Sutures sémiotiques: juxtapositions, superpositions, interférences, résonnances; relations de la sémiotique avec les disciplines adjacentes. «Une suture, en botanique, est une ligne généralement peu saillante qui indique le point où une rupture doit avoir lieu. En littérature, c’est le travail fait pour dissimuler une suppression. Mais même si elle a perdu sa saillance et se présente comme si elle n’existait pas, la suture reste observable. Il y a de part et d’autre de la fracture discontinuité et en même temps homogénéisation sans effacement des différences.» Telle se présente la quatrième de couverture de l’ouvrage qu’a fait paraître en 2006 Herman Parret, Sutures sémiotiques (Lambert-Lucas, Limoges), ouvrage qui interroge, d’un point de vue épistémologique, la place de la sémiotique parmi les nombreuses approches que développent parallèlement les diverses disciplines qui s’adonnent à la production de connaissances. Prenant acte de cette figure métaphorique aussi séduisante qu’économique, le comité de publication de la revue Cygne noir invite chercheuses et chercheurs, jeunes et établi·e·s à s’approprier l’image pour se représenter le rôle qu’endosse la sémiotique à l’égard de l’épistémologie et les relations qu’elle entretient avec les disciplines adjacentes – qu’elles relèvent des arts, des sciences humaines ou de celles qui prétendent à une plus grande objectivité –, qui lui fournissent le plus souvent ses objets d’études et parfois lui inspirent des méthodes hybrides fournissant autant d’occasions d’éprouver des approches inédites et fécondes. Reprenant à notre compte l’hypothèse de Parret selon laquelle la sémiotique ne survivra pas sans les sutures et qu’«elle n’est pas au-dessus ou à travers les disciplines ou tout librement associées avec elles» mais bien dans un «rapport sutural», nous souhaitons susciter la réflexion sur le «statut de la sémiotique, en tant que discipline, qu’elle soit structurale ou analytique, saussurienne ou peircienne» au regard des disciplines qui la nourrissent et qu’elle nourrit en retour, mais aussi de celles avec lesquelles elle n’a pas encore «cicatrisé», voire pas même pris contact. «La sémiotique est-elle une discipline parmi les autres et comme les autres», se demande Parret, ou est-elle «une méta‑discipline triomphaliste, une trans‑discipline œcuménique, ou une inter‑discipline modeste?» Seule une mise à l’épreuve des compétences de la sémiotique à s’associer aux champs connexes permettra d’initier l’esquisse d’une réponse à cette question. Ainsi sollicitons-nous des propositions qui sachent mettre en lumière les liens particuliers qu’entretient la sémiotique avec la philosophie, l’anthropologie, la sociologie, les sciences de l’information et de la communication, les sciences politiques, les études féministes, queer et postcoloniales aussi bien qu’avec l’esthétique, les études littéraires et cinématographiques, le domaine des arts en général et son lot de productions elles-mêmes multi/inter/trans/indisciplinaires. Là où l’on préfère parfois parler de pratiques et d’usages – et d’exceptions pour seule règle – peut-être doit-on aussi compter la sémiotique, qui entretient envers l’anarchie un culte secret masqué de longue date par les seules visées scientifiques qui ont présidé à sa fondation. Le Cygne noir propose trois champs possibles où inscrire sa contribution : 1. « Jeux de concepts » comprend les écrits développant une pensée théorique réflexive; 2. « Jeux de langages » met à l’épreuve la plasticité de la langue sous toutes ses formes (de la narration à la poésie, et au-delà) ; 3. « Jeux d’images » capture et exploite les images fixes et mobiles dans une perspective sémiotique (de la photographie à la vidéo, et au-delà). Veuillez soumettre vos propositions au plus tard le 21 avril 2013 à l'adresse suivante : redaction@revuecygnenoir.org Votre proposition doit comporter : 1. Un titre et un court résumé (500 mots maximum) ; 2. Une courte notice biographique (250 mots maximum) comportant les informations suivantes : votre nom complet, votre statut, votre établissement de rattachement et votre département (s’il y a lieu) ainsi que vos coordonnées (adresse courriel au minimum). Calendrier : Les propositions de contributions (titre et court résumé) seront envoyées avant le 21 avril 2013. L’acceptation des contributions sera notifiée au plus tard le 15 mai 2013. Le texte final, déposé aux fins de l’évaluation, sera envoyé avant le 21 juin 2013. Vous trouverez tous les détails nécessaires concernant le Cygne noir : revue d’exploration sémiotique à l’adresse suivante : http://revuecygnenoir.org * * * Né de l’initiative des étudiant·e·s du Programme de doctorat en sémiologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), le Cygne noir a pour mission de fournir aux recherches développant une pratique sémiotique un espace de publication exploratoire et scientifique. Du foyer rayonnant montréalais, la revue cherche à rallier la communauté sémiotique internationale afin d’offrir à son lectorat des articles provenant d’horizons multiples. Le Cygne noir a été fondé dans un esprit d’ouverture, tant par rapport aux objets traités qu’à la forme que peuvent prendre les différentes contributions.
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