Écrire l’histoire pour la jeunesse Depuis une vingtaine années, on a vu se développer les publications sur la littérature de jeunesse qui abordent cette production à partir de divers angles historiques. Ces études privilégient généralement la période coloniale ou les périodes de conflit, et s’intéressent principalement à la question de la propagande: élaboration d’une culture coloniale ou d’une culture de guerre à destination de l’enfance. Parmi ces titres, La guerre des enfants: 1914-1918 de S. Audoin-Rouzeau (1993), plus récemment, Enfants en temps de guerre et littératures de jeunesse XX e-XXI e siècles sous la direction de C. Milkovitch-Rioux et alii (2013) ou Enfance et colonies : fictions et représentations (numéro de la revue en ligne Strenæ , sous la direction de Mathilde Lévêque, 2012). Tout en s’inscrivant dans le prolongement de ces travaux, ce numéro d’ Amnis souhaite lancer une réflexion qui touche plus particulièrement à l’écriture de l’histoire pour la jeunesse. Le sujet est vaste, l’objet complexe. Les supports et genres concernés sont multiples (fictions, biographies, albums, B.D., collections spécialisées, etc.) et les publics visés variés (petite enfance, adolescence, filles, garçons). Pour appréhender cette production, on peut s’interroger en premier lieu sur sa vocation exacte. Si dans certaines périodes, elle cherche avant tout à éduquer et à convaincre pour embrigader, qu’en est-il de façon plus générale? Qu’elle accompagne, remédie ou conteste l’enseignement de l’histoire à l’école, elle doit –pour séduire le lecteur et l’acheteur potentiel –développer des formules différentes de celles proposées par l’institution scolaire. De fait, si les formats et les collections dédiées à cette littérature contribuent à l’identifier, quels objets privilégie-t-elle? Cécile Boulaire souligne, par exemple, «l’étrange et parfois dérangeante fascination de la littérature enfantine contemporaine pour le contexte de la seconde guerre mondiale, […] un silence gêné sur les événements a cédé le pas à une forme parfois voyeuriste d’escalade dans l’évocation des pires abjections» (compte rendu à Enfants en temps de guerre et littératures de jeunesse (XX e-XXI e siècles), Strenæ , n° 7, 2014). Comment faire comprendre aux enfants ce que furent les camps de concentration et d’extermination, l’expérience d’une violence extrême sans l’édulcorer(ainsi, Auschwitz expliquée à ma fille [1999] d’A. Wieviorka)? Ces questions invitent à dépasser la distinction entre une littérature longtemps jugée «petite», «basse» – la littérature pour la jeunesse – et des formes «nobles», «hautes», comme l’histoire ou la littérature. Un tel parti pris tend en effet à appréhender l’écriture de l’histoire pour la jeunesse comme relevant d’une forme d’hybride, mêlant récit historique et récit pour la jeunesse, soit deux modes de narration que l’on poserait a priori comme difficilement compatibles. Historiquement, cette opposition ne tient pas. Dès ses origines, le livre destiné au jeune lecteur a vocation éducative; l’idée de «déscolariser la lecture au nom du plaisir de lire» n’est que très récente (C. Chelebourg et F. Marcoin, La Littérature de jeunesse , 2007). Il est donc essentiel d’historiciser l’approche du phénomène. En 1788, l’abbé Barthélémy publie Le Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, dans le milieu du quatrième siècle avant l'ère vulgaire , récit conçu sur le modèle du «tour», où l’abbé présente à ses jeunes lecteurs l’ensemble des connaissances acquises sur la Grèce antique. «J’ai composé un voyage plutôt qu’une histoire», annonce l’auteur, construction que ses détracteurs lui reprochent puisqu’elle suscite un mélange entre personnages historiques de premier plan et personnages secondaires fictifs. Au XIX e siècle, une même réticence persiste. Avec pas moins de cent soixante-dix titres publiés et douze millions de livres vendus, le célèbre éditeur pour la jeunesse, Samuel G. Goodrich, inonde le marché nord-américain de ses ouvrages d’histoire illustrée. Leur succès tient à une double recette: la présence d’un narrateur, un vieil homme, «qui a vu beaucoup de choses», Peter Parley, et le souci de ne jamais évoquer un sujet sans l’avoir illustré, sous forme de planches de très grande qualité. Même si aujourd’hui ses ouvrages ressemblent à d’austères manuels d’histoire, Goodrich admettait ironiquement: «Moi, qui avais entrepris d’enseigner la vérité, j’étais obligé de confesser que mon système avait la fiction pour fondation!». Ces différents questionnements ont nourri la pensée et les ouvrages de Thierry Aprile (1961-2013). C’est à ce professeur, historien et écrivain pour la jeunesse, que ce numéro d’ Amnis souhaite rendre hommage. Comme l’écrit Laurence de Cock: Thierry Aprile avait «la conviction que la mise en forme de l’histoire et l’efficacité de sa transmission passaient par une trame narrative, pourquoi pas dramaturgique, rythmée par des personnages qu’il pouvait qualifier de “grands” et campée dans un décor volontiers – quoi que non exclusivement – national.» ( http://aggiornamento.hypotheses.org/1299 ) Auteur de six ouvrages parus chez Gallimard Jeunesse, Thierry Aprile engage – conformément au titre de la collection – les jeunes lecteurs à se lancer «sur les traces » d’ Aladdin (2001), des Pirates (2009), de Louis XIV (2010) et des Esclaves (2011); dans un autre format, mettant en scène l’écriture enfantine (collection «Le journal d’un enfant»), il a réinventé les mots de Rose, fille d’un poilu, pour traduire son regard sur la Grande Guerre (2004) et, en 2005, il a prêté sa voix à Joseph, enfant du Creusot, témoin de la révolution industrielle (1868-1872). On a souvent montré la dimension nationaliste, colonialiste, raciste et sexiste de la littérature de la littérature pour la jeunesse. Thierry Aprile était de ceux qui contraient systématiquement ces inflexions dans le choix de ses sujets et de ses personnages. Dans Pendant la Grande Guerre , la petite Rose lui permet de développer un regard aimant mais critique sur son frère Jean et ses élans patriotiques. Le 13 mars 1919, Rose écrit dans son journal : «Jean a été démobilisé le 15 février, il est maintenant avec nous à Paris. Mais il n’est plus comme avant.» Axes de réflexion 1/ Écrire l’histoire pour la jeunesse. Vocation et stratégies. - Le rapport vérité et fiction, un rapport spécifique dans la littérature pour la jeunesse? - Écrire l’histoire du point de vue de l’enfant. - Modalités et fonctions du recours à l’image. - Comment l’écriture de l’histoire mobilise-t-elle des genres comme le récit d’aventures, la robinsonnade, le conte, etc.? - L’invention de nouveaux modes narratifs? 2/ Littérature pour la jeunesse, idéologie, propagande et militantisme. - Missions politiques et sociales de la littérature pour la jeunesse: la construction d’une culture coloniale ou d’une culture de guerre (ou tout autre culture) à destination de la jeunesse. - La construction de héros à l’usage de la jeunesse (par exemple, biographies de grandes figures afro-américaines, comme Harriet Tubman, dès le début de la guerre froide aux États-Unis) ou relectures (postcoloniales, par exemple) de certaines grandes figures historiques. - La littérature pour la jeunesse, lieu de remédiation culturelle, compensant le déficit de transmission au sein de l’institution scolaire (pour les groupes minoritaires, en particulier)? 3/ La littérature pour la jeunesse et le récit historique, influences réciproques. - Fonctionnement spécifique du double destinataire(l’enfant lecteur et l’adulte acheteur)? - De nouvelles façons d’aborder les questions de genre ( gender )? - L’archive, son inscription dans la littérature pour la jeunesse. Les personnes souhaitant participer à ce nouveau numéro de la revue Amnis devront adresser, le 15 octobre 2016 au plus tard , une proposition d’article d’une trentaine de lignes (en français, en anglais ou en espagnol), accompagnée d’un Curriculum Vitae , à l’adresse suivante: amnis@revues.org . Les articles acceptés seront à remettre le 30 avril 2017 au plus tard . Après avoir été soumis au comité scientifique et à deux rapporteurs externes, les articles seront publiés sur le site de la revue ( http:/amnis.revues.org ) dans le courant de l’année 2017. Crystel Pinçonnat Professeur des Universités Aix-Marseille Université
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Écrire l'histoire pour la jeunesse (revue Amnis )
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Allocation doctorale en Littérature Comparée (Nantes)
Allocation doctorale en SHS (2016) – Littérature Comparée Bourse de la Région des Pays de la Loire (Université de Nantes) Centre de recherche «L’Antique, le Moderne» (EA 4276) - Université de Nantes Appel à candidatures pour contrat doctoral Les dossiers de candidature sont à envoyer avant le 22 juin , date limite, à christine.lombez@univ-nantes.fr Sujet de thèse: «La traduction de la littérature anglo-saxonne en langue française sous l’Occupation (1940-1944)» Le présent contrat doctoral de 3 ans , mené sous la direction de Christine Lombez (Professeur à l’Université de Nantes) dans le cadre d’un programme de recherches IUF, aura pour objet l’étude de la littérature anglo-saxonne traduite en français durant la période de l’Occupation. Considérée comme indésirable, elle était de ce fait interdite par les listes de censure (dites «Otto»), à l’exception d’auteurs anglais ou américains «classiques» antérieurs à 1870 (Chaucer, Sidney, Shakespeare, Melville, E. Brontë, Poe, Whitman, etc.). Néanmoins, les réalités de terrain sont toujours plus subtiles et il y eut des prises de liberté par rapport à la ligne «officielle» en vigueur, aussi bien chez l’Occupant qu’à Vichy : ce fut notamment le cas en zone libre (jusqu’en 1942) et surtout dans les colonies d’Afrique du Nord où les éditeurs jouirent généralement d’une plus grande marge de manœuvre que dans la zone nord soumise à une stricte surveillance allemande. La célèbre revue Fontaine , basée à Alger, put par exemple publier en 1943 un panorama conséquent présentant les écrivains et poètes des USA, récents et moins récents (Hemingway, Steinbeck, Faulkner, Cummings, Williams, etc.). D’autres titres plus ou moins prestigieux ( Confluences, Les Lettres françaises clandestines, Poésie ), souvent basés en zone sud, firent également à cette époque une place importante à des traductions d’auteurs anglo-saxons «modernes» (T. S. Eliot, D. H. Lawrence) en principe bannis du marché éditorial français. Il s’agira donc pour le futur doctorant de croiser ces différentes réalités et de constituer à partir d’elles un tableau circonstancié de la situation de la littérature anglaise et américaine en traduction française entre 1940 et 1944: qui traduit-on? S’agit-il d’auteurs consacrés ou de «nouveaux entrants» sur la scène des Lettres françaises ? Qui sont les médiateurs (éditeurs, traducteurs, libraires, etc.) de cette importation littéraire en temps de guerre? Quels sont les supports privilégiés (volumes, revues, feuilletons de la presse culturelle, etc.)? De quelle manière traduit-on, concrètement, ces œuvres? Peut-on y trouver des traces d’appropriation idéologique (coupures, réécritures, introduction d’un vocabulaire tendancieux – par ex)? La collation et l’analyse minutieuse de toutes ces données, se fondant à la fois sur l’analyse des textes traduits, leur lieu et contexte de parution et les paratextes susceptibles de les accompagner/éclairer (préfaces, notes, notices biographiques sur les auteurs, entre autres), seront une manière de relire autrement l’histoire littéraire de ces «années noires», et de mieux contextualiser par la suite l’émergence en France de la littérature anglo-saxonne moderne durant les années de l’immédiat après-guerre. Le doctorant qui aura une formation préalable (Master 2) en Littérature Comparée et une bonne connaissance de la langue anglaise , sera intégré à l’Axe 3 «Modernités, traductions et théories» du laboratoire L’AMo (EA 4276) de l’Université de Nantes, notamment à sa composante «Traductions, réécritures et réception» (dir. C. Lombez). Dans cette perspective, il/elle sera amené(e) s’impliquer dans l’organisation et le déroulement de diverses manifestations (colloques et journées d’études) prévues dans le cadre du programme IUF «Les traductions sous l’Occupation» (www.tsocc.univ-nantes.fr). On attendra également de la personne recrutée qu’elle participe à la constitution de la base de données «TSOcc » en cours d’élaboration, qui recense les traductions parues sous l’Occupation dans l’espace français et francophone entre 1940 et 1944. Des connaissances en Humanités Numériques seront donc un plus apprécié. Les pièces à joindre au dossier sont les suivantes:CV détailléLettre de motivation (orientée par rapport au sujet proposé)Relevé de notes de Master 1 et 2Copie du mémoire de M2 (et de publications éventuelles) La sélection s’effectuera sur la base de l’examen préalable des dossiers envoyés puis, pour les candidats sélectionnés, par une audition devant un jury.
