Le roman du voyageJournées d’études organisées par le Centre d’Etudes sur le Roman et le Romanesque - CERCLL (Université de Picardie-Jules Verne), en collaboration avec le CRLV (Université de Clermont-Ferrand). 13 et 14 décembre 2013le Logis du Roi, AmiensComité scientifique:Marie-Françoise Montaubin (Université de Picardie-Jules-Verne)Philippe Antoine (Université de Clermont-Ferrand)Catherine Grall (Université de Picardie-Jules Verne)Anne Duprat (Université de Picardie-Jules Verne)Contacts: anne.duprat@u-picardie.frAvec les pérégrinations de l’homme aux mille tours, souvent décrit comme le premier héros d’un roman qui ne dit pas encore son nom, commence la longue histoire commune du roman et du récit de voyage. En partageant leurs dynamiques, leurs aspirations, leurs hasards, leurs étapes et leurs logiques, le parcours romanesque et le parcours sur terre ont souvent confondu aussi leurs enjeux respectifs. A l’errance ou la quête des gestes médiévales succèdent ainsi l’itinéraire spirituel ou symbolique des narrateurs-pèlerins en route vers le salut, les tribulations et victoires des héros malmenés ou exemplaires des romans picaresques et des récits de conquête de la première modernité, puis la découverte de soi, de l’autre — et des limites d’un monde désormais si connu qu’il faut le réinventer, de l’essor du roman d’aventures à l’âge des Lumières aux différents genres de l’anticipation au XXème siècle. Jusque dans ses incertitudes sur les pouvoirs du récit, et dans son refus de conter ou de raconter le monde, le roman à l’«ère du soupçon» emprunte encore au voyage l’un de ses traits essentiels: le fait de prendre pour objet non une histoire, mais un mouvement.L’histoire du roman aura-t-elle mené auteurs et lecteurs de la nost-algie, comme aspiration à un retour sans cesse différé dans une patrie perdue,au désir d’aventure, qui attire au contraire les narrateurs-voyageurs de la modernité vers la terre inconnue, la route non tracée, le parcours inédit— pour les convaincre enfin de l’inexistence d’un itinéraire qui soit entièrement nouveau ? Quel modèle le voyage d’un côté, et le récit de voyage de l’autre ont-ils proposé au roman? comment le roman a-t-il pu, de son côté, influencer la vision que les hommes en route, voyageurs volontaires ou contraints à l’exil, se sont faite de leur parcours sur terre? Quelles ont été, et quelles peuvent être aujourd’hui encore les formes esthétiques et littéraires que prend cette réflexion du roman dans le miroir du voyage, et du récit de voyage dans le roman?Les journées d’études « Le Roman du voyage» des 13 et 14 décembre 2013, qui font suite à la session «Littérature et voyage» organisée par le CERR-CERCLL au colloque international des 17 et 18 octobre à Moscou (Université d’Etat) accueilleront aussi bien des contributions consacrées à l’histoire qu’aux modalités nouvelles de ces rapports entre la forme romanesque et celles des différents genres du récit viatique dans les littératures du monde, et aux propositions que l’on peut faire sur le rôle qu’est appelée à jouer cette articulation entre récit de voyage et roman dans le récit contemporain.ProgrammeVendredi 13 décembre 2013Logis du Roi – Salle d’honneur (3 e étage)10: 30 Accueil (Anne Duprat, M-F. Montaubin, C. Grall)10: 45: Introduction - Philippe Antoine (Université de Clermont-Ferrand)11:00-12:30 - «Utopies/hétérotopies, de l’Antiquité au siècle d’Or »Présidence: François MoureauIsabel Dejardin (CRLC-Paris4/ Orléans): «Le roman grec, une matrice paradoxale»Jean-Claude Laborie (Paris-10 Nanterre Université): «Les navigations de Pantagruel, de la nef des fous au bateau ivre»Emilie Picherot (Lille-3) «Le voyage et l’exil des musulmans d’Espagne dans Don Quichotte»14h-15h30 - «Voyages et Lumières »Présidence: Sylvie RequemoraSylviane Albertan-Coppola (CERR/UPJV) «Le roman du voyage de Bougainville»Audrey Faulot (Université de Picardie - CERR/PJV): « "De grandes lumières [...] par accident". L’Histoire générale des voyages au