KUNZ WESTERHOFF Dominique, ATALLAH Marc (dir.), L'homme-machine et ses avatars. Entre science, philosophie et littérature XVIIe-XXIe siècles , coll. Pour demain, Vrin, 2012, 320 pages.
ISBN 978-2-7116-2349-5
Dans le contexte de la révolution galiléenne, Descartes a fondé une anthropologie mécaniste qui n’a cessé de se redéfinir au fil des découvertes scientifiques et des controverses qu’elle a suscitées : après l’Homme-Machine, est venu l’Homme Électrique, puis l’Homme Cybernétique. Ces avatars signalent la constante réévaluation, la mesure toujours reprise d’une métaphore originaire, à la fois féconde et insuffisante, heuristique et limitée.
Au carrefour des sciences humaines, des sciences et de l’ingénierie, il s’agit d’historiciser cette construction culturelle au long cours, jusqu’à la robotique bio-inspirée et à l’hybridation contemporaine du corps et de la technologie. L’approche littéraire en éclaire, elle, toute la dimension imaginaire : de l’automate parleur au cyborg, l’innovation scientifique est indissociable, sinon indiscernable, d’une saillance de la fiction.
Fable philosophique, poésie scientifique, roman libertin, conte fantastique, théâtre satirique, roman social ou science-fiction : ces différents genres font ainsi valoir la compétence de la littérature pour penser la culture de l’homme-machine, et pour faire émerger le mécanique, le non-mécanique, ou l’anti-mécanique, comme autant de procès d’humanisation opérés par la pratique symbolique.
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