Référence bibliographique : Samuel Lair (sous la dir.), Fortunes littéraires de Tristan Corbière , L'Harmattan, collection "Espaces littéraires", 2012. EAN13 : 9782336005713.
Si le poète Corbière fut, en dépit de certaines apparences, assez peu disert sur son art et sur lui-même, la critique, elle, a préféré attendre d’être posthume pour se libérer. Tantôt elle a pour lui les yeux de Chimène, tantôt elle le considère comme le Jocrisse de la pièce. Il ne s’agira pas ici de critique au sens théorique du terme, plutôt de réception auprès de ses pairs, d’appréciation d’égal à égal, bref, des lectures de Corbière qu’écrivains et poètes livrèrent à chaud, ou dans l’élaboration de leur œuvre propre. C’est en effet au sein de la création romanesque ou dans le discours critique, au plus intime du journal littéraire, ou dans le débat ou l’invention poétique, parfois simplement dans la chronique, que l’on trouvera un tel discours sur notre mélange adultère de tout . L’œuvre et la figure de Tristan sont parfois source d’inspiration, et le prétexte à une création personnelle. L’acrobate cocasse, le décadent, l’artiste breton, le poète douloureux, l’ironiste aigu, le réformateur du verbe: chacun de ses visages interpelle Léautaud, Claudel, Huysmans, Tzara, Verlaine, bien sûr, d’autres encore. Mais ces lectures ne dévoilent-elles pas aussi un certain portrait du peintre, autant que l’esquisse cohérente du modèle envisagé?
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