Un an jour pour jour après la rencontre de l'Université Paris 8 sur le thème " Enseigner la littérature aujourd’hui ", c'est au tour de la Sorbonne Nouvelle de tenir colloque, les 16 & 17 juin prochain, sur le même sujet : Enseigner la littérature à l’université aujourd’hui : enjeux politiques, épistémologiques, didactiques, pour s'interroger sur ce qui apparaît comme une crise de légitimité tout à la fois scientifique et politique, et sur les deux alternatives qui peuvent occuper les esprits : "celle qui oppose la tradition disciplinaire (philologie, rhétorique, histoire de la littérature, critique des auteurs et des œuvres) à des questionnements urgents auxquels la littérature peut servir de champ d’application (en particulier: le genre, l’identité, les rapports de force post-coloniaux, la mondialisation); celle qui oppose ce que la littérature donne à penser, permet de penser, sa promotion comme discours alternatif et comme forme d’art, et l’ouverture à une conception mixte des enseignements culturels, où la littérature n’a qu’un statut relatif". Rappelons à cette occasion le précédent colloque d'Aix-en-Provence (2011 déjà) mis en ligne sur Fabula : "Enseigner la littérature à l'Université aujourd'hui" ; ou celui de Reims dont les actes ont été réunis par V. Jouve sous le titre Nouveaux regards sur le texte littéraire (2013) ; ou encore, également en ligne, la rencontre de l'EHESS : " L'objet littérature aujourd'hui : Enseigner la littérature aujourd’hui " (2014). Et pour ceux qui ont encore le temps de lire des livres, signalons le récent ouvrage de Sylviane Ahr, Enseigner la littérature aujourd’hui: «disputes» françaises (Champion, 2015), qui montre que la question constitue au moins un genre.
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Enseigner la littérature à l'Université
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Valentine de Saint-Point à la croisée des avant-gardes. Art, danse, performance et politique entre Europe et Orient (Nantes)
Appel à contribution Valentine de Saint-Point à la croisée des avant-gardes. Art, danse, performance et politique entre Europe et Orient Colloque international, jeudi 11 et vendredi 12 mai 2017. Université de Nantes – Le Lieu Unique Organisation Paul-André Claudel, maître de conférences, EA 4276 L’AMo, Université de Nantes paul-andre.claudel@univ-nantes.fr Élodie Gaden, docteure, associée à l’UMR 7172 THALIM, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 elodie.gaden@free.fr Argumentaire Née en 1875 à Lyon et disparue en 1953 au Caire, admirée autant que décriée pendant ses années d’activité, Valentine de Saint-Point lutta toute sa vie pour défendre une pensée libre, à rebours des courants traditionnels. Le Paris de la Belle Époque la considéra tantôt comme la «nouvelle Cléopâtre», tantôt comme une «amazone des salons», une «aimable folie de la nature» ou une «poétesse immorale». Ses prises de position esthétiques choquèrent vivement ses contemporains, et lui valurent une réputation sulfureuse qui l’accompagna jusqu’à la fin de son existence: sa parole fut muselée à de nombreuses reprises, en France comme en Égypte, où elle vécut à partir de 1924, et à sa mort, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, ses œuvres furent oubliées des deux côtés de la Méditerranée. Pendant plusieurs décennies, l’itinéraire éclectique de Valentine de Saint-Point fut donc relégué dans l’ombre, au rayon des «curiosités» de la création féminine de la Belle Époque: Valentine de Saint-Point n’était guère plus qu’un nom, occupant une place mineure, presque effacée, aux côtés des grandes égéries de salon, des muses poétiques et des romancières à la mode au début du xx e siècle. Qui se souvenait de cette expérimentatrice qui fut la confidente de Rodin, interrogea la sexualité féminine dans une étonnante trilogie romanesque (1906-1909), exalta la luxure dans un manifeste célèbre (1913), fut responsable de «l’action féminine» au sein du mouvement futuriste, révolutionna la chorégraphie en fondant la «Métachorie» (1913), se produisit à Paris et à New York, se passionna pour la théosophie et l’idéisme, fonda la revue Le Phoenix (1924-1927) en rêvant d’une grande «renaissance orientale», se convertit enfin à l’Islam et devint, au Caire, une autorité du soufisme? * Après une éclipse d’un demi-siècle, l’expérience artistique de Valentine de Saint-Point a bénéficié, dans les dernières années, d’une nouvelle attention critique: cette oubliée des avant-gardes a été remise en lumière par trois biographies, en français et en italien, par la réédition de ses principaux textes théoriques, par plusieurs articles substantiels, ainsi que par la représentation de certaines de ses créations chorégraphiques les plus audacieuses. En 1983, c’est Faouzia Zouari qui a contribué au retour en grâce de la poétesse par une thèse de littérature comparée consacrée à cet itinéraire singulier, construit «de l’Occident à l’Orient». Par cette recherche, complétée en 1990 par l’édition d’une biographie romancée, Faouzia Zouari a amorcé un mouvement de redécouverte qui n’a cessé de prendre de l’ampleur, notamment grâce au labeur de Giovanni Lista, qui a offert un premier cadre d’analyse aux manifestes et aux écrits théoriques de Valentine de Saint-Point (1996). Le deuxième jalon critique a été la contribution de Véronique Richard de la Fuente, qui a mis au jour en 2003 de nombreux documents inédits sur la trajectoire de cette poétesse dans l’avant-garde «futuriste et méditerranéiste». Dans les années suivantes, Silvia Contarini a fait ressortir les points de contact et les tensions entre Valentine de Saint-Point et le futurisme italien (2006), ainsi que sa contribution à ce que l’on peut nommer la «pensée des avant-gardes» (2012, 2015), tandis que Nancy G. Moore analysait son rôle fondamental dans le renouvellement du théâtre et de la danse à l’aube du «siècle bref». Plus récemment, Élodie Gaden lui a consacré une partie de ses travaux de doctorat sur les écrits de femmes en Égypte (2013), et l’historien de l’art Adrien Sina a publié le remarquable ouvrage illustré Feminine futures: Valentine de Saint-Point, performance, danse, guerre, politique et érotisme (2011), à la suite d’une exposition organisée en 2009 à l’ Italian Cultural Institute de New York. À ce jour, on dénombre également plusieurs articles universitaires consacrés à Valentine de Saint-Point, portant sur sa période parisienne et son lien avec l’avant-garde futuriste (Günter Berghaus, Silvia Contarini), sa pratique de la danse et des arts de la scène (Leslie Satin, Nancy G. Moore, Catherine Bock-Weiss), ses théories de la féminité (Nancy Locke, Lucia Re, Anne Tomiche, Ilena Antici), ses engagements politiques en Orient (Elodie Gaden), sa posture aristocratique (David Martens, Andrea Oberhuber) ou ses avatars scripturaires (Paul-André Claudel). En outre, en France comme en Belgique ou en Amérique du Nord, des étudiants de master lui consacrent leur mémoire, en raison de l’intérêt particulier que suscite cette figure: Valentine de Saint-Point constitue un défi pour tout chercheur qui entend saisir les enjeux de cette personnalité multiple, écartelée entre Orient et Occident, matérialisme et spiritualité, aristocratisme et provocation. * Ce premier colloque international consacré à Valentine de Saint-Point vise à prolonger le mouvement d’investigation entamé aussi bien en Europe que dans le champ nord-américain. Il s’agit d’explorer l’ensemble des chemins empruntés par cette femme complexe, au parcours biographique enchevêtré, à l’œuvre foisonnante. Car si Valentine de Saint-Point a gagné, désormais, une certaine reconnaissance critique, les réalisations de cette expérimentatrice hors du commun restent encore peu étudiées dans le détail, et paraissent presque éclipsées par son personnage: la poétesse semble avoir été victime de son existence trop encombrante, de sa trajectoire trop