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Channel: Fabula, la recherche en littérature
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N'oublions aucun d'eux

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//www.fabula.org/actualites/documents/66496.jpegFabula avec Frédéric Boisseau, Philippe Braham, Franck Brinsolaro, Jean Cabut, Elsa Cayat, Stéphane Charbonnier, Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philipe Honoré, Clarissa Jean-Philippe, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourad, Michel Renaud, François-Michel Saada, Bernard Verlhac et Georges Wolinski. N'oublions aucun d'eux.

Comment écrire la Grande Guerre ? / How to write the Great War ? (Colloque d'Oxford)

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APPEL A CONTRIBUTIONS / CALL FOR PAPERS Comment écrire la Grande Guerre ? Poétiques francophones et anglophones Colloque international, 1 er -2 mai 2015, Magdalen College / Maison Française d’Oxford «Je veux n’oublier rien, et tout mettre en place.», Alain, «Des souvenirs», Mars ou La Guerre jugée .« But now I've said good-bye to Galahad, And am no more the knight of dreams and show: For lust and senseless hatred make me glad, And my killed friends are with me where I go. Wound for red wound I burn to smite their wrongs; And there is absolution in my songs.», Siegfried Sassoon, « The poet as hero». Si l’après-1918 s’est ouvert pour bien des survivants de la guerre des tranchées avec le constat d’une incommunicabilité certaine de l’expérience combattante, c’est dans la littérature que nombre d’entre eux ont malgré tout tenté d’apporter des réponses esthétiques, politiques et éthiques à ce traumatisme que la langue littéraire d’avant-guerre peinait à embrasser de façon convaincante. Romans, poèmes et récits autobiographiques se multiplient dès les années de conflit, dominant le champ éditorial jusqu’à la fin des années 1920, et répondant au désir du public de découvrir des bribes de l’expérience des témoins, à laquelle la presse de l’époque ne parvenait pas à donner accès. Ce sont les différentes formes (génériques, stylistiques, narratoriales) que prirent ces réponses au traumatisme que souhaite interroger le présent colloque, dans une perspective comparatiste invitant à mettre en regard des champs littéraires francophone et anglophone à la fois très différents et complémentaires, car reposant sur une expérience de l’horreur et du déracinement souvent largement partagée. Dans une confrontation des réponses à la question essentielle du comment écrire la guerre , dire la guerre , nous souhaiterions retrouver les enjeux politiques et éthiques centraux pour la compréhension de ce corpus, en partant essentiellement de points sans doute moins étudiés dans les ouvrages de référence portant sur la littérature de la Grande Guerre: les notions de style et, dans une moindre mesure, de genre, dans lesquelles la comparaison entre France et Royaume-Uni semble prendre tout son sens. L’enjeu serait ainsi d’instaurer dans la discussion, voire au sein d’une partie des communications elles-mêmes, un dialogue entre les domaines francophone et anglophone, reposant aussi bien sur l’analyse monographique de textes marquants que sur des études transversales éclairant le corpus sous un jour moins thématique ou évaluatif que poétique , au sens le plus large du terme. La réflexion s’articulera autour des trois axes suivants et pourra aborder certaines des questions soulevées ci-après: Axe 1: Poésies de la Grande Guerre, corpus oubliés, corpus célébrés Alors qu’au Royaume-Uni, les textes poétiques majeurs de la Grande Guerre appartiennent pour beaucoup au cercle restreint des œuvres classiques , la France a largement oublié ses poètes de 14-18, en dehors d’Apollinaire et de ses Calligrammes . Pourtant, la production poétique française de l’époque fut foisonnante, et vit briller aux côtés de noms désormais inconnus, comme celui d’Henri-Jacques, ceux d’Aragon ou de Cocteau. La cause majeure de ce constat est-elle à trouver dans le relatif conformisme d’une grande partie de la création poétique française de l’époque? Peut-on envisager une approche unifiée des poèmes en prose de la guerre (Drieu la Rochelle, Interrogation ) et des récits poétiques de Cendrars ( J’ai tué ) ou de Giraudoux ( Lectures pour une ombre ) pour redonner à la poésie de 1914-1918 une place dans l’histoire littéraire? Il s’agira aussi de se demander quelle place put avoir le témoignage dans des trames poétiques souvent perçues comme moins propices à l’expression d’un réalisme de l’expérience. Comment se traduit stylistiquement la mobilisation par certains des plus grands poètes anglais de l’époque, Owen et Sassoon, de thématiques morbides ambitionnant une mise à distance des approches idéalistes du fait guerrier (Rupert Brooke…)? Comment aborder globalement l’œuvre des poètes romanciers que furent Drieu, Sassoon ou l’Australien Manning, moins connu pour ses textes poétiques? En quoi, plus généralement, les genres poétiques purent-ils renouveler les pouvoirs d’une langue littéraire commune dont l’expérience de guerre avait largement entamé le potentiel? Axe 2: Esthétiques testimoniales, esthétiques romanesques Cet axe invite à une interrogation des différentes esthétiques mobilisées par les romans et témoignages dans leur mise en scène de la réalité guerrière. L’objectif serait ainsi de s’attarder sur certaines questions ayant trait au style et à la structure textuelle pour mettre en lumière des spécificités génériques mais aussi nationales, en essayant de souligner les héritages et innovations apparaissant au sein d’une littérature dispersée dans le temps. Dans quelle mesure peut-on parler de permanences réalistes, voire, en France, naturalistes? Les écritures «blanches» sont-elles le propre du témoignage? Le recours à des courants antérieurs permet-il d’éclairer le foisonnement de la production testimoniale et romanesque d’après-guerre? Cet axe sera également l’occasion de revenir sur les expérimentations opérées au sein du corpus sur la langue littéraire, en particulier à travers l’intégration de parlers populaires et régionaux. Quels enjeux communs peut-on dégager dans Le Feu de Barbusse et The Middle Parts of Fortune de Manning, dont la version ultérieure, Her Privates We , fut expurgée de sa langue argotique? Quelle esthétique se dessine dans le fameux ouvrage du critique franco-américain Jean Norton Cru, Témoins , qui aborde la littérature des tranchées sous un jour essentiellement éthique? Dans quelle mesure les implications esthétiques d’une fictionnalisation de l’expérience semblent-elles occasionner une mise à distance de la vérité? Comment l’architecture des romans et témoignages put-elle rendre compte de la perte du sensimpliquée par le conflit ? Axe 3: Éthique du personnage de fiction Avec la généralisation des tranchées et de l’usage des armements modernes (gaz, aviation, grenades, obus…), la Grande Guerre occasionna dans les grandes lignes une rupture avec la plupart des guerres telles que le XIX e siècle les avait représentées, et avec tout ce que les conflits antérieurs pouvaient laisser comme place à l’individu, au courage et à l’héroïsme. Naturellement, ce constat eut un impact majeur dans les représentations littéraires du conflit et leur mise en scène des protagonistes, qu’il devenait délicat de placer au cœur d’un schéma narratif leur offrant une place disproportionnée. Cet axe entend revenir sur les bouleversements que l’expérience combattante put occasionner dans la mobilisation du personnel romanesque. Il s’agira d’analyser à la fois les implications de cette déchéance du héros guerrier et le sens des permanences de personnages héroïques, que l’on observe en particulier au sein des écrits nationalistes. A travers des approches transversales, il sera nécessaire de voir comment certains textes pallièrent l’absence de héros par la focalisation sur des groupes d’individus, en éclairant les enjeux politiques et esthétiques de cette consécration du personnage populaire. Dans le cadre d’études monographiques, on pourra par ailleurs se demander en quoi les figures de personnages comiques purent constituer une solution