Lundi 24 Juin 2013, 9:30 - Mardi 25 Juin 2013, 18:00Lieu: Salle des actes, Université Paris-SorbonneCe colloque, qui s’inscrit à la mi-parcours du programme AGON, vise à marquer cette étape et à préciser des interrogations qui guideront la seconde partie du programme. Les travaux ont déjà permis de confirmer une activité querelleuse intense pendant la période de la première modernité, de commencer à en comprendre les mécanismes, et de parvenir à des études et des conclusions recensées à la fois dans un numéro de Littératures classiques dont le lancement aura lieu lors du colloque, et dans la mise en place d’une banque de données qui rassemblera à terme plus de trois cents querelles. C’est maintenant le lien plus particulier avec les questions liées à la création que nous souhaitons développer. En effet, la constitution des champs discursifs du savoir, qui opère notamment par le biais des disputes et conflits, impose d’interroger les processus de création (dans le domaine des belles lettres, dans les arts, dans les sciences ou les techniques) comme ne provenant ni d’une quelconque inspiration pré-romantique ni d’un génie dont le XIX esiècle théorise plus volontiers l’existence, mais comme émergeant de la confrontation de discours et de pratiques. L’étude des disputes menées jusqu’ici a pu mettre en valeur l’importance grandissante de l’écrit imprimé dans leur définition et leur déroulement. Cette question doit être poussée plus avant pour tenter de comprendre comment ces disputes, dans leur structure et dans leur existence juridique et bibliographique, permettent d’accéder à des processus de création. Il s’agit bien sûr de comprendre les querelles occasionnées par des créations spécifiques ( Le Cid , par exemple). Il s’agit surtout de saisir les processus de la création par le biais de disputes. Comme le rappelle le numéro de Littératures classiques , les disputes suscitent des textes, elles sont un stimulant de production. Mais elles éveillent aussi, par la dynamique propre de l’affrontement, des façons de penser: des prises de position se radicalisent, voire prennent une forme de système. C’est donc à la compréhension de ce processus double que veut parvenir le colloque.On voudra alors se demander, dans une liste non limitative de questions:Y a-t-il une théorie de la création à l’époque moderne?La création procède-t-elle nécessairement de modes de dispute?La structuration des champs du savoir par le biais des disputes provoque-t-elle ou empêche-t-elle l’émergence de formes discursives spécifiques?Quels sont les modes matériels d’expression de cette création, les formes, les genres, les publications, les lieux ou les géographies spécifiques de ces controverses? Quels en sont les supports, les moyens de diffusion, les publics concernés?Quelles sont les disciplines plus particulièrement concernées par ce phénomène? La création littéraire apparaît-elle du même ressort que la création scientifique, la philosophie se développe-t-elle selon les mêmes lignes que la religion?Quelles sont les différences nationales (principalement, pour ce qui nous occupe, la France et la Grande-Bretagne, mais on ne voudra pas limiter le champ des interrogations) et comment la traversée des frontières opère-t-elle à l’occasion?Quels sont les juges, les principes, les règles, les codes mobilisés à la faveur de telles disputes?The questions of creation: discourses and disputesThis conference marks the mid-point of the AGON project and aims to set out the questions that will guide the second part of the programme. The work already undertaken by the team has confirmed the existence of intense quarrelling activity in the Early Modern period, and helped to understand the mechanisms of these quarrels. The studies and conclusions that are the fruit of these initial investigations are recorded both in an issue of Littératures classiques , to be launched during the conference, and in a database, which will eventually bring together information on over 300 quarrels. We now want to develop questions arising from the particular link between quarrels and creation. The construction of discursive fields of knowledge through quarrels and conflicts encourages us to consider the process of creation (in the fields of Belles Lettres, arts, sciences and technology), as something that originates not from any pre-Romantic inspiration, nor from the genius so beloved of 19 th -century theorists, but from confrontation between discourses and between practices. The studies of disputes conducted until now have underlined the increasing importance of the printed word in defining and prolonging these quarrels. This question must be pushed further in order to understand how these disputes, both in their structure and in their juridical and bibliographical existence, give us access to the creative process. This includes, of course, the quarrels provoked by specific creations ( Le Cid , for example). However, the particular aim of this conference is to understand the creative process through the disputes themselves. As the special issue of Littératures classiques notes, disputes generate texts; they are a stimulant of production. However, within the dynamic of a conflict, they also stimulate ways of thinking: particular stances become radicalised, and even systematised. It is this double process that this conference wants to understand.Questions to be addressed could include, but are not limited to:•Is there a theory of creation in the Early Modern period?