miroir des romans de Prévost : du récit de voyage au roman des voyageurs ? »Camille Guyon-Lecoq (UPJV – CERR-UPJV)«Le Triomphe du sentiment de Bibiena ou pourquoi faut-il que les femmes lisent des romans tandis que les hommes voyagent?»16: 30-18: 00 - «Le romanesque du voyage en question »Présidence: Anita Gonzalez-RaymondSylvie Requemora (Aix-Marseille Université) « La Provençale en perspectives: la querelle entre Regnard et de Fercourt, ou la réappropriation de l'espace algérien de la captivité en espace provençal de la littérarité»Guy Barthélémy, CHSIM- EHESS: «Le romanesque comme médiation problématique dans le Voyage en Orient de Nerval»Encarnacion Medina (Université de Jaén): «Fonction normative de la Nature dans les écritures de l’errance d’Edgar Quinet et de Gustave Flaubert »Samedi 14 décembre 2013Logis du Roi – Salle du Sagittaire (Rdc)09:00- 10:30 - «Formes et paradoxes de l’errance romanesque»Présidence: Marie-Françoise MontaubinAlain Guyot, Université de Lorraine (Nancy): «Roman et récit de voyage aux XIXe et XXe siècles: interférences et contaminations»Anne-Sophie de Franceschi, IUT d’Amiens-CERCLL-CERR: «Le roman des «robes noires»Cécile Kovacshazy(Université de Limoges) : «Le refus du roman de voyage, ou le roman ancillaire»11:30-12: 30 - «Poètes et romanciers du voyage»Présidence: Philippe AntoineMathilde Poizat-Amar (University of Kent (Angleterre)/Université Paris-Ouest Nanterre): «Le roman de Segalen à l’épreuve du voyage: de la fracture à la diffraction, Les Immémoriaux , 1907»Marie Dollé (CERR/UPJV): «Poésie en voyage»14:30-16:00 «Le dernier siècle des voyages? »Présidence: Catherine GrallThouraya Ben Salah (Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, Tunisie): «Le Clézio et Echenoz, deux chantres du départ»Jacqueline Guittard (CERR-CERCLL): «Les voyages de Roland Barthes: l’écriture du fragment»Catherine Grall (CERR-UPJV) : « L'errance documentée: après ou contre les récits et romans de voyages ? »16: 30 Anne Duprat: «Conclusions»
Le roman du voyageJournées d’études organisées par le Centre d’Etudes sur le Roman et le Romanesque - CERCLL (Université de Picardie-Jules Verne), en collaboration avec le CRLV (Université de Clermont-Ferrand). 13 et 14 décembre 2013le Logis du Roi, AmiensComité scientifique:Marie-Françoise Montaubin (Université de Picardie-Jules-Verne)Philippe Antoine (Université de Clermont-Ferrand)Catherine Grall (Université de Picardie-Jules Verne)Anne Duprat (Université de Picardie-Jules Verne)Contacts: anne.duprat@u-picardie.frAvec les pérégrinations de l’homme aux mille tours, souvent décrit comme le premier héros d’un roman qui ne dit pas encore son nom, commence la longue histoire commune du roman et du récit de voyage. En partageant leurs dynamiques, leurs aspirations, leurs hasards, leurs étapes et leurs logiques, le parcours romanesque et le parcours sur terre ont souvent confondu aussi leurs enjeux respectifs. A l’errance ou la quête des gestes médiévales succèdent ainsi l’itinéraire spirituel ou symbolique des narrateurs-pèlerins en route vers le salut, les tribulations et victoires des héros malmenés ou exemplaires des romans picaresques et des récits de conquête de la première modernité, puis la découverte de soi, de l’autre — et des limites d’un monde désormais si connu qu’il faut le réinventer, de l’essor du roman d’aventures à l’âge des Lumières aux différents genres de l’anticipation au XXème siècle. Jusque dans ses incertitudes sur les pouvoirs du récit, et dans son refus de conter ou de raconter le monde, le roman à l’«ère du soupçon» emprunte encore au voyage l’un de ses traits essentiels: le fait de prendre pour objet non une histoire, mais un mouvement.L’histoire du roman aura-t-elle mené auteurs et lecteurs de la nost-algie, comme aspiration à un retour sans cesse différé dans une patrie perdue,au désir d’aventure, qui attire au contraire les narrateurs-voyageurs de la modernité vers la terre inconnue, la route non tracée, le parcours inédit— pour les