alternative à cette primauté du groupe dans la démarche de remplacement du héros guerrier, désormais obsolète. Il sera sans doute également nécessaire d’interroger les enjeux éthiques du «je» que mobilisèrent nombre de romanciers combattants, qui, du fait de leur extraction sociale, ne pouvaient se présenter sur le même plan que ces camarades paysans et ouvriers que les circonstances de la guerre les amenaient à fréquenter. --------------------------------------------- Les communications seront limitées à 25 minutes . Les propositions, en anglais ou en français ( 500 mots , quelques lignes de curriculum vitae, coordonnées complètes et mention de l’institution de rattachement) seront à envoyer par courriel à l’adresse suivante, avant le 10 février 2015 : nicolas.bianchi@ens-lyon.fr Cet appel s’adresse en particulier aux doctorants et jeunes docteurs désireux de proposer une communication. Les auteurs de propositions recevront avant la fin du mois de février la réponse du comité scientifique. Comité scientifique :Nicolas Bianchi (ENS Lyon, Maison Française d’Oxford) Toby Garfitt (Magdalen College, University of Oxford) Philippe Roussin (CNRS-EHESS, Maison Française d’Oxford) Anne Simonin (CNRS, directrice de la Maison Française d’Oxford) Hew Strachan (All Souls College, University of Oxford How to write the Great War? Francophone and Anglophone poetics through the war and its aftermath International conference, 1 st -2 nd May 2015, Magdalen College / Maison Française d’Oxford «Je veux n’oublier rien, et tout mettre en place.», Alain, «Des souvenirs», Mars ou La Guerre jugée .« But now I've said good-bye to Galahad, And am no more the knight of dreams and show: For lust and senseless hatred make me glad, And my killed friends are with me where I go. Wound for red wound I burn to smite their wrongs; And there is absolution in my songs.», Siegfried Sassoon, « The poet as hero». The period after the First World War was mainly an era of silence for the survivors of the trench warfare. But many of them still tried to bring aesthetic, political and ethical responses to this trauma, which the literary language of the pre-war period was not able to express in a convincing way. Novels, poems and autobiographical texts multiplied and achieved considerable success from the beginning of the conflict to the end of the 1920s. These works fulfilled a public interest, allowing people to gain access to parts of the witnesses’ experiences that the press was unable to provide. This conference will question the different textual forms taken by those answers to the trauma in terms of generic, stylistic and narrative patterns. The perspective will be a comparative one, between the Francophone and Anglophone literary fields, which are very different and yet complementary because they share a common experience of the horror and uprooting caused by the war. By confronting textual responses to the question of how to write the war, we aim to rediscover the political and ethical issues crucial to our corpus. The reflection will start with some literary aspects that have been largely neglected in the main critical literature: style and genre. We want to encourage a discussion between the Francophone and Anglophone domains, based on analysis of the individual texts and also on wider cross-sections of the field. Our approach will be broadly in the tradition of poetics rather than thematic or qualitative study. We propose three main lines of investigation: 1: Poetry of the Great War, famous or forgotten In England, some of the major poems of the Great War belong to the canon, whereas France has largely forgotten its poets from 1914-1918, with the exception of Apollinaire and his Calligrammes . However, this period produced plenty of poetry and gave short-lived fame to many writers, such as Henri-Jacques, while also launching better-known poets such as Aragon or Cocteau. Can we attribute the French loss of interest in its poetical production to a lack of innovative perspectives amongst its war poets? How can we bring together the prose poems of Drieu la Rochelle ( Interrogation ), the poetic stories of Cendrars ( J’ai tué ) and those of Giraudoux ( Lectures pour une ombre ) in order to reclaim a proper place in literary history for the poetry of 1914-1918? Have the poems of this period been forgotten because they were perceived as being less realistic and therefore far from the soldiers’ experience? Breaking with the idealist vision of war (Rupert Brooke), how did poets such as Owen or Sassoon choose to describe the Great War in a different style? How can we find a single perspective to bring together the work of novelist-poets as different as Drieu, Sassoon, or the lesser known Australian, Manning? By using the war as a source of inspiration, did poetry in fact open up new avenues for literary language? 2: Novel and testimony: aesthetics In this part, we will question the role of aesthetics in novels and testimonies that describe the realities of the War. By studying their style and structure, we will compare the national and genre-related specificities of those literatures, especially what they inherit from the past and what they bring that is new. To what extent do they still echo the realist and naturalist traditions? Is “neutral” writing a specific feature of testimonies? Are previous literary movements crucial to understanding the abundance of novels and testimonies after the War? We will also study the new techniques used in War literature, such as the inclusion of popular speech. What common issues can we find in Le Feu by Barbusse and The Middle Parts of Fortune by Manning – which in its later version, Her Privates We , had all the slang removed? What aesthetic is being put forward in the famous book by the French-American critic Jean Norton Cru, Témoins , which deals with the literature of the trenches from an ethical point of view? To what extent do the aesthetics of fiction create a distance from reality? How does the architecture of novels and testimonies reflect the loss of meaning that characterises the conflict? 3: Fictional characters: ethics The generalisation of trench warfare and modern weapons in the Great War (gas, aeroplanes, grenades, shrapnel…) dramatically changed the representation of war from what it had been in the 19 th century. While former conflicts highlighted individual courage and heroism, this unprecedented kind of war gave birth to new literary representations. Due to the new lower status of soldiers on the battlefield, the individual fictional character could no longer be central to the narrative. We will study the impact of the experience of war in the evolution of the characters in novels. While we can observe the decline of the war hero, some characters still represent heroic values, especially in nationalistic writings. Some texts tried to compensate for the disappearance of the hero by focusing on groups, others on comic characters. We will analyse the political and aesthetic issues raised by this consecration of the lower-class character. What are the ethical issues implied by first person narratives in this respect? Many writers involved in the war found it hard to write about farmers, workers and people from their own higher-class backgrounds in the same breath, although the conflict brought them close. --------------------------------------------- Presentations should not be more than 25 minutes long. The prospective presenters must write a 500-word abstract along with a short resume, complete contact details and the academic institution to which they belong. The submissions should be emailed to nicolas.bianchi (at) ens-lyon.fr before 10 February 2015 .PhD students and young doctors are particularly encouraged to submit a presentation. Prospective presenters will receive an answer from the academic committee at the end of February. Academic committee :Nicolas Bianchi (ENS Lyon, Maison Française d’Oxford) Toby Garfitt (Magdalen College, University of Oxford) Philippe Roussin (CNRS-EHESS, Maison Française d’Oxford) Anne Simonin (CNRS, directrice de la Maison Française d’Oxford) Hew Strachan (All Souls College, University of Oxford)

