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Représenter la ville sud-africaine / Representing South African Cities

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Représenter la ville sud-africaine / Representing South African CitiesColloque, 27-28 novembre 2013 / Conference, 27-28 November 2013Université de Paris Ouest Nanterre la DéfenseOrganisé par / organised byCultures Anglo-Saxonnes (CAS, EA 801, Toulouse)Centre de Recherche Anglophones (CREA) et Centre Espaces/Ecritures (EA 370, Nanterre)En collaboration avec / in parternship with the Gordon Institute for Performing and Creative Arts (Cape Town)Dans le cadre de la Saison de l'Afrique du Sud en France / As part of the Season of South Africa in FranceVersion française (scroll down for English version)En 2006, Stephen Watson prétendait ressentir «un sentiment de manque», car il n’existait selon lui pas de livre cherchant à définir l’esprit des lieux de la ville du Cap, surnommée «la ville mère» (Watson 2006, 97). Elle n’est pourtant, selon le jeune romancier Niq Mhlongo, lui-même natif d’un township de Johannesburg, pas maternelle du tout (interview avec Laura Arenschield citée par Murray 2011, 78). Deux ans après la publication du recueil d’écrits commandés et rassemblés par Watson, Mhlongo semble donc en réfuter les présupposés et l’image ainsi donnée de la ville à la pointe du continent. Chiawelo, le township dont il est originaire, ne figure pas non plus dans le Portrait aux clés que donne Ivan Vladislavić de la mégalopole sud-africaine, ouvrage paru la même année que celui de Watson. Pour autant, les 138 sections qui composent son ouvrage se présentent bien comme autant de reflets des multiples facettes de la ville qui cherchent ainsi à casser les clichés et représentations trop simplistes sur cette «ville tentaculaire», pour reprendre l’expression de Verharen.Ce que ces publications concomitantes suggèrent est également l’intérêt croissant pour la représentation de la ville ou plutôt des villes sud-africaines, en même temps qu’elles soulignent l’importance de l’acte de représentation lui-même et celle des visions «imaginées» ou imaginaires qui sont ainsi projetées sur l’espace réel. C’est ce que met ainsi en relief, dans la photographie cette fois, le travail de Mikhael Subotzky qui juxtapose dans une même œuvre différents écrans de contrôle de la police de Johannesburg, et dans une même salle ces vidéos et son travail filmé depuis la fenêtre de son propre appartement, reflet de son regard d’artiste et/ou d’individu voyeur. Il éclaire ainsi entre autres les interactions entre l’espace vécu et l’espace projeté, et souligne l’importance qu’il y a à croiser les approches, qu’elles soient sociologiques, urbanistiques, géographiques ou artistiques, pour porter un regard critique sur la ville et ses multiples incarnations et reflets. Comme le soulignent de leur côté Watson et Vladislavić, tout discours tenu sur la ville, représentation écrite mais aussi plastique ou visuelle, contribue en retour à en modeler l’espace. Ces questionnements donnent aussi lieu à des collaborations fascinantes entre artistes travaillant sur différents media, pour une mise en regard de leurs approches respectives, comme par exemple dans l’ouvrage sur Johannesburg édité par Jo Ractliffe et Terry Kurgan, Johannesburg circa now: photography and the city . Ces créations invitent dans le même temps à une analyse comparée de ces différents modes de représentation, et un colloque pluridisciplinaire permettra ainsi aux chercheurs de comparer leurs travaux pour en retour mieux réfléchir aux genres de leurs spécialités respectives.Bien entendu, ces auteurs et artistes font aussi écho à des écrits antérieurs sur la ville, en particulier aux essais de Bosman ou aux poèmes de Lionel Abrahams pour ce qui concerne Vladislavić et Johannesburg, mais cela est aussi perceptible dans les travaux de Subotzky, qui souligne par exemple la volonté récente des autorités de changer d’attitude envers les délinquants et donc la façon dont sont perçus certains quartiers de la ville. Ce que ces écrits et débats mettent en effet en relief, ce sont les changements remarquables que les villes d’Afrique du Sud ont connus depuis la fin de l’apartheid. Ainsi, Chris van der Merwe insiste sur le taux d’urbanisation sans précédent que l’Afrique du Sud, et en particulier ses centres urbains déjà existants, ont connu ces derniers temps: «si dans les années 1990 plus de 90% des Indiens et des blancs vivaient en ville, en 1960 seulement 30% des Africains étaient urbanisés, et leur pourcentage a presque doublé entre 1960 et 1990» (Van der Merwe 2001, 