romanesque, de ses turpitudes trop omniprésentes: comme si le pittoresque de sa vie amenait à oublier ses créations ou ses textes, ou à ne les considérer que de loin , comme des documents secondaires d’une aventure personnelle construite hors des sentiers battus. Si ce colloque entend offrir un espace pour une analyse plus attentive de la masse de textes que nous a laissés Valentine de Saint-Point – textes poétiques, critiques, politiques, romanesques ou théâtraux, rédigés pendant près d’un demi-siècle, de 1904 à 1951 –, il a surtout pour ambition d’éclairer les nombreuses dimensions de sa production qui restent encore en friche. En effet, les écrits de la poétesse ont fait l’objet de sondages parfois approfondis, mais souvent centrés sur une perspective très précise, liée un champ disciplinaire particulier: si le versant féministe de son engagement littéraire a été étudié de façon détaillée à la lumière des gender studies , si la lumière semble avoir été faite sur ses théories de la danse et tout ce qui relève de ses conceptions performatives de l’activité artistique, d’autres domaines n’ont, à l’évidence, pas encore été explorés avec la même acuité. Nous retiendrons dans ce cadre trois pistes de réflexion. 1. Valentine de Saint-Point, expérimentatrice de formes littéraires et artistiques Durant la Belle Époque, Valentine de Saint-Point occupa une place particulière dans le champ artistique: poétesse «de la Mer et du Soleil» dans ses premiers recueils, animatrice de salons littéraires et conférencière, elle repoussa les limites de la moralité dans les trois romans de sa Trilogie de l’amour et de la mort , fut promue «Femme Futuriste» auprès de Marinetti, et s’essaya à l’argumentation esthétique – notamment dans ses Manifeste de la Femme Futuriste et Manifeste de la Luxure , déclamés en public, où elle développa une pensée de la femme «virile» en rupture avec une tradition littéraire qui façonnait des types féminins mièvres et sentimentaux. C’est également pendant ses années parisiennes que Valentine de Saint-Point fréquenta le milieu des revues, exposa au Salon des Indépendants, écrivit sa pièce Le Déchu et «Le Théâtre de la Femme», tout en s’investissant dans la danse et en s’intéressant à l’esthétique cinématographique. La production artistico-littéraire de Valentine de Saint-Point est ainsi singulièrement variée, témoignant d’une curiosité intellectuelle sans cesse renouvelée: loin de privilégier certains genres vers lesquels la société et la critique poussent alors les écrivaines de la Belle Époque, Valentine de Saint-Point est une des rares femmes des années 1900 et 1910 à expérimenter autant de registres et de styles. Par son caractère multiforme, cette œuvre-laboratoire exerce un effet de séduction immédiat sur le lecteur, mais pose également des problèmes de réception et d’évaluation. Une production aussi hétérogène soulève tout d’abord la question de son centre et de ses hiérarchies internes: quelle voie d’accès faut-il privilégier, pour pénétrer l’univers de Valentine de Saint-Point? Doit-on considérer les manifestes des années 1912-1914 comme le centre de gravité de toute son œuvre, et sa contribution majeure à l’histoire littéraire? Ne peut-on voir dans la production poétique de l’auteure une porte d’entrée plus discrète, mais plus révélatrice de son évolution intérieure? Quel sort réserver à ses essais romanesques ou théâtraux, réputés inférieurs en termes de résultats? Comment aborder les textes politiques de la fin de sa vie, qui semblent témoigner d’une vérité rejointe par-delà la littérature, dans l’engagement anticolonial? Face à une production aussi manifestement inégale , on ne peut éluder la question du «tri», qui sous-entend un jugement discriminant sur la valeur littéraire de certaines œuvres, sur la réussite ou l’échec de certaines réalisations esthétiques. 2. Valentine de Saint-Point, voyageuse et artiste «méditerranéiste» Déçue par la tournure que prit la guerre de 1914-1918, Valentine de Saint-Point commença en 1916 un long voyage qui la mena en Espagne et au Maroc, en passant par les États-Unis, où elle se rendit pour prononcer des conférences au sujet de la Métachorie, cette danse «idéiste» qu’elle avait théorisée quelques années plus tôt à Paris. Pendant ce périple, elle retrouva la Méditerranée, qui lui avait inspiré en 1905 le recueil Poèmes de la Mer et du Soleil . Ces trois années (1916-1918) semblent constituer un véritable tournant dans la pensée de la poétesse, et préparer son détachement définitif du milieu parisien. Un tel épisode biographique montre clairement l’importance, dans l’expérience de Valentine de Saint-Point, de la dimension du voyage, et du décor même de la Méditerranée: dès 1905, ce sont les voyages – et les paysages – méditerranéens qui ont engagé Valentine de Saint-Point à développer une écriture poétique, autant qu’ils ont initié la quête de ses origines lamartinienne. Ce sont ces mêmes voyages qui ont amorcé ses premières révélations spirituelles, puisque c’est à cette occasion – au Maroc en 1918 – qu’elle put découvrir l’Islam. C’est enfin en Corse, entre 1919 et 1924, que Valentine de Saint-Point, nourrie de théosophie, chercha à créer, sans succès, un «collège des Élites» travaillant à la formation d’un esprit méditerranéen transnational, à mi-chemin entre Orient et Occident. C’est dans cette perspective qu’il faut aborder l’installation de la poétesse en Égypte, souvent présentée comme un geste de rupture à l’égard du monde occidental: Valentine de Saint-Point n’est pas la seule figure du milieu artistico-littéraire à manifester, dans l’entre-deux-guerres, une attirance pour le sud de la Méditerranée et plus largement pour l’Orient, considéré comme le dernier réceptacle d’une spiritualité perdue. L’itinéraire de l’intellectuel René Guénon, lui-même transplanté au Caire dans l’entre-deux-guerres, n’est pas sans affinités avec la trajectoire de Valentine de Saint-Point. L’adieu à la France de la poétesse doit donc être interrogé dans toutes ses dimensions: dans quelle mesure cette arrière-petite nièce de Lamartine garde-t-elle le souvenir de l’auteur du Voyage en Orient , et de la fascination romantique pour le «berceau de soleil du genre humain»? Faut-il voir dans son départ une «démission» de la littérature, un renoncement radical à l’avant-gardisme, le constat d’une sorte de faillite de la pensée en Occident? Ou au contraire une quête d’absolu poursuivie par d’autres moyens? Si l’installation au Caire marque une rupture individuelle, elle gagnerait, on le voit, à être inscrite dans une perspective comparatiste, au sein d’un paysage intellectuel plus large, marqué par la permanence, dans la culture européenne, d’un véritable mirage de l’Orient. 