Péguy et les femmes

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Péguy et les femmes Journées d’étude organisées par Sarah Al-Matary, Charles Coustille et Alexandre de Vitry, 3 et 4 décembre 2015, université Lumière Lyon 2 Charles Péguy aimait-il les femmes ? La place que son œuvre réserve aux figures féminines, réelles ou fictives, signale en tout cas une relative singularité parmi des contemporains souvent prompts à les occulter ou à les déprécier. Si les œuvres évoquant Jeanne d’Arc sont alors courantes, le Mystère que Péguy lui consacre en 1910 a ceci de particulier qu’il se compose exclusivement de personnages féminins. Plus largement, son œuvre intègre maintes représentantes de la mythologie grecque, de la Bible ou des tragédies du Grand Siècle : Clio, Muse de l’histoire, l’aide à comprendre la profondeur du temps et l’irréversibilité du vieillissement ; Ève, Marie et Geneviève le protègent et lui permettent d’exprimer sa foi ; les héroïnes de Racine et Corneille lui désignent le mince écart qui sépare la cruauté du sacrifice. D’autres figures interviennent plus accidentellement : ainsi d’Hypatie, Bernadette Soubirous ou George Sand. Ces femmes ne sont pas objets de désir; leur corps est souvent absent. La pulsion libidinale – Roger Dadoun l’a montré dans L’Eros de Péguy (1988) ‒ ne vise guère la femme. Malgré un ton très personnel, la prose péguyenne répugne à évoquer la vie privée; la sexualité, centrale dans le roman naturaliste de la fin du XIXe siècle ou dans la psychanalyse freudienne en formation, semble, pour Péguy, inabordable – dans ses «communications» fictives de lecteurs, il condamne sans ambiguïté les «ordures» du Journal d’une femme de chambre de Mirbeau, paru en 1900. Le Péguy qui, en route pour le front, avoue à son épouse la profondeur de son attachement, fut pourtant un grand amoureux: on sait la passion «endiguée» que lui inspira Blanche Raphaël. On connaît moins le rôle que Charlotte, son épouse, joua dans la constitution de son œuvre. À lire la correspondance de Péguy, il semble d’abord que ses souffrances furent avivées par l’attitude des femmes de son foyer, en particulier de son autoritaire belle-mère, Caroline Baudouin. Mais le conflit familial, inséparable des difficultés de gérance des Cahiers, et cristallisé autour de la conversion de Péguy, ne contraria pas sa production littéraire; même, sans la bienveillance de Charlotte, l’écrivain eût-il pu s’enfermer des jours et des jours pour produire ses œuvres massives des années 1910-1914? Des travaux récents contribuent à nuancer l’image qu’ont donnée de Péguy les recherches consacrées à sa famille: il y faisait souvent figure d’homme faible, soumis à un matriarcat tyrannique, à rebours de l’autoportrait que brossait son œuvre; plutôt que de renoncer à l’une ou à l’autre de ces images apparemment incompatibles, on peut tâcher de les faire tenir ensemble. La confrontation entre l’existence et l’œuvre de Péguy fait d’ailleurs apparaître une tension transversale: Péguy a vécu entouré de femmes, et il a bâti sa poétique sur des figures féminines; pourtant, son œuvre évoque bien peu ses compagnes de tous les jours et ses grandes amies (l’index des Œuvres en prose complètes ne mentionne ni sa femme, ni Blanche Raphaël ou Geneviève Favre, à peine Jeanne Maritain ‒ la sœur de Jacques ‒, autant de femmes dont Péguy fut très proche). Ève et Jeanne d’Arc, si centrales fussent-elles dans son œuvre, indiquent aussi, par contraste, l’absence criante des femmes qu’il a connues. L’approche textuelle doit donc prendre en compte les supports génériques et être complétée par une étude des sociabilités de Péguy: non seulement il fréquenta plusieurs cercles constitués autour de figures féminines charismatiques, comme ceux de la très républicaine Geneviève Favre ou de l’actrice Simone, cousine de Julien Benda, mais il accueillit aux Cahiers, à plusieurs reprises, des collaboratrices peu évoquées dans la critique péguyste, comme la socialiste Louise Lévi ou Mathilde Salomon, traductrice du Chad Gadya! d’Israël Zangwill. Dans un paysage intellectuel volontiers misogyne, Péguy peut alors sembler, sinon «féministe», du moins gynophile. Quand d’autres polémistes s’emploient à déviriliser leurs adversaires ou à fustiger les «bas-bleus», Péguy commente les vers d’Anna de Noailles en des termes louangeurs, et il ne manque pas, dans les Cahiers de la quinzaine ou dans sa correspondance, de rendre hommage aux femmes, sans lesquelles l’harmonie sociale est impossible. S’il est sensible au travail du temps et à la manière dont s’entrelacent les générations (Jeanne ne serait pas sans Jeannette), Péguy exalte surtout les « femmes humbles », « vieilles », « pauvres », « bonnes». Mais son admiration ne repose-t-elle que sur ces attributs de mère protectrice, certes résistante mais plutôt passive ? Ne construit-il pas également une féminité plus fougueuse et volontaire sur ce qu’il conviendrait d’appeler de « grandes femmes » (comme on parle de « grands hommes »)? Quel regard portait-t-il sur Rosa Luxemburg, dont les Cahiers firent paraître un texte inédit, en juillet 1900, ou sur Louise Michel, présente dans plusieurs des Cahiers rouges de Maxime Vuillaume, que la revue de Péguy publia entre 1908 et 1914? Péguy prend-il position dans le débat sur les «questions féminines»? On le sait sensible à la condition sociale des femmes – en témoigne l’attention qu’il porte aux métiers de bergère, rempailleuse, couturière, institutrice, en hommage à la mère et la grand-mère qui lui ont donné le goût de la belle ouvrage ‒; mais défend-il leur émancipation, à la façon de l’anarchiste Jean Grave, qu’il a lu attentivement? S’il échappe au réflexe misogyne de bien des militants, force est de constater son silence sur la question du vote des femmes ou sur leur présence dans les luttes. Par ailleurs, son traitement de la figure féminine (allégorie de la Nature, de l’Histoire ou de l’Espérance, objet d’une poésie amoureuse traditionnelle) peut paraître assez conservateur: la femme future, chez Péguy, met de l’ordre; elle a les traits d’Ève. Romain Vaissermann a bien montré combien l’écrivain restait attaché à une forme d’éternel féminin. Enfin, il reste à étudier le rôle du genre féminin grammatical chez Péguy, dans le jeu pronominal ou dans la prolifération néologistique: s’y dégage-t-il des lignes de force, des procédés de subversion du masculin ou du féminin, ou encore un système du genre propre à sa langue? Ce sont aussi les outils de la linguistique et de la rhétorique qui peuvent éclairer, dans son œuvre, le rôle des femmes, à travers le motif plus général de la féminité et du féminin. La considération dans laquelle Péguy semple tenir les femmes explique-t-elle qu’il ait suscité l’intérêt de tant de lectrices? De Gabriela Mistral à Françoise Gerbod, en passant par Anne Roche et Simone Fraisse, comment les femmes ont-elles lu Péguy? À l’inverse, le parfum «viriliste» que peut aussi dégager son œuvre permet-il d’expliquer une partie des réticences de Simone Weil à voir en lui un précurseur de son propre Enracinement? Ces diverses lectures sont-elles d’ailleurs nécessairement genrées? À l’heure où le comédien et metteur en scène Samir Siad joue Clio déguisé en femme, qu’apprennent de Péguy les gender studies? Enfin, comment les œuvres d’Hannah Arendt ou de Simone Weil dialoguent-elles, même à distance, avec celle de Péguy? Comment expliquer que la seconde, malgré son aversion pour Péguy, ait pu si régulièrement intéresser ceux qui précisément étudiaient l’œuvre du directeur des Cahiers de la quinzaine, comme Géraldi Leroy, Jacques Julliard ou Benoît Chantre? Les journées d’étude «Péguy et les femmes», organisées les 3 et 4 décembre 2015 à l’université Lumière Lyon 2, sont ouvertes à toutes les approches (thématique, biographique, psychanalytique, sociologique, linguistique, génétique, gender, etc.) susceptibles d’éclairer les multiples perspectives que dessinent l’intitulé. Les propositions de communication, en français, sont à envoyer conjointement aux organisateurs avant le 30 avril 2015. Ils annonceront en juin les propositions retenues. La durée des interventions orales n’excédera pas 25 minutes, afin de permettre la discussion. Une publication des actes est envisagée avec le soutien de l’Amitié Charles Péguy. Contacts: Sarah Al-Matary (université Lyon 2, UMR 5611 LIRE) almatary76@hotmail.com Charles Coustille (EHESS-CRAL) charles.coustille@gmail.com Alexandre de Vitry (Collège de France) adevitry@gmail.com

C. Pelluchon, Les nourritures. Philosophie du corps politique

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//www.fabula.org/actualites/documents/66498.gifLes nourritures - Philosophie du corps politique Corine Pelluchon Date de parution : 08/01/2015 Editeur : Seuil Collection : l'ordre philosophique ISBN : 978-2-02-117037-5 EAN : 9782021170375 Présentation : Broché Nb. de pages : 386 p. Ce livre constitue une tentative originale de construire une "phénoménologie des nourritures", en partant d'intuitions de Levinas sur les dimensions qui inscrivent l'existence individuelle dans un "vivre-de" : dépendances à l'égard du monde, des aliments, d'autrui, qui rompent avec toute image du sujet maître et autonome au profit d'une subjectivité toujours prise dans des relations. Cette philosophie du corps implique de réviser l'approche de "l'être-là"étrangement "désincarné" que l'on trouvait, notamment, chez Heidegger. C. Pelluchon entend tirer toutes les conséquences politiques de cette phénoménologie qui se développe ainsi en une philosophie de l'écologie. Mais cette écologie ne se cache pas d'être une construction politique et sociale, un "nouveau contrat social" qui revendique l'héritage des Lumières (Locke, Rousseau...). Le livre aborde aussi la question de la transformation de la démocratie dans un sens plus délibératif, capable de faire place à ces exigences de justice de long terme, envers les générations futures, les animaux, etc. L'ouvrage explore ainsi des phénomènes très peu abordés par la philosophie et qui affectent cependant la vie d'un grand nombre de personnes aujourd'hui : la faim, mais aussi la malnutrition, l'anorexie et la boulimie. D'autre part, il tranche avec une grande part de la pensée critique contemporaine en assumant une vision ouverte à la pluralité discursive et joyeuse, une apologie du goût et du plaisir de manger. Sommaire : UNE PHENOMENOLOGIE DES NOURRITURES Vivre de L'espace, le milieu et les autres existants Désordres alimentaires UN MONDE COMMUN À INSTITUER Un nouveau contrat social Reconstruire la démocratie Au delà des frontières nationales Professeur de philosophie à l'université de Besançon, Corine Pelluchon, après une thèse remarquée sur Leo Strauss, a développé une réflexion originale de philosophie morale qui en fait une spécialiste reconnue de bioéthique. Elle a notamment publié Eléments pour une éthique de la vulnérabilité (Cerf). *On peut lire sur le site nonfiction.fr un article sur cet ouvrage : "Le goût de vivre", par H.-S. Afeissa.

