Les littératures contemporaines francophones d’Afrique et ses diasporas, que ce soit dans le domaine du roman ou celui des expressions poétiques et dramatiques restent traversées par l’oralité, selon des modalités variées et toujours avec une grande inventivité.
La tradition du conte semble intrinsèquement attachée aux dynamiques diasporiques qui marquent l’histoire afro-caribéenne dont elle assure transmission et continuité culturelle. Ce colloque se propose d’interroger la physicalité des poétiques contemporaines d’oralité et leur capacité à convoquer corps et voix, à travailler notre mémoire en passant par la matérialité des perceptions sensibles.
Il se déroulera en quatre volets:
1. Oralité, marronnage et détour
2. Dramaturgies du conte et poétiques contemporaines
3. Oraliture et musicalité
4. Corps diasporiques et voix contemporaines.
Le 12 novembre 2012
Université ELTE – Campus «Trefortkert» (métro Astoria)
Budapest 1088 Múzeum krt. 4-6.
Grande salle du bâtiment A
Oralité, marronnage et détour
Travestissement zoologique à travers les bestiaires qu’il sollicite, parcours initiatique, quête ou voyage formateur, le conte travaille sur le détour et développe une force de résistance incroyable dans les contextes d’aliénation qui touchent à l’histoire coloniale et à l’immigration aujourd’hui. Ce sont donc l’oralité et ses poétiques du détour qui nous intéresseront dans ce premier volet.
13 h
Ouverture du colloque par M. Vilmos Bárdosi, Dávid Szabó et Réka Tóth (ELTE)
Sylvie Chalaye, Joseph Danan et Catherine Naugrette (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Mise en voix 1 : extraits de Kama Kamanda, Ahmadou Kourouma, Ernest Pépin
Présidence : Dávid Szabó(Université ELTE)
La poétique de la parole dans Les Contes d’Amadou Koumba de Birago Diop
(Aleksandra KOMANDERA, Université de Silésie)
De la tradition orale au conte littéraire – les sources d’inspiration de Kama Kamanda
(Lilla HORÁNYI, Université ELTE)
Les énoncés parémiques au service du conte et de l’oralité dans la littérature africaine ( Zeineb BEN-GHEDHAHEM, École Polytechnique de Tunisie)
Le discours implicite à travers l’oralité dans Le Passé simple de Driss Chraïb ( Duygu ÖZTİN PASSERAT, Université Dokuz Eylül /Turquie)
L'écriture ou la mise en scène de l'oralité chez Kourouma, Pépin et Chamoiseau.
( Tumba SHANGO LOKOHO, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Débat & pause
15 h
Mise en voix 2 : extraits de Jean-Luc Raharimanana, Aimé Césaire et Edouard Glissant
Présidence : Maria Minich Brewer (Université de Minneapolis)
De l’oralité à l’espace du livre: A. Hampâté Bâ et les notes de bas de page
(Fernanda MURAD MACHADO, Universidade de São Paulo /Brésil)
Éléments de l’identité antillaise dans le roman historique
( István CSEPPENTŐ, Université ELTE)
Je te raconte cette histoire… : l’oralité et l’engagement dans l’œuvre de Raharimanana ( Ewa KALINOWSKA, Université de Varsovie)
Dramaturgie de l’oralité dans les tragédies de la révolution de Saint Domingue
( Axel ARTHERON, Université Antilles Guyane / Paris 3)
Débat & pause
16 h 30
Mise en voix 3 : extraits de Werewere Liking etJosé Pliya
Présidence :Gladys M. Francis (Georgia State University)
L’Enfant Mbénè ou la confluence de la tradition orale et de la dramaturgie
Contemporaine (Zouleikha KABILENE, Université d’Alger)
Les détours du théâtre de Peter Brook par l’oralité africaine
(Magdolna JÁKFALVI, Színház- és Filmművészeti Egyetem / Budapest)
Détournements afro-caribéens du conte européen par José Pliya
(Stéphanie BÉRARD, University of Virginia)
Du droit à la culture aux droits culturels: quelles places pour les conteurs?
(Daniel URRUTIAGUER, Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Débat & pause
18 h
Conte créole par Roselaine Bicep
Table ronde : «Les enjeux du conte aujourd’hui»
avec Guy Régis Junior, Kossi Efoui
Roselaine Bicep et Jean-Georges Chali animée par Axel Artheron
Le 13 novembre 2012
Matin au CIEF / Université ELTE (bâtiment F)
Dramaturgies du conte et poétiques contemporaines
Jamais simple détour ou retour à la fable, les écritures contemporaines d’Afrique et des diasporas abordent le conte comme une poétique en soi, le sujet de l’histoire étant le conte lui-même et sa capacité à rebondir à tisser des ponts mémoriels qui défient le temps. L’oralité afro-caribéenne ne donne plus rendez-vous sous l’arbre à palabre. Le conte s’égare, se perd… et les poétiques contemporaines lancent des ponts au-dessus du vide, pour faire entendre l’absence, la disparition, l’inarticulable.
