Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière, À bon entendeur, salut ! - Face à la perversion, le retour de Don QuichotteParis : Stock, coll. "L'autre pensée", 2013.EAN 9782234069534 .386 p.Prix 22EURPrésentation de l'éditeur :Le premier Don Quichotte avait pour charge de soigner les traumas de guerre et d'esclavage de son père, Miguel de Cervantès. En écrivant Don Quichotte, pour combattre la mélancolie (Stock, 2008), et en adoptant pour titre de son livre une expression de Cervantès lui-même, Françoise Davoine livrait une telle lecture du deuxième bestseller mondial après la bible, et l'adressait aussi aux analystes comme un manuel de psychanalyse.La relation de parole entre l'écuyer Sancho Pança et son maître incluait une analyse très fine du transfert dans l'exploration des traumas.Quelque dix ans plus tard, à la veille de sa propre mort, Cervantès repart à l'attaque, cette fois-ci confronté à la perversion. Le prétexte lui en était donné par le plagiat anonyme qui dépossédait Don Quichotte et son auteur de la gloire européenne, et même mondiale, des aventures de l'ingénieux hidalgo.Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière emboîtent le pas à ce nouveau voyage extraordinaire où la perversion s'étale au grand jour, organisatrice d'un lien social, voire d'un mode de gouvernement.Cervantès va montrer comment la folie s'y confronte : là encore, le champ d'action et d'amour défini à l'attention des lecteurs est déployé dans toute la spécificité de cette recherche. Sa fiabilité repose essentiellement sur la force de la parole donnée, qui doit traverser les petits et les gros mensonges, la séduction et le secret, les abus et les crimes, pour authentifier ce que la folie montre, faute d'une altérité suffisamment fiable pour recevoir ce témoignage.Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillière ont pris le parti de suivre ce nouvel et dernier périple du héros de Cervantès : en effet, ce dernier a décidé de le faire mourir à la fin de la fiction, pour éviter à son héros de nouvelles contrefaçons éditoriales.Entretemps, il nous enseigne l'efficacité de sa démarche, toute folle qu'elle apparaît. Les « bons entendeurs » que sont les psychanalystes sauront reconnaître l'expérience acquise au contact des traumas de guerre, et recevoir aussi quelques histoires cliniques qui illustrent la démarche quichottesque, soutenue finalement par un seul principe : trauma, folie, même combat. La perversion, qui s'entend ici de tout lien social, massif ou limité à l'espace singulier, réduisant le sujet à l'état d'un objet, constitue la véritable cible du roman, comme aussi de ce deuxième livre consacré aux combats victorieux du héros cervantin.À bon entendeur, salut !Agrégée de lettres classiques, maître de conférences à l'EHESS, Françoise Davoine est écrivain et psychanalyste. Elle a notamment publié La Folie Wittgenstein (EPEL, 1991), Mère folle (Arcanes, Eres, 1998) et, avec Jean-Max Gaudillière, Histoire et Trauma (Stock, 2006), et Don Quichotte, pour combattre la mélancolie (Stock, 2008). Jean-Max Gaudillière est docteur en sociologie et agrégé en lettres classiques.Ils a travaillé aussi bien en hôpital psychiatrique que dans le privé. Il dirige avec Françoise Davoine un séminaire à l'EHESS à Paris et collabore avec plusieurs unités de soin aux États-Unis..
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