Cultural Intertexts , n o 1-2, 2014

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Référence bibliographique : Cultural Intertexts . 1 ère année, n o. 1-2/2014, Casa Cărții de Știință, Cluj-Napoca, Roumanie, 2015. EAN13 : 23930624. Cultural Intertexts . Year 1, Volumes 1-2/ 2014 Journal of Literature, Cultural Studies and Linguistics published under the aegis of:the Faculty of Letters – the Department of English;the Research Centre “Interface Research of the Original and Translated Text. Cognitive and Communicative Dimensions of the Message”, andthe Doctoral School of Socio-Humanities of “Dunărea de Jos” University of Galaţi (Romania). Editor: Michaela Praisler Publishing House: Casa Cărţii de Ştiinţă, Cluj-Napoca 2014 ISSN 23930624 Cultural Intertexts . 1 ère année, n o. 1-2/2014 Revue de littérature, d’études culturelles et de linguistique publiée sous l’égide de:la Faculté des Lettres – le Départament d’anglais;le Centre de Recherche «Interface Research of the Original and Translated Text. Cognitive and Communicative Dimensions of the Message», etl’Ecole doctorale de sciences sociales et humaines de l’Université « Dunărea de Jos» de Galaţi (Roumanie). Rédacteur en chef: Michaela Praisler Editeur: Casa Cărţii de Ştiinţă, Cluj-Napoca 2014 ISSN 23930624 SOMMAIRE Note du rédacteur en chef ......... 9 SECTION A. LITTÉRATURE, DISCOURS ET ETUDES CULTURELLES Andra-Elena AGAFIŢEI Edward Albee and Arthur Kopit: Look Who’s Wearing the Pants! .... 12 Cerasela BASTON-TUDOR Indian Women, Religion and Politics in Salman Rushdie’s Midnight’s Children .... 20 Alina BUJOR (PINTILII) On the Representations of Parent-Child Relationships in Jane Eyre by Charlotte Brontë....... 30 Adela Cornelia IANCU (MATEI) Deconstructing Female Friends ..... 39 Oana-Celia ILIEŞ (GHEORGHIU) The E-pistolary Novel: Print Screens of Media-driven Thoughts in David Llewellyn’s Eleven ..... 45 Andreea IONESCU The Descent of the Japanese Patriarch: from History to Literary Representations... 58 Daniela Nadia MACOVEI East and West in Aldous Huxley’s Travel Writings.... 68 Anca MANEA Examining Authors, Discourse and Characters ..... 84 Cristina PĂTRAŞCU Symbolic Codes of Communication in the Victorian Era: The Language of Flowers in John Fowles’s The French Lieutenant’s Woman .... 95 Michaela PRAISLER Compte-rendu : On ‘ The Hidden Rules of English Behaviour ’ .... 103 Ruxanda BONTILĂ Vivisection au ralenti: Don DeLillo’s Point Omega .... 107 Gabriela Iuliana COLIPCĂ-CIOBANU An Englishman in Romania: An Imagological Reading of Mike Ormsby’s Never Mind the Balkans, Here’s Romania .... 115 Lucia-Luminiţa CIUCĂ Octavian Paler’s Caminante – The Journey as Intercultural Dialogue and Self-definition of Identity .... 140 Corina DOBROTĂ The Recourse to Shakespeare in Vărul Shakespeare by Marin Sorescu .... 157 Oana-Celia GHEORGHIU British Creators of Fiction Facing Reality on September 11, 2001 .... 167 Elena IANCU Angelic and Crepuscular in Alexandru Sever’s Drama ..... 177 Violeta-Teodora LUNGEANU The Intertext as Discursive Subversion: Legături Bolnăvicioase/ Love Sick , Cecilia Ştefănescu .... 188 Elena PANAIT Rhetoric of Metafemininity. From Colette to Hortensia Papadat Bengescu....... 206 Alina PINTILII Literary Representations of the Victorian Middle-Class Domesticity.... 217 Floriana POPESCU Representations of the Other in Duiliu Zamfirescu’s Viaţa la ţară .... 227 Irina RAŢĂ Children’s Literature - A Cinderella Story ..... 236 Mihaela RUSU Internal and External Intertextuality as a ‘Total Novel’ Formula in Noaptea de Sânziene by Mircea Eliade ...... 252 Ruxanda BONTILĂ Compte-rendu : When off-springs speak they speak Big (Apple): Cătălina Neculai, Urban Space and Late Twentieth-Century New York Literature . Reformed Geographies ... 263 SECTION B ETUDES DE TRADUCTION. TRADUCTION SPÉCIALISÉE Alina BOGDAN (PETRE) Racial Issues in American Stand-up Comedy ...... 268 Cristina CHIFANE Old and New Challenges in the Translation of Young Adult Novels...... 275 Olga Georgiana COJOCARU Strategies for Translating Vocative Texts ...... 287 Ana-Maria PÂCLEANU ‘Pursuing’ Meanings. Investigating Semantic and Pragmatic Features of some Controversial Novels ......... 296 Raluca–Maria TOPALĂ Morphological Characteristics of the Diplomatic Language ...... 308 Liliana-Florentina RICINSCHI Morphological Characteristics of the Language used in Civil Engineering ..... 320 Gabriela DIMA In Search of Cultural Universals: Translation Universals. Case Studies .... 333 Anca TRIŞCĂ (IONESCU) Semantic Relations between Words in Naval Architecture and Maritime Language... 340 Carmen OPRIŢ-MAFTEI Challenges of Phrasal Verbs to Ecology and Environmental Protection Students....346 Ana-Maria PÂCLEANU ‘Censorable’ Structures in W. S. Maugham's Novels- Linguistic and Cultural Elements ... 353 Alexandru PRAISLER Questioning Translation Services for the Community........ 364

Éthique environnementale et activité militante dans lalittérature et le cinéma autochtones ( Revue canadienne de littérature comparée)

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APPEL À CONTRIBUTIONS en vue du dossier « Éthique environnementale et activité militante dans lalittérature et le cinéma autochtones »de la Revue canadienne de littérature comparée (RCLC) co-dirigé par Warren Cariou (Université du Manitoba), Niigaanwewidam James Sinclair (Université duManitoba) et Isabelle St-Amand (Université du Manitoba) Ce dossier a pour objectif de mettre en valeur des perspectives comparées sur les questions d’éthique environnementale etd’activité militante à l’oeuvre dans les cultures autochtones. Il vise dans la même foulée à faire ressortir les liens entre différentsmédias et genres de l’expression créatrice autochtone. Dans ce dossier, nous voulonsexplorer les formes diverses et interreliéesde créativité autochtone, qu’il s’agisse de littérature, de cinéma, de nouveaux médias ou de performance. Notre approchecomparée et bilingue vise à explorer les thèmes de l’éthique environnementale et del’activité militante dans un contextecontemporain où l’extraction des ressources et l’industrialisation se voient de plus en plus contrées par des formes ‘indigénéisées’de pensée et d’action. Nous recherchons des contributions qui examinent les discours, l’esthétique et les savoirs qui émergent àl’intersection de la contestation affichée, de l’expression artistique et de l’éthique environnementale. Parmi les thèmes que noussouhaitons aborder, on compte : Territoire et souveraineté Liens entre les espèces, humaines et non humaines Violence coloniale et extraction des ressources Liens de parenté et responsabilité Résistance et résurgence Territoires de l’imaginaire Dates de tombée: Proposition (300 mots) : 1er février 2015 Soumission de l’article (de préférence entre 6000 et 7500 mots): 15 juillet 2015 La RCLC est une revue pluraliste et bilingue qui se consacre à des projets et à des articles répondant à des préoccupationsprésentes dans la culture et la littérature canadiennes et au-delà dans un contexte comparatif. La revue privilégiant l’excellence,chaque article est évalué par un comité de lecture composé de pairs étrangers àl’identité et au stade d’avancement de l’auteur. Les propositions doivent être envoyées à :cariouw@cc.umanitoba.ca, niigaanwewidam@umanitoba.ca, isstamand@gmail.com.

