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Association canadienne d'études francophones du XIX e siècle (ACÉF-XIX)

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ACÉF-XIX Appel à communications La prochaine rencontre annuelle de l'Association canadienne d'études francophones du XIX e siècle (ACÉF XIX) aura lieu dans le cadre du Congrès des Sciences Humaines à l’Université de Victoria (Canada) du 3 au 5 juin 2013. Nous sollicitons dès à présent des propositions de communication portant sur les ateliers mentionnés ci-dessous. Prière d’envoyer votre proposition de communication (250 mots environ) en indiquant l’atelier choisi à Geneviève De Viveiros, Secrétaire de l’ACÉF-XIX, Université Western Ontario (gdevivei@uwo.ca). Atelier 1: "Francophone", le symbolisme? Dans l’éditorial fouillé sur lequel s’ouvre le dossier spécial de Libération paru en 2006 à l’occasion du festival Francofffonies! , Natalie Levisalles, consciente que les définitions de la francophonie sont «flottantes et relativement aléatoires», propose néanmoins la sienne: «au bout du compte, tout peut se résumer à deux variables: une histoire de centre et de périphérie et une question d’environnement bi- (ou tri ou quadri)lingue.» Ces deux variables lui font «provisoirement» caractériser l’écrivain francophone comme «un écrivain de la périphérie […] dans une situation de bilinguisme». À la fois sommaire et perspicace, cette définition permet de jeter un regard rétrospectif sur le symbolisme et de l’examiner à frais nouveaux comme un mouvement «francophone» avant la lettre. D’une part en effet, les acteurs et agents de 1886 se recrutent souvent dans la France périphérique (c’est notamment le cas de Gustave Kahn, Marcel Schwob, René Ghil…), voire au-delà des frontières. Parmi les jeunes «métèques» venus faire la promotion du symbolisme à Paris, on compte des écrivains chez qui le français appris s'ajoute au grec (Jean Moréas, né Iannis Papadiamantopoulos), à l’anglais (Stuart Merrill, Francis Viélé-Griffin) ou encore à l’espagnol (Jules Laforgue, quoique son cas soit nettement moins tranché que celui de Lautréamont). Puis, un symboliste sur trois est belge, généralement – à l’exception du Liégeois Albert Mockel et du Bruxellois Max Waller – de culture flamande: Rodenbach, Maeterlinck, Elskamp, Van Lerberghe, sans oublier Verhaeren... Leur exemple poussera l’Irlandais Oscar Wilde à écrire sa Salomé directement en français et inspirera un autre Irlandais, Émile Nelligan, au Québec. On le voit, c’est ici qu’apparaît le deuxième élément de la définition citée, soit les formes variées de bilinguisme qui font en sorte que l’écrivain francophone voudra appréhender le langage au-delà des langues. L’altérité linguistique fascine jusqu’aux écrivains français les moins hybrides: tandis que Remy de Gourmont s’émerveille (après Joris-Karl Huysmans) devant Le latin mystique , Stéphane Mallarmé est suffisamment intrigué par Les mots anglais pour traduire des poèmes de Poe, voire, chose très peu connue et encore plus rarement signalée, pour s’essayer à la traduction de tel de ses propres poèmes en anglais. Même la révolution du langage poétique opérée par un écrivain aussi peu «périphérique» que Mallarmé puiserait ainsi ses sources dans l’ouverture aux autres langues et littératures (professeur fasciné par Les mots anglais , Mallarmé fut aussi le traducteur des poèmes de Poe). C’est grâce au travail de sape fait par des auteurs comme ceux-là que l’hybridité linguistique des textes pourra, au courant du XXe siècle, devenir une option esthétique viable et même reconnue. Tel est le faisceau d’hypothèses autour duquel s’organise cet atelier. Responsable: Rainier Grutman (Université d’Ottawa) Date limite: 31 janvier 2013 Atelier 2: Artistes/critiques? Les créateurs et le discours sur la création au XIX e siècle Dès les premières décennies du XIX e siècle, on voit émerger progressivement, au carrefour des arts, la figure du critique – figure hybride, dans la lignée de l’amateur du XVIII e siècle, à la fois spécialiste et polyvalent, au cœur des