convaincre enfin de l’inexistence d’un itinéraire qui soit entièrement nouveau ? Quel modèle le voyage d’un côté, et le récit de voyage de l’autre ont-ils proposé au roman? comment le roman a-t-il pu, de son côté, influencer la vision que les hommes en route, voyageurs volontaires ou contraints à l’exil, se sont faite de leur parcours sur terre? Quelles ont été, et quelles peuvent être aujourd’hui encore les formes esthétiques et littéraires que prend cette réflexion du roman dans le miroir du voyage, et du récit de voyage dans le roman?Les journées d’études « Le Roman du voyage» des 13 et 14 décembre 2013, qui font suite à la session «Littérature et voyage» organisée par le CERR-CERCLL au colloque international des 17 et 18 octobre à Moscou (Université d’Etat) accueilleront aussi bien des contributions consacrées à l’histoire qu’aux modalités nouvelles de ces rapports entre la forme romanesque et celles des différents genres du récit viatique dans les littératures du monde, et aux propositions que l’on peut faire sur le rôle qu’est appelée à jouer cette articulation entre récit de voyage et roman dans le récit contemporain.ProgrammeVendredi 13 décembre 2013Logis du Roi – Salle d’honneur (3 e étage)10: 30 Accueil (Anne Duprat, M-F. Montaubin, C. Grall)10: 45: Introduction - Philippe Antoine (Université de Clermont-Ferrand)11:00-12:30 - «Utopies/hétérotopies, de l’Antiquité au siècle d’Or »Présidence: François MoureauIsabel Dejardin (CRLC-Paris4/ Orléans): «Le roman grec, une matrice paradoxale»Jean-Claude Laborie (Paris-10 Nanterre Université): «Les navigations de Pantagruel, de la nef des fous au bateau ivre»Emilie Picherot (Lille-3) «Le voyage et l’exil des musulmans d’Espagne dans Don Quichotte»14h-15h30 - «Voyages et Lumières »Présidence: Sylvie RequemoraSylviane Albertan-Coppola (CERR/UPJV) «Le roman du voyage de Bougainville»Audrey Faulot (Université de Picardie - CERR/PJV): « "De grandes lumières [...] par accident". L’Histoire générale des voyages au miroir des romans de Prévost : du récit de voyage au roman des voyageurs ? »Camille Guyon-Lecoq (UPJV – CERR-UPJV)«Le Triomphe du sentiment de Bibiena ou pourquoi faut-il que les femmes lisent des romans tandis que les hommes voyagent?»16: 30-18: 00 - «Le romanesque du voyage en question »Présidence: Anita Gonzalez-RaymondSylvie Requemora (Aix-Marseille Université) « La Provençale en perspectives: la querelle entre Regnard et de Fercourt, ou la réappropriation de l'espace algérien de la captivité en espace provençal de la littérarité»Guy Barthélémy, CHSIM- EHESS: «Le romanesque comme médiation problématique dans le Voyage en Orient de Nerval»Encarnacion Medina (Université de Jaén): «Fonction normative de la Nature dans les écritures de l’errance d’Edgar Quinet et de Gustave Flaubert »Samedi 14 décembre 2013Logis du Roi – Salle du Sagittaire (Rdc)09:00- 10:30 - «Formes et paradoxes de l’errance romanesque»Présidence: Marie-Françoise MontaubinAlain Guyot, Université de Lorraine (Nancy): «Roman et récit de voyage aux XIXe et XXe siècles: interférences et contaminations»Anne-Sophie de Franceschi, IUT d’Amiens-CERCLL-CERR: «Le roman des «robes noires»Cécile Kovacshazy(Université de Limoges) : «Le refus du roman de voyage, ou le roman ancillaire»11:30-12: 30 - «Poètes et romanciers du voyage»Présidence: Philippe AntoineMathilde Poizat-Amar (University of Kent (Angleterre)/Université Paris-Ouest Nanterre): «Le roman de Segalen à l’épreuve du voyage: de la fracture à la diffraction, Les Immémoriaux , 1907»Marie Dollé (CERR/UPJV): «Poésie en voyage»14:30-16:00 «Le dernier siècle des voyages? »Présidence: Catherine GrallThouraya Ben Salah (Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, Tunisie): «Le Clézio et Echenoz, deux chantres du départ»Jacqueline Guittard (CERR-CERCLL): «Les voyages de Roland Barthes: l’écriture du fragment»Catherine Grall (CERR-UPJV) : « L'errance documentée: après ou contre les récits et romans de voyages ? »16: 30 Anne Duprat: «Conclusions»