3. Valentine de Saint-Point, intellectuelle et penseuse des libertés Sa vie durant, Valentine de Saint-Point a mis sa pensée au service d’engagements contre diverses formes de domination, qu’il s’agisse de la domination masculine ou de l’oppression coloniale. Par ce biais, elle a établi des liens complexes avec les féminismes français de la Belle Époque, ainsi qu’avec les mouvements féministes ou nationalistes égyptiens. Ainsi, Valentine de Saint-Point semble avoir posé, dès les années 1910, la distinction entre le sexe et le genre, et avoir pris conscience des assignations sociales construites par une société patriarcale – rejetant vivement l’association du féminin au sentimental et prônant au contraire une virilité de la femme, qu’elle jugeait nécessaire. À cet égard, Valentine de Saint-Point peut être considérée comme l’une des premières penseuses du genre et de la libération sexuelle: on sait combien elle chercha à promouvoir une image de la femme émancipée, contrôlant et assumant ses désirs, y compris sexuels. Cette voix dissidente revendiqua de façon plus prononcée encore son indépendance pendant ses années égyptiennes (1924-1953): dès son installation au Caire, Valentine de Saint-Point se fit connaître des milieux diplomatiques français en tant qu’intellectuelle engagée dans la cause anticolonialiste: en dirigeant Le Phœnix, revue de la Renaissance Orientale , qui parut pendant deux ans, elle lutta ardemment contre les présences britannique en Égypte et française en Syrie, au point d’être menacée d’expulsion et de s’attirer de solides inimitiés. Dans cette dernière période de sa vie, la réorientation générique de son œuvre, et le quasi abandon de la fiction au profit de la littérature d’idées, témoignent d’une prise de conscience aiguë des enjeux politiques du Moyen-Orient. Ces prises de positions sociales ou politiques font apparaître l’importance, chez cette poétesse qui fut de tous les combats, de la notion d’engagement. Un engagement dans la sphère publique – volontiers bruyant et polémique – qui apparaît non seulement à travers ses écrits féministes, mais également à travers ses textes politiques rédigés en Égypte, dans une articulation qui reste largement à analyser. * Au-delà de ces trois directions générales, ce colloque propose également de nouvelles pistes de recherche afin de combler les béances persistant dans le parcours intellectuel de l’auteure. Certains angles morts de sa biographie et de son œuvre pourraient notamment faire l’objet d’une contribution:sa relation avec Rodin;sa quête spirituelle et religieuse, et les racines premières de sa pensée ésotérique;sa relation à certains hommes artistes gravitant autour d’elle (Ricciotto Canudo, Filippo Tommaso Marinetti, Vivian Postel du Mas, René Guénon);ses modèles romanesques, français et européens;ses liens avec le monde artistique italien;ses contacts avec le monde des revues, notamment son rôle dans Montjoie! ;sa réception hors de France: en Italie, aux États-Unis, en Égypte, en Asie;sa découverte de l’Islam et ses liens au soufisme;ses lieux de résidence en Égypte et ses voyages en Syrie;son adieu au monde et les dernières années de sa vie .Nous espérons que ce colloque consacré à Valentine de Saint-Point – qui se tiendra cent ans, presque jour pour jour, après la présentation au Metropolitan Opera de New York de sa «Métachorie» – permettra d’offrir pour la première fois une lecture panoramique de son itinéraire, en révélant l’ampleur de ses ambitions artistiques, éthiques, spirituelles et politiques. On cherchera ainsi à redonner une lisibilité d’ensemble au parcours de cette artiste touche-à-tout, trop souvent ramenée au rang de figure mineure du début du siècle: ce n’est qu’en rassemblant et en réunifiant les fragments de cette œuvre que l’on pourra montrer, en définitive, le statut exemplaire de cette «femme-époque» de l’aube du xx e siècle à la Deuxième Guerre mondiale. Les organisateurs Paul-André Claudel est maître de conférences à l’Université de Nantes, membre de l’EA 4276 L’AMo. Depuis ses travaux de thèse sur le poète italo-égyptien Agostino John Sinadino ( Le poète sans visage , PUPS, 2008), ses recherches portent sur le domaine italien et méditerranéen: elles visent à la redécouverte d’itinéraires oubliés entre l’Europe et l’Orient, dans le cadre d’une réflexion générale sur la question des marges littéraires. Il a publié Alexandrie. Histoire d’un mythe (2011), Salomé. Destinées imaginaires d’une figure biblique (2013), et a réédité l’essai Littérature et Orient d’Henri Thuile (2013). Élodie Gaden est agrégée de lettres modernes. Elle a soutenu en 2013, à l’Université Grenoble Alpes, une thèse consacrée aux écrits littéraires de femmes en Égypte (Valentine de Saint-Point, Jehan d’Ivray, Out-el-Kouloub et Doria Shafik). Elle est actuellement associée à l’UMR 7172 THALIM, Université Sorbonne Nouvelle – Paris3 ainsi qu’à l’UMR 5316 Litt&Arts, Grenoble3. Ses recherches portent sur la littérature francophone du monde arabe, les orientalismes littéraires, ainsi que sur l’histoire littéraire et les enjeux de «revie» des œuvres. Elle a réédité deux ouvrages: Au cœur du harem de Jehan d’Ivray (2011) et A Damas sous les bombes d’Alice Poulleau (2012). Le comité scientifique Paul-André Claudel (Université de Nantes), Elodie Gaden (Université Paris 3), David Martens (Université de Louvain), Andrea Oberhuber (Université de Montréal) Les propositions de communications Les propositions de communications (titre et résumé de 250 mots) devront être adressées à l’adresse valentine.de.saint-point@univ-nantes.fr avant le 30 septembre 2016. Les réponses seront données au 1 er novembre 2016. Le colloque se tiendra les jeudi 11 et vendredi 12 mai 2017 au Lieu Unique, scène nationale de Nantes. L’hébergement (deux nuits) ainsi que l’ensemble des repas seront pris en charge par l’organisation du colloque. Le site internet Un site internet dédié permettra de suivre l’actualité du colloque (programme, organisation, ressources documentaires): www.colloque-saint-point.univ-nantes.fr
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F. Libral, Le Soleil caché. Rhétorique sacrée et optique au XVIIe siècle en France
FlorentLibral Le Soleil caché - Rhétorique sacrée et optique au XVIIe siècle en France Paris, Classiques Garnier, coll. Lire le XVIIe siècle, 2016 EAN : 9782812435485 558 pages Prix : 59 € L'écriture postridentine en France affectionne l'imagerie attachée à la lumière, à l'optique et à la perspective. Au sein de la rhétorique sacrée, à travers similitudes et métaphores, l'éloge du Dieu soleil au sein de la nature s'estompe au profit d'un point de vue de moraliste religieux. Table des matières
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M. Sandras, Idées de la poésie, idées de la prose
MichelSandras Idées de la poésie, idées de la prose Paris, Classiques Garnier, coll.Études de littérature des XXe et XXIe siècles, 2016 EAN :9782812438035 501 pages Prix : 49 € Examinant la littérature française desxix eetxx esiècles, cet ouvrage montre l'intrication des représentations de la poésie et de la prose. Il conclut que la distinction des deux parlures, souvent contestée aujourd'hui, est nécessaire pour saisir la singularité de nombreux textes contemporains. Table des matières
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M.-C. Garcia, Amours clandestines. Sociologie de l'extraconjugalité durable
Marie-Carmen Garcia, Amours clandestines. Sociologie de l'extraconjugalité durable Préface de Philippe Combessie P.U. Lyon, parution le 16 juin 2016 280 pages / 14 x 20,5 cm / 2016 / 18€ Isbn-13: 978-2-7297-0903-7 Invisibles, niées ou condamnées, les amoursclandestines durables n’en sont pas moinsbien présentes dans la vie sociale. Ellessont le quotidien de nombreux hommeset femmes en couple hétérosexuel ; ellesoccupent des esprits, des cœurs, desagendas et des hôtels. Ce livre invite àexplorer ces «jardins secrets» à partir del’analyse d’une trentaine de récits de vie etd’un corpus de témoignages recueillis surInternet, traités sous l’angle de la sociologiedu genre et des socialisations. L’auteure montre notamment que l’extraconjugalitédurable se caractérise par latransgression de deux normes fondamentalesdu couple contemporain: la normede véracité et l’égalité des sexes. Maisau-delà de la démarche scientifique, ellepropose des clefs pour la compréhensionde ces liaisons, à la fois fascinantes et repoussantes,et plus largement de l’amour etde la sexualité des couples hétérosexuels. Marie-Carmen Garcia est sociologue, professeuredes universités à l’Université PaulSabatier Toulouse III, directrice adjointe duCresco (Centre de recherche en sciencessociales, sport et corps) et chercheuseassociée au Centre Max Weber (Lyon). Lavariété de ses terrains répond à un questionnementgénéral sur les modes de socialisationssecondaires articulant le genreet les corporéités. Elle a publié plusieursouvrages, dont Culture hip hop, jeunes descités et politiques publiques (avec SylviaFaure, La Dispute, 2005) et Artistes decirque contemporain (La Dispute, 2011).
