Le projet « A chacun son réel. La notion de réel dans les arts plastiques en France, RFA, RDA, Pologne des années 1960 à la fin des années 1980 » dirigé par Mathilde Arnoux (financé par le programme ERC Starting Grant Programm) au sein du Deutsches Forum für Kunstgeschichte / Centre allemand d’histoire de l’art (Paris) appartenant la fondation Max Weber ouvre à la candidature un poste de post-doctorant à plein temps spécialiste d’esthétique ou de théorie de l’art.L’ambition: en partant de l’analyse de la notion de réel, à travers la diversité des pratiques qui y font appel (performance, intégration d’objets dans les œuvres, figuration etc…) et de ces multiples interprétations en France, RFA, RDA, Pologne, le projet (voir descriptif du projet ci-après) a pour ambition d’apprécier les partages, échanges, malentendus, points communs de part et d’autre du rideau de fer. En interrogeant une même notion, le projet vise à repérer les mises en rapport possible entre des pratiques formelles distinctes, à questionner la pertinence de certains rapprochements entre des pratiques formelles voisines et à interroger les raisons de l’importance de cette notion durant les années 1960-1989. Dans ce cadre, il sera fondamental que les analyses envisagent les imbrications des champs artistiques, culturels, théoriques, politiques et idéologiques de l’époque.Le poste: Le poste est établi pour une durée de 2 ans. Le post-doctorant sera employé à plein temps.Les candidats devront avoir soutenu leur thèse.Il sera particulièrement apprécié que le post-doctorant comprenne et parle le français et l’une des deux autres langues du projet (l’allemand ou le polonais) afin de fonder rigoureusement l’analyse des échanges entre les pays et de faciliter la communication au sein de l’équipe.Profil du post-doctorant: Le sujet de recherche du post-doctorant devra correspondre aux ambitions du projet qui vise à apprécier la diversité des acceptions de la notion de réel dans la pratique des arts plastiques en France, RFA, RDA, Pologne. En vue d’établir des distinctions pertinentes, le post-doctorant devra contribuer à une réflexion sur ce que les démarches artistiques sollicitent à travers la notion de réel. Il devra accompagner le travail de recherches afin d’apprécier si les démarches artistiques traduisent, interprètent, s’appuient sur des discours théoriques, dans quelle mesure elles s’en distancient. Le post-doctorant devra bénéficier d’une grande familiarité avec l’histoire de l’art et ses méthodes, ainsi que d’une solide connaissance des fondements de l’esthétique afin d’étudier la tradition dans laquelle s’inscrit, ou par rapport à laquelle rompent les pratiques en jeu. Compte tenu de la période étudiée qui voit les ambitions de l’esthétique rejetées par certains artistes, parallèlement au développement d’un intérêt singulier pour les domaines sociologiques, politiques, éthiques etc., il sera fondamental que le post-doctorant porte également un intérêt aux philosophies politiques, aux réflexions éthiques qui ont pu inspirer les artistes de l’époque.Fonctions du Post-Doctorant :• Aide à la constitution d’un réseau international de chercheurs sur la notion de réel dans les arts plastiques en France RFA RDA Pologne • Participation active aux débats et manifestations organisés par le projet• Aide à la préparation des workshops sur la notion de réel dans les arts plastiques en France RFA RDA Pologne (2014-2015)• Sélection de textes sur la notion de réel dans les arts plastiques en France RFA RDA Pologne (écrits de philosophes et d’artistes)• Numérisation et mise en ligne des textes numérisés sur le sharepoint et enregistrement dans la base de données• Participations aux missions de recherches bibliographiques• Bilan régulier des recherches• Traductions de textes • Coopération aux projets éditoriaux du projet, suivi éditorial des publications • Site web • Base de données correction des donnéesLes frais pris en chargeLes frais de voyage et d’hébergement pour la participation à chaque Workshop sont pris en charge.Le dossier de candidature: Le dossier de candidature doit être constitué d’un projet de recherche, précisant l’année de recherche dans laquelle le candidat ou la candidate se situe, estimation du nombre d’années nécessaires pour l’aboutir (4 pages max.), d’une lettre de motivation dans laquelle le candidat ou la candidate présente la façon dont ce projet viendrait nourrir, compléter son propre travail de recherche, un CV (4 pages max.), deux lettres de recommandations.Les dossiers sont à soumettre par voie électronique à marnoux@dt-forum.org pour le 22 novembre au plus tard.Les candidats retenus seront appelés à être auditionnés au mois de décembre 2013, au Centre allemand d’histoire de l’art à Paris.Les dossiers soumis par des candidats handicapés feront l’objet d’une attention égale aux autres.La Fondation Max Weber soutient la parité entre hommes et femmes.