Ouvrage publié avec le soutien du Lirces et de l’Université Nice-Sophia Antipolis «Toute Forme est aussi Valeur; c’est pourquoi entre la langue et le style, il y a place pour une autre réalité for-melle: l’écriture. Dans n’importe quelle forme littéraire, il y a le choix général d’un ton, d’un éthos, si l’on veut, et c’est ici précisément que l’écrivain s’individualise clairement parce que c’est ici qu’il s’engage. Langue et style sont des objets; l’écriture est une fonction: elle est la forme saisie dans son intention humaine. Placée au cœur de la problématique littéraire, qui ne commence qu’avec elle, l’écriture est donc essentiellement la mo-rale de la forme» (Roland Barthes, Le degré zéro de l’écriture). Dans La morale della forma , l’auteur étudie le rapport entre éthique et littérature en analysant des textes d’auteurs italiens de la première moitié du XXe siècle. L’analyse met en exergue des catégories ressortissant à l’éthique: les concepts de sincérité ou d’insincérité, d’honnêteté ou de malhonnêteté, de mensonge ou de vérité, les thèmes de la pureté, de la bonté, de l’innocence, de l’individualisme ou de l’héroïsme, les jugements sur la moralité ou l’immoralité d’une œuvre, les thèses sur l’authenticité ou l’inauthenticité du langage artis-tique, les problématiques relatives au rapport entre la vie et l’art, le style et l’idéologie, et au débat sur l’autonomie ou l’hétéronomie de l’art. L’ouvrage examine les modalités d’un dépassement du clivage traditionnellement institué entre l’éthique et la littérature, et illustre la thèse de l’interdépendance de ces deux domaines: dans l’évaluation de l’œuvre littéraire, «forme» et «morale» ne sont pas séparables car elles coexistent et interagissent à l’intérieur du texte en tant que celui-ci se constitue comme œuvre humaine. L’éthique littéraire définit la perspective essentielle d’un jugement de valeurs: une conception de l’écriture comme acte de responsabilité et de la littérature comme moyen de connaissance et mode de partage d’une interprétation du monde et d’une expérience de la vie. Antonello Perli est professeur d’italien à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines de l’Université Nice-Sophia Antipolis. Il a publié aux éditions Giorgio Pozzi les ouvrages individuels La parola necessaria. Saggio sulla poetica di Sbarbaro (2008), Oltre il deserto. Poetica e teoretica di Michelstaedter (2009), Auctor in fabula. Un essai sur la poétique de Tabucchi (2010) et l’ouvrage collectif Giorgio Bassani. La poesia del romanzo, il romanzo del poeta (2011). Il dirige chez le même éditeur les collections «Gallica-Italica» et «Bassaniana».
↧