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Genoa School of Humanities (GSH) : The Gaze
Genoa School of Humanities (GSH) 22nd - 27th August 2016 THE GAZE The gaze is not simply the eye. The gaze obviously intersects with the organ of sight and the field of vision, yet is not exhausted by them. Jean-Paul Sartre famously observed that the gaze transcends the convergence of two ocular globes in our direction. It may also be materialised by the sound of a hesitant footstep or the light movement of a curtain. Jacques Lacan insisted on a fundamental asymmetry between seeing and being-seen. As he once put it: “You never look at me from the place at which I see you”. In psychoanalysis, the gaze stands first and foremost for a libidinal object, one with which we fall in love. Why are we fascinated and seduced by the way in which the other looks at us? How does the inscrutable gaze of the other manage to break our narcissistic infatuation with the mirror image? Film studies have taken up these motifs and developed them to understand the conscious and unconscious relation between the spectator and the image on the screen. Given such a context, can we additionally speak of the gaze of the filmmaker? If so, what role does it have in the cinematographic experience? The gaze is also more generally embedded in the differential structure of language, while language cannot do without a “scopic” component. At its basics, narration itself – whether fictional or critical, subjective or objective – relies on the adoption of a certain “point of view”. Literature and poetry may decide to openly privilege their visual element, for instance in ekphrasis, where the description of a scene or a work of art take centre stage. Does this rhetorical device not point at the synesthetic presupposition inherent to the very possibility and act of writing? And, following Giorgio Agamben, could we suggest that poetry, with its suspension and deactivation of the apparent immediacy of meaning, provides us with nothing else than language’s exhibition, admiration, and contemplation of itself? The GSH proposes itself as a venue where young scholars have a real possibility to deepen their knowledge, not only by attending seminars, but also by actively discussing in an informal context their own research projects with highly qualified teachers and among themselves. One of the basic ideas of the GSH is that learning is enhanced by the suspension of formalisms, hierarchies, and the principle of authority that usually define traditional academic contexts. Each day revolves around one or two presentations by an invited speaker and is enriched by roundtables, small study groups, and debates that are always attended by one or more seminar leaders. The exchange of knowledge and ideas is facilitated by the limited number of students (max 15), and by the interdisciplinary nature of the seminars. Speakers/seminar leaders at the GSH are leading international figures in their academic and extra-academic fields. They are based both in Italy and abroad. Participants are thus exposed to different cultures, teaching methods, and disciplinary perspectives. They are also enabled to establish new research networks and acquire practical information on how to access PhD and post-doctoral programmes. HOW TO REACH US Seminars are held in Genoa, Via Parini 10, in a nineteenth century villa. From Genova Brignole railway station take bus number 43 toward Nervi. Get off in Via Albaro; cross Piazza Leopardi and you reach Via Parini. REGISTRATION FEES 6 days of seminars: €300 5 days of seminars: €250 4 days of seminars: €200 3 days of seminars: €150 2 days of seminars: €100 Please, pay by bank transfer to: Spazio Musica (reason for payment: GSH) Bank: CA.RI.GE. IBAN: IT72 M061 7501 44800000 0260 880 Payments should be received no later than 1 August 2016 .Please, send a copy of the payment receipt to registration@gsh-education.com PROGRAMME OF SEMINARS: Monday 22 August: 10:00 Welcome and introduction to the Summer 2016 seminar series ( Raffaello Palumbo Mosca & Lorenzo Chiesa )10:30 “Seeing, Dying: The Ekphrastic Gaze in Postmodern Culture” ( Stefano Ercolino )12:00 Q&A / Discussion 15:00 Roundtable on Stefano Ercolino’s seminar (chair: Raffaello Palumbo Mosca )17:00 Drinks and nibbles Tuesday 23 August: 10:30 “Amelia Rosselli: Variation, Document, Gaze” ( Maria Borio )12:00 Q&A / Discussion 15:00 Roundtable on Maria Borio’s seminar (chair: Chiara Fenoglio )Wednesday 24 August: 10:30 “The Writer’s Gaze on Reality: Novels and Reportages” ( Raffaello Palumbo Mosca )12:00 Q&A /Discussion 15:00 Roundtable on Raffaello Palumbo Mosca’s seminar (chair: Chiara Fenoglio )Thursday 25 August: 10:30 “Lacan and Cinema: Gaze, Imaginary, Formalization” ( Pietro Bianchi )12:00 Q&A / Discussion 15:00 Roundtable on Pietro Bianchi’s seminar (chair: Giorgio Cesarale )Friday 26 August: 10:30 “The Gaze and the Drive” ( Lorenzo Chiesa )12:00 Q&A / Discussion 15:00 Roundtable on Lorenzo Chiesa’s seminar (chair: Giorgio Cesarale )Saturday 27 August: 10:30 “The Gaze and the Baroque: Psychoanalysis, Painting, Architecture” ( Lorenzo Chiesa )12:00 Q&A / Discussion 14:30 Roundtable on Lorenzo Chiesa’s seminar (chair: Luisa Lorenza Corna )16:30 Roundtable: “Look at me! / Why are you looking at me?” 17:30 Drinks and nibbles Seminars are held in English, unless all participants speak Italian. MORE INFORMATION info@gsh-education.com Lorenzo Chiesa lc@gsh-education.com Raffaello Palumbo Mosca rpm@gsh-education.com
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Pouvoirs, censure et auto-censure. Chine, Inde, Iran.
Appel à contributions pour un ouvrage collectif sous la collection d’Isabelle de Vendeuvre et Emmanuel Lincot, proposé dans la collection «Littérature et censure» des Classiques Garnier. Les pouvoirs envisagés ici ne se limitent pas au pouvoir politique, mais incluent toutes les formes de pouvoirs explicites ou implicites à l’œuvre dans une société (contraintes politiques, idéologiques, économiques, religieuses etc). La censure n’est pas uniquement envisagée comme une autorité extérieure qui entraverait la liberté du créateur, mais comme une instance sociale, voire intime (l’auto-censure), parfois intégrée en amont par l’artiste, et susceptible de régler son activité créatrice. Dans le prolongement des travaux de Robert Darnton et de Jean-Baptiste Amadieu sur la censure et l’autocensure, le présent appel à contribution souhaite étudier les relations entre arts et pouvoirs dans trois domaines artistiques - littérature, arts visuels et cinéma – et trois aires culturelles: la Chine, l’Inde et l’Iran. Les contributions porteront sur la période contemporaine (XXe-XXIe siècles), avec des rétrospectives historiques à chaque fois que cela sera nécessaire pour éclairer la période actuelle. Les propositions, d’environ 400 mots, sont à envoyer pour le 15 juillet 2016 et porteront sur un seul pays. La comparaison entre deux, voire trois formes artistiques est possible, mais en aucun cas obligatoire. Les articles (entre 30 000 et 40 000 signes) seront à rendre avant le 30 novembre 2016. Ouvrage collectif sous la collection d’Isabelle de Vendeuvre et Emmanuel Lincot, proposé dans la collection «Littérature et censure» des Classiques Garnier. Références bibliographiques: Robert Darnton, De la censure , Paris, collection «NRF essais», Gallimard, 2016. Censure et critique , ouvrage collectif dirigé par Laurence Macé, Claudine Poulouin, Yvan Leclerc, Paris, collection «Littérature et censure», Classiques Garnier, 2016 http://www.laviedesidees.fr/Dialogue-avec-les-censeurs.html
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C. Rozzoni, Marcel Proust. Portrait d'un jeune écrivain en philosophe
ClaudioRozzoni Marcel Proust - Portrait d'un jeune écrivain en philosophe Paris, Classiques Garnier, coll. Bibliothèque proustienne, 2016 EAN :9782812447204 254 pages Prix : 31 € Cet ouvrage interroge la possibilité de retrouver, à travers le portrait du jeune Proust, les signes de l'esthétique philosophique qui émergera dans l'œuvre de la Recherche . C'est la répétition - recréation - du début qui permet de comprendre comment tout a commencé. Table des matières
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Les Tragiques , 1616-2016. Littérature, violence et politique
Colloque international de Niort, 21-23 septembre 2016, à l'occasion des quatre cents ans de la parution des Tragiques d'Agrippa d'Aubigné Littérature, violence et politique Voir le programme ici Au cours ducolloque Table ronde deMathias ENARD etFrançois BON Mise en scène de « Misères » ( Les Tragiques , I) par la COMPAGNIE DE L’ARGILE Exposition «D’Yver à Aubigné : des poètes et conteurs en Poitou, Aunis et Saintonge au temps des guerres de religion 1560-1630 » Présentation-performance Les Tragiques , livre d’artiste, de et par Serge Chamchinov
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B. Cyrulnik, Ivres paradis, bonheurs héroïques
Ivres paradis, bonheurs héroïques Boris Cyrulnik Date de parution : 13/04/2016 Editeur : Odile Jacob (Editions) ISBN : 978-2-7381-3394-6 EAN : 9782738133946 Présentation : Broché Nb. de pages : 240 p. "Pas d'existence sans épreuves, pas d'affection sans abandon, pas de lien sans déchirure, pas de société sans solitude. La vie est un champ de bataille où naissent les héros qui meurent pour que l'on vive. Mes héros vivent dans un monde de récits merveilleux et terrifiants. Ils sont faits du même sang que le mien, nous traversons les mêmes épreuves de l'abandon, de la malveillance des hommes et de l'injustice des sociétés. Leur épopée me raconte qu'il est possible de s'élever au-dessus de la fadeur des jours et du malheur de vivre. Quand ils parlent des merveilleux malheurs dont ils ont triomphé, nos héros nous montrent le chemin." B. C. Chacun de nous a besoin de héros pour vivre, l'enfant pour se construire, l'adulte pour se réparer. Les héros nous apportent l'espoir, le rêve, la force. Mais quand les héros se laissent pervertir, ils se transforment en planteurs de haine et en pourvoyeurs du pire.