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Contrat post-doctoral : "Littérature publicitaire et publicité littéraire de 1830 à nos jours" (Caen)
Contrat post-doctoral Programme ANR LITTéPUB «Littérature publicitaire et publicité littéraire de 1830 à nos jours». LASLAR-EA4256 Université de Caen-Normandie et Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) 1. Profil recherché Un docteur en LLSH (thèses en littérature française et comparée) ayant l’expérience des recherches en fonds d’archives et du travail sur les manuscrits. Une expérience préalable à l’IMEC serait un atout. 2. Mission Dans le cadre de l’ANR LITTéPUB«Littérature publicitaire et publicité littéraire de 1830 à nos jours», il s’agit d’explorer des fonds d’éditeurs et d’auteurs conservés à l’IMEC sous la direction d’enseignants chercheurs du laboratoire LASLAR de l’Université de Caen, du directeur des Collections et du directeur littéraire de l’IMEC. L’exploitation des documents retenus donnera lieu à des interventions dans des séminaires et journées d’études ainsi qu’à la préparation d’une exposition en ligne. 3. Objectifs Explorer des fonds d’éditeurs et d’auteurs conservés à l’IMEC. Constituer un corpus significatif de documents sur les stratégies éditoriales publicitaires. Participer aux journées d’études du programme. Participer à la préparation d’une exposition en ligne. 4.Conditions d’exercicede la mission: Laboratoire d’accueil: LASLAR (EA4256), Université de Caen-Normandie. Contrat d’un an à plein temps (possibilité de convertir en un mi-temps sur deux ans) Entrée en fonction: octobre 2016. Salairebrut mensuel : 2083 €. Lieu d’exercice: à l’IMEC et à l’Université de Caen. Date de remise des dossiersélectroniques: Les dossiers de candidature devront comporterles pièces suivantes:CVLettre de motivationActivités en matière de recherche Les dossiers doivent être envoyés avant le 30 juin aux adresses suivantes: brigitte.diaz@unicaen .fr catherine.bienvenu@unicaen.fr Des entretiens auront lieu à Paris le 11 juillet. Contact: brigitte.diaz@unicaen.fr
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F. Michelon, La scena dell'inganno. Finzioni tragiche nel teatro di Seneca
Référence bibliographique : Francesca Michelon, La scena dell'inganno. Finzioni tragiche nel teatro di Seneca , Brepols Publishers, collection "Monothéismes et philosophie", 2016. EAN13 : 9782503554822. Questo studio è dedicato all'analisi delle situazioni di inganno e finzione presenti nel corpus tragico senecano. Si è dunque scelto di approfondire un motivo la cui rilevanza si percepisce anche solo considerando la dinamica stessa della messa in scena teatrale, già di per sé luogo di maschera e di travestimento, di fittizia rappresentazione e di momentanea illusione. Del resto, nell'ampio bacino comune della composizione drammatica, tragica e comica, l'inganno si inserisce come tratto condiviso, per quanto diversamente declinato e necessariamente animato da intenti differenti. Tale tematica costituisce un asse importante nella struttura del mondo tragico delineato da Seneca, che non si limita a riprendere un motivo della tradizione letteraria, greca e romana, ma lo riveste di un nuovo significato anche nel contesto di una riflessione più ampia che guarda alla realtà contemporanea all'autore. La monografia si articola in due sezioni: nella prima sono prese in esame la terminologia dell'inganno e della finzione e la loro morfologia, attraverso una classificazione del lessico, dei personaggi e dei loci drammatici. Nella seconda parte, invece, il tema viene indagato a partire dalla scenografia drammatica, sfondo comune del teatro senecano, il regnum, da un lato, e l'ambiente naturale, dall'altro. Entrambi, infatti, non costituiscono semplici cornici esterne che contornano le vicende delle stirpi mitiche, ma, al contrario, rappresentano anche e soprattutto elementi connotativi, in diretto e attivo rapporto con gli avvenimenti e con i personaggi. Avvertenza Introduzione PARTE PRIMA. LESSICO E MORFOLOGIA DELL’INGANNO Capitolo I. L’inganno nel teatro di Seneca: lessico, personaggi, situazioni 1. La macchinazione dell’inganno: fraus e dolus · Ulisse, Andromaca, Elena in Troades · L’inganno, crimen endogeno: Thyestes e Phoenissae o Thyestes o Phoenissae · Agamemnon , Medea e Phaedra o Il rapporto con la tradizione o Il rapporto con l’azione 2. Gli strumenti dell’inganno · La dissimulazione del sentimento · Il nascondiglio 3. Le fallaces umbrae dell’Oltretomba 4. Falsa pro ueris uidere: fallere, fallax, falsus e il contrasto tra verità e apparenza PARTE SECONDA. GLI SCENARI DELL’INGANNO: AULA E NATURA Capitolo II. Il rapporto tra finzione e potere nella cornice dell’aula 1. Il rapporto tra finzione e potere nel quadro storico del principato · Tiberio dissimulatore · Seneca e gli anni neroniani 2. Il rapporto tra finzione e potere nel teatro senecano tra letteratura e realtà romana · Quanti constant regum amicis bona consilia : la pericolosità del consiglio sincero · Laus falsa e adulatio · Veritas e securitas all’interno dell’ aula · Fides e Fraus nel sistema di valori del regno tragico Capitolo III. L’ambiente naturale: insidie e artifici 1. Le insidie della natura: ambiguità del paesaggio di Ippolito nella Phaedra · Il paesaggio naturale descritto nel prologo (v. 1-84) · La natura ostile nella rhesis della morte di Ippolito (v. 1000-1114) · Fraude remota : l’innocenza dell’ aurea aetas (v. 483-564) 2. Paesaggio naturale e natura artificiale nel Thyestes : la forza di alterazione del potere sull’ambiente · La scenografia ‘esterna’ al dramma: l’autenticità della vita silvestre e lo spazio sine arte della casa (v. 412-419; v. 446-453) · La scenografia ‘interna’ al dramma: l’alterazione dell’ambiente naturale e lo spazio del potere (v. 455-467; v. 641-664) Tabelle del lessico e dell’inganno nel teatro di Seneca Bibliografia Indice delle opere di Seneca e dei passi citati Indice degli autori antichi e dei passi citati Indice degli autori moderni citati
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M. Graciete Besse, Corpos Cantantes. Estudos sobre a literatura portuguesa contemporânea
Référence bibliographique : Maria Graciete Besse, Corpos Cantantes. Estudos sobre a literatura portuguesa contemporânea , Chiado Editora, 2016. EAN13 : 9789895173563. Ce livre comprendtreize etudes consacrées à des romanciers qui ont profondément marqué la littératureportugaisecontemporaine tels queJose Saramago, Lidia Jorge, Mario de Carvalho, Miguel Torga, parmi beaucoup d'autres. Tous ces écrivainsont en commun une conscience éthique et esthétique de la littérature qui intéresse particulièrement l'auteuredecet essai.
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Stendhal "Romantique" ?
