Balthazar Kaplan, Lire MattottiArticle paru sur le site "du9.org", novembre 2013."En littérature, tout grand auteur modifie le mode de lecture. Pour entrer dans Proust ou dans Faulkner, il faut accepter de changer sa façon de lire. Cette vérité vaut-elle également pour la bande dessinée? On pourrait croire que l’immédiateté des images et un code de lecture à peu près uniforme rendent la lecture moins dépendante des œuvres. Et pourtant… L’originalité et la force de certaines œuvres bousculent aussi notre lecture. Celle de Lorenzo Mattotti en est un excellent exemple.Une lecture superficielle de Mattotti pourrait laisser croire que ses bandes dessinées se rattachent davantage à la tradition de l’illustration. L’importance du texte hors des bulles, le fait que Mattotti ait par ailleurs illustré des récits pourraient le laisser penser. Mais c’est, en fait, le contraire. Les images précèdent le texte. Mattotti l’explique lui-même((Dans le film de Ludovic Cantais, Le triomphe de la couleur, Ina Arte 2004.)): dans la genèse de ses œuvres — par exemple pour Feux — au début, il n’y avait qu’un récit muet. Le texte est arrivé après, inspiré par les images. Chez Mattotti, c’est le texte qui illustre les images. Ou pour dire les choses autrement, la relation images/textes joue comme un couple de danseurs: parfois ils s’enlacent, parfois ils s’écartent, l’un gagnant en autonomie (l’image) pendant que l’autre se fait plus discret. (...)"Lire la suite : http://www.du9.org/dossier/lire-mattotti/
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