mondes de l’art, à l’interface du public et des créateurs...Il y a évidemment plusieurs manières d’être critique, entre le début et la fin du siècle, selon les degrés de spécialisation ou de consécration atteint, d’un domaine de la création à un autre. Si dans le monde littéraire, écrire sur les productions des autres peut être un moyen de se faire connaître, dans les beaux-arts et la musique, en revanche, le monopole du discours sur l’art échappe aux artistes dès le début du XIX e siècle. Le développement de la presse et l’importance de la main d’œuvre mobilisée pour écrire des articles traitant de théâtre, de littérature, de beaux-arts ou de musique, mettent peu à peu en évidence la prégnance de cette nouvelle parole sur les arts, à la fois informée et distanciée, censée jouer un rôle tant d’instance de formation du goût, que de prescripteur d’opinions, de catégories et de qualification artistiques. Ce thème général, qui invite particulièrement à la pluridisciplinarité, peut prendre plusieurs directions, de l’étude de la critique comme pratique protéiforme ou comme genre littéraire, jusqu’à l’analyse des relations des critiques avec les artistes, ou de leurs possibles influences réciproques, en passant par l’observation des conditions – sociales, esthétiques, politiques… – de production de la critique et de son (éventuelle) autonomie. Responsables: Séverine Sofio (CNRS/Université Paris 8); Isabelle Mayaud (EHESS/Université Paris 8) Date limite: 31 janvier 2013 Atelier 3: Maupassant et l’argent : circulation, échange, perturbations et dérives L’œuvre de Maupassant regorge de situations où l’argent joue un rôle essentiel. Que ce soit dans les nouvelles (pensons aux plus évidentes, «La Parure» et «Les Bijoux») ou dans les romans (par exemple Bel-Ami ou Pierre et Jean ), l’argent circule selon des modalités qui en font un moteur essentiellement négatif, voire une sorte de fatalité, du récit. L’axiologie de l’œuvre s’exprime tout particulièrement à travers ce thème dont les déclinaisons permettent de classer et de juger les personnages. Mais même s’il se raccroche au domaine des valeurs et de la morale, l’argent chez Maupassant n’a rien de statique. Il engendre des situations dynamiques où règnent les échanges viciés, les perturbations, les symétries vraies et fausses, bref tout un univers caractérisé par une circulation économique généralisée qui mine et défait les équilibres sociaux, professionnels, familiaux, intimes et sexuels. Ainsi la prédominance de l’économie, si elle dépossède les personnages de leur liberté, a pour conséquence de créer de la complexité narrative et esthétique. L’atelier s’intéressera à problématiser diverses représentations maupassantiennes de l’argent. On tentera de comprendre en quoi l’œuvre de l’écrivain, à travers cette préoccupation, fournit une description critique des enjeux socioéconomiques de son temps. Les thèmes de l’échange, du gain licite ou illicite, de vrai et du faux, du masculin et du féminin, du vol, de la dette, du legs, de l’héritage et de la valeur seront autant de pistes à explorer dans ce cadre. Responsable: Geneviève Sicotte (Université Concordia) Date limite: 31 janvier 2013 Atelier 4: Session conjointe: Atelier organisé en collaboration avec l’Association des Professeur.e.s de français des Universités et des Collèges canadiens (APFUCC) Le rouge et le noir : sang et mort dans le roman francophone à travers les siècles Cet atelier se propose de considérer la double présence thématique du sang et de la mort dans le roman francophone au fil des siècles. Pour quelles raisons la violence, le meurtre et la mort occupent-ils une place si importante dans nombre de récits, qu’il s’agisse du «roman noir», bien sûr, mais aussi du roman décadent, symboliste, naturaliste, historique, fantastique ou érotique, sans oublier le conte, la nouvelle, la fable et le feuilleton? En somme, la figuration métaphorique ou littérale du sang et de la mort est loin d’être originale. Mais au-delà de ce constat, la question des raisons susceptibles d’expliquer la prééminence de