9h
Mise en voix 4 : extraits de Philippe Boullé, Kossi Efoui et Koffi Kwahulé
Présidence : Réka Tóth(Université ELTE)
Werewere Liking et la guérison à travers la parole incarnée
(Judith MILLER, NYU)
Bintou de Koffi Kwahulé, le conte moderne d’une sirène-oiseau
(Fanny LEGUEN, Université Paris 4)
Se forger une identité par la parole: étude du duo de Big Shoot de Koffi Kwahulé
(Alice ZENITER, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Résonances, langages, écritures: voix de la poésie seychelloise contemporaine
(Károly Sándor PALLAI, Université ELTE)
Débat & pause
10h30
Mise en voix 5 : extraits de Gerty Dambury et Guy Régis Junior
Présidence: Catherine Treilhou-Balaudé (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Contes et écritures africaines depuis 1980
(Ramcy KABUYA, Université de Lubumbashi)
Poétique du silence dans les écritures dramatiques contemporaines d’Afrique noire et de ses diasporas (Virginie SOUBRIER, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Le monde mélancolique de Koffi Kwahulé
(Ilona KOVÁCS, Université de Szeged)
Débat & pause
11 h 30
Table ronde: «Conte et théâtre / écriture et réécritures»
avec Gerty Dambury, Guy Régis Junior et Lima Fabien
animée par Stéphanie Bérard
Après-Midi à l’Institut Français de Budapest
Oraliture et musicalité
L’oralité convoque des corps et des voix et travaille le langage en lien avec la résonance musicale qu’il est capable de faire entendre. Que ce soit au théâtre ou en poésie, cette dimension est essentielle aux écritures contemporaines.
14h30
Discours d’accueil de François LAQUIEZE, directeur de l’Institut Français de Budapest
Mise en voix 6 : extrait de Kossi Efoui
Présidence: Magdolna JÁKFALVI (Színház- és Filmművészeti Egyetem / Budapest)
Le flux musical chez Kossi Efoui
(Anaïs NONY, Université de Minneapolis / Paris 3)
Corps et voix du music-hall chez Koffi Kwahulé : Brasserie et Le Masque boiteux
(Romain PIANA, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
« Des textes à dire debout » Oralité-écriture, collectif-individuel dans l’écriture
de Guy Régis Junior (Réka TÓTH, Université ELTE)
Du roman musical à la musique romanesque: l’oralité dans le discours littéraire de Patrick Chamoiseau et d’Alain Mabanckou (Buata MALELA, Univ.de Silésie)
Débat & pause
16h30
Mise en voix 7 : extraits de L.S. Senghor, Dieudonné Niangouna et de J-L. Raharimanana
Présidence : Catherine NAUGRETTE (Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Entre le malgache et l’occidental : Za. roman de Jean-Luc Raharimanana
(Isabella ZATORSKA, Université de Varsovie)
Corps et voix dans les Chants d’ombre de Senghor
(Hedia KHADHAR, Université de Tunis)
Corps parlés et théâtre de voix dans l’œuvre de Dieudonné Niangouna
(Amélie THÉRÉSINE, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Musique et didascalies chez Koffi Kwahulé
(Pierre LETESSIER, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Débat et pause
19 h
Lecture en avant-première :
Les Atlantiques amers de Gerty Dambury
Table ronde:
«D’une langue à une autre: comment traduire rythme et musicalité »
avec Zsófia Molnár, Kossi Efoui et Gerty Dambury
animée par Virginie Soubrier et complétée par la lecture en hongrois d’extraits de textes de Kossi Efoui et de Gerty Dambury traduits par Zsófia Molnár, Vanda Éva Makó et Zsolt Beke
Le 14 novembre 2012
au CIEF / Université ELTE
Campus «Trefortkert» (métro Astoria)
Corps diasporiques et voix contemporaines
Traversé par la colonisation, l’immigration, l’exil… le corps diasporique est dépositaire d’une mémoire qui lui échappe et le dépasse, corps qui fait résonner des histoires, corps tendu, corps-tambour, corps-territoire aussi…
9h
Mise en voix 8 : extrait d’Aimé Césaire et de Koffi Kwahulé
Présidence: Judith MILLER (New York University)
Mise en seuils des corps et des voix dans le théâtre des diasporas
(Marià MINICH BREWER, Univ. de Minneapolis)
Voix et corps marionnettiques: avatars d’oralités
(Pénélope DECHAUFOUR, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Une tempête des corps errants
(Amos FERGOMBÉ, Université d’Artois)
La mort dans le théâtre de Sony Labou Tansi ou la construction d’un mythe neuf (Gladys M. FRANCIS, Georgia State University)
Débat & pause
11h
Mise en voix 9 : extraits de Kossi Efoui et Koffi Kwahulé
Présidence :Joseph DANAN (Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Corps diasporiques et voix chorales des théâtres marrons
(Sylvie CHALAYE, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Le corps-territoire chez Kossi Efoui: une dramaturgie de l'oralité explosée
( Paul BALAGUÉ, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Corps-territoire et sexualité dans les dramaturgies des diasporas afro-descendantes en France, au Brésil et aux Etats-Unis (Agathe BEL, Sorbonne Nouvelle -Paris 3)
Débat & pause
12h
Performance de Guy Régis Junior
POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS ET UN PROGRAMME DETAILLE ECRIRE A : dechaufour.penelope@gmail.com
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