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Le Pardaillan , n°2 : "Le Jeu"
Appel à propositions d’articles, pour le15 septembre2016 Le Pardaillan , la revue du Centre International Michel Zévaco, poursuit son exploration du champ médiatique. Son n° 2 se concentre sur un thème problématique, à la fois large et précis : le jeu . Défini comme activité divertissante et désintéressée (mais qu’en est-il réellement de ce désintéressement ?), dont le déroulement peut être ou non soumis à des règles, le jeu noue nombre de questionnements, portant aussi bien sur la narration, la représentation, la participation, la fiction… Pourquoi continue-t-on sans cesse à inventer de nouveaux jeux ? A partir de quand peut-on dire qu’un jeu est populaire, et qu’une oeuvre littéraire qui s’inspire des principes du jeu est considérée comme paralittéraire ? Une vie suffit-elle pour maîtriser un jeu comme le tennis, le bridge, ou World of Warcraft ? Quelle est la part du jeu dans des constructions artistiques comme les contraintes oulipiennes ou les réalisations de l’Oubapo, ou encore dans la posture du lecteur de polars en série ? Quels mécanismes sont à l’oeuvre dans les transferts transmédiatiques qui font passer del’ escape game virtuel à l’ escape room bien réelle, et souvent inspirée d’un univers fictionnel bien précis ? Comment se construit un film adapté d’un manga, lui-même basé sur un principe vidéoludique, comme Edge of Tomorrow ? Comment le paradoxal jeu vidéo There is no game parvient-il à fournir une expérience de jeu malgré l’absence affichée de tout mécanisme de jeu ? Comment un jeu comme Spec Obs : The Line parvient-il à questionner les réflexes conditionnés du gamer endurci ? Que fait un youtuber qui filme un let’s play intégral d’un jeu ? C’est ce genre de question que Le Pardaillan aimerait aborder à l’occasion de ce numéro qui s’appuie sur les games studies , de plus en plus répandues en France, mais sans se restreindre au champ ludique et vidéoludique. Il s’agit d’apporter un éclairage transmédiatique sur cette question du jeu, avec tout le jeu, justement, c’est-à-dire avec toute l’amplitude qu’elle sous-entend : les contributions pourront porter sur l’ensemble du champ culturel et médiatique, de la littérature à la musique, en passant bien sûr par le jeu vidéo, le jeu de société, de rôle et de plateforme, mais aussi le cinéma, la BD, le spectacle vivant, la chanson, internet, etc. Seront particulièrement bienvenues les contributions portant sur les mécaniques du jeu, sur les représentations et les réflexes du joueur, ainsi que celles qui interrogeront les transferts médiatiques. Les propositionsde contribution, d’une longueur de 500 à 1000 mots environ, sont à adresser à luce.roudier [@] gmail.com pour le 15 septembre2016 au plus tard.Si la proposition est retenue, l’auteur sera informé avant le 20 septembre, et l’article sera demandé pour le 1er mars 2017 . La parution est prévue pour mars-avril2017 .
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Poste de lecteur ( lecturer ) en français à l'Université hébraïque Jérusalem
La section de français du Département des études romanes et latino-américaines de l'Université hébraïque de Jérusalem cherche un lecteur ( lecturer ) pour dispenser, à partir de la rentrée du mois d'octobre 2016, des cours de langue et de culture françaises. Le poste est ouvert pour au moins un an, l'engagement du candidat serait souhaitable pour deux ou trois ans, selon agrément. L'enseignement consisterait en cours d'expression orale et écrite en français, et en ateliers de tutorat autour de la culture francophone, comprenant la littérature, le programme pouvant être ajusté en fonction des spécialités du candidat. Le profil recherché est celui d'un titulaire d'au moins un master 2, doctorant ou jeune docteur, spécialisé soit en langue, soit en littérature, et préférablement en FLE – mais ce n'est pas une condition sine qua non . Il n'est pas obligatoire d'avoir une expérience de l'enseignement, même si celle-ci serait appréciée. Une bonne maîtrise de l'anglais est indispensable pour communiquer avec les autorités académiques et les services administratifs. Par ailleurs, le candidat doit être prêt à s'investir dans un environnement multiculturel, avec des étudiants dont le niveau de français est hétérogène. Adaptabilité et capacité d'écoute des besoins particuliers sont des qualités indispensables. Le volume de travail serait de huit à dix heures par semaine (deux cours de langue et des groupes de tutorat), pour un salaire mensuel d'environ 9000 shekels israéliens (pas moins de 8000). Le délai de réception des dossier de candidature est fixé au 27 juin 2016. Le dossier de candidature devra comprendre un C.V., une lettre de motivation exprimant notamment les raisons de l'intérêt du candidat pour un poste d'enseignement à Jérusalem, un bref document résumant sa vision de l'enseignement et ses axes d'étude en tant que chercheur, s'il y a lieu, ainsi qu'une lettre de recommandation. Les dossiers sont à transmettre, par PDF, à Jean-Baptiste Bernard, qui fera suivre à la direction du Département d'études romanes et latino-américaines.
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P. Pellisson-Fontanier, Lettres inédites à l'abbé Jean-Baptiste Boisot (1674-1693)
PaulPellisson-Fontanier Lettres inédites à l'abbé Jean-Baptiste Boisot (1674-1693) Édition deCorinneMarchal etFranceMarchal-Ninosque Paris, Classiques Garnier, coll.Correspondances et mémoires, 2016 EAN : 9782812435713 338 pages Prix : 43 € Cet ouvrage met au jour cent vingt lettres inédites de Pellisson-Fontanier à l'abbé Boisot au moment de l'annexion de la Franche-Comté à la France. Cette correspondance est croisée avec celle de Mademoiselle de Scudéry et du même abbé Boisot. Elle s'enrichit de la réédition des lettres de l'érudit de province. Table des matières
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Cixous: corollaires d'une signature / Cixous: corollaries of a signature
( for English please scroll down )CIXOUS : corollaires d'une signature 14-15-16 juin 201 à PARIS Ce colloque international a pour objet de dresser un bilan scientifique de l’apport d’Hélène Cixous à la littérature et à la pensée francophones et mondiales du XXe et XXIe siècles. Il propose six axes de réflexion pour orienter les contributions des participant-e-s : 1. Origines : la réflexion poétique menée par Hélène Cixous sur ses propres origines familiales invite à étudier son œuvre du point de vue postcolonial, de l’histoire de l’Algérie, l’Allemagne et la France, de ses héritages juifs, littéraires et politiques, entre autres. 2. Mémoires : dans les dernières années les autobiographies se sont introduites dans l’écriture cixousienne. Cet axe pourra concerner des contributions sur la mémoire, le souvenir, le mythe et l’histoire, l’écriture de soi en rapport avec la fiction et l’autofiction, entre autres. 3. Différences : cet axe accueillera autant les contributions venant des études de genre et de sexualité, dont Cixous est l’une des pionnières, que celles qui s’inscrivent dans les queer studies et les animal studies. 4. Lirécrire : l’écriture cixousienne s’entretient de la lecture d’autres auteurs ; c’est cette lecture hyper-éveillée que cet axe cherchera à mettre en valeur tout en en étendant et en approfondissant la portée. 5. Arts : depuis une vingtaine d’années, Hélène Cixous multiplie des textes écrits en complicité avec des artistes contemporains. Il s’agira donc ici de privilégier les écrits où les rapports entre l’art et la pensée se donnent à lire. 6. Scènes : l’écriture pour le théâtre occupe une place importante dans l’œuvre d’Hélène Cixous. Cet axe tiendra également compte de ses réflexions théoriques sur le théâtre et de l’analyse de la théâtralité de ses fictions. Le colloque comportera également une table ronde sur la traduction et, enfin et surtout, il accueillera Hélène Cixous, qui participera activement aux débats. Les langues du colloque seront le français et l’anglais. Un résumé de la contribution proposée (300 mots max.), en signalant l’axe dans lequel elle s’inscrit, et une notice bio-bibliographique (200 mots max.) sont à envoyer à cdona@ub.edu avant le 17 octobre 2016. L’organisation ne prendra pas en charge les frais des participant-e-s mais offrira 5 bourses d’aide au voyage et séjour à Paris à des personnes qui en auraient besoin ; celles-ci doivent l’indiquer dans leur proposition de contribution en exposant brièvement la situation qui conduit à la demande d’aide. *JUNE 14-16, 2017, PARIS CIXOUS: corollaries of a signature This major international conference on the work of Hélène Cixous will examine the author’s contribution to literature and thought over more than 50 years. The conference will consider the full range of Cixous’s output over six decades, while focussing on the following themes: 1. Origins: Cixous’s reflections on her own origins offer a fertile entry-point for analyses of her work from a postcolonial perspective, with regard to the interwoven histories of Algeria, Germany and France, or to her Jewish, literary or political inheritances, to name a few. 2. Memories: in recent years autobiographies have taken up a remarkable place in Cixous’s writing. This theme will include considerations of memory, life writing, auto-fiction, myth and history in Cixous’s oeuvre. 3. Differences: without predetermining the contours of the question, this theme will encourage reflections on gender and sexual difference, animals and animalities, among others. 4. Reading-writing: Cixous’s readings of other writers inform and actively inhabit her texts. This theme will address Cixous’s reading ‘habits’, her literary passions and intertextual practices. 5. Arts: at an accelerated rate over the past 20 years, Cixous has written a range of texts in collaboration with contemporary artists. This topic will privilege her works that explore the relations between art and thinking. 6. Scenes/Stages: writing for the theatre occupies an important place in Cixous’s oeuvre. In addition to her theatrical writings, this theme will be open to explorations of her theoretical work on the theatre and of the theatricality of her fictions. The conference will also feature a Round Table on Translation, and of course the participation of Hélène Cixous herself. The conference will be in French and English. Applications to participate in either language are welcome. Please send a résumé of the proposed paper (300 words max.) indicating the relevant theme along with a bio-bibliographical note (200 words max.) to cdona@ub.edu by 17 October 2016. Participants’ expenses cannot be subsidised by the conference committee, but 5 grants are available to help with travel and subsistence costs in Paris. These will be awarded on the basis of need. Applicants wishing to be considered for a grant should append a brief rationale to their résumé.
