Michel Leiris, Nicole Malinconi, André Malraux, Gisèle Pineau, Emma Santos, Liliane Schraûwen, François Weyergans. Auteur(e)s/psychanalystes/psychiatres: Henri Bauchau, Marie Darrieussecq, Lydia Flem, Philippe Grimbert, Jacqueline Harpman, Julia Kristeva, Lydie Salvayre. Le travail de Lacan a joué un rôle important dans le dialogue avec la création artistique dans le domaine francophone; el les écrits de Malcom Bowie en anglais sur Lacan ont élargi les horizons de la critiique littéraire dans ses rapports à la psychanalyse. De la même façon, les ouvrages de J-F Chiantaretto et de J-B Pontalis établissent la preuve des liens fertiles et créatifs entre llittérature et psychanalyse, sans oublier les nombreux écrits de psychanalystes sur le terrain aujourd’hui, et par le passé (de Didier Anzieu, André Green, Jean-Pierre Lebrun, Elisabeth Roudinesco, pour n’en citer que quelqes-uns), consacrés aux questions de la créativité, du désir, du traumatisme et du deuil. Les études sur la relation entre Bion et Beckett illustrent aussi l’impact puissant de la rencontre thérapeutique, à la fois pour l’artiste et pour le clinicien.
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Cahiers Francis Ponge n°1, «Le recours au(x) dictionnaire(s) »
Les éditions Classiques Garnier lancent les Cahiers Francis Ponge , qui prennent la suite du Bulletin de la Société des Lecteurs de Francis Ponge (SLFP), dont cinq numéros ont été publiés depuis 2013. Si ces Cahiers se donnent pour mission d’être un lieu de recherche sur l’œuvre de Francis Ponge, ils entendent aussi, à partir de cette œuvre caractérisée par sa réflexivité, interroger la critique et la théorie littéraire de notre temps. Chaque numéro comportera donc deux dossiers thématiques qui, à partir de questions posées par et à l’œuvre de Ponge, aborderont des problèmes de poétique générale. Ces Cahiers seront en outre ouverts à la création contemporaine et, à chaque numéro, un écrivain ou artiste sera invité à aborder son rapport à l’œuvre de Ponge. Un autre objectif sera la transmission et la valorisation des archives, avec la publication régulière de documents inédits. Enfin, les Cahiers relaieront l’actualité de la recherche pongienne (colloques, publications, comptes-rendus critiques, mise à jour de la bibliographie) et rendront compte de la vie de la SLFP. En lien avec les Cahiers Francis Ponge , un séminaire bisannuel sera organisé conjointement par le Labex Obvil (Université Paris-IV Sorbonne) et le groupe Marge (EA3712, Université LyonIII), en alternance à Paris et à Lyon. Le premier dossier thématique sera consacré à la question du recours au(x) dictionnaire(s). Cette problématique s’inscrit dans le cadre du projet d’un Dictionnaire Ponge qui est en cours aux éditions Classiques Garnier. Le recours au(x) dictionnaire(s) Appel à contributions «Après une certaine crise que j’ai traversée, il me fallait (parce que je ne suis pas homme à me laisser abattre) retrouver la parole, fonder mon dictionnaire. J’ai choisi alors le parti pris des choses [1] .» Si le recours au dictionnaire est constant chez Francis Ponge – et souvent explicité – il est également consubstantiel à l’élaboration de sa poétique. Sa démarche étant fondée sur un va-et-vient constant entre mots et choses, il n’est pas surprenant qu’il se soit réapproprié le discours lexicographique après avoir fait l’expérience de ses insuffisances. Il sera intéressant de réfléchir aux enjeux épistémologiques des écarts – mais aussi des similitudes – qui existent entre la pratique lexicographique traditionnelle et la pratique pongienne. Les «descriptions-définitions-objets-d’art-littéraire» de Ponge participent-elles du savoir – comme un dictionnaire traditionnel – ou/et d’une connaissance directe et intime des choses, qui passerait aussi par un parti pris d’ignorance ? À travers cette question du rapport au dictionnaire se pose plus généralement la question de la construction des savoirs dans et par l’écriture, dans et contre la langue, question que, à partir de