"Les facs font leur com'", par Lucie Delaporte, Mediapart , 06/08/2012
Conséquence de la loi dite Pécresse, qui a notamment instauré la concurrence entre établissements, les universités n’ont jamais autant fait de communication. Avec la foi – et la candeur – des convertis. Un engouement qui passe mal auprès d'une grande partie du monde universitaire, soumis à de fortes contraintes budgétaires.
Elle est loin l'image de la fac frondeuse, toujours en pointe des mobilisations étudiantes. Pour changer son image, Paris 8, l'université de Saint-Denis (93), invite désormais régulièrement des journalistes, via une agence de communication, à des rencontres autour de grands réalisateurs, comme récemment Michael Haneke ou Manoel de Oliveira. Plus glamour, sans doute, que des banderoles et des piquets de grève. Ailleurs, c’est une autre université, qui convie à déjeuner dans un grand restaurant parisien quelques représentants des medias pour converser de sa stratégie avec son président. C'est encore l’université de Créteil, qui placarde dans le métro son offensivecampagne : «J’ai fait l’UPEC», façon grande école. Campagnepour laquelle elle a reçu un prix –ça ne s’invente pas– de «communication corporate».
Sous l’effet de l’autonomie, les universités françaises découvrent, avec un certain enthousiasme, la communication. La LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités, dite aussi Loi Pécresse) a en effet instauré une concurrence à tous les niveaux entre établissements, que ce soit pour attirer les meilleurs étudiants, les meilleurs enseignants-chercheurs, mais aussi pour obtenir les financements des régions ou, dans une moindre mesure, du privé. Les universités estiment désormais qu’il faut revoir leur image pour s’imposer dans un paysage en pleine recomposition.
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