Faire une thèse en Sciences du Langage

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FAIRE UNE THÈSE EN SCIENCES DU LANGAGE Table ronde animée par Alain RABATEL Sébastien KAPP Sociologue, chercheur associé à l’EHESS, Animateur du séminaire des Aspects Concrets de la Thèse depuis 2008. Co-directeur de l’ouvrage Devenir chercheur, écrire une thèse en sciences sociales (2013, éd. de l’EHESS) Juliette GUERIN Représentante de la Confédération des Jeunes Docteurs Sylvie PLANE Professeure émérite de SDL, Université de Paris 4, ex-présidente de la 7e section du CNU Christian PUECH Professeur de SDL, Université de Paris 3 Cettetable ronde sera suivie de l'Assemblée générale de l'Association des Sciences du langage (ASL).

Yves Thériault, Le centenaire

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APPEL À COMMUNICATIONS YVES THÉRIAULT, LE CENTENAIRE 2015 marquera le centième anniversaire de naissance d'Yves Thériault (1915-1983). Écrivain prolifique et polyvalent, auteur de quelques-uns des plus grands classiques de la littérature québécoise, tels Contes pour un homme seul (1944), La fille laide (1950) et Agaguk (1958) , Thériault a joui d'une consécration attestée notamment par les différentes récompenses qu'il a remportées (deux prix de la Province de Québec, l'un pour Aaron , l'autre pour Agaguk ; Prix du Gouverneur général pour Agaguk et pour Ashini ;Prix Molson et Prix Athanase-David —tous deux pour l'ensemble de son oeuvre). Pour les spécialistes et les lecteurs enthousiastes de Thériault qui se donneront rendez-vous au 83e congrès de l'Acfas, la valeur de l'oeuvre thériausienne justifie à elle seule la tenue d'un colloque commémoratif. Cette rencontre scientifique poursuit toutefois un autre objectif: stimuler la recherche et la réflexion autour de l'oeuvre d'Yves Thériault, à une époque où son statut de "classique québécois" menace d'empoussiérer son nom et où les travaux universitaires le concernant tendent à se raréfier. Quel regard neuf pouvons-nous jeter en 2015 sur Yves Thériault ? Quelles facettes de son parcours et de sa production d'écrivain gagneraient à être redécouvertes à la lumière des plus récentes avancées en études littéraires ou en tout champ d'études connexe ? Entre bilan et renouveau, voilà le type de questionnement que ce colloque souhaite provoquer. Le colloque se tiendra les 28-29 mai 2015 à l’Université du Québec à Rimouski dans le cadre du 83 e Congrès de l’ACFAS. Veuillez soumettre vos propositions (une centaine de mots) à Patrick Bergeron (pberg@unb.ca) ET François Ouellet (francois_ouellet@uqac.ca) avant le 23 février 2015.

Le corps scénique: image, métaphore, signe / The Actor’s Body: image, metaphor, sign

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La revue académique Studia Dramatica , éditée par la Faculté de Théâtre et Télévision de l’Université Babeş-Bolyai Cluj-Napoca, lance un appel de collaboration au prochain numéro (1/2015), qui a comme thème: Le corps scénique: image, métaphore, signe/ The Actor’s Body: image, metaphor, sign (Valences expressives du langage corporel sur la scène de théâtre) La problématique proposée est non seulement fondamentale pour le domaine théâtral, mais c’est aussi une problématique de référence extrêmement présente dans les courants d’idées actuels. Au sein de cette civilisation de l’image que nous traversons, un monde de l’information et de la communication ultrarapide, de simulacres, un monde de la fascination exercée par les surfaces et les apparences, au sein de cet âge du «post-biologique», le corps humain est devenu le point d’intersection des explorations interdisciplinaires. Considéré à juste titre un point de frontière, le corps de surface ainsi que le corps profond se situe toujours dans la zone d’intérêt culturel. Les visions théâtrales d’aujourd’hui demandent et imposent à l’acteur, plus que jamais, un corps virtuose, de l’excellence en matière d’expressivité corporelle, de la maniabilité et de la science de l’adaptation stylistique. Voici que plus d’un siècle est passé depuis la résurrection et la rébellion antinaturaliste d’Appia, Craig, Meyerhold, continuée admirablement par Artaud, qui a su imposer l’élément visuel-plastique comme faisant partie du langage théâtral, ce qui a mené à une nouvelle «lecture» du corps de l’acteur. L’ensemble du 20 ème siècle a travaillé en vue de l’obtention d’une expressivité maximale de l’acteur à travers la poétique de praticiens tels que Jacques Copeau, Michael Tchekhov, Jerzy Grotowski, Jacques Lecoq, Tadeusz Kantor, Eugenio Barba, Ariane Mnouchkine, Tadashi Suzuki, Robert Wilson, David Zinder, pour n’en citer que quelques-uns. Et l’on y ajoute les conquêtes venant de l’art de la danse et de la musique, les études d’eurythmie et les solfèges corporels d’Appia et Dalcroze, l’analyse du mouvement de Rudolf von Laban, la zone féconde ouverte par Pina Bausch par son concept de théâtre-danse, la philosophie et la technique des Viewpoints de la chorégraphe Mary Overlie, la poétique du toucher de la technique contact -improvisation des chorégraphes Steven Paxton et Nancy Stark Smith, la libération des énergies telluriques par Tatsumi Hijikata dans son Butoh -Dance , l’ Alter-Danse de Gigi Căciuleanu, ou bien la très large perspective du théâtre physique. Quelles seraient donc les nouvelles «mises en scène» du corps de l’acteur dans la perspective de cet héritage? Quelles sont les nouvelles approches, techniques, méthodes ou les nouvelles synthèses de l’expressivité corporelle dans la pédagogie de l’acteur? Nous ouvrons cette thématique vers une ample perspective interdisciplinaire, en favorisant un horizon critique et méthodologique riche et nuancé. Nous attendons des approches venant de divers domaines et directions, aussi bien que des ponts analytiques inter- et transdisciplinaires. Suggestions de sous-thèmes: ● Mythologies corporelles. ● Perspectives anthropologiques, sociologiques, philosophiques, psychologiques et religieuses sur le corps. ● Approches théoriques et historiques (par exemple: les grands précurseurs: François Delsartre, Adolphe Appia, Emile Jaques-Dalcroze). ● Homo gesticulator. ● La communication non-verbale. ● L’unité corps-esprit et sa relation aux dichotomies traditionnelles. ● La métamorphose et le corps fictif. ● Les énergies corporelles. ● Le corps et le binôme espace-temps. ● L’analyse du mouvement (Rudolf von Laban, Gigi Căciuleanu). ● Aspects techniques du mouvement: jeux gravitationnels, directions spatiales, fluidité du mouvement, qualité du mouvement, niveau de composition, dynamique, tempo. ● L’évolution du concept de «plastique». ● Le corps en tant qu’objet d’art. Visions plastiques du corps (peinture, sculpture). ● Le corps habillé et déshabillé; costume théâtral et nudité. ● Topographie et architecture corporelle dans la technique Viewpoints. ● Contact-improvisation – la poétique du toucher .● Vertige et profondeurs révélées dans le Butoh. ● Le geste et ses catégories: expressif, quotidien, rituel. ● Le corps-masque dans la grammaire du théâtre codifié. ● Le corps de l’acteur en situation de casting. ● Le corps et l’émotion scénique. Techniques contemporaines de production de l’émotion: Alba, Rasaesthetics/ Rasabox (Richard Schechner), Perdekamp Emotional Method). ● Le Troisième Œil – le corps vu du dehors. Sélection: Les études, articles ou comptes rendus (à soumettre à un processus de peer review ) sont à envoyer en format électronique sur l’adresse de la rédaction avant le 20 février 2015: studia.dramatica@ubbcluj.ro ou sur les adresses des éditeurs du numéro: Miriam Cuibus: miriamcuibus@yahoo.com Filip Odangiu: filip_odangiu@yahoo.com Pour les normes de rédaction et autres instructions consultez le site: http://studia.ubbcluj.ro/serii/dramatica/index_en.html