Flaubert et de Mallarmé, nombre de textes de la modernité posent selon des modalités dont il convient d’interroger les singularités. Quels savoirs construit-on, mais aussi pour qui ? Avec l’expression «fonder mon dictionnaire» une tension est ouverte entre singularité et collectivité, entre indépendance et obédience. C’est tout le rapport aux «mots de la tribu» et au désir d’un langage propre – dont témoigneraient les inventions lexicales – que, à l’instar des écrivains entretenant un rapport étroit et fort au dictionnaire, les textes de Ponge interrogent. Dans ce rapport au «commun» entretenu et interrogé à travers le dictionnaire, c’est aussi la question politique qui se trouve mise en jeu. «Fonder [s]on dictionnaire», c’est d’abord pour Ponge saper une organisation politique et sociale figée dans un discours honni pour manifester la possibilité d’un autre ordre: la rage de l’expression trouve aussi son origine dans une insatisfaction à l’égard de la langue telle qu’elle est, relai et outil d’un «ordre de choses honteux [2] ». Néanmoins, ce rapport à la norme évolue, et Ponge va se rapprocher d’un modèle fixiste de défense et de conservation de la langue. Le choix du Littré mérite à cet égard qu’on s’y arrête: alors que Mallarmé en souligne la limite, celle de n’évoquer qu’un «parler déjà fait [3] », la référence tend pour Ponge à incarner un absolu de la langue, équivalent lexicographique à l’avènement de Malherbe dans la littérature. Si la célébration des «mots français [4] » n’empêche pas l’appel à l’invention du « moviment [5] », il convient de s’interroger sur l’évolution du rapport à la norme linguistique telle qu’elle se matérialise dans le dictionnaire, «garantie d’une conformité rigoureuse au passé de la langue», mais aussi source de «matériaux pour l’invention lexicale et l’innovation sémantique [6] ». Les contributions pourront donc s’attacher à l’une des directions indiquées, selon différentes approches: questionnement épistémologique revenant sur la question du savoir dans l’écriture, de son objectivation possible; études diachroniques situant l’évolution personnelle de Ponge dans l’histoire des idées; perspective génétique s’intéressant à la part du recours au dictionnaire dans la genèse des textes; confrontation de Ponge et de son rapport à la norme telle que posée par le dictionnaire à d’autres poétiques. Ce dossier thématique sur Ponge et les dictionnaires s’inscrivant dans le cadre du projet du Dictionnaire Ponge , les propositions pourront également porter sur le geste de construction des dictionnaires d’auteurs, et sur ce qu’il implique comme rapport à la critique et au savoir. Peut-on traiter l’œuvre d’un écrivain comme un monde fini? Dès lors qu’un dictionnaire d’auteur se propose de consigner tout le savoir concernant un auteur, sa vie et son œuvre, comment éviter la confusion entre la réalité vécue et l’œuvre? Les propositions de 300 mots seront à envoyer avant le 30 juillet 2016 à Benoît Auclerc ( benoit.auclerc@univ-lyon3.fr ) et Pauline Flepp ( pauline.flepp.1@paris-sorbonne.fr )Date limite de remise des textes: 15 novembre 2016. Le premier séminaire Ponge, sur la question de Ponge et du dictionnaire, aura lieu à l’automne 2016 à l’Université Lyon III. [1] Francis Ponge, Proêmes [1948] «Pages bis», Œuvres complets , vol.I, édition de Bernard Beugnot, Paris, Gallimard, coll.«Bibliothèque de la Pléiade», 1999, p.211. [2] F. Ponge, «Les écuries d’Augias», Proêmes , OC I, p. 191. [3] Stéphane Mallarmé, Les Mots anglais [1877], Œuvres complètes , vol.II, édition de B. Marchal, Paris, Gallimard, coll.«Bibliothèque de la Pléiade», 2003, p.949. [4] F. Ponge, «Nous, mots français» [1978], Nouveau nouveau Recueil , vol.III, Œuvres complètes , vol.II, édition de B. Beugnot, Paris, Gallimard, coll.«Bibliothèque de la Pléiade», 2002, p.1290-1294. [5] F. Ponge, L’Écrit-Beaubourg [1977], OC II, p.908. [6] Michel Collot, Francis Ponge, entre mots et choses , Champ vallon, 1991, p. 155.
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