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Les compositeurs-critiques au XX e siècle

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Les compositeurs-critiques au XXe siècle Dans la continuité d’illustres prédécesseurs qui contribuèrent, au cœur du XIX esiècle, à donner à la critique ses lettres de noblesse – Berlioz, Schumann, Liszt, Wagner –, bien des compositeurs approchèrent au XX esiècle l’activité critique, dans le sillage de Debussy ou de Schoenberg. Quelle que soit leur motivation – d’ordre financier, polémique, esthétique ou médiatique –, quelle que soit la nature, l’abondance ou le support de publication de leurs textes, ces derniers jouirent et jouissent encore d’une incontestable autorité. Cette autorité fut même un argument mis en avant par les journaux, le cas échéant, pour s’attirer un lectorat aussi nombreux que distingué. Seulement voilà: au procès de compétence, qui fut souvent attenté aux critiques musicaux (au point d’être devenu un stéréotype du discours métacritique depuis le XIX esiècle), se substitua, en l’occurrence, un procès en légitimité. De violents débats surgirent, à l’instar de celui qui opposa Boris de Schloezer et Charles Koechlin dans la Revue musicale en 1927. Dans son Traité de la critique musicale , Armand Machabey enfonça le clou deux décennies plus tard: «Le compositeur de vocation, écrit-il, doit rester compositeur: il ne peut être, en raison même de sa personnalité, bon critique». Même Debussy n’est point épargné. Inscrits dans un débat polémique très caractéristique de son temps, ces propos interrogent la position particulière du compositeur, juge et partie, lorsque ce dernier s’empare de la fonction critique. Mais si les fondements du procès en légitimité peuvent être largement discutés, d’autres questions, qui lui sont intimement liées, se posenttoujours : les compositeurs sont-ils les meilleurs critiques musicaux, en raison de leur compétence technique et de leur connaissance interne du métier? Quelle est la nature du discours qu’ils livrent en tant que critiques? Ont-ils une plume nécessairement moins affûtée que les «littérateurs»? Leurs textes impliquent-ils un type de lecture spécifique, des méthodes d’approche particulières? Cette journée co-organisée par Timothée Picard (Rennes II) et Emmanuel Reibel (Paris Ouest Nanterre) s’inscrit dans le cadre d’un programme concernant «La critique musicale au XXe siècle» (Institut universitaire de France). On trouvera un descriptif des journées passées ou à venir sur le site du CELLAM ( www.cellam.fr ). Programme Jeudi 5 février 2015 (9h-18h) Université Paris Ouest Nanterre RER A - Nanterre Université Bâtiment B - Rez-de-chaussée - Salle Paul Ricoeur B016 9h Accueil des participants 9h30 Michel Duchesneau Conférence liminaire. Les compositeurs-critiques, scientifiques ou artistes? Présidence Michel Duchesneau 10h Pauline Ritaine La critique de Dukas, appui ou obstacle à la composition? 11h15 Vincent Giroud Reynaldo Hahn, critique éclectique? 11h45 Cécile Quesney Marcel Delannoy et Arthur Honegger: deux compositeurs-critiques sous l’Occupation APRES-MIDI Présidence Vincent Giroud 14h15 Annelies Fryberger La blogosphère et les réseaux sociaux, nouveaux outils du compositeur-critique contemporain. 14h45 Nicolas Donin «De moi à moi» ? Dialogues réels et imaginaires dans le discours public des compositeurs Présidence Nicolas Donin 15h30 Sarah Barbedette "L'incantation qui fera germer l'oeuvre". Aspects de la critique selon Pierre Boulez 16h François Balanche «Se soustraire du pouvoir», «ne soumettre personne»: la liberté comme valeur dans la critique musicale d'André Boucourechliev 16h30 Table-ronde animée par Timothée Picard et Emmanuel Reibel Avec Gérard Condé et Claude Samuel

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