Les ELLUG ont le plaisir de vous annoncer la parution de l'ouvrage : Stendhal «Romantique»? Stendhal et les romantismes européens Sous la direction de Marie-Rose Corredor Présentation de l'éditeur : -Stendhal est-il "romantique" ? Pour l'auteur de Racine et Shakespeare , le "romantisme" est consubstantiellement lié à l'héritage de la Révolution française qui "entre en littérature", dans le sillage de l'Empire, de l'apogée au déclin, avec la retraite de Russie qui sonne pour lui le glas du "classicisme". De "Naples à Moscou", selon ses dires, Stendhal a parcouru une Europe aux prises avec les convulsions des divers nationalismes. Il a pu se confronter aux variantes du/ des "romantismes". Le "romanticisme" découvert en Italie s'est nourri des influences anglaises et, malgré les réserves, des influences complexes venues de l'aire germanique. Mais pour la première fois, un travail de synthèse a pu compter avec des contributions venues de Hongrie, Pologne ou Russie, donnant à la notion d'un "romantisme européen" de Stendhal une nouvelle amplitude. Table des matières Présentation Marie-Rose Corredor Romantismes : sur Dominique et Jean-Jacques Francesco Spandri Première partie - Romantisme, romantisme(s) 1. Stratégies romantiques 2. Le romanticisme : l’anglo-Italie de Stendhal 3. Le « romanticisme dans les beaux-arts » Seconde partie – De la «nation» à l’Europe 4. Au-delà de l’idée de nation 5. «Traverser l’Europe» Annexes Eléments de bibliographie Index ISBN : 978-2-84310-321-6 Prix: 24 € Vous pouvez commander cet ouvrage:chez votre libraire auprès de FMSH-diffusion, 18-20, rue Robert Schuman, 94220 Charenton-le-PontDirectement en ligne sur le site : http://www.lcdpu.fr/ou auprès des ELLUG: http://ellug.u-grenoble3.fr
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Octave Mirbeau et la société française de la "Belle Epoque"
Appel à contributions COLLOQUE «OCTAVE MIRBEAU ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE LA “BELLE ÉPOQUE”» Vendredi 27 janvier 2017 Au Palais du Luxembourg, salle Monnerville,26 rue de Vaugirard, 75006 Paris Dans le cadre de la commémoration internationale du centième anniversaire de la mort de l’écrivain et critique d’art Octave Mirbeau (1848-1917), la Société Octave Mirbeau, association littéraire fondée en 1993, organise un colloque «Octave Mirbeau et la société française de la “Belle Époque”», qui aura lieu le 27 janvier 2017, de 9 h. à 19 h., au Palais du Luxembourg, salle Monnerville (26 rue de Vaugirard, 75006 Paris). Octave Mirbeau (1848-1917) a été un témoin lucide et critique de la société de son temps. Journaliste, romancier et dramaturge, doté d’un sens aigu de l’observation et d’une lucidité impitoyable, il a dressé un tableau très noir de la Troisième République, de ses institutions, des mœurs de l’époque et des questions sociales en débat, qu’il aborde sans complaisance ni concessions, avec cette même espèce de “prescience” qu’il a manifestée dans ses combats esthétiques pour Claude Monet, Vincent Van Gogh, Auguste Rodin et Aristide Maillol. Bien sûr, Mirbeau était de son temps et partageait nombre de préjugés divers liés à l’éducation et à l’idéologie dominante, dont il lui a fallu progressivement s’émanciper, non sans mal (voir son article «Palinodies», dans L’Aurore du 15 novembre 1898). Bien sûr aussi, il n’est pas le seul à porter, sur l’organisation politique et sociale de la “Belle Époque”, un regard critique: à partir de 1890 il se situe délibérément dans le courant anarchiste, mais sans jamais pour autant se rallier à aucune orthodoxie, comme le révèle notamment son drame Les Mauvais bergers (1897). Il serait donc intéressant de bien resituer Mirbeau et ses combats politiques et sociaux dans son temps et son milieu, afin de cerner plus précisément ce qui le rattache aux courants progressistes de l’époque et ce qui le distingue. Plusieurs sujets pourraient être ainsi abordés dans cette perspective (liste nullement limitative): - Les institutions républicaines et la démocratie parlementaire. - La “question sociale”, les revendications ouvrières, la charité, le “collectivisme” et le socialisme. - Le rôle de l’État. - L’école et la pédagogie. - La laïcité et l’anticléricalisme. - La prostitution. - L’armée, le service militaire. - Les conquêtes coloniales. - La finance. - Le développement industriel. - La place de la science. - L’affaire Dreyfus et l’antisémitisme. - Le néo-malthusianisme face au natalisme. - La condition de la femme et le féminisme. - La sexualité. Les propositions de communication, accompagnées de quelques lignes de résumé, sont à adresser à Pierre Michel ( michel.mirbeau@free.fr ) et à Yannick Lemarié ( yannick.lemarie@wanadoo.fr ), avant le 30 novembre 2016 . Merci de joindre une version abrégée de votre CV.
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L'écrivain et son école
COLLOQUE INTERNATIONAL - 23-25 JUIN 2016 L'écrivain et son école Maison de la Recherche,28 rue Serpente,75006 PARIS Jeudi 23 juin 2016 - salle 035 9h15 Accueil 9h45 Introduction de Martine JEY (Université Paris-Sorbonne / Espé) Langue littéraire, langue scolaire 10h Eric BORDAS (ENS Lyon) Colette à l’école 10h30 Christelle REGGIANI (Université Paris-Sorbonne) Les français fictifs de Georges Perec Discussion Quelles finalités : querelles d’écoles 11h30 Cécile VANDERPELEN-DIAGRE (Université libre de Bruxelles) De Bossuet à Teilhard de Chardin. La querelle des humanités dans l’enseignement catholique belge (1945-1970) 12h Damiano MATASCI (Université de Genève) L’enseignement secondaire dans la tourmente. Réceptions françaises d’une « crise européenne » (1865-1902) Discussion Expériences d’école 14h30 Jean-François MASSOL (Université de Grenoble) De la formation scolaire à la représentation de l'Ecole, l'exemple de R. Martin du Gard 15h Mara DONATO DI PAOLA (Université libre de Bruxelles) Souvenirs d’école. Entre traités de versification et lettres classiques : les écrivains et leur expérience scolaire en Belgique au XIXe siècle Discussion Positions sur l’institution scolaire 16h Michel LEYMARIE (Université de Lille III Charles-de-Gaulle ) Barrès et l’école 16h30 Jérémie DUBOIS (Université de Reims Champagne-Ardenne ) Un écrivain face à l’ordre scolaire : Paul Nizan et l’école dans les années 1920-1930 Vendredi 24 juin 2016 - salle D 323 Dissonances et accointances 9h30 Alain VAILLANT (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) L’Écrivain et l’École : histoire d’une fausse querelle 10h Chloé GABATHULER (Université de Genève) Ramuz et Zermatten : deux postures contrastées face à la langue de l'école Discussion Empreinte(s) 11h Nelly WOLF (Université Lille III Charles de Gaulle) Lire, écrire, conter : le refus de l’acculturation scolaire chez Louis Guilloux 11h30 Michel MURAT (Université Paris-Sorbonne) Echos littéraires de l’école coloniale Discussion Reproduire 14h Paul ARON (Université libre de Bruxelles) L'esprit Condorcet ou la communauté des pasticheurs 14h30 Marianne BÉRISSI (Université Paris-Sorbonne / Espé) Le modèle (ou l'empreinte) des manuels scolaires dans l' Essai sur le merveilleux de Michel Leiris Discussion Le modèle et soi 15h30 Antoine de ROSNY (Université Paris-Sorbonne) Suarès et le latin 16h Romain JALABERT (Université de Bologne) Le lyrisme au collège Samedi 25 juin 2016 - salle 035 A l’origine, le latin 9h30 Florence DUPONT (Université Paris-Diderot) Dans la Rome antique, l’apprentissage de la langue latine se faisait par le moyen des litterae latinae dont c’était la raison d’être 10h Marie HUMEAU (Université Paris Ouest Nanterre La Défense) Composer à l’antique : les sujets de composition latine au baccalauréat (1853-1880) Discussion Questions de traduction(s) 11h Sylvie HUMBERT-MOUGIN (Université de Tours) La traduction juxtalinéaire des classiques et les écrivains traducteurs, de Claudel à Péguy : modèle, repoussoir, contre-modèle ? 11h30 Marianne REBOUL (Université Paris-Sorbonne) Apprendre à traduire
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Figures et personnages de criminelles, des histoires tragiques au roman policier
«Figures et personnages de criminelles, des histoires tragiques au roman policier» Colloque international, Université de Rouen, Cérédi, 7-8-9 juin 2017 Organisé dans le cadre du projet de recherche développé par le Cérédi et l’Université de Rouen, avec le soutien de la SIEFAR La force des femmes,hier et aujourd’hui (XIV e-XXI e siècle) Responsables du projet Ariane Ferry et Sandra Provini Comité scientifique du projet Éric Avocat (Université d’Osaka, Japon), Anna Bellavitis (Université de Rouen), Anne Debrosse (SIEFAR), Diane Desrosiers (Université McGill, Canada), Myriam Dufour-Maître (Université de Rouen), Marie Franco (Université Paris3 Sorbonne Nouvelle), Véronique Gély (Université Paris4 Sorbonne), Nathalie Grande (Université de Nantes, SIEFAR), Claudine Poulouin (Université de Rouen), Jean-Marie Roulin (Université Jean Monnet, Saint-Étienne). Présentation du projet La force des femmes,hier et aujourd’hui (XIV e-XXI e siècle) Que nous apprend l’histoire de la littérature et des arts de la force féminine, de sa définition, de ses usages et de ses représentations? Le mot en soi, dès lors qu’on le rapporte aux femmes, soulève toutes sortes de problèmes qui tiennent d’abord aux multiples sens du mot «force», dès le latin, mais surtout à ses usages à partir du moyen français: fortia – de fortis – désigne un acte de force et de courage, mais «force» en français semble avoir d’abord eu plus de signifiants négatifs (violence, torture, viol, contrainte), que de signifiants positifs (vigueur, fermeté, courage), avant de se charger pleinement des sens de «fortitude», du latin fortitudo , qui désigne notamment dans la pensée chrétienne la vertu cardinale reprise par les Pères de l’Église à la typologie platonicienne des vertus [1] , le mot désignant dans cette acception la constance, le courage, et devenant synonyme de magnanimité ou grandeur d’âme. L’étude lexicologique et l’examen des emplois du terme et de ses synonymes révèlent une association de force à l’énergie, vi s, vigueur capable de produire un effet, mais aussi à la vertu, virtus , dont la racine est vir , «l’homme», par opposition à la femme. L’ordre des sexes et des genres, et par delà l’ordre social, fait de la force un attribut du masculin. La conséquence en est que lorsqu’une femme est «forte», elle est considérée comme virile, virago [2] . Françoise Héritier, dans Masculin/Féminin (1996), observe que les femmes qui ont la «force» dans la société des Indiens Piegan canadiens sont appelées femmes «à cœur d’homme [3] ». Cas extrême, les Amazones, littéralement «sans sein» ( mazos ), traduisent par cette mutilation leur volonté d’autosuffisance androgyne [4] . La force – usage de la violence / courage – dénature-t-elle donc les femmes– question qui présuppose, suivant le lieu commun aristotélicien [5] , qu’il y aurait une nature féminine plus douce, pacifique, passive, faible que celle des hommes? Le développement moderne de certains mythes (les Amazones, Médée) s’est fait, dans le contexte d’une anthropologie et d’une sociologie de la différence des sexes, pour stigmatiser les femmes violentes. Parallèlement, le discours moral qui s’est développé au cours de la «querelle des femmes», depuis la fin du Moyen Âge, offre un regard