Le technicien et l’écrivain. Questionner la légitimité des figures de la critique musicaledu XX e siècle à nos jours

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Le technicien et l’écrivain Questionner la légitimité des figures de la critique musicale du XX e siècle à nos jours Jeudi 22 janvier 2015 Université Paris-Sorbonne 1, rue Victor Cousin, 75005 Paris Salle J-636 (escalier G, 3 e étage) Coordination Martin Guerpin (Université Paris-Sorbonne - IREMUS et Université de Montréal - OICRM) et Timothée Picard (Université Rennes 2 - CELLAM/Institut Universitaire de France) Matinée 9h Accueil des participants 9h10 Introduction: Martin Guerpin, Timothée Picard Présidente: Barbara L. Kelly 9h20 Cécile Leblanc (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) Marcel Proust et les «compétents», légitimer la pratique musicale de l’écrivain. 9h50 Michel Duchesneau (Université de Montréal) La critique musicale en France au tournant du XX e siècle: entre musique, littérature et science. 10h20 Discussion et pause. Présidente: Sylvie Douche 10h40 Barbara L. Kelly (Keele University, UK) Critique spécialisée et critique biographique en débat dans la France de l’entre-deux-guerres. Le cas de Henry Prunières, Léon Vallas et Emile Vuillermoz. 11h10 Florence Huybrechts (Université Libre de Bruxelles) Critiques en scène: aborder la question en termes de champs et de supports (1918-1940). 11h40 Clara Schlaifer (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3) Charles-Albert Cingria, Boris de Schloezer et Perséphone : deux pratiques de la critique musicale face à l’œuvre d’Igor Stravinsky (1934). 12h10 Discussion et pause déjeuner APR È S-MIDI Président: Emmanuel Reibel 14h Thierry Santurenne (Palazetto Bru Zane, L’Avant-Scène Opéra )De l’auteur au personnage: l’auto-mythification du critique musical. 14h30 Florence Lethurgez (Université d’Aix-Marseille) Le livre sur le disque: Richard Millet, Pierre Gervasoni et la musique contemporaine. 15h Discussion et pause Présidente: Danièle Pistone 15h20 Sara Zurletti (Conservatoire de Vibo Valentia et Conservatoire de Messine) De la critique musicale à la “transvaluation” de la musique italienne: le cas de Paolo Isotta, critique musical du Corriere della sera. 15h50 Emmanuel Reibel (Université Paris-Ouest Nanterre) Critique musicale et querelles de légitimité : mise en perspective. 16h20 Discussion pause 16h30 Table ronde Franck Bergerot ( Jazz Magazine-Jazzman , sous réserve) Laurent Bury (Forum Opéra) Jacques Doucelin (ancien critique musical du Figaro – concertclassic.com) Elsa Fottorino (La République du Classique - France Musique) Joseph Ghosn ( Le Nouvel Observateur - France Musique)

Bourse d'étudesaux 2eet 3e cycles (étudiants internationaux)

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Bourse d'étudesaux 2eet 3e cycles à l'intention des étudiants internationaux Le département d'études françaises de l'Université de Waterloo (Ontario, Canada) dispose de deuxpostes d'admission aux études supérieures , l'unen maîtriseet l'autre auniveau doctoral,à l'intention des étudiants internationaux qualifiés. Ces postes financéssont composés à la fois de travail d'assistanat d'enseignement du français langue seconde ou étrangère au sein de notre département et d'une bourse d'études. Cette combinaison très attrayante permet aux étudiants admis de suivre les cours requis, d'entreprendre leurs recherches et d'acquérir de l'expérience de l'enseignement au Canada tout en subvenant en partie à leurs besoins financiers. Dans le cas du 2e cycle (Master), le financement annuel offert est de l'ordre de 15 000$ canadiens. Au niveau du doctorat, l'aide financière annuel pourra atteindre 22 000$ canadiens sur une période maximale de quatre ans. On peut se renseigner sur les cours offerts et sur les conditions d'admission sur le site Internet du département: www.uwaterloo.ca/french-studies . On trouvera sur le même site l'accès au formulaire de demande d'admission à l'Université de Waterloo. Seuls les candidats ayant dûment rempli les conditions d'admission en ligne seront considérés. La date-limite pour l'admission aux divers programmes commençant en septembre 2015 est le 1 er février 2015. À noter que la demande d'admission se fait en anglais. Le département d'études françaises offre des programmes dynamiques en études littéraires françaises et francophones (Québec, Canada français, Caraïbes, Afrique) et en linguistique française (au niveau du 2e cycle seulement). Les étudiants admis sont appelés à participer pleinement aux projets de recherches subventionnés, notamment dans le domaine de l'édition électronique des textes littéraires, de la littérature populaire et de la francophonie nord-américaine. Comptant cinq facultés et plus de 28 000 étudiants, l'Université de Waterloo est située à une centaine de kilomètres de la ville de Toronto. Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter le professeur François Paré, directeur adjoint aux études supérieures, Département d'études françaises: fpare@uwaterloo.ca , ou Madame Kathleen St. Laurent, adjointe aux programmes: kstlaurent@uwaterloo.ca .

Séminaire Écrire et penser avec l’histoire à l’échelle du « monde » ? Autour de l'ouvrage collectif Roms, Tsiganes, Nomades : un malentendu européen

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É crire et penser avec l’histoire à l’échelle du «monde»? Séminaire public - Entrée libre Université Paris-Diderot Grands Moulins, (Bâtiment C, 6 e étage) 5 rue Thomas Mann Mardi 20 janvier – 16h-18h15 Salle Pierre Albouy Autour de l'ouvrage collectif Roms, Tsiganes, Nomades : un malentendu européen présenté par les responsables de la publication Catherine Coquio , professeur de littérature comparée et Jean-Luc Poueyto , anthropologue en dialogue avec É tienne Balibar , philosophe et deux des contributeurs : Léonardo Piasere , anthropologue ; Ilsen About , historien Responsables: catherinecoquio@gmail.com , inescazalas@gmail.com

