Spinoza, Traité politiqueTraduit du latin par Bernard Pautrat.Paris : Allia, 2013.160 p.EAN 978284485714915,00 EURPrésentation de l'éditeur :"Les affects dont nous sommes affligés, les philosophes les conçoivent comme des vices dans lesquels les hommes tombent par leur faute, et du coup, ordinairement, ils en rient, en pleurent, les blâment ou bien (ceux qui veulent avoir l’air plus saints) ils les maudissent. Ainsi croient-ils faire œuvre divine et atteindre au comble de la sagesse quand ils savent louer de mille manières une nature humaine qui n'existe nulle part et harceler de leurs propos celle qui existe vraiment."Le Traité politique tire toutes les conséquences de L'Éthique : après avoir abordé l'individualité, Spinoza s'attaque la vie de l'homme en société. Il retrace la genèse de la constitution politique d'un groupe. Il montre comment le droit de préserver sa vie prend le pas sur celui de vivre selon son gré. Chacun doit céder à autrui le pouvoir de le gouverner. Et cet autre se doit d'assurer la sécurité et le bien de son subordonné. C’est alors l'instauration du droit civil. L'état civil n'existe que pour empêcher l'exercice du droit naturel, prompt à semer la discorde. Le pouvoir doit à cet égard garantir une égalité de principe entre les hommes. Spinoza ouvre là tout un horizon politique: le "communisme de la raison". Ou comment penser une société afin d'éviter qu'elle ne dégénère et tyrannie et qu'il y règne paix et liberté. Écrit peu avant la mort de son auteur, ce Traité condense les principes fondamentaux de sa philosophie et hisse Spinoza en précurseur des philosophes français du XVIII e siècle. En prenant le parti de ne pas traduire imperium en français, Bernard Pautrat marque une rupture avec toutes les traductions précédentes. Par ce choix radical, il rend toute la profondeur philosophique et politique du Traité , qui défend le droit "défini par la puissance de la multitude".
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