* * *Le projet (détail): La notion de réel est employée de manière récurrente dans les écrits secondaires en histoire de l’art touchant à l’art produit depuis les années 1960. Elle est appliquée à des pratiques variées que ce soit celles relevant des néo-avant-gardes ou les retours à la figuration, elle fait surface lorsqu’il est question des recherches d’abolition de la frontière entre l’art et la vie à travers installations et performances, on la retrouve dans le cadre des descriptions de certaines pratiques de l’art conceptuel, ou de la photographie. Cette notion est convoquée dans les titres des ouvrages d’un Peter Sager, Neue Formen des Realismus – Kunst zwischen Illusion und Wirklichkeit, Cologne, 1973 ; d’un Christopher Carrell et al. éd., Polish Realities : New Art from Poland, Glasgow, 1988 ; d’un Hal Foster, The Return of the Real : The Avant-Garde at the End of the Century, Cambridge, Mass, 1996 ; elle fait également irruption dans les intitulés des chapitres de Michael Archer, L’art depuis 1960, Paris, 1997, « Le réel et ses objets » ; de Catherine Millet, L’art contemporain en France, Paris, 2005, sections intitulées « L’art adhère au réel » ou « Un retour dans la réalité des choses », ou encore de Klaus Honnef, Kunst der Gegenwart, chapitre « Die Inszenierung des Wirklicher oder die Macht der Fotografie », Cologne, 1988. Ce ne sont là que quelques exemples où le mot apparait ostensiblement, sans tenir compte de toutes les références qui évoquent le rapport de l’art de cette période au réel. Lorsque l’on pense aux efforts des historiens de l’art pour classer les pratiques artistiques par mouvements, courants, groupes distincts, rien n’est plus étonnant que de trouver ranger sous un même terme des pratiques de nature différente d’autant plus qu’on le retrouve aussi bien dans les propos sur l’art à l’ouest que dans ceux sur l’art à l’est du rideau de fer. L’articulation de pratiques variées autour d’une même notion est caractéristique de la Guerre froide. Les Etats-Unis et l’URSS, pour mieux affirmer chacun son modèle de société, ont investi des notions fondamentales de valeurs symboliques différentes de celles de l’ennemi, que l’on pense à la liberté, à l’économie, à l’égalité. Le réel compte parmi ces notions fondamentales à avoir fait l’objet de positionnement singulier de la part de chacune des superpuissances et de leurs satellites. La notion de réel, appliquée au champ économique, politique ou artistique, à l’ouest ou à l’est, prend des inflexions très diverses, même si le bloc soviétique a pu espérer lui donner une cohérence à travers la doctrine réaliste socialiste.Interroger la notion de réel dans les arts plastiques européens, c’est nourrir les réflexions menées au sujet de la formation de l’identité culturelle européenne et insister sur l’importance des années de Guerre froide dans sa définition. La France, la RFA, la RDA et la Pologne dont les destins ont été étroitement liés au cours du XXe siècle par l’amitié, les divisions, les oppositions, les destructions, leur partage de l’expérience de l’extermination apparaissent particulièrement justifié pour examiner ces enjeux. En se penchant sur la période qui s’étend des années 1960 à la fin des années 1980, on s’attache à la Guerre froide telle qu’elle s’est installée durablement une fois la déstalinisation accomplie. La notion de réel dans sa dimension polymorphe n’a encore jamais fait l’objet d’un examen approfondi dans le champ des arts plastiques des années 1960 à la fin des années 1980 et a fortiori aucune recherche ne s’est encore penchée sur les rapports entre les réels à l’Ouest et à l’Est en tenant compte du contexte idéologique. Car si l’étude des réseaux d’échanges artistiques au sein des pays européens de l’ouest, notamment entre la France et l’Allemagne et au sein des pays de l’est ont connu un essor considérable depuis une dizaine d’années, les recherches sur les échanges entre les pays se situant de part et d’autre du rideau de fer sont à leur balbutiement. Il est essentiel aujourd’hui de porter une attention particulière à ces questions, en tenant compte des enjeux idéologiques qui ont présidé à la Guerre froide. La concurrence entre les deux superpuissances a eu pour conséquence l’investissement d’ambitions idéologiques de tous les pans de la société. Dans ce contexte, les artistes se sont eux aussi situés plus ou moins clairement, ils se sont faits étiquetés, et les œuvres d’art contemporaines se sont elles aussi vues attribuées une place et une fonction dans cette concurrence