Ève Mascarau, Louis JouvetParis : Actes Sud-Papiers, coll. "Mettre en scène"EAN 9782330023928112p.Prix 13EURPrésentation de l'éditeur : Soucieux d’interroger inlassablement l’énigme propre aux grandes œuvres de théâtre, de questionner quotidiennement sa pratique, Louis Jouvet, à la frontière entre deux époques de l’art dramatique, était un homme de théâtre total. Le nom de Louis Jouvet évoque d’abord le grand acteur de cinéma. Pourtant, Jouvet était prioritairement lié au théâtre, où il exerça les activités de directeur, décorateur, créateur de lumières, machiniste, comédien et metteur en scène. Véritable artisan du théâtre , c’est par la pratique, la machinerie, la scénographie et la régie qu’il entra dans la profession. Dans ses spectacles, son souci du détail et de la perfection s’attachait à chacun des éléments de la représentation, du jeu de l’acteur et du texte, substrat indispensable à tout travail, jusqu’aux dernières réalisations matérielles. Louis Jouvet naît en 1887 à Crozon, dans le Finistère. En 1905, il monte à Paris où il court les spectacles, admire Sarah Bernhardt, étudie des rôles et passe des auditions. En 1907, il adhère au Groupe d’Action d’art, cercle d’artistes qui veut “agir par la tendresse et l’enthousiasme”. Dès 1909, il prend la direction du groupe, devenu Théàtre d’Action d’art : il y joue, tout en s’occupant aussi de la technique et de la régie. Cette première expérience lui permet de se produire dans de nombreux spectacles. En 1911, le hasard lui fait croiser Else Collin, sa future épouse, préceptrice chez la famille Copeau. Elle lui présente le “Patron”, qui recommande le jeune comédien pour un petit rôle dans Les Frères Karamazov et qui l’invitera ensuite à rejoindre l’aventure du Vieux-Colombier. En 1922, il le quittera pour le Théâtre des Champs Élysées, où il occupe les postes de directeur de scène, metteur en scène puis de directeur. Il y signe ses premiers spectacles et commence un long compagnonnage avec Jean Giraudoux. Parallèlement il fait ses premiers pas au cinéma avec Topaze (réalisé par Louis Gasnier en 1932), entamant ainsi un autre pan de sa carrière, pour une trentaine de films. En 1934, Jouvet quitte le Théâtre des Champs-Élysées pour l’Athénée, est nommé professeur au Conservatoire et devient associé à la Maison de Molière en tant que metteur en scène dès 1936 avec Gaston Baty, Jacques Copeau et Charles Dullin. Pendant la Seconde Guerre Mondiale et l’Occupation allemande, Jouvet choisit de s’exiler en Suisse, puis en Amérique Latine, pour une tournée de quatre ans. De retour en France en 1945, il retrouve le Théâtre de l’Athénée à Paris où il crée la dernière pièce de son ami Giraudoux, décédé en 1944, La Folle de Chaillot. Intéressé par les écritures contemporaines, il monte Les Bonnes de Jean Genêt (1947) et Les Mains sales de Jean-Paul Sartre (1950). Juqu’à sa disparition en 1951, Jouvet continue d’écrire des articles, de donner des conférences, de s’intéresser aux nouveautés et de poursuivre de nombreux projets, tants théâtraux que cinématographiques. Le parcours de Louis Jouvet se redécouvre ici comme une aventure théâtrale, à travers une vie toute entière animée par la mise en scène. Nee en 1985, Ève Mascarau est ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, qu’elle intègre en études théâtrales. Parallèlement à des expériences d’assistante à la mise en scène ( Théâtre des Amandiers) ou à la dramaturgie ( Théâtre National Populaire), elle consacre ses recherches à la pensée de Louis Jouvet. Elle est chargée de cours à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense et bénéficie du statut de chercheur associé au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France.
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