ambivalent, sous la plume d’auteurs engagés soit dans le camp «féministe», soit dans le camp misogyne, sur les mêmes figuresde femmes fortes, par exemple Didon, tantôt veuve admirable, chaste et vertueuse, tantôt reine succombant à une folle passion. Si les représentations littéraires participent à la construction des stéréotypes de genre et des images antagoniques de la force, du côté du crime ou du côté de la vertu, la littérature peut aussi proposer un contre-récit qui questionne les évidences apprises, les perturbe en donnant une vision positive du meurtre ou de l’action politique violente, et en questionnant la vision traditionnelle des usages admirables de la force féminine qui renvoient la femme davantage à sa capacité à souffrir le mal plutôt qu’à le commettre, à sa patience plutôt qu’à l’action et à la transgression. C’est cette ambivalence qu’un cycle de quatre colloques, organisé par le CÉRÉdI, voudrait explorer dans le champ des représentations littéraires, théâtrales et cinématographiques. Nous proposons une enquête collective sur les représentations de la force féminine – envisagée à travers ses actualisations violentes et inquiétantes (le meurtre, le combat, la torture, l’action terroriste, etc.) et ses actualisations admirables (le courage, la résistance, la ténacité) – et les présupposés idéologiques qui les ont accompagnées à travers les siècles. Les deux premiers colloques s’interrogeront sur la femme criminelle, appelée parfois déviante, dans des genres qui lui ont fait la part belle: Figures et personnages de criminelles, des histoires tragiques au roman policier (1) - Comité d’organisation : Ariane Ferry et Sandra Provini; Le spectacle du crime féminin sur la scène et dans le cinéma européens (2)Comité d’organisation : Ariane Ferry, Judith le Blanc et Sandra Provini ; les deux suivants tenteront d’interroger les représentations du courage fémininde manière diachronique: de voir comment la femme forte a longtemps constitué un modèle et un contre-modèle – Figures de ‘femmes fortes’ (XIV e-XVIII esiècles): modèles et contre-modèles (3) Comité d’organisation : Ariane Ferry, Judith le Blanc et Sandra Provini – et, dans un second volet de l’enquête, d’examiner comment les temps modernes ont soit renouvelé certaines figures (la combattante, la sainte, la femme de pouvoir, etc.), soit inventé d’autres figures de la force féminine (la militante, la journaliste, l’aventurière, la résistante, la mère qui travaille, etc.) Figures de ‘femmes fortes’ (XIX e-XXI esiècles): nouvelles représentations du courage féminin, nouveaux enjeux (littérature, théâtre, cinéma, documentaire) (4) Comité d’organisation : Ariane Ferry, et Sandra Provini. Appel à communication pour : Figures et personnages de criminelles, des histoires tragiques au roman policier Colloque international organisé par l’Université de Rouen et le Cérédi, avec le soutien de la SIEFAR , 7-8-9 juin 2017 Comité d’organisation Ariane Ferry et Sandra Provini Comité scientifique Jean-Claude Arnould (Université de Rouen), Isabelle Rachel Casta (Université d’Artois), Frédéric Chauvaud (Université de Poitiers), Maria Pia De Paulis-Dalembert (Université Sorbonne Nouvelle, Paris III), Christine Ferlampin-Acher (Université de Rennes II), Raphaëlle Guidée (Université de Poitiers), Dominique Kalifa (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Véronique Léonard-Roques (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand), Marc Lits (Université de Louvain), Witold Konstanty Pietrzak (Université de Lodz, Pologne). Appel à communication Les recherches sur la violence des femmes, et particulièrement sur la criminalité féminine constituent un champ en plein essor au croisement des études de genre et des études de criminologie [6] . En France, il a été ouvert notamment par des historiens comme, Michelle Perrot, Cécile Dauphin et Arlette Farge, qui ont dirigé un collectif pionnier paru en 1997, De la violence et des femmes , ou encore Frédéric Chauveau, des spécialistes du droit pénal ou de sciences criminelles comme Robert Corio, des sociologues comme Caroline Cardi et Geneviève Pruvost dont l’ouvrage collectif Penser la violence des femmes (2012) embrasse un large champ – du sport, de la police et de l’armée aux représentations littéraires et cinématographiques –, pour dénaturaliser, contextualiser et historiciser la violence des femmes [7] . C’est dans le contexte scientifique de la réévaluation par les sciences humaines de la violence féminine, longtemps minimisée ou euphémisée (tribunaux) et faisant l’objet de discours spécifiques (moraux, religieux, médicaux…) que nous voudrions envisager les représentations de la criminalité féminine dans deux types de récits fictionnels qui ont largement puisé dans le fait divers: l’histoire tragique (XVI e-XVII e) et le roman policier (XIX e-XXI e), genre qui met en scène de plus en plus de femmes impliquées dans des processus violents non plus comme victimes, mais comme actrices, que cette violence soit le fait de personnages de criminelles ou de personnages de policières et enquêtrices. Si le champ de la figuration des femmes criminelles a été abordé par des criminologues, historiens [8] et historiens de l’art [9] , le champ de la littérature a été assez peu interrogé de manière générique et selon des problématiques littéraires. Raphaëlle Guidée attribue ce point aveugle à l’universalisme de la théorie littéraire française qui répugne à penser comme spécifiques les représentations du féminin [10] . Signalons toutefois que des travaux ont été conduits sur les figures mythiques comme Médée, les Amazones, Judith, etc., sur l’imaginaire du crime féminin dans la culture populaire contemporaine (colloque CriminELLES organisé en avril 2015 à l’université de Haute-Alsace) ou selon une approche genrée de l’écriture narrative (voir Rebelles et criminelles chez les écrivaines d’expression française , publié en2013 par Frédérique Chevillot et Colette Trout). «La violence féminine se présente sous le mode d’une présence/absence. Hypertrophiée, ultravisible, elle n’en est pas moins occultée, voire déniée» [11] , écrivent ColineCardiet GenevièvePruvost. Nous souhaitons précisément nous interroger sur la mise en récit de la violence féminine, dans les histoires tragiques et le roman policier, pour éclairer la manière dont est imaginée, figurée et analysée cette violence. Le meurtre perpétré par une femme transgresse les normes de la féminité et trouble non seulement les attendus culturels sur le comportement féminin (douceur, care , etc.) mais aussi sur l’identité féminine elle-même [12] . La femme qui tue bouleverse la binarité du masculin et du féminin, d’où la réticence à la représenter comme une femme ordinaire : les mises en récit tendent bien souvent à faire des femmes criminelles des monstres, sortant du cadre du genre féminin, voire de l’humanité, via l’identification à des figures mythiques monstrueuses ou à des stéréotypes comme la sorcière ou la folle. Face à une telle hypertrophie, le récit peut tenter au contraire d’atténuer, d’effacer le scandale que constitue la violence du sexe faible, de construire la détermination de l’acte criminel pour en fournir une justification ou un explication pathologique ou déresponsabilisante (traumatisme, manipulation, réparation d’une violence d’abord subie…) permettant de conserver l’idéal féminin. Mais contre cette double tendance d’une «criminalité naturalisée/sexualiséeet individualisée/psychologisée» [13] , certaines mises en récit font le choix – parfois militant – de mettre en perspective le crime féminin dans un cadre social, historique et politique. Pour étudier les enjeux complexes des représentations de femmes criminelles dans les récits littéraires et la spécificité de ces derniers par rapport à d’autres formes de récit (médiatique, juridique…), nous proposons plusieurs approches complémentaires: Approche narratologique:Quelles contraintes la représentation de la violence féminine impose-t-elle au récit littéraire? Quelles conséquences a-t-elle sur les genres étudiés?Approches comparatistesde la narration dans les deux genres: présence d’un discours-cadre, rapport au fait divers (exhibé/masqué), choix du point de vue narratif, représentation des meurtres, exposé des mobiles.La narration vs l’enquête: postures du narrateur? Situations du lecteur?Formes «intermédiaires»: quelles narrations du crime féminin entre les histoires tragiques et le roman policier – réécritures (Stendhal, Chroniques italiennes ), nouvelles… –, ou dans les genres qui s’inspirent de ce dernier et jouent avec ses codes(romans d’enquête autour de femmes terroristes, de criminelles de guerre) ? Approche typologique:Fréquence et caractérisation des personnages de criminelles dans les histoires tragiques, dans le roman policier. Différenciation chronologique: on observe une présence croissante des femmes criminelles dans le polar contemporain, en même temps que les autrices prennent une plus grande part dans ce genre.Typologie et spécificité des crimes «féminins»? Victimes, modes opératoires, espace privé ou espace public? Le retournement meurtrier des «activités féminines»: soins maternels/infanticides; cuisine/découpage, poison; amour/agression… Le meurtre féminin comme réaction à une agression.Les archétypes de la criminelle dans leur rapport aux figures de meurtrières devenues mythiques (Médée, Salomé, Déjanire, Clytemnestre, Judith, Athalie, mais aussi La Brinvilliers, etc.) : références explicites et réécritures. Enjeux idéologiques:Articulation entre discours théoriques sur la femme et productions littéraires: le positionnement des histoires tragiques par rapport à la querelle des femmes; les fictions policières et leur rapport aux sciences humaines (psychiatrie, psychanalyse, histoire, sciences criminelles, etc.)Mise en forme/Mise en question des discours idéologiques: le discours moral dans l’histoire tragique(le cas des énoncés gnomiques, des exempl a); quels discours sur le crime féminin dans les romans policiers?Quel schéma de causalité (biologique, psychologique, déresponsabilisant, exceptionnalisant) le récit construit-il? Justification/stigmatisation de la violence féminine.Influence du féminisme dans les représentations des femmes criminelles, et plus largement des femmes violentes (violence institutionnalisée)? Aires culturelles et linguistiques : Europe principalement, mais ouvertures possibles à des littératures d’autres continents. Approche interdisciplinaire : littérature, mythocritique, arts de la scène et de l’écran, histoire culturelle, histoire des femmes, histoire de la justice, psychologie, gender studies .Informations pratiques Les propositions (un titre et un texte de 1000 à 2000 signes) sont à retourner, en fichier Word, avant le 30 septembre 2016 à Ariane Ferry et Sandra Provini, accompagnées d’une brève bio-bibliographie. Ariane Ferry: ariane.ferry@univ-rouen.fr Sandra Provini: sandra.provini@univ-rouen.fr *** Pistes de lectures Pollie Bromilow, Models of Women in Sixteenth-Century French Literature , 2007. Coline Cardi et Geneviève Pruvost, «La violence des femmes: un champ de recherche en plein essor», Champ pénal/Penal field [En ligne], Vol. VIII|2011, mis en ligne le 11 juin 2011, consulté le 08 février 2016. URL: http://champpenal.revues.org/8102 Coline Cardi et