A CÔTÉ DU GENRE : SEXE, CULTURE ET PHILOSOPHIE
Journée d’étude internationale
Organisée par l'équipe « Études de la culture » de l'Institut ACTE (Arts Créations Théories Esthétiques)
UMR 8218 Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - CNRS
Amphithéâtre du centre Saint-Charles - 24 novembre 2012
Le « genre » est un concept philosophique neuf, du moins appliqué à l’étude des rapports entre les humains. Il s’emploie au singulier plutôt qu’au pluriel. Pourtant il ne laisse de faire question. D’abord parce que trop souvent il se réduit aux oppositions convenues nature/culture, essence/construction qui, elles-mêmes, ne sont plus interrogées mais prise comme une binarité immédiatement opératoire. Ensuite, parce qu’il prête à confusion, le français « genre » n’équivalant pas à l’anglais gender, car plus large (gender, genre, genus, kind, look), donc moins centré sur le rapport entre langage et sexuation. L’anglais sex dit d’abord le biologique, quand le français « sexe » ouvre une perspective abstraite. A cela s’adjoint la question de l’organe au regard de la distinction entre sexe et genre. Enfin, parce, sous ces aspects prometteurs de reconnaissance et d’émancipation, c’est un écran qui neutralise les femmes autant qu’une surface où s’écrivent les effets du sexe. Le « genre » est-il donc bien ce qui vient troubler une différence des sexes, laquelle en est le préalable et l’objet ? Car qu’en serait-il si la différence des sexes était une catégorie vide ? En effet, la différence s’oppose à l’identité comme elle s’affronte à l’égalité. Mais a-t-on jamais su ce qu’est une « identité sexuelle », les assignations officielles à tel ou tel sexe étant éloignées des représentations et conduites réfractaires d’un agent libre? L’histoire de l’art abonde en figures ambiguës, hyperboliques qui se jouent des rôles sociaux. A-t-on jamais vu une égalité effective entre hommes et femmes, l’horizon de l’émancipation de celles-là apparaissant comme sans cesse repoussé ? L’historicité des représentations politiques et artistiques et des rapports entre les sexes nous montre des dissymétries.
« A côté du genre » est donc une hypothèse de réflexion qui invite à une distance critique pour penser une aspiration à la liberté dans la politique et la création, l’économique et le corps, la pensée et l’agir. Il s’agira donc de comprendre en quoi des figures réfractaires ne sont pas une marge négligeable (à solder dans les pertes et profits d’une société comptable), mais bien les ferments créatifs d’un autre monde possible.
PROGRAMME
9h00 : Accueil
9h20 : Présentation de la journée d'étude par Christophe Genin
9h30-10h : Geneviève Fraisse (CNRS)
« À côté du genre », réflexion critique.
10h-10h30 : Bérengère Kolly (Université Paris 1)
Des sœurs chez les frères ? Configuration et reconfiguration à partir d’un objet philosophique sexué : l’exemple des sœurs politiques
10h30-11h : Ursula Konnertz (Université de Tübingen, Allemagne)
La revue Philosophin
11h-11h15 : Questions du public
11h15-11h30 : Pause
11h30-12h : Armando Zacarias (Université de Guadalajara, Mexique)
La construction de la vision du monde à partir de la présence des femmes dans la scène contemporaine mexicaine.
12h-12h30 : Marie Baudry (Université Nancy 2)
Les problèmes du « genre » en théorie littéraire
12h30-12h45 : Questions du public
12h45-14h30 : Pause déjeuner
14h30-15h : Christophe Genin (Université Paris 1)
L’ange et l’androgyne
15h-15h30 : Cristina Castellano (Université Paris 1)
Le genre dans les musées nationaux
15h30-15h50 : Marion Coville (doctorante, Université Paris 1)
Les mises en scène du corps de l'héroïne de jeux vidéo
15h50-16h10 : Guillaume Le Gouez (doctorant, Université Paris 1)
Les identités troubles dans le cinéma américain des années 1990
16h10-16h30 : Questions du public
16h30-17h30 : Pot de l'amitié
Lieu : Université Paris 1- UFR 04
Amphithéâtre du Centre Saint Charles
47 rue des Bergers, Paris 15
M° Lourmel (8), Charles Michels (10)
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