8). Le taux a encore augmenté plus de dix ans après la publication de l’étude de Van der Merwe, et renforce la nécessité d’analyser les changements majeurs survenus dans les villes sud-africaines, et en particulier ce que Tearle, l’un des personnages de Vladislavić dans son roman paru incidemment la même année que l’étude de Van der Merwe, The Restless Supermarket , appelle «une migration historique» (Vladislavić 2001, 129) des Sud-Africains, en particulier des Sud-Africains noirs, mais aussi de populations venues d’au-delà des frontières de l’Afrique du Sud.La question de la définition de l’identité des habitants des villes sud-africaines comme moyen de définir en retour les directions à prendre dans l’organisation de l’«environnement construit» a ainsi été au cœur d’une série de conférences données par des architectes, des activistes environnementaux et des archéologues pendant le Think Fest dans le cadre du festival de Grahamstown en juillet 2012, et nul doute qu’architectes et développeurs sont sensibles aux représentations artistiques de la ville telles que celle offerte par Vladislavić dans son ouvrage sur Johannesburg qui, si l’on en croit l’article de Finula Dowling, figurait dans les dix titres les plus lus et recommandés par les architectes (Dowling 2007, 140). Récemment en effet le nombre de publications de géographes, d’urbanistes, de politologues ou de sociologues qui ne se concentrent plus seulement sur le développement de la ville en elle-même mais qui prennent aussi en compte la perception qu’en ont les gens, qu’ils y résident ou non, s’est considérablement accru. La question de la représentation de la ville sud-africaine est en effet un objet d’étude à part entière, dans la mesure où elle est liée à des questions d’identité et d’appartenance. Telles sont ainsi plusieurs des interrogations posées dans l’ouvrage remarquable d’Achille Mbembe et Sarah Nuttall sur Johannesburg, ou à une échelle plus modeste par l’exposition organisée à l’African Media Matrix de l’Université de Rhodes en juillet 2012. Il semble que la recherche française puisse sur ce point apporter un éclairage intéressant et novateur puisque c’est en partie en France que la géographie culturelle a connu un important renouveau sous l’impulsion de Paul Claval, qui a notamment inspiré après lui de nombreux chercheurs en géographie se spécialisant dans l’étude de l’Afrique du Sud.Ce colloque se propose dès lors de rassembler des chercheurs et universitaires français et sud-africains spécialistes de littérature comme du cinéma ou d’architecture et d’urbanisme, ainsi que des écrivains, réalisateurs et photographes sud-africains contemporains pour confronter leurs regards sur la ville sud-africaine contemporaine et ses multiples facettes et reflets dans l’art sud-africain d’aujourd’hui. Il s’accompagnera de manifestations culturelles (lectures, rencontres, exposition) ouvertes au public. L’esprit en sera en cela proche de ce que GIPCA, l’un des partenaires de ce colloque, a récemment proposé au Cap lors de la manifestation «Infecting the City» en février et mars 2013, qui incluait des sessions de présentations scientifiques et de débats entre universitaires, et des performances artistiques sur divers supports et en différents endroits de la ville. Pour autant, lors des manifestations organisées au Cap ou à Grahamstown, les perspectives sont encore souvent restreintes à une localité particulière (une ville: Le Cap, Johannesburg; ou une région: Grahamstown et ses environs). L’apport spécifique de cette manifestation sera de permettre à des penseurs de différentes villes sud-africaines de comparer leurs perspectives au-delà d’une seule région donnée du pays.Ce colloque se propose ainsi d’inviter des spécialistes de disciplines diverses à croiser leurs approches au cours d’un dialogue de deux jours, en échangeant leurs points de vue sur leur objet d’études respectif, ou en appliquant à l’objet de l’autre leurs propres outils critiques. Les spécialistes de littérature et d’arts seront ainsi par exemple également invités à se poser la question de l’interaction des représentations de la ville avec son espace réel et vécu, les géographes ou sociologues à comparer leurs résultats avec les discours et images projetés sur la ville ou à questionner ces représentations au regard de leur propre savoir. Des interventions d’artistes (lectures, table ronde d’écrivains, projection de film et débats) viendront ponctuer les présentations et discussions scientifiques pour donner corps, dans le temps du colloque, à ce dialogue.Les propositions de communications (résumé de 500 mots maximum; les présentations