cette double thématique dans une très grande diversité générique et spatio-temporelle de récits mérite, elle, d’être explorée. Nous invitons donc les participant.e.s à cet atelier à réfléchir à la question des modes de représentation du «rouge» et du «noir» mais surtout aux «motivations» des auteur.e.s (pour quelles raisons choisissent-ils/elles d’avoir recours à cette thématique?) et aux réactions– dégoût; frisson; fascination; excitation– déclenchées au moment de la lecture. Cet atelier se concentrera exclusivement sur des oeuvres narratives écrites, les propositions portant sur d’autres corpus (poésie, théâtre, cinéma, etc.) ne pourront donc pas être retenues. Cet atelier conjoint avec l’APFUCC portera sur les œuvres du XIX e siècle Quelques approches possibles: Quelles métaphores pour le «rouge» et le «noir»? Mort, violence et édition Mort, violence et abjection Mort, violence et provocation (ou censure) Mort, violence et rapports genrés Mort, violence et écriture du moi/affirmation de soi Mort, violence et politique Mort, violence et enfance Mort, violence et sexe Mort, violence et stéréotypie Mort, violence et invention Mort, violence et traduction Responsables: France Grenaudier-Klijn(Massey University); Patrick Bergeron (University of New Brunswick) Date limite: 15 décembre 2012 Atelier 5: Session conjointe: Atelier organisé en collaboration avec l’Association canadienne pour l’étude de l’histoire du livre (ACÉHL/CASBC) Les éditeurs et libraires innovateurs au XIX e siècle Œuvrant à cheval entre les univers littéraires et commerciaux, les éditeurs et les librairies, ces «hommes doubles» et «passeurs d’histoire(s)» et de culture(s), sont tout à la fois témoins et participants à l’élaboration de leur profession au cours du XIX e siècle, époque de révolutions techniques ainsi que sociales et culturelles (Charle 1992, Luneau et coll. 2010). Le but de cette session jointe entre l’ACÉF XIX et l’Association canadienne pour l’étude de l’histoire du livre (ACÉHL/CASBC) sera d’examiner les trajectoires, les innovations et les défis des éditeurs et libraires du domaine de l’édition française au Québec, en Europe et dans la francophonie. Il s’agira d’exposer les succès encore méconnus, mais aussi de considérer les échecs, pour reconstituer l’itinéraire de cette figure clé de l’histoire littéraire et de l’histoire du livre. Alors que toutes les propositions portant sur le thème proposé seront les bienvenues, nous encourageons les intervenants à réfléchir aux enjeux suivants: Les innovations techniques : Comment les éditeurs ont-ils profité des progrès techniques dans la production de l’imprimé ? On pourrait considérer les améliorations dans les domaines de l’illustration, de la production à grande échelle, ainsi que des innovations publicitaires (couvertures, affiches, annonces). Si l’on considère le revers de la médaille, comment certains éditeurs et libraires ont-ils réagi contre ce courant vers l’industrialisation ? La médiation culturelle: On estime que l'éditeur a joué le rôle de passeur culturel et médiateur qui facilitait le franchissement des frontières culturelles, nationales et langagières. Suivant cette approche, on pourrait examiner les enjeux de la traduction, de l’importation et de la distribution des livres étrangers par des voies officielles ou clandestines ainsi que l’impact de l’évolution de la propriété littéraire internationale et des lois sur la presse sur les activités des éditeurs et des libraires. Responsables: Ruth-Ellen St. Onge (Université de Toronto); Eloïse Pontbriand (Université de Sherbrooke) Date limite: 31 janvier 2013 Atelier 6: Jeunes chercheurs Cet atelier est destiné aux jeunes chercheurs qui sont invités à soumettre une proposition de communication portant sur leurs travaux de recherche aux premier, deuxième ou troisième cycles. Les jeunes chercheurs dont la proposition sera acceptée seront jumelés à un répondant qui lira leurcommunication à l’avance et sera présent lors de l’atelier. Date limite: 31 janvier 2013

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