Dans sa généalogie des pouvoirs modernes, Foucault ne prend guère en considération ni la spécifité de la gouvernementalité des espaces coloniaux ni la dimension du colonial dans la genèse des formes sociales, politiques et éthiques des « sociétés occidentales ». Néanmoins, ceux qui travaillent activement aujourd’hui dans le champ des études coloniales et postcoloniales, quelle que soit leur discipline de rattachement, ne cessent de convoquer, investir, ressaisir la boîte à outils foucaldienne.À partir d’une reconstruction des enjeux théoriques majeurs ainsi que des principales lignes de réception de Foucault dans le champ des études postcoloniales, Orazio Irrera examinera les principales occurrences du fait colonial dans l’oeuvre de Foucault, afin de les articuler avec son interprétation du racisme.Martina Tazzioli abordera le postcolonial pour poser à nouveaux frais la question de l’hétérogénéité des espaces où s’exerce le pouvoir ainsi que celle du rapport entre attitude critique et espaces.Alain Brossat , enfin, présentera une série d’objections aux tentatives d’envisager Foucault comme un penseur « eurocentriste » voire « occidentaliste », à partir d’un examen critique des découpes historiques et géopolitiques de ses analyses.
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