Psychanalyse et déconstruction : 6-7-8 juin 2013Manufacture des Gobelins (42 avenue des Gobelins — 75013 Paris ; M° Gobelins)Salle LebrunDans « La Scène de l’écriture », Jacques Derrida écrivait : « Malgré les apparences, la déconstruction du logocentrisme n’est pas une psychanalyse de la philosophie », ajoutant que les concepts freudiens « appartiennent tous, sans aucune exception, à l’histoire de la métaphysique ». Ces deux citations, dans la symétrie qu’elles proposent, sont une invitation à interroger le lien entre psychanalyse et déconstruction — geste qui est tout sauf évident.En effet, aucun des deux termes ne va de soi. En premier lieu, pour chacun d’eux, se pose la question même de « soi », à la fois dans sa définition spécifique et dans celle de ses objets. D’autre part, comme les citations de Derrida semblent l’indiquer, le lien est précisément ce qui est doublement mis en cause : intrinsèquement, chaque domaine exposant la question du lien comme question inépuisable ; extrinsèquement, le rapport entre ces deux domaines se caractérisant par des modalités allant du malentendu à l’ignorance ou au déni. Il y va sans doute, pour l’un comme pour l’autre, d’héritages multiples tant dans l’histoire de la philosophie qu’autour de la figure de Freud, et entre les deux — héritages assumés ou non, voire refus d’héritage ou « mal d’archives » qui ne serait pas sans atteindre la déconstruction. On pourra s’interroger ici sur les effets institutionnels et institutionnalisants qui tendent à rendre les deux domaines étanches l’un à l’autre alors même qu’ils ne cessent de s’interpeller.Mais si le lien peut être posé, ne serait-ce que comme question, n’est-ce pas en raison de l’existence de lieux de passage où se joue l’interprétation, tels que le signifiant, la lettre, la littérature, le secret, l’identité, … ? Lieux qui auraient en commun de défier les préjugés métaphysiques. On aura compris que ce colloque invite à voyager d’indécidable en interminable, comme l’interprétation selon l’un ou l’autre champ critique, en un geste de différement renouvelé. Le « et » du titre ne suppose pas une addition qui finirait en synthèse, ni ne se conçoit comme la possibilité de soustraire un champ à l’autre ou de l’autre pour une meilleure définition de chacun des deux termes, impensables l’un sans l’autre.Colloque organisé en partenariat entre les universités suivantes :Paris Ouest (CREA)Paris Est Créteil (IMAGER)Paris 8 – Vincennes Saint-Denis (Transferts critiques et dynamiques des savoirs)Université Lumière – Lyon 2 (Passages XX-XXI)
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