La Langue de la Bible 3. Écritures et réécritures de l’Histoire

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La Langue de la Bible 3. Écritures et réécritures de l’Histoire Colloque international organisé par l'Université Paris Ouest Nanterre (CSLF) et l' Université Bordeaux Montaigne (TELEM – Centre Montaigne) 22-23 janvier 2015 Lieu du colloque: Université Paris Ouest Nanterre ( Salle des conférences. Bâtiment B) Jeudi 22 janvier Après-midi 14h00-18h Accueil —Ouverture du colloque Véronique Ferrer (Université Bordeaux Montaigne) et Jean-René Valette (Université Paris Ouest Nanterre), Introduction Président de séance: Olivier Millet (Université Paris Sorbonne – Paris IV) Gilbert Dahan (CNRS/EPHE), Réécritures de quelques mythes de la Genèse au XII e et au XIII e siècle Guy Lobrichon (Université d’Avignon), Réécritures d’une guerre apocalyptique: la Femme et le Dragon (Apc 12) aux XI e-XIV e siècles Discussion et pause Présidente de séance: Catherine Vincent (Université Paris Ouest Nanterre) Julia Szirmai (Université de Leiden), Un épisode ‘Shylock’ dans la Bible anonyme et dans la Bible des sept estaz du monde de Geufroi de Paris Anne Salamon (Université Laval Québec), Palingénésie des premiers livres bibliques dans quelques histoires universelles du XV e siècle Discussion Vendredi 23 janvier Matin 9h-12h30 Présidente de séance Marie-Christine Gomez-Géraud (Université Paris Ouest Nanterre) Anne Rochebouet (Université de Versailles Saint-Quentin), Structure narrative, mise en page et modèle biblique dans l’ Histoire ancienne jusqu’à César Florence Tanniou (Université Paris Ouest Nanterre), Lieux bibliques et écriture historique dans la Chronique d’Ernoul et de Bernard le Trésorier Marielle Lamy (Université Paris Sorbonne – Paris IV), A la croisée des genres : les Vies de Marie et de Jésus Discussion et pause Président de séance: Gilbert Dahan (CNRS/EPHE) Max Engammare (Université de Genève), Pour le mot, pour le Verbe, pour l'Eglise. Traductions de la Bible en français au XVI e siècle Amy Graves-Monroe (University at Buffalo – The State University of New York), La Bible en amont et en aval: La Sepmaine de Du Bartas et son commentaire Discussion et déjeuner Après-midi 14h30-18h45 Président de séance: Max Engammare (Université de Genève) Daniel Ménager (Université Paris Ouest Nanterre), La Bible, les monarchomaques et les défenseurs de la royauté (1572-1580) Cécile Huchard (Université de Lorraine), Justifier l’injustifiable. Quelques interprétations de textes bibliques dans les pamphlets protestants des guerres de religion Discussion et pause Président de séance: Guy Lobrichon (Université d’Avignon) Charlotte Bouteille (Université Paris Ouest Nanterre), La traduction française du Christus Triumphans, comœdia apocalyptica de John Foxe (Genève, 1562): une (re)lecture biblique de l’actualité des conflits religieux Annie Noblesse-Rocher (Université de Strasbourg), La réécriture de quelques épisodes bibliques dans le théâtre du XVI e siècle Discussion Conclusion Comité scientifique Gilbert Dahan (École Pratique des Hautes Études) ; Max Engammare (Université de Genève) ; Marie-Christine Gomez-Géraud (Université Paris Ouest Nanterre) ; Geneviève Hasenohr (École Pratique des Hautes Études) ; Olivier Millet (Université de Paris-Sorbonne Paris IV) ; Pierre Nobel (Université de Strasbourg) Organisation et contact Véronique Ferrer (Veronique.Ferrer@u-bordeaux-montaigne.fr) Jean-René Valette (jrvalette@gmail.com)

Les mythes romains & les dangers de la connaissance dans l’Antiquité & dans leur tradition

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Journée d’études internationale organisée par Hélène Casanova-Robin et Hélène Vial EA 4081 («Rome et ses renaissances») EA 1002 (CELIS, Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique) Programme : 9h30: Présentation de la journée par Hélène Casanova-Robin et Hélène Vial 1. Les Métamorphoses d’Ovide, épicentre poétique et symbolique 9h50: Gilles Sauron (Paris), «Actéon à Pompéi» 10h30: Gianpiero Rosati (Pise), « Concipit aethera mente : Phaéthon et les dangers de la connaissance» Pause 11h30: Marianne Moser (Paris), «Le mythe de la corneille ou le danger du savoir rapporté» 12h10: Marcos Martinho (São Paulo), «L’agôn de Pallas et Arachné: vers une lecture philosophique?» Déjeuner 2. En amont, de Virgile à Ovide 15h: Giampiero Scafoglio (Naples), «Orphée ou l’échec de la connaissance interdite ( Géorgiques , IV, 315-566)» 15h40: Maud Pfaff (Strasbourg), «Dieux enchaînés pour accéder au savoir prophétique: Protée ( Géorgiques , IV, 396-400), Picus et Faunus ( Fastes , III, 291-294)» Pause 3. En aval, de Métamorphoses en métamorphoses 16h40: Géraldine Puccini (Bordeaux), «La quête de la connaissance dans l’œuvre d’Apulée: une prise de risque nécessaire» 17h20: Véronique Gély (Paris), «Les mythes romains des dangers du savoir dans les ouvrages mythographiques du xix e siècle»

La réception de l’œuvre de Michel Houellebecq

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Projet d’un recueil sur la réception de l’œuvre de Michel Houellebecq Sous la direction de Dr. Sabine van Wesemael (maître de conférences Université d’Amsterdam) et auteur de plusieurs études sur Michel Houellebecq: Michel Houellebecq , Rodopi 2004, Michel Houellebecq, le plaisir du texte , L’Harmattan, 2005, Michel Houellebecq sous la loupe , Rodopi, 2007, Le roman transgressif contemporain : de Bret Easton Ellis à Michel Houellebecq , L’Harmattan, 2010, L’Unité de l’œuvre de Michel Houellebecq , Classiques Garnier, 2013 L’œuvre de Michel Houellebecq a suscité beaucoup de débats, non seulement en France, mais dans le monde entier. Dans Ennemis publics , Michel Houellebecq exprime le regret que personne n’ait eu l’idée de consacrer un ouvrage à la réception critique de ses ouvrages. Or, ce recueil se consacre à la réception de Michel Houellebecq et de son œuvre. Nous invitons des chercheurs de nous livrer une analyse des réactions de la critique et des auteurs en ce qui concerne Houellebecq et son œuvre. Quelles tendances globales peut-on déceler dans la réception: quels sont les principaux thèmes qui ont suscité l’intérêt des critiques? Comment le style de Houellebecq est-il apprécié? Est-ce que Houellebecq a influencé des auteurs contemporains? Et cetera. Les articles peuvent présenter une analyse de la critique journalistique et académique dans un certain pays ou bien se baser sur des recherches empiriques et présenter une évaluation de l’appréciation de l’œuvre houellebecquienne par le grand public. L’horizon d’attente, et par conséquent l’appréciation, du public anonyme pourrait très bien différer de celui du journaliste ou du savant. Par ailleurs, nous acceptons également des propositions qui portent sur la réception productive, c’est-à-dire l’effet de l’œuvre houellebecquienne sur la littérature contemporaine. Est-ce que ces romans sont une référence importante pour des auteurs contemporains? Modalités de soumission Les propositions, qui feront autour de 300 mots, devront être envoyées par courriel avant le 1 er avril 2015 à Sabine van Wesemael ( s.m.e.vanWesemael@uva.nl ) qui dirige ce recueil. Après évaluation, le comité de rédaction rendra sa décision pour le 20 avril 2015. Les articles dont la proposition aura été acceptée seront à rendre pour le 1 er août 2015 (environ 4000 mots), après quoi ils seront soumis au comité de lecture. Les textes retenus pour publication devront parvenir au comité de rédaction dans leur version définitive au plus tard le 1 er octobre 2015. Le recueil paraîtra début 2016.

Friedrich Hölderlin & l’idée de l’Europe dans les littératures de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France et de la Russie