•Does creation necessarily result from various modes of dispute?•When fields of knowledge are structured through disputes, does this provoke or prevent the emergence of specific discursive forms?•What are the material modes of expression of this creation; the forms, types, publications, fields or specific geographies of these controversies? In which media do they appear; how are they transmitted, and to whom?•Which disciplines are particularly affected by this phenomenon? Do literary and scientific creation operate according to the same mechanisms; do philosophy and religion both evolve along the same lines?•What are the national differences (principally, for our purposes, France and Great-Britain, but we do not want to restrict the range of possible study) and what happens when disputes cross borders?•What judges, principles, rules and codes govern the operation of these disputes?ProgrammeLundi 24 juin9h15: Ouverture par Barthélémy Jobert, Président de l'université de Paris-SorbonneIntroduction par Alexis Tadié (Université Paris-Sorbonne)Président de séance: Alexis Tadié (Université Paris-Sorbonne)9h30: Colin Burrow (All Souls College, Oxford): «Imitation and Arguments about Copyright».10h15: Hannah Williams (St John’s College, Oxford): «Le Brun vs Mignard: Rivalry in the Art World of 17 th -Century Paris».11h00: pausePrésidente de séance: Lise Andries (CNRS-CELLF)11h30: Luce Albert (Université d’Angers): «Fécondité de la parole polémique chez J. Calvin : le cas des libertins».12h15: Laurence Devillairs (Institut Catholique de Paris-Editions Belin): «Le Discours de la Méthode et le cogito comme textes de querelle».13h00: déjeunerPrésidente de séance: Nathalie Ferrand (CNRS-ITEM)14h15: Stuart Gillespie (University of Glasgow): «Rivalry, Competition, and Controversy on the Publication of Pope’s Iliad , 1715».15h00: Sylvie Kleiman-Lafon (Université de Paris 8): «Quarrel and Creation: The Pamela affair».15h45: pausePrésident de séance: Alain Viala (Lady Margaret Hall, Oxford)16h15: Marion de Lencquesaing (Doctorante Paris III - MFO- LMH): «Se dispute-t-on dans l'hagiographie ? Les différentes Vies de Jeanne de Chantal».17h00: Anne Simonin (CNRS-MFO): «“La querelle et le Code Civil ” : aux originesde l'article 213».Mardi 25 juinPrésident de séance: Jeanne-Marie Hostiou (AGON-Paris-Sorbonne)9h15: Theodora Psychoyou (Université Paris-Sorbonne): «La musique des Modernes et l'opposition entre théorie et pratique en France à la fin du XVII esiècle».10h00: Andrea Fabiano (Université Paris-Sorbonne): «“Ces maudits bouffons [...] nous en ont donné rudement dans le cul”. La Querelle des Bouffons et l’esthétique de l’opéra».10h45: pausePrésident de séance: Jörn Steigerwald (Ruhr-Universität Bochum)11h15: François Lecercle (Université Paris-Sorbonne): «Molière et les bénéfices de la provocation».12h00: Laura Naudeix (Université Catholique de l’Ouest): «Créer un créateur. La figure de Lully dans la querelle de la musique italienne (1702-1706)».12h45: déjeunerPrésidente de séance: Martine Pecharman (CNRS-CRAL)14h00: Sophie Vasset (Université Paris-Diderot): «Dosage Errors and Scathing Satire: Medical Quarrels over Treatment in 18th Century Britain».14h45: Jean-Alexandre Perras (Université de Montréal, Post doctorant à Oxford, MFO-LMH): «Contrefaire ou locupleter? La naissance agonistique du génie».15h30: pausePrésident de séance: Alain Cantillon (Université Paris III-Sorbonne Nouvelle)16h00: Paddy Bullard (Université du Kent): «What Was at stake in the Quarrel of the Ancients and the Moderns?»16h45: Conclusion: Alain Viala (Lady Margaret Hall, Oxford) .Colloque organisé par l’ANR-AGON, avec le soutien de l’équipe VALE, l’École doctorale 4 et le CS de Paris Sorbonne.Comité d’organisation : Jeanne-Marie Hostiou, Kate Tunstall, Sophie Vasset, Alexis Tadié, Alain Viala.(Contact: J.-M. Hostiou agon.postdoc@gmail.com >)
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La création en questions: discours et disputes / The questions of creations: discourses and disputes
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