sont prévues pour durer un maximum de 30 minutes) accompagnées d’une brève notice bio-bibliographique sont à envoyer avant le 25 juin 2013 à Mathilde Rogez ( rogez@univ-tlse2.fr ). Les langues de communication seront l’anglais et le français.Ouvrages cités :Dowling, Finuala, “Top Ten Reads by Architects”, Books and Leisure , Issue 2, March-May 2007, p. 140.Kurgan, Terry, and Ractliffe, Jo, eds., Johannesburg circa now: photography and the city , Johannesburg; The Authors, 2005.Mbembe, Achille and Nuttall, Sarah, Johannesburg: The Elusive Metropolis , 2008.Murray, Sally-Ann, “On the Street with Vladislavic, Mhlongo, Moele and Others”, in Michael Chapman and Margaret Lenta, (eds.), SA Lit beyond 2000 , Scottsville: University of KwaZulu-Natal Press, 2011, p. 69-96.Van der Merwe, Chris, (ed.), Strangely Familiar: South African Narratives in Town and Country , Stellenbosch: Content Solutions Online, 2001.Verharen, Emile, Les Villes tentaculaires , Gallimard, 2006 (1895).Vladislavić, Ivan, The Restless Supermarket , Cape Town: David Philip, 2001.Vladislavić, Ivan, Johannesburg: Portrait with Keys , 2006Watson, Stephen, «A City Imagined», New Contrast 131 34(1), 2006, p. 97-104.English versionIn 2006, Stephen Watson claimed that he experienced “a certain sense of deprivation. Though books on Cape Town abound,” he explained, “there ha[d] been none to date that ha[d] addressed itself to the particular spirit of the place, the genius loci that is inalienably Cape Town’s own and like no other on this planet”(Watson 2006, 97). He had therefore suggested that twenty writers write about the so-called “mother city” – although two years later, however, Niq Mhlongo’s answer in an interview seemed to contradict the narratives therefore put together. For this Johannesburger, Cape Town seemed, he recalls, “not ‘motherly’ at all” (interview with Laura Arenschield quoted by Murray 2011, 78), and during his stay in Cape Town he paradoxically missed what constituted life in his beloved township of Chi. Chiawelo does not get much space in Vladislavić’s Portrait of Johannesburg, published in the same year as Watson’s collection, but it can be said that its 138 sections offer just as many views and representations of this multifaceted, “tentacular” city (Verharen).Those concomitant publications and growing interest in the representation of the South African city, or rather, cities, draw attention to the importance of the act of representation itself and the “imagined” views of the cities which are projected onto it, while any discourse on them, and particularly of an artistic nature, as both Watson and Vladislavić remind their readers, in turn contribute to shaping them.Of course, they also echo previous writings about those cities, and Vladislavić names quite a few when he recalls in particular Bosman’s essays or Lionel Abrahams’s poems on Johannesburg. Yet what those very references and what those writings and debates further suggest is that South African cities have changed dramatically since those times. Chris van der Merwe, for one, underlines the unprecedented rate of urbanisation which South Africa as a whole, but mostly its already major urban centers, has experienced, when he notes that “[b]y the 1990’s [sic] over 90% of whites and Indians lived in towns, but whereas in 1960 only 30% of Africans were urbanized, by 1990 that percentage had almost doubled” (Van der Merwe 2001, 8). The rate is higher still a little more than a decade after the publication of Van der Merwe’s study, and points to the need to analyse the major changes thus experienced by South African cities, after what one could in a sense call, like Vladislavić’s character Tearle in The Restless Supermarket , incidentally published in the same year as Van der Merwe’s study, “[a]n historic migration” (Vladislavic 2001, 129), of South Africans, among whom many black people, but also of people coming from outside South Africa’s borders.The question of defining the cities’ inhabitants’ identities so as to define the directions to take in the organisation of South Africa’s “build environment” was thus at the heart of a series of lectures given by architects, environmentalists and archaeologists during the Think Fest programme of Grahamstown Arts Festival in July 2012, and no doubt architects and urban planners take note of imagined representations of the city such as the one offered by Vladislavić’s book, if one is for instance to believe the list of “Top Ten Reads by Architects” established by Finuala Dowling in her review of 2007 (Dowling 2007, 140). There has indeed recently been a growing body of publications by