Fifty years after Algeria won its independence from the French after a violent eight-year war, this special issue considers the legacy of the Algerian war and asks to what extent it is really over. The Algerian War of Independence has worldwide significance in that it acts as a metonymy for colonial conflicts in general, as evidenced in the continuing relevance of the classic film The Battle of Algiers (Gillo Pontecorvo, 1966). The legacy of the Algerian war goes beyond an opposition between France and Algeria. It has become a symbol, myth, or prism through which to reflect upon and discuss various anti-colonial struggles. For this reason, questioning the legacy of the Algerian War implies addressing the legacy of colonial memory in general.
This special issue will be a privileged space to question the legacy of what was called in French, “les événements d’Algérie” until 1999, but also “la guerre d’Algérie” (Algerian War), or in Arabic, “al thawra” (the revolution), “harb al tahrir al watani” (the war of national independence). As the negative reaction in France to the movie by Rachid Bouchareb Hors-la-loi , ( Outside the law ), 2010, shows, the Algerian War remains controversial fifty years after its end. As Benjamin Stora says referring to the work of historians, novelists, directors, artists, from both shores of the Mediterranean Sea who try to show the complexity of the clash between memory and History, this history has tended to be written from polarized perspectives. This special issue will not only address history, but also films and literature that discuss and rewrite the Algerian War as the turning point for the new postcolonial era--a time beyond colonialism that could lead to a transnational understanding of History and representations. We consider some particularly central events related to this conflict such as the October 17, 1961 massacre of Algerians in Paris, which is now echoed by October 1988, when the postcolonial Algerian state violently cracked down on popular protests. As outlined by some intellectuals, there is a resistance by States to acknowledging that the Algerian War –as other wars in the history of independence movements– has only been written so far as a bilateral history. It is now time to deconstruct a linear understanding of memory and a rigidly nationalist understanding of History, which can only exclude a significant part of the population that does not fit in a binary paradigm. The work of fiction is often helpful in displacing monolithic interpretations of history and allowing for the recognition of complex narratives as a political category.
Cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, le but de ce numéro spécial est d’interroger l’héritage de la guerre qui en permit l’avènement. La guerre d’Algérie fonctionne assurément comme une métonymie pour dire la condition coloniale elle-même, ainsi que l’atteste le succès international du film de Gillo Pontecorvo, La Bataille d’Alger (1966). Très vite perçu comme un moment emblématique de l’anticolonialisme, la guerre d’Algérie, en effet, a engendré un héritage complexe, qui va bien au-delà de la simple opposition France-Algérie et de sa (possible) résolution: ses répercussions, encore présentes des deux côtés de la Méditerranée, relèvent de formes d’expression multiples et composites, souterraines ou ostentatoires, qui traduisent la difficulté à fixer une mémoire – c’est-à-dire à faire advenir le Sens de ce qui demeure confusément un ensemble d’«événements».
Ce numéro de L’Esprit Créateur sera un moment privilégié pour interroger ce qui agite constamment et douloureusement nos mémoires des «événements d’Algérie», ou «de la guerre d’Algérie», ou de la «révolution»/«thawra», ou encore «harb al tahrir». Cette mémoire est de toute évidence problématique comme le confirment les réactions virulentes au film récent de Rachid Bouchareb, Hors-la-loi (2010).
Cette division symbolique, opposant des mémoires controversées et contradictoires, nous oblige, comme le suggère Benjamin Stora, à repenser l’écriture de l’histoire au-delà des intérêts nationaux. En d’autres termes, la conversation sur la mémoire de la guerre d’Algérie nous invite fortement à renoncer aux particularismes de l’histoire nationale pour une histoire à plusieurs voix qui ne peut, dans notre cas, s’écrire qu’à l’intersection des mémoires algériennes et françaises. C’est pourquoi il paraît important de faire dialoguer non seulement les récits d’histoire produits depuis le conflit, mais encore les fictions, toujours et heureusement ambiguës. Il nous faudra aussi songer à l’impact international de ce conflit et d’une écriture historique qui implique d’autres acteurs. Nous tiendrons compte en particulier d’un certain nombre d’événements comme le massacre à Paris du 17 octobre 1961 qui fait étrangement écho au plus récent octobre 1988 à Alger lorsque le gouvernement algérien a violemment réprimé les manifestations populaires. Située à l’articulation entre les différentes mémoires, entre l’histoire et les représentations, entre la réalité politique actuelle et les imaginaires, la guerre d’Algérie exige de nous une déconstruction méthodique de l’écriture linéaire et rigide de l’histoire nationale, pour une histoire transnationale qui renonce à renforcer la nation par le discours, et pour une fiction capable de transcender les traumatismes. L’héritage de la guerre d’Algérie, en somme, engage toutes les expériences de l’oppression coloniale et postcoloniale à se reformuler de manière plurielle et multidirectionnelle .
Please send your abstract (maximum 800 words) before February 20, 2013 , to Maya Boutaghou, Assistant Professor of Modern Languages and Women's Studies, Florida International University, fboutagh@fiu.edu .
Veuillez faire parvenir votre proposition de contribution (maximum 500 mots) avant le 20 février 2013 , par e-mail à Maya Boutaghou, Assistant Professor of Modern Languages and Women’s Studies, Florida International University, fboutagh@fiu.edu .
↧