Geneviève Pruvost, «La violence des femmes: occultations et mises en récit», Champ pénal/Penal field [En ligne], Vol. VIII|2011, mis en ligne le 11juin 2011, consulté le 08février 2016. URL: http://champpenal.revues.org/8039 Isabelle Casta, «Le Polar au féminin», Pleins feux sur le polar , Klincksieck, 2012. Sandra Clark, Women and Crime in the Street Literature of Early Modern England , 2003. De la violence et des femmes , Cécile Dauphin et Arlette Farge (dir.), Paris, Albin Michel, 1997. Femmes criminelles et crimes de femmes en Espagne (XIX e et XX esiècles) , Hispania , n°14, dir. Solanges Hibbs, 2011. Figures de femmes criminelles de l'Antiquité à nos jours , Actes du colloque organisé par l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, 7 et 8 mars 2008, Loïc Cadiet, Frédéric Chauvaud, Claude Gauvard, Pauline Schmitt Pantel et Myriam Tsikounas (dir.),Paris, Publications de la Sorbonne, 2010. Françoise Héritier, «De la violence et des femmes. Invariance, permanence et instabilité», Masculin/Féminin II. Dissoudre la hiérarchie , Paris, Odile Jacob, 2002, p.73-97. Marylin Maxwell, Male Rage, Female Fury. Gender and Violence in Contemporary American Fiction , 2000. Penser la violence des femmes , Coline Cardi et Geneviève Pruvost (dir.), Paris, La Découverte, 2012. Rebelles et criminelles chez les écrivaines d’expression française , Frédérique Chevillot et Colette Trout (dir.), Leiden, Brill, 2013. Les Reines du crime : le noir leur va si bien , Alibi , n° 5, hiver 2012. Ann-Louise Shapiro, Breaking the Codes: Female Criminality in Fin-de-Siècle Paris , Stanford University Press, 1996. Les Vénéneuses: figures d'empoisonneuses de l'Antiquité à nos jours , Lydie Bodiou, Frédéric Chauvaud et Myriam Soria (dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015. Notes [1] Platon, La République , livreIV. [2] Daniele Maira et Jean-Marie Roulin analysent la virilité comme «un paradigme moral incontestable et valable pour les deux sexes» dans leur introduction au collectif Masculinités en révolution de Rousseau à Balzac , Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2013, p. 12-19. Sur les femmes viriles, voir Judith Halberstam, Female Masculinity , Durham, Duke University Press, 1998; Jean Bobby Noble, Masculinities without men? Female masculinity in twentieth-century fictions , Vancouver, University of British Columbia Press, 2004; Les Fleurs du mâle. Masculinités sans hommes , éd. Marie-Hélène Bourcier et Pascale Molinier, Cahiers du Genre , 45, 2008. [3] Françoise Héritier, Masculin/Féminin. La pensée de la différence , Paris, Odile Jacob, 1996, p.226-228. Françoise Héritier s’appuie sur l’étude d’Oscar Lewis, «Manly-hearted Women Among the North Piegan», American Anthropologist , n°43, 1991, p.173-187. [4] F. Verrier, Le miroir des Amazones: amazones, viragos et guerrières dans la littérature italienne des XV eet XVI esiècles, Paris, L’Harmattan, 2003, p.91. [5] Aristote, Histoire des animaux , livreIX. [6] L’ouverture de ce champ d’investigation n’est pas allée sans difficultés: si le féminisme questionne l’assignation du féminin au non-violent, il peut aussi se montrer réticent à réfléchir sur un certain usage de la force des femmes (la violence), parce qu’il est prioritaire de dénoncer les violences dont les femmes sont victimes. [7] Nous renvoyons à la bibliographie commentée de Coline Cardi et Geneviève Pruvost, directrices d’un dossier intitulé «Le contrôle social des femmes violentes» pour la revue Champ pénal / Pena field : «La violence des femmes: un champ de recherche en plein essor», Champ pénal/Penal field [En ligne], Vol.VIII|2011, mis en ligne le 11juin 2011, consulté le 08février 2016. URL: http://champpenal.revues.org/8102; DOI: 10.4000/champpenal.8102 [8] Voir notamment les collectifs réunissant contributions d’historiens, juristes, criminologues et historiens de l’art Figures de femmes criminelles de l'Antiquité à nos jours , Actes du colloque organisé par l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, 7et 8mars 2008, Loïc Cadiet, Frédéric Chauvaud, Claude Gauvard, Pauline Schmitt Pantel et Myriam Tsikounas (dir.),Paris, Publications de la Sorbonne, 2010 et Les vénéneuses: figures d'empoisonneuses de l'Antiquité à nos jours , Lydie Bodiou, Frédéric Chauvaud et Myriam Soria (dir.), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015. [9] Nous renvoyons à l’exposition «Éternelles coupables» et à son catalogue Éternelles coupables, les femmes criminelles de l’Antiquité à nos jours , Paris, Autrement, mars 2008. [10] Raphaëlle Guidée, « Unsex me! Littérature et violence politique des femmes», p.388-399. [11] Coline Cardi et Geneviève Pruvost, «La violence des femmes: occultations et mises en récit», Champ pénal/Penal field [En ligne], Vol. VIII|2011, p.2, mis en ligne le 11juin 2011, consulté le 08février 2016. URL: http://champpenal.revues.org/8039 [12] Lizzie Seal, Women, Murder and Feminity. Gender Reprensetations of Women who Kill , Palgrave Macmillan, 2010, p.1. [13] Coline Cardi et Geneviève Pruvost, «La violence des femmes: un champ de recherche en plein essor», p.6.
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J.-M. Déprats, Shakespeare (coll. Que sais-je ?)
Shakespeare Jean-Michel Déprats Date de parution : 13/04/2016 Editeur : PUF Collection : Que sais-je ? ISBN : 978-2-13-072984-6 EAN : 9782130729846 Format : Poche Présentation : Broché Nb. de pages : 128 p. Shakespeare est-il l'auteur de son oeuvre ? Etait-il anglican ou crypto-catholique ? Royaliste, révolutionnaire ou simplement loyaliste ? Bisexuel, homosexuel ou hétérosexuel ? Misogyne ou féministe avant l'heure ? A quoi ressemblait-il réellement ? En partant d'idées reçues aussi naïves que répandues, Jean-Michel Déprats, le plus grand traducteur en français du dramaturge élisabéthain, tente d'affronter toutes ces questions. Dans ce tour d'horizon dense, mais à la portée de tous, il partage sa connaissance intime de l'un des plus grands géants de la littérature universelle. Remettant l'oeuvre dans son contexte historique et linguistique, il nous guide des rives de l'Avon jusqu'au théâtre du Globe, décrypte le sens des métaphores shakespeariennes et, s'appuyant sur de nombreuses mises en scène, réécritures ou oeuvres inspirées de Shakespeare, nous fait revivre les amours de Roméo et Juliette ou encore la folie meurtrière de Macbeth. Normalien, universitaire, traducteur et homme de théâtre, Jean-Michel Déprats dirige la traduction française des Oeuvres complètes de Shakespeare dans la "Bibliothèque de la Pléiade". Auteur des versions françaises du Henry V de Kenneth Branagh et du Hamlet de Franco Zeffirelli, il a reçu, en 1996, le Molière du meilleur adaptateur d'une pièce étrangère. *On peut lire sur enattendantnadeau.fr un article sur cet ouvrage.
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Chr. Ferrié, La politique de Kant. Un réformisme révolutionnaire
La politique de Kant - Un réformisme révolutionnaire Christian Ferrié Date de parution : 04/05/2016 Editeur : Payot Collection : Critique de la politique ISBN : 978-2-228-91564-9 EAN : 9782228915649 Présentation : Broché Nb. de pages : 496 p. L'interprétation actuelle de Kant face à la Révolution française se présente sous forme d'un choix : ou bien Kant serait un libéral selon les tendances de la philosophie politique du jour, ou bien il serait un révolutionnaire qui avancerait masqué. L'ouvrage de Christian Ferrié qui repose sur une connaissance précise des inédits a le mérite de sortir de cette alternative. Spectateur enthousiaste de la Révolution en France, Kant réfute pourtant le droit de rébellion et rejette la méthode révolutionnaire. La pensée politique de Kant semble partagée entre une adhésion au dessein républicain de la Révolution et des principes réformistes que cet événement bouleverse. Comment être alors sans contraction réformiste et révolutionnaire ? Cet Ouvrage tenté de répondre à cette question sans esquiver les difficultés d'une position entre réforme et révolution. Car Kant paraît osciller entre une réflexion sur l'histoire qui établit de facto l'efficacité des révolutions et une doctrine normative du droit qui préconise la voie de la réforme. L'ambivalence apparente de sa position disparaît dès qu'elle est réinscrite dans le contexte des controverses de son temps en Allemagne. Kant défend la cause de la France en révolution contre l'offensive d'un réformisme antirévolutionnaire qui veut améliorer la société d'ordres pour mieux la sauver. C'est ainsi que Kant est conduit à inventer un réformisme révolutionnaire, inédit en ce qu'il préconise en principe la voie réformatrice tout en reconnaissant en fait la nécessité du moment révolutionnaire. La révolution devient la condition des réformes révolutionnaires qui l'accomplissent. Loin de proposer une synthèse positive, Kant conçoit plutôt un champ de tensions dynamiques entre réforme et révolution. Porté par l'enthousiasme que suscite la Révolution française, Kant donne à penser l'articulation de ces deux moments du politique au sein d'une nouvelle et "difficile" politique de l'émancipation qui parvient à penser une sorte de réformisme en révolution. *On peut lire sur enattendantnadeau.fr un article sur cet ouvrage : "L'énigme de la politique kantienne", par J. Lacoste.
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L. Foisneau, Hobbes la vie inquiète
Hobbes - La vie inquiète Luc Foisneau Date de parution : 02/05/2016 Editeur : Gallimard (Editions) Collection : Folio essais ISBN : 978-2-07-046788-4 EAN : 9782070467884 Format : Poche Présentation : Broché Nb. de pages : 624 p. Comment pouvons-nous vivre ensemble, alors que nous sommes en désaccord sur la manière dont il faut vivre ? Hobbes répond : parce que nous ne sommes pas d'accord sur ce qu'est une vie réussie, nous devons penser la réalité politique en termes de souveraineté et de justice. Refusant tout à la fois la réponse de Machiavel, qu'il n'y a pas de morale en politique, et celle de Platon, qu'il n'y a pas de politique sans une idée du Bien, l'auteur du Léviathan nous aide à tirer les conséquences de nos conflits moraux et religieux. La première de ces conséquences est politique : nous obéissons aux lois parce qu'il existe un Etat capable de nous y contraindre ; la deuxième est anthropologique : nous ne nous considérons pas comme des êtres sociaux mais comme des individus ; la troisième est juridique : les règles de droit procèdent, non d'une exigence de vérité, mais d'un souci de paix partagé ; et la dernière est théologico-politique : c'est le souverain, et personne d'autre, qui autorise en dernière instance l'expression publique du sentiment religieux. À partir des concepts fondamentaux de Hobbes et de leur réception contemporaine (notamment chez Mauss, Voegelin, Foucault et Rawls), Luc Foisneau montre que, si nos vies sont inquiètes, c'est que l'état de nature n'est jamais loin, que l'Etat-Léviathan qui nous protège nous inspire de la crainte et que notre bonheur est fait de la succession indéfinie de nos désirs. Lisons Hobbes. Sommaire : CHANGEMENT D'ETAT POLITIQUE CHANGEMENT D'ANTHROPOLOGIE CHANGEMENT D'ETAT MORAL ET JURIDIQUE CHANGEMENT D'ETAT THEOLOGICO-POLITIQUE CHANGEMENT D'ERE *On peut lire sur nonfiction.fr un article sur cet ouvrage : "Hobbes, comment vivre paisiblement ?", par C. Ruby.
