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Michel Foucault et le XVIIe siècle

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Journée d'étude "Michel Foucault et le XVIIe siècle" 30 mai 2013 Université catholique de Louvain Journée d'étude du GEMCA (Group for Early Modern Cultural Analysis / Groupe d'Analyse Culturel de la Première Modernité ) Argument À première vue, le XVIIe siècle se présente dans l’œuvre de Michel Foucault comme un moment de ruptures décisives tant pour nos manières de penser que pour nos pratiques sociales et/ou individuelles: le partage raison / déraison corrélativement au processus de renfermement; le renvoi au silence du système interprétatif des ressemblances ouvrant ainsi la voie, quelque siècle plus tard, à l’établissement des sciences humaines ; conjugué à ces ruptures, la préfiguration de l’avènement d’un ensemble de techniques disciplinaires comme mode d’assujettissement aboutissant à une régulation des conduites sans précédent à l’échelle de la société; la rupture décisive pour la subjectivité occidentale dans son mode d’accès à la vérité concurremment à l’apparition d’une conception de la morale dite «du code»; ou encore, la tentative de reconstitution d’une éthique et d’une esthétique de soi, etc., toutes ces ruptures tournant, peu ou prou, autour de ce que Michel Foucault a appelé «le moment cartésien». Cette interrogation inlassable portant sur cette période tout au long de son œuvre, de l’ Histoire de la folie à ses derniers cours au Collège de France, présente le XVIIe siècle comme ce nœud gordien autour duquel Michel Foucault n’a cessé de tourner et en lequel il a souhaité penser, le tranchant et le renouant tour à tour, pour penser à nouveau notre présent. Paradoxalement, l’œuvre de Michel Foucault est très peu utilisée dans les études consacrées spécifiquement au XVIIe siècle. À quelques rares exceptions près, on ne la cite généralement que du bout des lèvres, confusément, au sein d’une bibliographie massive, mais sans nécessairement exploiter les résultats de ses recherches ou sans se positionner face à ceux-ci. Chez d’autres, le philosophe agace, voire suscite une certaine antipathie et un véritable rejet sans autre forme de procès que le déni. Cette réserve et ce rejet proviennent probablement à la fois du caractère protéiforme et prolixe de l’œuvre de Michel Foucault et du ton affirmatif, pourtant, qu’il n’hésite pas parfois à prendre pour proposer ses thèses. En effet, le chercheur ne cesse de multiplier les points de vue tant sur le plan des champs de recherche (philosophie, histoire, littérature, politique, sociologie, épistémologie, etc.) que sur les pôles constitutifs de la pensée (savoir, pouvoir, sujet), laissant au lecteur la tâche ardue de le lire et le relire sans cesse dans l’espoir de saisir le fil de sa pensée. Par conséquent face à cette œuvre qui se présente telle une broussaille hirsute et rebelle, le plus simple pour beaucoup est de rebrousser chemin, transformant la question de savoir ce qu’on peut faire avec Foucault en: qu’allons-nous faire de Foucault? Au-delà de ces difficultés qui, d’ailleurs, ne sont pas uniquement l’apanage des écrits foucaldiens, mais bien celui de toute grande œuvre qui nous met au défi de repenser nos propres manières de penser et de vivre, il s’agira de questionner le rapport de Michel Foucault au XVIIe siècle au sein de l’ensemble de son œuvre, par l’étude de ses textes les plus significatifs concernant cette période. Pourquoi le philosophe s’est-il intéressé à celle-ci? Quels sont ses apports les plus originaux, mais aussi, parfois, les plus déroutants pour la recherche strictement «dix-séptiémiste»? Quelles sont ou quelles peuvent être encore aujourd'hui les nouvelles pistes de recherche suscitées par son travail? Ses études consacrées au XVIIe siècle peuvent-elles être lues indépendamment de son projet global de lecture de l’histoire de la pensée occidentale? Aussi, peut-on saisir la portée de sa pensée en dehors de sa visée politique? Qu’en est-il, enfin, de sa méthode? N’en avons-nous pas davantage à apprendre de celle-ci que du contenu de ses hypothèses ou de ses propositions? Autour de ces questions et de bien d’autres encore, loin de poser les résultats des recherches de Michel Foucault comme les dogmes d’une nouvelle vérité, loin de le poser comme un nouvel «instaurateur de discours», il s’agira de l’interroger afin de nous interroger nous-mêmes tant sur nos propres pratiques de recherche que sur l’avancée de nos hypothèses. Comité scientifique: Frédéric Gros, Judith Revel, Agnès Guiderdoni et Marc Escola Comité organisateur: Emmanuel Picardi, Thierry Lenain, Agnès Guiderdoni et Aline Wiame Programme Olivier Guerrier (Toulouse Le Mirail), « Régimes de vérité au XVIIe siècle, prolégomènes » Frédéric Gros (Paris XII - UPEC), « Les arts de vivre au XVIIe siècle d'après Subjectivité et vérité de Michel Foucault » Aline Wiame (ULB), « “Un nouvel archiviste est nommé dans la ville”. Ruses philosophiques et enjeux historiques des recours foucaldiens aux énoncés de l'Âge classique » Fabienne Brion (UCL), « “ Mal-faire, dire vrai ”. Quelques pistes de recherche pour une lecture du moment cartésien » Arianna Sforzini (Paris XII - UPEC), « Le théâtre dix-septiémiste et Michel Foucault » Noëmie Charrié (UCL), « La souveraineté au regard de la tragédie : Racine et Shakespeare, ou l'envers de la cérémonie » Arnaud Welfringer (Paris 8), « Conditions éthiques de la vérité au XVIIe siècle » Informations pratiques De 9h30 à 17h00 Salle du Conseil de la faculté de philosophie, arts et lettres Place Blaise Pascal, 1 1348 Louvain-la-Neuve Belgique

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