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"Middle Eastern Francospheres". Special Issue of Francosphères ed. by Cl. Launchbury
' Middle Eastern Francospheres' Special Issue of Francosphères ed. by Claire Launchbury Contributions are requested for a special issue of the journal Francopsheres addressing French-language literature, film and culture in the Middle East produced by otherwise Arabophone artists and communities. While Lebanon has been at the forefront of research in the region since French remains widely spoken in the country and is an official language of the Republic, Syria, Egypt and the Occupied Palestinian Territories are also locations where cultural production takes place or has taken place in French. I am seeking articles which might look at migration within the region, from rural to urban centres or as the result of political upheaval, at francophone network discourses across the Eastern Mediterranean, on the legacies of French political influence in mandated Syria and Lebanon or the educational influence of French missions in Palestine and how these become represented in projects, film, literature and theatre; translanguaging and the relationship between French and Arabic in poetry and literature; the expression of French in activism during the Arab uprisings or in arguments for independence is also of interest. Articles can be in French or English and final deadline for submission is end November 2016. Could proposals be sent to me at claire.launchbury@sas.ac.uk by close of business on 29 June.
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R. Debray, Carnet de route. Écrits littéraires
Carnet de route. Écrits littéraires Régis Debray Date de parution : 19/05/2016 Editeur : Gallimard (Editions) Collection : Quarto ISBN : 978-2-07-017898-8 EAN : 9782070178988 Format : Grand Format Présentation : Dos carré collé Nb. de pages : 1142 p. Dans ce Carnet de route illustré de 220 documents inattendus et jalonné de 14 Points de repère, s'insèrent les Ecrits littéraires de Régis Debray. Années 1950. Le trop bon élève qui meurt d'ennui en France commet ses premières nouvelles avec Un jeune homme à la page, symptôme d'une génération en désarroi, et La Frontière, découverte des Etats-Unis par un adolescent. Années 1960. Des engagements politiques de jeunesse - sur fond de guerres d'Algérie et du Vietnam - naîtra L'Indésirable, au retour d'un périple mouvementé en Amérique latine. S'ensuivra une plongée dans les coulisses de la révolution : La Havane avec Fidel Castro, Che Guevara et bien d'autres ; l'arrestation, le poteau d'exécution, la prison à Camiri en Bolivie, la libération ; le Chili d'Allende, d'où sort un roman en forme de ballade, La Neige brûle. Années 1970. Retour en France, découverte du pays natal, d'une famille d'adoption place Dauphine - Simone Signoret, Yves Montand, Chris Marker, Costa-Gavras... et des imbroglios du coeur transposés dans Les Masques. Années 1980. Après un nouveau saut dans l'inconnu, intitulé "Palais de l'Elysée, la folie des grandeurs", il explore, derrière François Mitterrand, les ors et les ombres du pouvoir avec Loués soient nos seigneurs, et médite sur l'enfance et ses oublis avec Comète ma comète. Sans oublier Contre Venise, le vertige devant "La Crucifixion" du Tintoret et le sentiment panique de la vie. Années 1990. Apologie des devoirs de transmission et de fidélité avec L'Apostat et Le Bel Age, suivie d'une provocante interpellation du jeunisme montant avec Le Plan vermeil. Années 2000. Après un passage par les planches avec Happy Birthday ! et Benjamin, dernière nuit, vient une galerie de portraits - Malraux, Julien Gracq, Claude Simon... - dans A sauts et à gambades à travers les délices et les piquants du jardin littéraire, jusqu'à l'ultime dépaysement qu'inspire au final ce pays étrange, la France, avec Un trèfle à quatre feuilles.
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Fixxion , n° 12 : "Homosexualités et fictions de France de 1980 à nos jours"
Le numéro 12 de la Revue critique de fixxion française contemporaine est en ligne : Homosexualités et fictions de France de 1980 à nos jours dirigé par Eric Bordas et Owen Heathcote. http://www.revue-critique-de-fixxion-francaise-contemporaine.org/rcffc/issue/view/22 EAN13 : ISSN20337019. Sommaire Présentation Eric Bordas, Owen Heathcote PDF HTML 1-4 Etudes Presse gaie, littérature et reconnaissance homosexuelle au tournant des années 1980 en France et au Québec Luc Pinhas, Nicholas Giguère PDF HTML 5-17 Le roman sentimental gay francophone Jérémy Lambert PDF HTML 18-26 Banning the Boy. Homosex, Censorship and the Work of Éric Jourdan Owen Heathcote PDF (English) HTML (English) 27-33 Towards a Queer Ecology. Science and Nature in “Un ruban noir” (Vincent Borel, 1995) Jason Hartford PDF (English) HTML (English) 34-43 Sur/vivre aux limites (1): Sexistence et transgression dans “Plus fort que moi” de Guillaume Dustan Ârash Aminian Tabrizi PDF HTML 44-59 (Im)Personal Relationality in Alain Guiraudie’s “Ici commence la nuit” Enda McCaffrey PDF (English) HTML (English) 60-71 Du “Familles, je vous hais !” au transfuge de classe : le cas Eddy Bellegueule Maxime Foerster PDF HTML 72-83 Du protocole compassionnel à l’anarchie passionnelle: le vacillement interdiscursif des orientations sexuelles Benjamin Gagnon Chainey PDF HTML 84-95 Dreuilhe’s “Corps à corps” : Metaphor/Phantasy and Mobilisation Jean-Pierre Boulé PDF (English) HTML (English) 96-109 Le déchaînement littéraire: “Sphinx” d’Anne Garréta et “Le corps lesbien” de Monique Wittig Eva Feole PDF HTML 110-119 Lesbianism and Maternal Ambivalence in Hélène de Monferrand’s “Les amies d’Héloïse” and “Les enfants d’Héloïse” Robert Payne PDF (English) HTML (English) 120-129 Le corps-texte de Michel Foucault, personnage romanesque et énoncé fictionnel Christine Marcandier PDF HTML 130-142 Homosexualité vs. Homo-sexualité chez Marguerite Duras Laurent Camerini PDF HTML 143-152 Représentations (dés-)enchantées du sida : “Jeanne et le garçon formidable” Renaud Lagabrielle PDF HTML 153-163 Voici venu le temps d’aimer: Les camaraderies utopiques d’Alain Guiraudie Olivier Cheval PDF HTML 164-173 Une question d’ego : le “Journal” de F. Neaud Jacques Dürrenmatt PDF HTML 174-184 Entretien Patrick Cardon: quarante ans de militantisme culturel LGBT Renaud Chantraine, Patrick Cardon PDF HTML 185-196 Sortir de la peur Antoine Idier, Abdellah Taïa PDF HTML 197-207 Carte blanche Homosexualité de la Vie Chantal Chawaf PDF HTML 208 Le sexe, le désir, le texte Mathieu Riboulet PDF HTML 209-212 (Re)Lire Des enfants d’un naturel remarquable. Notes de lecture sur “Les Amitiés particulières” de Roger Peyrefitte Jean-Christophe Cavallin PDF HTML 213-223 Pourquoi lire “Thérèse et Isabelle” aujourd’hui ? Anaïs Frantz de Spot
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A. Pézard, Nous autres à Vauquois - 1915-1916
Nous autres à Vauquois - 1915-1916 André Pézard Michel Bernard (Préfacier), Jean Norton Cru (Postfacier) Date de parution : 15/04/2016 Editeur : Table Ronde (La) ISBN : 978-2-7103-7966-9 EAN : 9782710379669 Format : Grand Format Présentation : Broché Nb. de pages : 368 p. Le témoignage de guerre d'André Pézard, publié en juillet 1918, peu avant la fin de la Première Guerre mondiale, considéré comme l'un des plus vrais et des plus beaux par Jean Norton Cru, à l'égal des récits de Maurice Genevoix, est celui d'un lieutenant d'infanterie de vingt-cinq ans qui, avant d'être grièvement blessé sur la Somme en septembre 1916, avait participé dix-huit mois durant à la lutte acharnée entre Français et Allemands pour la colline de Vauquois, près de Verdun. Né à Paris, le 22 juin 1883, de parents instituteurs, André Pézard est admis en juillet 1914 à l'Ecole normale supérieure dans la section de lettres. En décembre 1914, il rejoint la 10e division d'infanterie. Après la guerre, André Pézard, amoureux de l'Italie, devint l'un des plus grands connaisseurs de sa poésie. Titulaire de la chaire de littérature et civilisation italienne au Collège de France, il traduira et éditera dans la collection de La Pléiade les oeuvres complètes de Dante. Il quittera le Collège de France à soixante-dix ans. *On peut lire sur enattendantnadeau.fr un article sur cet ouvrage .