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Loxias , n° 52 : "(Re)lectures écocritiques : l’histoire littéraire européenne à l’épreuve de la question environnementale"
Référence bibliographique : Loxias 52, 15 mars 2016 : (Re)lectures écocritiques : l’histoire littéraire européenne à l’épreuve de la question environnementale , 2016. Apparue aux États-Unis il y a une vingtaine d’années, l’écocritique s’installe aujourd’hui dans le paysage des Humanités. Alors qu’outre-Atlantique elle est en passe de devenir un pôle majeur des cultural et literary studies (à côté des études de genre ou des études postcoloniales), son rayonnement commence à s’étendre en Europe, où se multiplient les initiatives témoignant de la volonté d’interroger le rôle joué par les langages artistique et littéraire dans la formation d’une conscience écologique. Les contributions de ce numéro offrent un échantillon varié des voies empruntées et des perspectives ouvertes par l’historicisation de l’écocritique. Celle-ci ne se limite pas, en effet, à une reconsidération des œuvres ou des traditions littéraires anciennes à la lumières des enjeux contemporains; il s’agit également, dans un mouvement inverse, de se pencher sur la production plus récente pour tenter de la situer dans la longue durée. Il apparaît que cette réinterprétation s’accompagne d’une réévaluation des œuvres étudiées, et par ricochet d’une reconfiguration du paysage littéraire au sein duquel elles figurent: en l’occurrence, l’effet de relecture fait émerger de nouveaux pans de l’histoire de la critique littéraire, conduit à des reclassements dans les canons et la hiérarchie des genres.Justinede Reyniès Editorial Anne-GaëlleWeber «Alexander von Humboldt: un précurseur de l’écopoétique?» Justine deReyniès La poétique aristotélicienne à l’épreuve de l’épopée de la nature: réflexions sur le poème descriptif MarionBrun Vers une réhabilitation du roman régionaliste français: une lecture écocritique de Marcel Pagnol AleksandraWojda Rousseau, la romance et la nature: ou la culture de la sensibilité devant la civilisation des Muses Ann-SofiePersson Rien de nouveau sous le soleil? Camus et Le Clézio Anne-LaureBonvalot La robinsonnade dans les «romans de la crise» de la Péninsule Ibérique: scènes de l’inhabitable et faillite de l’«homme économique»
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C. Ternisien, Mandiargues. L'Entrelacs du corps et du romanesque .
Caecilia Ternisien Mandiargues. L'Entrelacs du corps et du romanesque .Hermann, collection "Savoir Lettres", 2016. EAN13 : 9782705692209. Présentation de l'éditeur: Résumé : Dans l’œuvre narrative d’André Pieyre de Mandiargues, la tonalité littéraire du romanesque, qui est ici de nature pulsionnelle excluant toute mièvrerie, ne se résume pas à l’expression du désir. Avec une sorte d’ambition épistémologique, elle semble invalider les oppositions convenues entre l’instinct et la raison, le rêve et l’action, ou encore l’imagination et le réel. Au cœur de ce romanesque des profondeurs, le corps joue un rôle crucial, participant à sa tentative de distorsion du réel et même à l’élaboration d’une métaphysique. Dans cet entrelacs du romanesque et du corps, c’est la chair sensible – thématique essentielle des récits – qui donne au romanesque de Mandiargues l’essentiel de sa substance et lui confère une dimension phénoménologique. Cæcilia Ternisien est docteur, agrégée en langue et en littérature françaises, et spécialiste de l’œuvre d’André Pieyre de Mandiargues. Ses recherches portent sur la poétique narrative desxx eet xxI esiècle, la tonalité du romanesque et l’écriture du corps.
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Genèse du neutre. R. Barthes de l'écrit à l'oral (Lausanne)
Genèse du « Neutre ». Roland Barthes, de l'écrit à l'oral. Workshop de critique génétique organisé à l'Université de Lausanne avec le soutien de la Section de français et du LabEx-TransferS (Projet «Genèse et transferts de savoirs linguistique») Jeudi 16 juin 2016 - 14h00 au Vendredi 17 juin 2016 - 13h00 - Anthropole UNIL - Dorigny - 5146 La critique génétique étudie les processus de la création écrite. Elle peut également décrire l'élaboration d'un discours oral si celle-ci a laissé des traces. Notre workshop s'essaie à cette démarche originale en comparant les notes que Roland Barthes avait sous les yeux au moment de donner son cours sur le «Neutre» et l'enregistrement du cours lui-même (au Collège de France). Quelle marge d'improvisation le scripteur laisse-t-il à l'orateur ? Comment Barthes écrit-il lorsqu'il écrit pour parler ? Sur quels aspects de la performance la préparation écrite influe-t-elle le plus nettement ? Selon quelles méthodes une génétique de l'oral est-elle possible ?... Telles sont quelques-unes des questions qui seront posées lors de ces deux demi-journées. Elles se situent entre caractérisation de la pratique barthésienne du cours, et réflexion plus vaste sur les propriétés linguistiques des discours oraux préparés par l'écrit et des discours écrits lorsqu'ils préparent une performance orale. Programme JEUDI 16 JUIN Modération Almuth Grésillon 14 h Accueil 14 h 15 Présentation du projet collectif Rudolf Mahrer 15 h Liage planifié et liage émergent. Éléments pour une genèse de l'argumentation du « Neutre ». Jérôme Jacquin 15 h 45 Des parenthèses des notes aux cours Frédéric Gachet 16 h 30 Pause café 17 h 00 Au tableau, Roland Barthes ! Jean-Louis Lebrave 17 h 45 Ex cursus : 5 nouvelles = 1 roman Genèse et édition numérique de La Robe prétexte (François Mauriac) Lionel Rérat VENDREDI 17 JUIN Modération Jean-Louis Lebrave 9 h La liste comme méthode Gaspard Turin 9 h 45 Écrire à soi pour parler aux autres Valentine Nicollier-Saraillon 10 h 30 Pause café 11 h La disfluence : traces orales des opérations génétiques ? Rudolf Mahrer 11 h 45 « Ce jardin des délices donc, il a les volets fermés » Syntaxe préparée et syntaxe spontanée Mathieu Avanzi
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Cl. Chagniot, Baudelaire et l’estampe
Claire Chagniot Baudelaire et l’estampe Paris: PU Paris-Sorbonne , 2016 EAN: 9791023105100 406 p. / 159 illustrations N&B Présentation de l'éditeur: Entre 1845 et 1865, l’estampe, omniprésente, atteint son apogée : elle donne des illustrations et des caricatures à la presse, des gravures de modes et des images pieuses, reproduit les tableaux des maîtres, orne le fronton et les pages des livres. En réaction à leur jeune rivale photographique, l’eau‐forte, et bientôt la lithographie, acquièrent même le statut d'œuvres d'art originales. Baudelaire, qui se proposait de glorifier « le culte des images » et commença par publier des comptes rendus du Salon annuel de peinture, participe activement à ce climax . Il s’engage auprès de ses amis graveurs, Daumier et Meryon (et, plus tard, Manet, Legros, Whistler et Jongkind), fait l’éloge de leurs œuvres et les met en relation avec le monde de l’édition. Ils lui offrent en retour des épreuves choisies, qu’il conserve avec soin, comme il le faisait déjà du temps de sa jeunesse émancipée sur lîle Saint‐Louis. Sa « primitive passion » pousse aussi Baudelaire vers de tout autres images, la masse innombrable et éphémère des caricatures et des gravures de modes, dont il extrait sa théorie du comique, de l’artiste et, plus tard, du Peintre de la vie moderne . La même interrogation sur le sens des images se prolonge dans les poèmes inspirés par des estampes et dans le frontispice qu’il souhaita, de 1859 à 1865, donner aux rééditions des Fleurs du mal .Agrégée de lettres classiques, Claire Chagniot a soutenu en 2010 la thèse dont est extrait son ouvrage Baudelaire et l'estampe . Elle poursuit ses recherches sur les relations entre littérature et estampe, aux XIX e et XX e siècles.
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Servitude et soumission (Angers)
Servitude et soumission Dans le cadre du programme de préparation aux concours d’entrée dans les grandes écoles , le lycée Henri Bergson d’Angers , organise une journée d’étude universitaire sur les œuvres au programme le: VENDREDI 9 DÉCEMBRE 2016 Programme de référence: Thème général: servitude et soumission Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire Montesquieu, Lettres persanes Henrik Ibsen, Une maison de poupée Journée d’étude pluridisciplinaire (lettres, philosophie, études théâtrales, etc .) Les intervenants disposeront de 30 minutes de communication, à destination des étudiants de première et deuxième années des sections scientifiques (Math sup et Math spé), pour présenter une des œuvres, un aspect de l’une des œuvres ou bien pour proposer une étude comparée des œuvres, à partir de l’entrée imposée par le programme officiel: «servitude et soumission ». Merci d’envoyer vos propositions de communications, titre + 1 page de présentation problématisée à lorine.bost@gmail.com , avant le 30 juillet 2016. Réponse du comité scientifique le 30 août. Les frais de déplacement et le repas seront pris en charge par l’établissement .Comité scientifique: - Lorine Bost, professeur CPGE, Agrégée de Lettres modernes, Docteur en littératures et poétiques comparées - Gaël Prigent, professeur CPGE, Agrégé de Lettres modernes, Docteur en littérature et civilisation françaises
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Le chercheur-voyageur: Déplacement(s), mouvements des savoirs et constructions épistémologiques
Appel à contribution Colloque "Le chercheur-voyageur: Déplacement(s), mouvements des savoirs et constructions épistémologiques" Résumé: Ce colloque qui se déroulera les vendredi 7 et samedi 8 octobre 2016 à l’Université Nice Sophia Antipolis, invite les doctorants et jeunes docteurs en Sciences Humaines et Sociales, Lettres et Arts à une réflexion sur la notion de déplacement reliant questionnements théoriques, méthodologiques et pratiques. Ce colloque a pour ambition de faire dialoguer des disciplines variées, d’interroger les frontières ainsi que les croisements méthodologiques, épistémologiques et praxiques. Les dynamiques d’exploration, de déplacement, de trajectoire et de voyage dans lesquelles le chercheur, depuis son positionnement et son implication, s’engage pour aller vers la construction d’un récit scientifique, seront ici abordées dans une perspective transdisciplinaire. Argumentaire: La posture du chercheur en Sciences Humaines et Sociales, Lettres, et Arts est comparable à celle du voyageur qui se déplace en terre inconnue. Le chercheur devra mettre à l’épreuve de son objet et de son terrain d’étude, ses idées, ses opinions, ses représentations, ses hypothèses de travail ainsi que les découvertes de ses prédécesseurs. La démarche de réflexivité du chercheur est un processus central dans l’analyse critique de la construction des savoirs et des épistémés. La notion de réflexivité, utilisée par Pierre Bourdieu, Anthony Giddens DonaldSchön, Jean-Claude Kaufmann, Hans-Georg Gadamer ou encore Paul Ricœur, pour ne citer qu’eux, est au carrefour des Sciences Humaines et Sociales. La réflexivité mise en pratique au travers du positionnement et repositionnement du chercheur, de la déconstruction de son sujet de recherche, des déplacements et des allers-retours entre théorie et pratique, nous oriente vers une approche nécessairement transdisciplinaire. Ce colloque aura pour ambition d’ouvrir un dialogue interdisciplinaire autour de la notion de déplacement dans sa triple dimension, épistémologique, méthodologique et praxique. Que la réflexion soit issue d’une expérience de terrain, ou d’un travail à partir de corpus de textes et d’images, nous tenterons de mettre à jour les modalités et les enjeux des déplacement(s) dans la fabrication de la connaissance. Axes thématiques: 1) Déplacement(s)à l’épreuve des principes épistémologiques Il s’agira d’abord d’interroger la façon dont la notion de