LITTERATURES, RUPTURES, CONTRATS
Le groupe international de recherches LEA! ( Lire en Europe Aujourd’hui , www.ru.nl/lea ) organise son troisième colloque international sur le thème: Littératures, contrats, ruptures, à l’Université de Cadix.
Comité d’organisation: Lola Bermudez (Cadix), Andrea Del Lungo (Lille), Vincent Jouve (Reims), Karen Haddad (Paris), et Franc Schuerewegen (Anvers, Nimègue)
Le colloque est organisé avec le soutien de groupe international LEA! , de l’Université Radboud de Nimègue, du NWO (Pays-Bas) et de l’Université de Cadix
Le pacte de lecture, scellé entre un écrivain et son lecteur, souvent de manière implicite, est une notion qui a permis de décrire sur quelles bases le lecteur engageait sa croyance dans le monde proposé par l’œuvre, ceci en déployant des cas, dans lesquels narrateurs et narrataires intervenaient pour raffiner la logique du pacte. Le pacte romanesque sollicite l’immersion du lecteur dans l’histoire – et peut en préciser les conditions, par le biais du paratexte ou de figures comme la métalepse; le pacte autobiographique met un jeu un contrat de vérité, que la littérature de témoignage reprend à sa manière. Ce pacte ou ces pactes évoluent en effet avec l’histoire littéraire: peut-on faire leur propre histoire? Faut-il tirer le bilan d’une approche critique qui ne serait plus pertinente, ou qu’il s’agirait de transformer? La littérature mondiale et la non fiction amènent sans doute, pour le moins, à en redéfinir les termes, cependant que le dialogue interdisciplinaire toujours plus florissant, sous l’influence des cultural studies , rappelle combien la littérature est aussi engagée dans des contrats de types juridiques. Droit de la création entravé pour procès intenté au nom de la protection de la vie privée, remise en question de la notion d’autorité, évaluation juridique de la fictionnalité et de ses conséquences, multiplication des procès pour plagiats à l’ère des textes en ligne accessibles par tous…: contrats et ruptures relèvent d’une sociologie, voire d’une anthropologie de la littérature qui expriment aussi, en retour, les spécificités de celle-ci dans une société en mutation.
La constitution libérale adoptée il y a deux cents ans à Cadix, inspirée par les constitutions adoptées aux Etats-Unis et en France à la fin du siècle des lumières, distinguait pouvoir exécutif et pouvoir législatif et constituait une démarche importante dans le constitutionnalisme européen du XIXe siècle. Rompre et instituer: la littérature, configuration du monde et de ses mutations révolutionnaires ou imperceptibles, est elle aussi parfois dite constituante. Aujourd’hui, alors que fleurissent les essais sur les valeurs et la fonction de la littérature, un colloque sur les pactes, les contrats et les ruptures qu’elle engage invite à un bilan historique aussi bien que prospectif sur ses pouvoirs et ses limites.
Programme:
LUNDI 17 SEPTEMBRE
16 00h Discours d’allocution: Manuel Arcila, doyen de la Faculté des Lettres, Mercedes Travieso, directrice de l’UFR «Filología Francesa et Anglaise» / Ouverture, par Lola Bermudez (Cadix) et Franc Schuerewegen (Anvers, Nimègue)
Première séance du colloque: «Ethique et contrat», présidence Jean Kaempfer
16h30 Vincent Jouve (Reims), Pactes de lecture et valeurs morales: la critique éthique en question
17h00 h Roy Groen (Nimègue), Contrats et contraintes. L’éthique a-t-elle encore un sens?
Discussion, Pause
Deuxième séance du colloque, «Fiction et suspense», présidence Karen Haddad
18h00 Sylvie-Thorel (Lille), Une alternative au pacte fictionnel: à propos de Bouvard et Pécuchet et L’Eve future
18h30 Jean Kaempfer (Lausanne), Le polar, de Jean-Patrick Manchette à Yves Ravey: histoire d’une délocalisation générique .
Discussion
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MARDI 18 SEPTEMBRE
Troisième séance du colloque, «Lignes de vie», présidence Lola Bermudez
9h30 Franc Schuerewegen (Anvers, Nimègue), «Je vous dis que je suis mort(la sinistre affaire de Francis Tulloch) »
10h Karen Haddad (Paris), Ma langue en gage: Alfieri et l’invention d’un autre pacte
Quatrième séance du colloque, «Genre et protocoles », présidence Vincent Ferré
11h Catherine Grall (Amiens), Le genre des «vies» aujourd’hui: un pacte fondé sur quel sens commun? De La littérature nazie en Amérique (1996) de Roberto Bolaño à Dino Egger (2011) d’ Éric Chevillard
11h30h Alain Trouvé (Reims), Acculturations génériques et historicité des protocoles de lecture: du Fou d’Elsa (Aragon) à En attendant le vote des bêtes sauvages (Kourouma)
Discussion, pause
Cinquième séance du colloque, «La fin du consensus», présidence Maria Herminia Amado Laurel
12h30 Nathalie Roelens (Luxembourg), Le (récit de) voyage comme rupture de contrat
13h Aniko Adam (Budapest), Lecture de jouissance et/ou lecture de connaissance: le pacte philosophique
Discussion, déjeuner
Sixième séance du colloque, «Pactes en question», présidence Vincent Jouve
17h Claude Perez (Aix-en-Provence), Pactiser ou fasciner ?
17h30 Maria Herminia Amado Laurel (Aveiro), Mobilités de l’écrit ... (d’) après le livre
Discussion, pause
Septième séance du colloque,«Le pacte, pour son propre bien?», présidence Franc Schuerewegen
19h Vincent Ferré (Université Paris Est), Faut il mentir au lecteur (pour son propre bien)? Lectures philosophiques de Proust
Discussion, synthèse du colloque (Lola Bermudez et Franc Schuerewegen)
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