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Fixxion , n° 15 : "Le best-seller"
FIXXION n°15: "LE BEST-SELLER" Michel Murat, Marie-Eve Thérenty, Adeline Wrona Le best-seller est un objet faussement évident. Il semble facile de le définir comme «le livre qui fait les meilleures ventes», mais l’établissement de cette donnée empirique, ses usages et ses conséquences soulèvent de nombreux problèmes. Le best-seller ne se confond pas avec un livre largement diffusé. Ranger la Bible, ou L’Etranger de Camus sous cette étiquette serait hors de propos; identifier best-seller et roman populaire est une erreur d’appréciation non dépourvue d’intentions idéologiques. Le best-seller est indissociable du lieu où il se produit, c’est-à-dire d’un palmarès des ventes présenté sous forme de liste classée, du lieu de publication de cette liste, des opérations de marketing qui l’accompagnent, et des effets de promotion auto-réalisatrice qu’il induit. Cette pratique existe aux Etats-Unis depuis la fin du XIXe siècle; elle a été importée en France dans les années 1950, L’Express faisant office de pionnier. Elle a modifié les pratiques d’achat, non sans conséquences sur le goût littéraire, sur la production d’ouvrages et sur l’idée même de littérature. Ces conséquences sont difficiles à apprécier; l’une d’elles est la constitution du mot best-seller en catégorie générique. Le best-seller désigne en effet un certain type d’ouvrage, mais la définition de ce type ne fait pas consensus, parce qu’il résulte de la combinaison de critères hétérogènes et équivoques. Même la définition stricte du livre «fait pour se vendre» ne va pas de soi, parce qu’elle confond le best-seller, qui est un ouvrage individualisé, ou l’ouvrage d’un auteur individualisé qui fait fonction de marque, avec la masse de la production sérielle. Dès qu’on essaie d’établir un corpus, on se rend compte de la prégnance et du caractère oblique des jugements de valeur. Le best-seller pourtant se situe bien «quelque part» entre la littérature légitime et la production de masse. Ces frontières sont mouvantes, mais il n’en reste pas moins qu’il correspond à une pratique moyenne de la lecture – au sens où Bourdieu qualifiait la photographie d’art moyen. Ce mot dit clairement son importance. Le corpus à envisager prioritairement est celui de la fiction de langue française depuis les années 1980 ; cependant la réflexion pourra s’étendre à d’autres langues (l’anglais principalement) et d’autres genres comme le document ou l’essai. Notre appel à communications souhaite attirer l’attention sur les points suivants: 1. Le corpus est à constituer en partant des listes disponibles. Les plus fiables sont fournies par les acteurs institutionnels(Direction du Livre du Ministère de la culture) et professionnels (Edistat, GFK). Mais le jeu des listes, leur support, leur mode d’affichage, leur périodicité, mérite d’être examiné, car il est la source d’une événementialité spécifique – narrativisée par les médiascomme un feuilleton à suspense (Delacourt remonte, Musso s’effrite, Pancol se maintient, etc.). 2. Nationalité: il est nécessaire de prendre en compte la dimension transculturelle – de fait surtout bi-culturelle. Les best-sellers américains traduits interfèrent avec les ouvrages français; ils ont les mêmes lecteurs; ils inspirent les auteurs et fournissent une topique et des modèles narratifs ( La Vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker, roman américain d’un auteur suisse publié par un éditeur français, en est un exemple probant). Quels sont, dans ce genre de production, les effets propres à l’espace francophone? Comment entrent-ils en rapport avec la mondialisation en cours, dont les effets, moins visibles, seraient à évaluer? 3. Evénementialité: s’agissant d’un livre particulier, dans quelles conditions le succès fait-il événement? Selon quelle temporalité, et pour quelle durée? Avec quelle prédictibilité? Selon quelle rationalité accessible après coup? 4. Auctorialité: qu’est-ce qu’un auteur à succès? comment sa carrière se construit-elle? comment sa promotion est-elle organisée? peut-on construire et gérer l’auctorialité comme une marque? peut-on établir une typologie des auteurs, et dans quelle mesure celle-ci est-elle «genrée» (différenciant par exemple Guillaume Musso de Tatiana de Rosnay ou Françoise Bourdin)? 5. Politique éditoriale: certains éditeurs, comme Fixot, se sont en quelque sorte spécialisés dans le best-seller, ont constitué une écurie d’auteurs et occupent un créneau spécifique dans le paysage éditorial. Leurs pratiques sont-elles différentes de celles d’éditeurs «classiques», comme Grasset, pionnier de la promotion des ouvrages, ou Robert Laffont? 6. Généricité: quel rapport entre best-seller et littérature de genre? Certains livres ressortissent par exemple au policier (Stig Larsson, Fred Vargas), à la fantasy , mais il n’existe pas en France de genre identifié pour les livres de Musso ou Lévy (la typologie du romance n’y étant ni consistante ni stable comme elle l’est aux USA). Quelles sont les conséquences de ce rapport au genre et du processus de générisation (que l’on observe actuellement pour la fiction érotique)? 7. Sérialité: la question est liée à celle du genre sans se confondre avec elle. Faut-il différencier les œuvres conçues comme des cycles (comme Twilight ) des suites destinées à prolonger un succès? Peut-on considérer un auteur à succès identifié comme tel (Musso) comme un «auteur sériel»? 8. Transmédialité: le succès d’une œuvre et son profit se mesure aujourd’hui à sa capacité de réinvestissement dans d’autres médias et supports.La transmédialité est-elle une norme, une condition, une conséquence du succès? Met-elle en question la notion d’œuvre «première» et la position centrale du texte écrit? Permet-elle de rattacher la question du best-seller au fonctionnement contemporain des industries culturelles? 9. Poétique du best-seller: il paraît nécessaire de faire l’analyse de certaines œuvres caractéristiques, du point de vue de la structure énonciative, de la tension narrative, de la topique, des ressorts émotionnels, de l’éthos auctorial. Peut-on observer des traits récurrents, ou s’agit-il plutôt d’un mode «moyen» d’agencement et de thématisation? Quels rapports ces textes entretiennent-ils avec la tradition romanesque? Peut-on constater une évolution des formes dans le temps? 10. Légitimité: certains best-sellers se situent à la marge de la littérature légitime, plutôt à l’extérieur (Delphine de Vigan), plutôt à l’intérieur (Amélie Nothomb), ou sur la limite (Eric-Emmanuel Schmitt); d’autres sont considérés comme des œuvres importantes (Houellebecq) mais ne font pas l’objet de consensus. La tradition en France ne tend-elle pas à réduire l’espace médian (largement occupé aux USA par des auteurs comme Stephen King, Ken Follett ou Harlan Coben) en imposant comme une alternative binaire le rapport production de masse vs littérature légitime, et en légitimant rapidement certains auteurs à succès (les prix décernés à Joël Dicker ou David Foenkinos)– de manière que la littérature reste une culture d’élite et ne soit pas ravalée au rang d’un «art moyen»? Les propositions de contributions, environ 300 mots, en français ou en anglais, sont à envoyer d’ici le 1 er décembre 2016 à Michel Murat , Marie-Eve Thérenty ou Adeline Wrona . Les articles définitifs seront à remettre avant le 1 er juin 2017 sur le site de la revue (rubrique Soumissions )pour évaluation par le comité de la Revue critique de fixxion française contemporaine .