déplacement questionne nos épistémologies. La construction des savoirs et des épistémés n’est pas un processus clos et indéfini d’accumulation des connaissances. Le repérage des seuils épistémologiques, l’analyse des mutations, des déplacements, des transformations dans le champ de la validité et de l'opérativité des concepts constituent un véritable enjeu dans l’élaboration des savoirs. En cherchant à définir les conditions de possibilité et d’émergence des savoirs, nous nous centrerons plus particulièrement sur les enjeux de déplacements, de transformations temporelles et sociétales. La construction des savoirs passe par un travail de transposition et de traduction au sein duquel les processus de formation et de déformation se trouvent dans une tension dialectique. La notion de traduction apporte un éclairage central pour penser la dynamique mouvante au cœur du processus de construction des savoirs. Nous penserons la traduction au travers d’un double cadre conceptuel: - La traduction vue comme une série d’interactions permettant la mise en réseau d’acteurs, de connaissances, de productions, etc…telle que l’approche de la sociologie de la traduction l’a met en exergue, notamment avec les travaux de références de Michel Callon et Bruno Latour. - La traduction vue comme «création d’un commensurable» pour réaliser «l’hospitalité langagière», laquelle suppose de faire le deuil d’une traduction parfaite telle qu’on la retrouve dans la pensée herméneutique de Paul Ricœur. Les concepts voyagent également: ils se déplacent dans le temps et dans l’espace, subissent des transformations au gré des langues, des cultures et des champs disciplinaires qui en font usage. Aussi, nous souhaitons interroger les trajectoires prises par les concepts qui migrent géographiquement, temporellement ou entre champs disciplinaires et qui permettent de traiter les relations interpersonnelles comme des interactions entre les individus et leur environnement. Nous questionnerons les moyens par lesquels le chercheur appréhende la complexité sémantique des termes et leurs fonctions conceptuelles d’un champ disciplinaire à un autre. 2) Le recueil des données à la lumière des déplacements du chercheur Comme les travaux de Kevin Lynch sur l'imagibilité l'ont démontré, les déplacements physiques font partie des conditions de possibilités de la connaissance. Qu’il s’agisse de constituer un corpus en se déplaçant vers des centres d’archives, ou de mener une enquête de terrain vers un lieu proche ou lointain, le déplacement est donc un contexte de la construction de la connaissance. Avec le concept d'imagibilité, la notion de terrain implique conjointement la notion de déplacement intellectuel et culturel pour le chercheur qui se trouve engagé dans une dynamique de recherche. La confrontation des hypothèses de travail aux données recueillies sur le terrain implique d’emblée cette notion de déplacement. Que ce soit dans le cadre d’une recherche action, d’une recherche-intervention, d’une observation participante, etc… l’immersion du chercheur dans son terrain d’étude implique un mouvement de centrage et de décentrage permanent qui s’opère notamment par le déplacement produit entre le recueil de récits comme méthode d’investigation à la mise en récit scientifique. Le chercheur en voyage peut se déplacer au plus près d’une population, abordant, voire partageant le quotidien, le familier, l’intimité d’individus ou d’un groupe donné tout en se confrontant à l’expérience de l’étranger et de l’inconnu. Proche et lointaine à la fois, l’expérience vécue sur le terrain interroge la posture du chercheur depuis ses implications théorico-pratiques. Ce mouvement vers l’altérité engage le chercheur à accepter une part d’incertain et d’inattendu ainsi qu’une disposition à se décentrer de ses postulats pour éviter le risque de se situer dans un «faux» déplacement. Comme l'a montré Erving Goffman dans ses travaux sur les rites d'interaction et sur les formes de mise en scène de la vie quotidienne, l’interaction qui se crée avec un terrain demande aux individus, et ici au chercheur, de se déprendre de ses propres représentations linguistiques, culturelles et iconographiques pour élaborer sa recherche dans une logique de construction-déconstruction-reconstruction Le chercheur se doit alors d’opérer une transposition et une traduction des pratiques discursives aux contours divers qu’il étudie pour élaborer un récit scientifique. 3) Déplacements du chercheur et nouvelles formes de ses objets de recherche Le chercheur doit aujourd’hui faire face à la démultiplication des terrains de recherches. Effectivement, avec la démocratisation des nouvelles technologies, celui-ci se voit également confronté aux terrains numériques. Un certain nombre de travaux, tels que ceux menés par Fanny Georges sur les mondes numériques, permettent de témoigner du renouvellement croissant de nos problématiques liées aux mutations des terrains de recherche. Il s’agit alors d’interroger les pratiques nées ou impactées par ces nouveaux territoires, mais également de questionner leurs causes ainsi que leurs conséquences sur les pratiques rattachées aux mondes dits «physiques». Aussi, le chercheur de part et d’autre de son déplacement aux frontières des territoires physiques et numériques se doit alors de réinterroger les nouvelles modalités d’interactions. Dans la continuité des travaux d'Erving Goffman, il s'agit ici d'aborder ces dernières comme le médium permettant au chercheur de procéder à une configuration spécifique des savoirs et d’appréhension du monde. Ainsi, les nouvelles technologies et les mobilités numériques (téléphone, mail, webcam, visio-conférences, etc.) constituent autant de nouveaux outils qui trouvent progressivement leur place dans le champ de la recherche. Dès lors, au même titre que celles-ci ont impacté les pratiques à l'échelle de populations, elles interrogent désormais les fondements méthodologiques sur lesquels s’appuie le chercheur pour mener une recherche qualitative. Ces nouveaux objets de recherche ne sont donc pas le fait de disciplines isolées, mais concernent l’ensemble du spectre disciplinaire des Sciences Humaines et Sociales. Celles-ci se doivent alors de traiter à la fois séparément, mais aussi et surtout conjointement de ces sujets afin d’ouvrir leurs champs à la création de savoirs singuliers. La spatialité dans les mondes numériques constitue un objet de recherche trop peu abordé dans les recherches, souvent limitées à l’étude des mondes physiques. Toutefois, à l'image des travaux de Samuel Rufat et d'Hovig Ter Minassian portant sur l'espace dans les jeux vidéo, un nombre croissant de travaux porte désormais sur les nouvelles formes de mobilité. Le chercheur doit aujourd’hui faire face à leur impact et concentrer son attention sur les nouvelles modalités de recueil et d’analyse des données. C'est ainsi que la notion de continuum physico-numérique , développée par Marie-Joseph Bertini, permet ici de rendre compréhensible le fait que les déplacements inédits du chercheur dans des territoires hybrides viennent ajouter une plus-value aux méthodes de recueil de données «classiques». C'est bien le déplacement du chercheur, de part et d'autre de ce continuum , qui se doit d’être interrogé. Bibliographie BERTINI M.-J., «La prise de parole, clef de voûte d’un monde en réseaux», Etudes , n o 4, 2000, p.483-489. BERTINI M.-J., citée dans la conférence de S. PROULX, «Internet, ses dangers et ses espoirs », Storify , https://storify.com/, publié le 01 décembre 2014, consulté le 27 février 2015. Url: https://storify.com/TristanPerrier2/story .BOURDIEU P. & WACQUANT L., Pour une anthropologie réflexive, Réponses , Paris, Seuil, 1992. BOURDIEU P., Science de la science et réflexivité , Paris, Editions Raisons d’agir, 2001. CALLON M., Éléments pour une sociologie de la traduction. La domestication des coquilles Saint-Jacques et des marins pêcheurs dans la baie de Saint-Brieuc, L’Année sociologique, 1986. CALLON M. (dir.) La Science et ses réseaux. Genèse et circulation des faits scientifiques , Paris,La Découverte, Unesco, Strasbourg, Conseil de l'Europe, «Textes à l'appui. Anthropologie des sciences et des techniques», 1989. GADAMER H.G. (1960), Gesammelte Werke, Hermeneutik I., Wahrheit und Methode , Tübingen, Edition J.C.B. Mohr, trad. fr. Vérité et méthode, les grandes lignes d’une herméneutique philosophique , Paris, Éditions du Seuil, 1996. GEORGES F., «Représentation de soi et identité numérique. Une approche sémiotique et quantitative de l'emprise culturelle du web 2.0», Réseaux, n°154, 2009, p. 165-193. GIDDENS A., Les conséquences de la modernité, Paris, L’Harmattan, 1994. GOFFMAN E., La mise en scène de la vie quotidienne. 1. La présentation de soi , Paris, Editions de minuit, 1973. GOFFMAN E., La mise en scène de la vie quotidienne. 2. Les relations en public , Paris, Editions de minuit, 1973. GOFFMAN E., Les rites d'interaction , Paris, Editions de minuit, 1974. HALL E., Au-delà de la culture , Paris, Editions du Seuil, 1979. HALL E., La dimension cachée , Paris, Editions du Seuil, 1971. KAUFMANN J.-C., Ego: pour une sociologie de l’individu. Paris, Nathan, 2001. LATOUR B., La science en action: Introduction à la sociologie des sciences , Paris, Gallimard, 1995. LYNCH K., L'image de la cité , Dunod, Paris, 1999. RICOEUR P., Sur la traduction , Paris, Bayard, 2004. RUFAT S. & MINASSIAN T. H., «Comment trouver son chemin dans les jeux vidéo ?», L’Espace géographique , n°40, 2011, p. 245-262. SCHÖN D.A. (1983), The Reflexive Practitioner. How Professionals Think in Action , États-Unis, Basic Book Inc., trad. fr. Le praticien réflexif, Montréal, Les Éditions logiques, 1985. Modalité de soumission : Nous invitons particulièrement les doctorants et jeunes docteurs en Sciences Humaines et Sociales, Lettres et Arts, à venir exposer leur réflexion sur ce thème. Chaque communiquant exposera de quelle façon cette notion de déplacement s’avère être pertinente pour penser sa recherche. Celui-ci veillera à utiliser une terminologie et des concepts accessibles à un public pluridisciplinaire. La durée des communications sera de 20 minutes, suivies de 10 minutes de discussion. Les propositions de communication sont attendues pour le lundi 11 juillet 2016 , délai de rigueur, et devront être simultanément adressées à Charlotte Gibelin, Anne-Laurence Halford et Mélina Panagos. Les doctorants et jeunes docteurs désireux de participer au colloque devront fournir un argumentaire d’un minimum de 2000 signes et d’un maximum de 5000 signes, accompagné d’une brève bibliographie et d’un C.V. Les évaluations des écrits seront effectuées en double aveugle et les réponses vous seront communiquées au plus tard le vendredi 22 juillet 2016. Calendrier:Date limite du retour des propositions: Lundi 11 juillet 2016Date limite pour retour aux candidats: Vendredi 22 juillet 2016 Comité scientifique: Marie-Joseph BERTINI, Professeur des Universités, Sciences de l'Information et de la communication, LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis. Jacques CABASSUT, Professeur des Universités, Psychopathologie clinique, LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis. Jessica CHOUKROUN-SCHENOWITZ, Maître de conférences en Psychopathologie clinique, LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis. Toufik FTAÏTA, Maître de conférences en Ethnologie et Anthropologie, LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis. Odile GANNIER, Professeure des Universités, Littérature Comparée, CTEL, Université Nice Sophia Antipolis. Mohammed HAM, Professeur des Universités, Psychopathologie clinique, LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis. Marc MARTI, Directeur du Laboratoire Interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés Université Nice Sophia Antipolis. Sandra PEREZ, Maître de conférences en Géographie, UMR ESPACE, Université Nice Sophia Antipolis. Comité d’organisation: Charlotte GIBELIN, Doctorante en Psychologie clinique, LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis. Anne-Laurence HALFORD, Doctorante en Psychologie clinique, LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis. Mélina PANAGOS, Doctorante en Science de l’Information et de la Communication, LIRCES, Université Nice Sophia Antipolis. Mots-clés: Déconstruction, déplacement, mobilité, épistémologie, méthode, recueil de récits, réflexivité, transdisciplinarité, voyage. Lieu: Université Nice Sophia Antipolis, Campus Carlone : 98, boulevard Edouard Herriot, BP 3209, 06000 NICE Contacts: Charlotte Gibelin: charlottegib@live.fr Anne-Laurence Halford: annelaurencehalford@gmail.com Mélina Panagos: mpanagos@unice.fr
