Dans Les Mal nommés (Seuil), P. Burgelin enquête sur la façon dont nombre d'écrivains du XXe siècle (et non des moindres: "Duras, Leiris, Calet, Bove, Perec, Gary et quelques autres") ont inventé leur pseudonyme . Acte d’une création de soi comme auteur, l’invention d’un pseudonyme est aussi le produit d'une histoire, au terme de laquelle c’est aussi le nom du père qui se trouve mis à distance... La relation complexe aux aïeux et aux "siens" apparaît ainsi pour bien des auteurs comme un des ressorts secrets de l'oeuvre. P. Boudroit fait paraître de son côté L'Ecrivain éponyme (A. Colin) : cette étude qui porte sur les associations et sociétés qui se sont données pour nom le patronyme d'un écrivain offre un éclairage nouveau sur l’évolution du statut de l’écrivain comme figure sociale emblématique. Rappelons la parution l'an passé aux PU de Montréal du volume Nom propre et écritures de soi . Et signalons enfin la conférence de D. Éribon à l'ENS, le 7 novembre prochain: "Le problème du nom propre: État, identité sociale et cohérence du sujet" .
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