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La Leçon en fiction (XIX e-XXI e s.)
La Leçon en fiction (XIX e-XXI e s.) Selon Henri Meschonnic dans Modernité, modernité [1] , une partie de la doxa critique a désigné comme modernité littéraire l’émergence d’une parole autotélique au xixe siècle. Dans cette acception particulière, elle se définit contre une littérature référentielle et didactique qui proposerait au lecteur un apprentissage, qu’il soit moral ou scientifique. Dès lors, la leçon, terme polysémique qui désigne à la fois le contenu d’informations transmis mais également la réalisation de celui-ci, c’est-à-dire sa profération par une figure d’autorité devant un auditoire, ou par l’élève désireux de prouver son savoir (la récitation), semble frappée de caducité. L’acte appartiendrait à une littérature surannée. C’est d’autant plus vrai que l’éloignement entre littérature et rhétorique se confirme tout au long du siècle, les auteurs que la postérité a désignés comme les tenants de cette modernité privilégiant une «artialisation» de la littérature selon Alain Vaillant [2] . Au temps raisonné, analytique, de la leçon se substituerait le temps vécu, au temps itératif des processus de copie et de répétition le temps original de l’individualité. Faire leçon, ce serait donc s’inscrire dans le passé. Toutefois, en un siècle de démocratisation et d’extension de l’instruction, la leçon reste un moment familier de la vie du citoyen que la littérature ne peut ignorer. Si l’avant-garde littéraire s’en est détachée, elle demeure un outil privilégié de l’apprentissage. La leçon est un mode de dialogue spécifique entre le passé et le présent, une tension. Cette journée d’étude vise à explorer cette tension à travers la leçon (comme exercice rhétorique et comme motif littéraire) et à envisager une recomposition de l’exercice plutôt qu’une annihilation. Loin d’avoir totalement déserté la fiction, ses survivances sont multiples. Comment fait-on leçon après avoir constaté l’impossibilité d’une parole unique sur le monde? Peut-on faire leçon autrement qu’en ânonnant et en récitant? Quel sens portent les mises en scène de la leçon dans la fiction? La journée portera sur le xixe, xxe, et xxie , siècles qui ont privilégié le recours à des voix singulières incapables de porter un discours d’autorité, et accueillera volontiers des propositions en cinéma ou encore en études artistiques. 1. La leçon comme scène Les propositions pourront étudier les scènes proprement dites de leçons. Elles pourront se concentrer sur les décalages que la modernité introduit dans la scénographie ou dans le discours argumentatif, qu’il prenne la forme d’un sermon, d’une parabole ou d’un exemplum. N’y a-t-il à l’heure de la modernité que des leçons parodiques, à l’instar de celle d’Ionesco? À l’image des leçons ratées données par Bouvard et Pécuchet à Victor et Victorine, l’échec de la transmission est-il inévitable? Que dire de la « leçon interrompue » d’Hermann Hesse, et des fictions de l’extrême contemporain qui nous présentent des personnages de professeurs exsangues et pétris d’angoisse, telles que A Serious Man des Frères Cohen ou les œuvres de Philippe Roth? On pourra aussi se concentrer sur l’imaginaire produit par les hussards noirs de la République dans le dernier tiers du xixe siècle. 2. La leçon comme dispositif didactique L’art rhétorique de la leçon est remis en cause dès la fin du xviiie siècle car jugé inutile. Dans Émile ou De l’éducation (1762), Jean-Jacques Rousseau affirme qu’il ne faut «donne[r] à [l’]élève aucune espèce de leçon verbale : il n’en doit recevoir que l’expérience» et «en toutes choses [les] leçons doivent être plus en actions qu’en discours». Ainsi, le message, tout comme l’impératif de le transmettre dans un temps borné, persistent. Mais c’est bien la forme qui disparaît, ou cette forme ne correspond plus à celle de l’organisation intellectuelle ou au temps recomposé de l’explication. Elle épouse désormais une temporalité de l’expérience. La leçon doit se fondre dans le monde, et se soumettre, dans le texte, à une dialectique de dissimulation et de monstration pour être audible par le lecteur. L’art rhétorique de la leçon va donc entrer en collusion avec d’autres formes, telles que le roman et plus précisément le roman réaliste qui peut représenter une forme d’apprentissage par l’expérience: à l’expérience du personnage se superpose l’expérience de la lecture, génératrice de savoir. C’est un genre qui, comme l’affirme Susan Rubin Suleiman, est «une des manifestations les plus achevées que nous connaissions de la dialectique entre poésie et communication, entre spectacle et message [3] » . Toutefois, la leçon ne s’intègre pas forcément à la fiction sous la forme très ambiguë de l’immixtion. Telle la leçon d’astronomie présente dans le Jocelyn de Lamartine, elle peut advenir par juxtaposition avec le récit, questionnant ainsi l’aspect rhapsodique des textes en question. Enfin, comme l’ont montré Laurent Jullier et Jean-Marc Leveratto [4] , la leçon peut, comme dans le cinéma hollywoodien du xxe siècle, devenir «leçon de vie»: elle nous dit quelque chose de l’existence, qui n’est pas de l’ordre d’un contenu immuable, mais qui constituerait une amorce pour une réflexion plus personnelle. On penserait avec plutôt que de penser comme. En somme, du xixe au xxie siècle, la leçon se métamorphoserait-elle en expérience? Quelles sont les formes qui réinventent la transmission du savoir? 3. La leçon et le rapport auteur-lecteur-public La leçon se cantonne-t-elle à une littérature destinée à la jeunesse? Est-ce infantiliser les lecteurs et aller à l’encontre de la modernité démocratique, qui repose sur la responsabilité des individus, que de faire leçon en dehors d’elle? À l’heure où le dialogisme et la polysémie sont considérés comme des critères essentiels de l’œuvre moderne, que faire ou penser de la monosémie qui préside à la leçon? Le cas de la littérature à thèse peut être évoqué, notamment en réfléchissant à ses rapports problématiques avec la légitimité et à la méfiance des critiques vis-à-vis du «vouloir dire» selon l’expression de Susan Rubin Suleiman [5] . Le terme de leçon inclut également des acceptions plus violentes, qui vont de la réprimande, de la punition, aux coups. La journée d’étude s’intéressa aux Châtiments de la littérature et aux genres satiriques dans la modernité, qui poursuivent une tradition ancestrale visant à corriger les mœurs. 4. La leçon et l’ethos auctorial Comme Pierre Bourdieu l’a dit, la leçon – inaugurale ici – «réalise symboliquement l’acte de délégation au terme duquel le nouveau maître est autorisé à parler avec autorité et qui institue sa parole en discours légitime, prononcé par qui de droit [6] ». S’il est un lieu commun de considérer que les xixe et xxe siècles sont marqués par une crise de l’autorité, on pourra évoquer les figures auctoriales qui assument cet ethos professoral, que ce soit pour guider leurs lecteurs, ou pour mener un groupe d’écrivains dans une même entreprise d’écriture. Modalités Les propositions de communications (300 mots) comportant une bio-bibliographie seront à adresser à magalie.myoupo@gmail.com et marion_brun@ymail.com au plus tard le 14 octobre 2016 .Les auteur.e.s seront informé.e.s de l’acceptation de leur proposition à partir du 14 novembre 2016 .La journée d’études aura lieu à Paris VII le 3 mars 2017 .[1] Henri Meschonnic, Modernité, modernité , Paris, Gallimard, 1993. [2] Voir Alain Vaillant dir., Écriture/Parole/Discours: littérature et rhétorique au xix e siècle , Saint-Étienne, Édition Printer, 1997. Alain Vaillant., L’Art et la littérature. Romantisme et modernité , Paris, Classiques Garnier, 2016. [3] Susan Rubin Suleiman, Le Roman à thèse ou l’autorité fictive , Paris, Presses Universitaires de France, 1983. [4] Laurent Jullier et Jean-Marc Leveratto, La leçon de vie dans le cinéma hollywoodien , Paris, Vrin, 2008. [5] Susan Rubin Suleiman, op. cit. .[6] Pierre Bourdieu, Leçon sur la leçon , Paris, Éditions de Minuit, 1982.
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