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Des projets mis en réseau : l'interdisciplinarité mise en question(s)
DES PROJETS MIS EN RÉSEAU: L’INTERDISCIPLINARITÉ MISE EN QUESTION(S)PRATIQUES, OBJETS, MÉTHODES ET PROBLÈMES Date: 15 juin 2016 de 10:00 à 17:00 Lieu: Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle: 4, rue des Irlandais, 75005 Paris, salle Athéna La journée d’étude sera l’occasion de développer une réflexion épistémologique et critique sur les échanges méthodologiques au sein du réseau Usages Des Patrimoines Numérisés. Ce «programme interdisciplinaire» associe en effet, depuis trois ans, des chercheurs d’institutions et d’horizons différents, qui travaillent sur des questions communes, mais selon des angles différents. La numérisation permet à ce qui était considéré comme «patrimoine» de prendre sens au pluriel et de dépasser les bornes de la discipline historique et des techniques de conservation. La numérisation permet l’accès de nouveaux publics aux biens communs patrimoniaux, mais aussi d’intégrer dans le processus de patrimonialisation de nouveaux objets . La dynamique de ce mouvement s’intensifie lorsque l’on considère le renforcement de la figure de l’usager dans un espace public de plus en plus médiatisé. Observer et prévoir les usages des patrimoines numérisés, déterminer les questions techniques et théoriques posées par ces études, préciser ce que la numérisation a provoqué de neuf, comment elle a permis de transformer les procédures intellectuelles de l’exploitation d’un matériau en envisageant des outils qui associent un objectif artistique, scientifique, pédagogique et culturel, toutes ces approches nécessitent l’intervention de plusieurs disciplines et leur collaboration. Développer les rapports entre les disciplines pour de telles études ne peut se faire sans développer en même temps des rapports entre les communautés et institutions scientifiques et patrimoniales. Interroger l’interdisciplinarité, c’est interroger la manière dont celle-ci se réalise et devrait se réaliser au sein du réseau et envisager les transactions et négociations méthodologiques auxquelles elle conduit. L’interdisciplinarité serait permise par un matériau commun, exigée par un besoin technique, stimulée par une préoccupation scientifique commune. Il semble donc nécessaire d’ interroger la manière dont la collaboration entre les domaines disciplinaires est mise en œuvre au sein des projets: si elle répond à une contrainte, si elle est un élément d’une stratégie scientifique, si elle détermine entre les domaines des rapports hiérarchiques et unilatéraux, ou des rapports réciproques et bivalents. Il faudrait encore interroger le choix des méthodes, la nature des résultats, afin d’envisager autant la fécondité que les dangers des pratiques interdisciplinaires. Ainsi, une recherche interdisciplinaire conduit à questionner la nature des rapports entre disciplines, entre théorie, pratique et technique et ce qui la distingue des autres modalités de rapports entre domaines de connaissances exprimées en termes de pluri, multi et trans-disciplinarité. Il faudra encore chercher à préciser ce qu’est et devient une «discipline» dans une pratique scientifique interdisciplinaire , en définissant ses enjeux scientifiques comme ses enjeux institutionnels, La question de l’interdisciplinarité n’est pas une nouvelle question dans le domaine de la connaissance. Elle nécessite de revenir sur les éléments qui déterminent une discipline: ses objets, ses méthodes, ses principes et ses bornes, pour saisir les procédures et les modalités d’échange, de soutien, d’application, les conditions de validation des résultats dans une pratique interdisciplinaire, ce qui est créé de nouveau et en quoi la nouveauté détermine une redéfinition des objets et des limites d’un domaine et un perfectionnement des méthodes. Les procédures scientifiques qui réalisent et assurent une acquisition des connaissances pourront être mieux saisies. Cette journée de rencontre annuelle du réseau sera introduite en envisageant les «usages des patrimoines numérisés» depuis la mesure des pratiques à l’étude des publics. Dans une deuxième session une réflexion notionnelle et méthodologique vise autant à préciser des notions qu’à étudier leur circulation et leur emprunt et les problèmes ainsi posés. Enfin, une troisième session est consacrée aux rapports entre informatique et sciences humaines. 10:00 – 11:00 / Session 1 Analyser les usages: de la mesure des pratiques à l’étude des publics du patrimoine numérisé. Expériences autour de pratiques scientifiques interdisciplinaires au sein du projet "Modélisation et simulation du patrimoine: pour une évaluation critique des applications numériques". Coordination d’une étude d’usages et d’un protocole de modélisation Geneviève Vidal Labsic - Univ. Paris 13.et Florent Laroche (laboratoire IRCCyN/Ecole Centrale de Nantes )L’enquête de terrain: mesurer les pratiques patrimoniales individuelles et numériques, le protocole méthodologique du projet FANAS Hélène Bourdeloie (Labsic - Univ. Paris 13), Sara Houmair (UDPN, USPC) Caterina Gentiloni Silveri (UDPN, USPC) 11:15 – 13:15 / Session 2 présidée par Baptiste Bohet Elaboration du discours scientifique: pratiques et usages scientifiques dans un environnement numérique L’interdisciplinarité est un sport de combat Baptiste Bohet (THALIM / Univ. Sorbonne Nouvelle - Paris 3) Stratégies et pratiques de documentation à l’ère du numérique Joëlle Le Marec (GRIPIC / Univ. Sorbonne Paris 4) et François Mairesse (CERLIS /Univ. Sorbonne Nouvelle - Paris 3) Du vocabulaire des études littéraires à celui de l’informatique: traductions, transferts et malentendus Michel Bernard (THALIM / Univ. Sorbonne Nouvelle - Paris 3) Conception technique du cadre scientifique pour établir une histoire des images de synthèse Cécile Welker (LIRA / Univ. Sorbonne Nouvelle - Paris 3) 14:30 – 16:30 / Session 3 présidée par Michel Bernard Informatique et sciences humaines Systématisation d’un objet non systématique: du manifeste à la base de données Camille Bloomfield (THALIM / Université Paris 3/Université Paris 13) Développer une recherche en informatique en s’inscrivant dans des projets en humanités Informatique, paléographie et histoire Nicole Vincent (LIPADE / Univ. Paris 5) Autour des notions de virtuel, communication, code, réseau dans une conception interdisciplinaire Suzanne Dumouchel (DHIP/IHA) Informatique et linguistique: question de termes et d’outillage Fabrice Issac (Univ. Paris 13)
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'Le dialogue éducatif des Lumières : innovations, permanences et fantasmes (1754-1804)' (Jeanne Chiron)
Jeanne Chiron soutiendra le 2 juillet à 9h30 une thèse intitulée 'Le dialogue éducatif des Lumières : innovations, permanences et fantasmes (1754-1804)' Résumé : La forme dialoguée a fait l’objet de réactualisations philosophiques et littéraires diverses au fil des siècles. Dans la seconde moitié du xviii e siècle, elle est réinvestie comme vecteur d’une nouvelle méthode éducative, qui affiche une conception renouvelée de l’enfant comme être singulier auquel il faut adapter la parole et les enseignements, afin de démontrer, par la «pratique», ce qu’est une éducation réussie. Prenant en compte la nature, l’âge et le caractère de l’enfant, ces mises en scène pédagogiques ont pour objectif de créer des modèles pour une éducation idéale, à la fois générale et raisonnée. Jouant sur la séduction d’une forme littéraire à la fois «totale», «nouvelle» et «naturelle», de nombreux auteurs recourent au dialogue pour présenter en détail des échanges éducatifs suivis: le dialogue permet en effet d’intégrer de nouvelles données dans l’éducation des enfants, par l’évocation vivante de la relation éducative, une temporalité enrichie et l’introduction d’éléments de réflexivité sur la pratique présentée. Les premières cibles de ces projets de rénovation éducative sont les jeunes filles, auxquelles sont dédiées des fictions spécifiques proposant une éducation domestique souvent ambitieuse. Situé au carrefour de deux questions cruciales, celle de la rénovation éducative du temps des Lumières, et celle de la constitution d’un champ littéraire – la littérature pour enfants, encore en gestation –, le dialogue éducatif de cette période se comprend mieux si l’on tient compte des stratégies rhétoriques et éditoriales de ses promoteurs. Celles-ci permettent de mieux percevoir et mesurer les ambitions et les résistances éducatives de cette période. L’illusion mimétique et pratique sur laquelle repose le dialogue éducatif donne accès à ce qui fait la doxa éducative des Lumières, prise entre pesanteurs, prétentions à la nouveauté et innovations effectives. Jury : M. Pierre KAHN, Professeur, Université de Caen Basse-Normandie M. Christophe MARTIN, Professeur, Université Paris-Sorbonne M. Jean-Noël PASCAL, Professeur, Université de Toulouse Jean-Jaurès Mme Marie-Emmanuelle PLAGNOL-DIEVAL, Professeure, Université Paris-Est, directrice Mme Catriona SETH, Professeure, University of Oxford The educational dialogue of the Enlightenment: innovations, permanencies and idealizations (1754-1804) In the second half of the eighteenth century, the dialogic form has been used as a vehicle for a new educational methodology, which claims a renewed conception of the child as a unique being to which one must adapt one’s speech and teaching, in order to show, through “practice”, that which is a successful education. Taking into account the nature, the age and the character of the child, these pedagogical directions aim to create the models for an ideal education, both general and reasoned. Playing on the seduction of a literary form, at the same time “total”, “new” and “natural”, many authors resort to multi-faceted dialogue to present in detail some educational exchanges: indeed, dialogue permits the integration of new facts into children’s education, by the living reminder of the educational relationship, an enriched temporality and the introduction of elements of reflectivity on the presented practice. The first targets of these projects of educational reform are young girls, to which specific fictions are dedicated proposing an often ambitious domestic education. Situated at the intersection of two crucial questions, that of the educational reform of the Enlightenment, and that of the creation of a literary domain – children’s literature, still in gestation –, the educational dialogue of this period is best understood if one takes into account the rhetorical and editorial strategies of its promotors. These allow one to better perceive and measure the educational ambitions and oppositions of this period. The mimetic and practical illusion on which the educational dialogue is based gives access to that which makes the educational doxa of the Enlightenment, caught between ponderousness, ambitions to originality and effective innovation.
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