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IV Colloque international sur les études comparées des langues et cultures nationales Fridrich Hölderlin et l’idée de l’Europe dans les littératures de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France et de la Russie Dates: du 26 au 28 mai 2015 Lieux: Faculté des arts libéraux et des sciences de l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg: 58-60, rue Galernaïa: http://artesliberales.spbu.ru/main-en?set_language=en Argument du colloque Le but principal du colloque est de réunir, dans la mesure du possible, les efforts de chercheurs de langues et cultures différentes pour aborder l’étude de l’idée de l’Europe dans les littératures et les philosophies de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France et de la Russie des XIX-XX siècles en général et dans l’œuvre de Friedrich Hölderlin en particulier. L’œuvre du poète de l’Allemagne se présente en effet comme l’une des ultimes tentatives de penser l’Europe, d’une part à partir de l’héritage de la Grèce antique, de l’autre, en fonction de cette rupture du devenir européén qu' a été la Révolution française en mettant à l’avant-scène de la vie politique l’idée de la nation toute-puissante et du génie national. Au centre du projet scientifique se retrouvent ainsi non seulement l’œuvre de Hölderlin comme telle mais aussi les péripéties de sa réception dans les littératures de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France et de la Russie des XIX-XX siècles. Le problème principal consiste en effet dans les dispositions différentes de celles-ci par rapport à celle-là: si dans la France du 20-ème siècle on a vu se former – grâce aux efforts des chercheurs, poètes, philosophes – un véritable culte du poète de l’Allemagne, en Russie, au contraire, son œuvre, remarquée à peine pendant les années révolutionnaires 1920-1930, n’ a pas connu de vraie hospitalité culturelle. Ce profond oubli de Hölderlin en Russie, on pourrait aussi le mettre en rapport d’avec cet autre mal à penser l’autre qui est celui de se penser l’Europe: on pourrait supposer en effet qu’en refusant de penser Hölderlin, la littérature russe se voulait et se montrait suffisante et étrangère à l'âme européenne. L’un des enjeux du notre colloque est d’aborder et d’expliquer cette difference et ce paradoxe culturel. Sans limiter les champs d’exploration par de strictes frontières, le comité scientifique propose quelques trajectoires éventuelles du travail en commun: - Hölderlin et l’Europe; - l’idée de l’Europe parmi les contemporains du poète de l’Allemagne ; - Hölderlin en Russie et en vers russes; - la réception de Hölderlin dans les littératures et les philosophies de l’Allemagne, des Etats- Unis, de la France et de la Russie; - l’idée de l’Europe dans les littératures et les philosophies de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la France et de la Russie des XIX-XX siècles. Langues de travail: l’allemand, l’anglais, le français, le russe. La communication scientifique sera assurée par la traduction simultanée; les textes de communications seront demandés vers le début du mois de mai 2015. La publication des Actes du colloque, traduits en russe, est prévue courant 2016. Modalités de participation: Envoi des propositions de communication (1 page au moins+CV abrégé): avant le 1er mars 2015 à l’adresse électronique suivante: serge.fokine@yandex.ru (Serguei Fokine) Notification d’acceptation des propositions: jusqu’au 10 mars2015. Programme préliminaire: le 15 mars 2013. Informations pratiques Le financement de la participation est à rechercher auprès des institutions concernées, des Universités d’origine, des instituts culturels, diplomatiques et scientifiques y compris l’AUF. Le comité de coordination du projet peut aider des participants dans la logistique du voyage: invitation officielle, réservation de l’hôtel, accueil à l’aéroport. Le colloque se tiendra à Saint-Pétersbourg les 26-28 mai 2015 dans le Palais des Bobrinski où est située la Faculté des arts libéraux et des sciences de l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg: 58-60, rue Galernaïa: http://artesliberales.spbu.ru/main-en?set_language=en. Responsable: Serguei Fokine Responsables scientifiques: Serguei Fokine, directeur du département des langues romanes et de traduction à l’Université nationale d’Économie de Saint-Pétersbourg, professeur de la Faculté des arts libéraux et des sciences de l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg; Artemy Magun, doyen de la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université européenne à Saint-Petersbourg, professeur de la Faculté des arts libéraux et des sciences de l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg. Comité scientifique international (pour l’expertise des propositions de communication) Alexei Gérébine, Universite pédagogique de Herzen (SPb, Russie) Nadejda Grigoriéva, Université de Tübingen (Allemagne) Michel Niqueux, Université de Caen (France) Dmitri Tokarev, Institut de la littérature russe (Maison Pouchkine) (SPb, Russie) Petar Bojanic, Institut de philosophie et théorie sociale, Université de Belgrade (Serbie), Centre des Etudes avancées, Université de Rijeka (Croatie)

Ironie et humour chez Vigny

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Ironie et humour chez Vigny Bulletin de l’Association des Amis d’Alfred de Vigny , 2015 – nouvelle formule Le romantisme a puissamment réinterprété, au même titre que la métaphore et l’allégorie, ce qui, après avoir été un motif discursif socratique, constituait une figure centrale de la rhétorique classique: l’ironie. L’ironie romantique, emblème de la liberté créatrice, a fait l’objet d’études décisives, mais l’œuvre de Vigny a rarement été lue de ce point de vue. Or l’ironie empreint le regard lucide et critique que l’écrivain porte sur le monde. De l’«ironie rose» de Quitte pour la peur à l’humour noir de Stello , en passant par le badinage mondain de la correspondance, dans toute l’œuvre se développent des formes variées d’ironie qui semblent emprunter à des sources diverses, qu’il s’agisse de la distance critique d’un Diderot, de l’humour anglais ou de la maïeutique antique. Pour inaugurer la nouvelle formule du Bulletin de l’Association des Amis d’Alfred de Vigny , désormais publié aux éditions Classiques Garnier, le premier volume thématique sera consacré à cet aspect essentiel de l’écriture de Vigny. Il s’agira, en particulier, d’analyser la façon dont, chez l’auteur de Stello , cette forme d’écriture, grâce à l’ellipse ou la citation, la réécriture ou le jeu de mots, marque un refus des formes et des idées convenues, travaille, renverse les lieux communs et les clichés pour s’élancer vers une écriture et une pensée de la modernité. On pourra également chercher à comprendre, pour mesurer l’extension de la notion chez cet auteur, comment l’ironie traduit une posture existentielle et philosophique – «morale», selon sa terminologie –, ouvrant la porte à la mélancolie et à la méditation du penseur. En somme, nous voudrions explorer la richesse «ironique» de l’œuvre vignyenne: discursive, narrative, philosophique. Les propositions d’articles sont à adresser à Sophie Vanden Abeele-Marchal ( sophie.vanden_abeele@paris-sorbonne.fr ) et Sylvain Ledda ( sylvain.ledda@free.fr ) pour le 1 er avril 2015, délai de rigueur. Les articles (entre 25 000 et 40 000 signes) seront envoyés pour le 1 er juillet 2015. Parution en décembre 2015. Orientations bibliographiques Sur l’ironieJoëlle Gardes-Tamines, Christine Marcandier, Vincent Vivès (dir.), Ironies entre dualité et duplicité , Presses de l’Université de Provence, coll. Textuelles, 2007Philippe Hamon, L’Ironie littéraire. Essai sur les formes de l’écriture oblique , Hachette supérieur, 1996Florence Leca-Mercier, L’Ironie , Hachette Supérieur, 2003Pierre Schoentjes, Poétique de l’ironie , Seuil, coll. Points, 2001Mustapha Trabelsi (dir.), L’Ironie aujourd’hui , Clermont-Ferrand, PU Blaise-Pascal, coll. Littératures, 2006 Sur VignyRené Bourgeois, L’Ironie romantique. Spectacle et jeu de Mme de Staël à Nerval , Presses de l’université de Grenoble, p. 48-55André Jarry, « Quitte pour la peur , un festival d’ironie rose», Bulletin de l’AAAV , n°25, 1996Simon Jeune, «Le sourire de Vigny», Bulletin de l’AAAV , n°7, 1976-1977.

E. Pavy-Guilbert, L'Image et la Langue. Diderot à l'épreuve du langage dans les Salons

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//www.fabula.org/actualites/documents/66511.pngÉlise Pavy-Guilbert, L'Image et la Langue. Diderot à l'épreuve du langage dans les Salons Paris : Classiques Garnier, coll. "L'Europe des Lumières", 2015. EAN 9782812431760. 470 p. Prix 49EUR. Présentation : La réflexion de Diderot dans les Salons ne porte pas tant sur l'image que sur le langage: la confrontation avec les œuvres d'art oblige le philosophe à questionner la langue. La critique souligne le conflit entre nature et culture, dont la langue devient un enjeu privilégié. Table des matières

B. Baro, Théâtre complet , t. I

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Référence bibliographique : Baro (Balthasar), Théâtre complet. Tome I , Classiques Garnier, collection "Bibliothèque du XVIIe siècle ", 2015. EAN13 : 9782812432774. Baro (Balthasar), Théâtre complet. Tome I 978-2-8124-3277-4 410 p. 44 € Moins connu que ses contemporains Jean de Rotrou, Jean de Mairet et Pierre Corneille, Balthasar Baro fut en son temps un homme de lettres réputé. Ce premier volume rassemble trois œuvres représentatives de la diversité de son esthétique: Le Cléosandre (1624), Saint Eustache martyr (1649) et Cariste (1651). Table des matières

R. Mouren, Biographie et éloges funèbres de Piero Vettori. Entre rhétorique et histoire

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//www.fabula.org/actualites/documents/66512.pngRaphaële Mouren, Biographie et éloges funèbres de Piero Vettori. Entre rhétorique et histoire Paris : Classiques Garnier, coll. "Études et essais sur la Renaissance ", 2015. EAN 9782812433665. 231 p. Prix : 29EUR. Présentation de l'éditeur : La biographie écrite par le petit-fils de Piero Vettori, les éloges funèbres écrits par Lionardo Salviati et Francesco Bocchi en 1585, sont étudiés et comparés à d'autres sources, qui permettent d'en évaluer la fiabilité et de mettre en lumière les règles de composition, les choix et les objectifs de chaque auteur. Table des matières
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