Pour son sixième numéro, la revue en ligne à comité de lecture Le Verger propose d’engager une réflexion sur «la fête à la Renaissance». Depuis la publication, sous la direction de Jean Jacquot, des trois tomes consacrés aux Fêtes de la Renaissance , peu de manifestations scientifiques ou d’ouvrages collectifs ont proposé de renouveler les approches sur ce thème de recherche pourtant très riche, surtout si l’on considère la fête, non du seul point de vue du divertissement, mais plus largement comme une manifestation culturelle, cultuelle et/ou politique, inscrite au cœur de la célébration. La part sombre, et par conséquent ambiguë, des «réjouissances», telles les funérailles par exemple, ne sera ainsi pas laissée de côté, cet axe prolongeant une réflexion engagée en 2008, notamment par l’exposition «Fêtes et crimes à la Renaissance à la cour d’Henri III» (Musée de Blois).La période de la Renaissance, entendue ici au sens large, offre la part belle aux fêtes: qu’elles soient urbaines, rurales ou de cour, profanes ou sacrées, les festivités s’inscrivent dans des lieux divers (la rue, la place publique, le palais, la maison, l’église...) et sollicitent différents groupes sociaux, tant du côté des participants que des artisans de la fête. Nous aimerions que ce numéro soit l'occasion de proposer un questionnement non seulement sur les espaces de la fête dans leur dimension géographique mais également des pistes de réflexion sur ce que nous pourrions appeler la «sociologie» de la fête.Moment de cohésion du groupe, la fête est aussi l’occasion d’une représentation identitaire qui se construit face à l’autre, voire contre lui: il s’agit ainsi, par exemple, de comprendre comment la Contre-Réforme s’est penchée sur la question de la célébration des saints pour en faire une arme de l’apologétique catholique, tandis qu’il a fallu réinventer, dans le culte protestant, de nouvelles célébrations.Toutes les propositions qui envisageront la préparation et/ou la postérité de la fête, à travers les manuscrits et les éditions, littéraires ou musicales, ainsi que les œuvres picturales seront les bienvenues: se pose en effet la question de savoir quelle place est accordée à la fête, avant ou après, les festivités. La fête donne-t-elle lieu à des productions spécifiques ou, au contraire, les informations sur celle-ci sont-elles disséminées dans des sources qui ne lui sont pas directement consacrées?Nous laissons les contributeurs libres du choix de leur sujet. Les articles peuvent être de longueur variable, dans une limite de 8 à 15 pages, soit entre 30 000 et 50 000 caractères environ (espaces compris, notes incluses). Les propositions sont à adresser avant le 15 janvier 2014 à site.cornucopia@gmail.com, et les textes à remettre avant le 15 juin 2014.
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