L’axe «Intertextualités et imaginaires bibliques» du laboratoire HCTI (Brest-Lorient) organise un séminaire portant sur les «fratries bibliques» , situé alternativement à Lorient et à Brest.Trois séances sont prévues au cours du 1 er semestre 2014 (les vendredis 21 février, 11 avril et 20 juin) pour lesquels nous lançons un appel à contribution.Nous indiquons ci-dessous des pistes de réflexions qui n’ont rien d’exhaustif et de limitatif, et accueillerons volontiers toutes les propositions d’intervention susceptibles d’entrer dans le cadre des fratries bibliques et de faire avancer la réflexion. Nous nous intéressons aux réécritures des fratries bibliques dans les différentes littératures mais également dans les arts (art plastique, cinéma) et à la présence de ces fratries et à leur usage dans les sciences humaines (histoire, sociologie, psychologie…)Les propositions sont à adresser à Benoit Jeanjean ( benoit.jeanjean@univ-brest.fr ) ou Isabelle Durand (idurand@univ-ubs.fr). Merci d’indiquer vos disponibilités par rapport aux dates proposées. Si aucune date ne vous convient mais que le sujet vous intéresse, nous vous remercions de bien vouloir tout de même entrer en contact avec nous: d’autres séances seront programmées par la suite.Le lien fraternel constitue un aspect extrêmement prégnant dans le texte biblique: on pense évidemment aux grandes figures de frères ennemis (Caïn et Abel, Jacob et Esaü, Joseph et ses frères…), figures mythiques qui permettent de penser la représentation de la relation fraternelle, et plus largement des liens familiaux tels qu’ils apparaissent dans le texte biblique. On trouve dans la littérature de nombreuses réécritures de ces histoires de fratries évoquées dans le Bible, avec des usages extrêmement divers (dimension psychologique, anthropologique, mythique…).Ce passage par les fratries mythiques permet également aux écrivains de penser la notion (perçue ou non dans son lien avec le christianisme) de fraternité, et d’en proposer des représentations politiques, sociales ou religieuses.Par ailleurs, la dimension proprement littéraire des fratries bibliques semble essentielle: d’une part, parce que cette relation fraternelle conflictuelle semble littéralement productrice de récits: le frère victime, ou bourreau, chassé, ou volontairement exilé devient dans le texte biblique le héros d’aventures dont la potentialité romanesque n’a évidemment pas échappé aux écrivains. D’autre part, il semble que ce rapport de fraternité engage une réflexion sur le rapport entre auteur et lecteur, entre texte et lecteur. En effet dans tous les épisodes bibliques, les rapports fraternels induisent une médiatisation du père, père génétique, ou symbolique (Dieu généralement). Il serait sans doute intéressant de réfléchir sous cet angle aux différentes formes que peut prendre la relation auteur / lecteur: relation verticale du père au fils, de l’autorité du savoir au disciple, ou relation horizontale, «fraternelle» entre un auteur et «son semblable, son frère», pour paraphraser Baudelaire, un lecteur devenu miroir, alter ego, ou rival, etc. de l’auteur, un «insensé qui crois que je ne suis pas toi» (Hugo)Programme possible:1/ Des séances thématiques et / ou diachroniques, par exemple:a/ Caïn et Abel (à étudier en diachronie, le plus intéressant se situant sans soute aux 19 e et 20 e siècles). Cet aspect a déjà été en partie exploré lors des séances précédentes.b/ Joseph et ses frèresc/ Isaac / Ismaëld/ le fils prodigueIl serait intéressant d’étudier les croisement et contaminations thématiques avec le motif antique des frères ennemis.2/ Une ou deux séances consacrées exclusivement au romantisme a/ On pourra s’interroger par exemple sur la surreprésentation du couple de frères ennemis dans le drame romantique (Schiller, Hugo, etc.) b/ La réinterprétation de l’inceste originel de la Genèse chez certains auteurs romantiques (Byron, Caïn , Dickens, Chateaubriand…)3/ Une orientation plus psychanalytique dans la littérature du 20 e siècle (rivalité gémellaire dans la réécriture de Caïn, meurtres symboliques, rapport au père, etc.)
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