geographers, urban developers, political scientists or sociologists which do not just simply focus on an analysis of the growth of South African cities, but take into consideration as well the perception people who reside there or elsewhere may have of them. The question of the representation of the South African city is indeed an issue in itself, as it relates to questions of identity and belonging. Such were for instance the questions raised by the seminal work of Mbembe and Nuttall on Johannesburg, or of the exhibition set up at the African Media Matrix in Rhodes University in July 2012. Even more recently, GIPCA invited thinkers to reflect on those multifaceted perceptions of the city as indirectly affected by representations of it, or performances in and about the city, in its multidisciplinary event “Thinking the City” which combined discussion sessions, film screenings, exhibitions and performances.GIPCA’s programme in Cape Town is undoubtedly one of the most ambitious so far, yet all of those studies remain rather limited in scope, focusing – legitimately – on the local area of Grahamstown and the larger Eastern Cape, or on the symbolic capital of the country, Johannesburg or its alter ego at the tip of the continent. Despite the latter books’ attempt at raising both the issue of urban planning and the question of representation and the imagination projected on the city, little has yet been done, however, to engage in a real dialogue across disciplines and across the country. Some books have been published which include viewpoints from various specialists, such as Joburg circa now , but such a dialogue should probably not remain within the covers of a book and at a distance, as it were. Setting up a collaboration with GIPCA, our joint teams of researchers seek to enlarge the latter’s scope by inviting contributions and outlooks on all South African cities to engage in a dialogue across regions and disciplines. This conference therefore proposes not only to present the latest developments in the research on South African cities, but to offer an opportunity for academics from various fields to compare their respective analysis and their theoretical conclusions with the imaginative, artistic representations of the cities of South Africa. Some major actors of the literary and art scene will be present to expose their views and discuss their works with researchers as well as with a wider, more general audience. The convenors therefore not only invite researchers from all fields to come and present their latest work on South African cities, but also strongly encourage papers which offer a cross-disciplinary approach, or joint presentations between researchers from various fields or academics and artists (writers, directors, photographs). Presentations can focus for instance on the growth of Johannesburg and the renovation of its city center and its urban and social consequences, and the artistic reflection led for instance by the photographer Mikhael Subotzky, and/or how his work may contrast with Jodi Bieber’s latest album on Soweto. If an artistic look at the evolution of South African cities is thus much welcome, so is its counterpart, and interventions on cultural representations of the city (including literature and films) are also welcome from sociologists, geographers, urban developers or architects.Proposals for presentations (500 words maximum; presentations not to exceed 30 minutes) together with a brief bio-biographical note should be sent before June 25, 2013 to Mathilde Rogez ( rogez@univ-tlse2.fr ). The languages for the conference will be English and French.Works cited :Dowling, Finuala, “Top Ten Reads by Architects”, Books and Leisure , Issue 2, March-May 2007, p. 140.Kurgan, Terry, and Ractliffe, Jo, eds., Johannesburg circa now: photography and the city , Johannesburg; The Authors, 2005.Mbembe, Achille and Nuttall, Sarah, Johannesburg: The Elusive Metropolis , 2008.Murray, Sally-Ann, “On the Street with Vladislavic, Mhlongo, Moele and Others”, in Michael Chapman and Margaret Lenta, (eds.), SA Lit beyond 2000 , Scottsville: University of KwaZulu-Natal Press, 2011, p. 69-96.Van der Merwe, Chris, (ed.), Strangely Familiar: South African Narratives in Town and Country , Stellenbosch: Content Solutions Online, 2001.Verharen, Emile, Les Villes tentaculaires , Gallimard, 2006 (1895).Vladislavić, Ivan, The Restless Supermarket , Cape Town: David Philip, 2001.Vladislavić, Ivan, Johannesburg: Portrait with Keys , 2006Watson, Stephen, «A City Imagined», New Contrast 131 34(1), 2006, p. 97-104.

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