Le groupe «Les écritures du Moi» [1] organise un colloque international sous l’intitulé: «Subjectivité et écriture dans la littérature contemporaine», et ce les jeudi 04 et vendredi 05 avril 2013, à l’Institut Supérieur des Langues de Tunis, 14, avenue Ibn Maja, Cité el Khadhra, 1003, Tunis, Tunisie.
Subjectivité et écriture dans la littérature contemporaine
Contrairement aux idées reçues, la subjectivité ne se limite pas à l’œuvre autobiographique. Elle ne se limite pas non plus à l’autofiction. Elle est inhérente à toute création littéraire, à toute forme d’écriture, à toute prise de parole.
«Dévalorisée par les sciences humaines, la subjectivité était [avant les années 60] condamnée, le sujet, réhabilité par l’échec des grandes théories et entreprises collectives, est de retour mais conscient désormais des apories de l’autobiographie, il s’épanouit dans la diversité des écritures de soi, où la fiction "existentielle" flirte avec le réel.» [2]
Avec la faillite des idéologies collectives, assiste-t-on à un retour à l’individu triomphant ou à un effritement du sujet? Dans quelle mesure la littérature est-elle le lieu de la revalorisation de la quête de soi? Suffit-il d’être dans la transgression, y compris celle des codes littéraires pour prétendre être soi? A travers la multiplicité des figures de la subjectivité, à travers celle des personnages, la fiction permet-elle d’atteindre cet idéal? La littérature n’est-elle pas un compromis entre toutes les parties du sujet dans sa fragmentation, sa polyphonie? Peut-elle, en dépit de cela, générer un sujet «cohérent»?
Si la forme est l’Idée supérieure, comment s’organise la rencontre du «je» et du «moi» dans les différents genres littéraires? Certains d’entre eux sont-ils plus propices à l’expression de la subjectivité (autobiographie, autofiction, roman à la première personne, etc.) ou servent-ils de paravent pour camoufler, par le dit cru, le non-ditd’une autre parole souterraine où l’anecdotique voilerait une subjectivité plus profonde?
Si l’outil linguistique est commun, d’usage collectif et si, paradoxalement, l’énonciation n’existe que prise en charge par un «sujet», jusqu’à quel point la création littéraire est-elle l’expression d’une singularité?
Dans le sillage de ces interrogations se pose la question cruciale de la réception. Le sujet-écrivant ne devient-il pas un objet aux mains d’un sujet-lisant dans une interaction qui reste à délimiter. Dans la tentative d’émerger, l’énonciateur ne risque-t-il pas l’incompréhension, voire le rejet du lecteur? N’est-ce pas dans l’intersubjectivité que peut se dessiner une objectivité autre confinant à l’universalité? Qu’est-ce donc qu’un moi authentique. Unique en soi, en quête d’une nouvelle expression littéraire, n’encourt-il pas le danger de l’hermétisme?
Comité d’organisation
Comité Scientifique
Rafika Abbès
Ilham Ben Miled
Issam Maâchaoui
Mondher Jebbari
Yacoub Ghérissi
Rafika Abbès
Wafa Ourari-Bsaies
Yosr Blaiech
Leïla Ben Ezzeddine
Ilham Ben Miled
Les propositions de communication devront parvenir, avant le 20 décembre 2012, au groupe des «Ecritures du moi», par courrier électronique, aux adresses mail de Rafika Abbès ( rafikaabbes@yahoo.fr ) ou de Wafa Bsaies-Ourari ( bwourari@yahoo.com ).
Les interventions se feront sur la base de 20 mn. Une table ronde est prévue l’après-midi du vendredi 05 avril 2013 en présence d’écrivains qui s’exprimeront pendant 10 mn au sujet de ce thème en rapport avec leurs œuvres.
Les participants recevront, au plus tard le 15 janvier 2013, notification de leur participation.
[1] «Les écritures du Moi», est un groupe de recherche, constitué en 1999 par des enseignants-chercheurs de l’Institut Supérieur des Langues de Tunis (ISLT). Il se propose de réfléchir sur des questions de littérature relatives à la problématique de la subjectivité dans l’écriture. Il a à son actif quatre publications qui font suite à des colloques organisés à l’ISLT.
[2] Christian MILAT 1980-2005 : radiographie de la littérature ... @nalyses printemps 2006, p.1.
↧