Florence Dupont, L'Antiquité, territoire des écartsParis : Albin Michel, coll. "Itinéraires du savoir", 2013.EAN 9782226246226.300 p.Prix 22EURPrésentation de l'éditeur :Depuis la disparition de Jacqueline de Romilly, Pierre Vidal-Naquet et Jean-Pierre Vernant, Florence Dupont est, avec Paul Veyne, la seule " antiquisante" d’envergure dont la notoriété (tant en France qu’à l’étranger) soit incontestée. Auteur d’une oeuvre très vaste (une quinzaine d’ouvrages en trente ans), toujours très remarquée, elle fait voler en éclats les idoles trop vite admises et ne cesse de porter un "regard éloigné", comme dit Lévi-Strauss, sur les auteurs anciens, non pour y trouver des réponses à nos questions d’aujourd’hui, mais plutôt des questions : comment les Anciens pensaient l’identité nationale, le théâtre, les rapports entre les sexes, la fête, le banquet, etc ? Dans ce livre stimulant, Florence Dupont ne cesse d’arracher l’Antiquité aux mythes qui la fossilisent en en faisant le centre et l’origine de la civilisation occidentale.Convaincue que les "Humanités classiques" ne sont pas une discipline inutile, que l’on peut faire du grec et du latin un enseignement émancipateur, elle cherche un usage nouveau de l’Antiquité signifié par le terme d’"écarts". L’anthropologie permet une déconstruction des illusions généalogiques comme des ressemblances illusoires entre l’Antiquité et la Modernité, y compris la post-modernité. À partir de quoi, d’une part nous pouvons réintroduire une historicité des catégories modernes, prétendument enracinées dans la culture grecque, comme la philosophie, ou dans la culture romaine, comme le droit naturel, et d’autre part dialoguer, dans cet écart, avec une Antiquité installée mais différente, offrant d’autres traditions, jusqu’ici occultées, utiles pour penser le présent.Cet usage de l’Antiquité pourrait s’intituler aussi "ce que fait l’Antiquité au monde contemporain".
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