mondiale pour un modèle de société. D’autant plus que les politiques culturelles de chacun des blocs ont souvent utilisés l’art comme ambassadeur de chacun de ces modèles.En dépit des classements, des positionnements qui se voudraient opposer, il est frappant de noter combien la notion de réel court de part et d’autre du rideau de fer et prend une part considérable dans le discours sur les arts plastiques. Elle est partagée par des mouvements classés dans des tendances considérées conventionnellement comme antinomiques des années 1960 à la fin des années 1980. La notion de réel peut être entendue selon un point de vue temporel (réel comme actualité, présent) ou un point de vue matériel (réel comme monde environnant, celui des objets concrets), qui correspondent à l’ambiguïté même de la définition du terme. Telle que nous l’envisageons, elle prend une signification différente suivant la pratique, l’artiste, le contexte, mais elle apparait néanmoins comme une préoccupation commune à des productions très différentes d’une même époque, comme pour attester du positionnement attendu de la part des artistes et de leurs œuvres face au monde extérieur. Dans les années 1960 et jusqu’à la fin des années 1980, la notion de réel ne fait pas nécessairement écho aux pratiques présentées comme traditionnellement préoccupées par le rendu du réel, qu’il s’agisse du vérisme de la sculpture de la république romaine, du XVIIe siècle hollandais, du réalisme d’un Courbet et de ses avatars, du retour à l’ordre de l’entre deux guerres. Elle est déclinée de diverses manières à travers les noms des mouvements comme le Nouveau Réalisme, le Réalisme capitaliste, le Réalisme socialiste, le réalisme photographique. Elle est investie par le retour à la figuration, mais elle est également essentielle dans le développement de la performance et des environnements et intervient à travers l’introduction des objets dans les pratiques Fluxus et néo-dada. Si cette notion du réel ne relève pas des pratiques qui y sont habituellement reliée en histoire de l’art et qu’elle s’applique de manière différenciée selon les contextes, à quoi correspond donc cette notion si souvent en jeu dans l’art de cette époque ? Participe-t-elle à un constat posé sur le monde environnant ? Intervient-elle dans le rendu le plus objectif possible à travers une préoccupation mimétique ? Engage-t-elle à recourir pratiquement aux objets environnants ? Contribue-t-elle à faire pénétrer la manifestation artistique dans la vie quotidienne par des interventions directes ? Encourage-t-elle l’art à sortir de la tour d’ivoire dans laquelle il a été relégué pour l’introduire dans de nouvelles sphères ? C’est ce que le projet propose de cerner. Il faut revenir sur de nombreuses évidences fondées sur des rapports strictement formels qui conduisent à un nivellement des ambitions portées par les œuvres et les artistes. Ainsi il faut se pencher sur l’intervention du réel à travers les diverses pratiques qui introduisent des objets issus du monde environnant, interroger les œuvres du Nouveau réalisme, de Wolf Vostell ou Beuys, de Wladyslaw Hasior, de Wlodimierz Borowski en Pologne ou encore les œuvres de la Türenausstellung organisée à Dresde en 1979. Au-delà des interprétations conventionnelles extrêmement déterminées par le contexte politique de l’époque, il faut porter plus d’attention à ce qu’implique l’introduction de morceau du monde environnant dans la matière même des œuvres. Loin d’être une seule ode au système capitaliste, ces pratiques interrogent l’abondance des choses et posent la question de ce que le quotidien, l’immédiat conservent comme marques du passé.En quoi le réel peut-il constituer un réservoir de mémoire ?Les performances dont la pratique fleurit dans ces années connaissent des déclinaisons variées, avec toujours pourtant l’idée qu’il s’agit d’une recherche de rapprochement entre l’art et la vie. Elles interrogent ce qui unit l’art au réel. Mais les contextes changent tout, car ce ne sont pas les mêmes buts : lorsque l’art rejoint la vie dans un système capitaliste ou dans un système communiste, dans une société libre ou dans la dissidence. Les performances d’un Gerhard Richter et Konrad Lueg qui moquent le réalisme socialiste autant que le capitalisme, d’un Josef Beuys qui prennent position politiquement, d’un Robert Filliou qui se veulent une équivalence de la vie, d’une Ewa Partum liées aux questions soulevées par le gender, celles du groupe des Autoperforationsartisten de Dresde, les actions de rue de Wojciech Krukowski soulèvent autant d’interrogation sur le positionnement de l’artiste face au monde environnant. La photographie par son lien originel à la question du rendu du réel soulève des questions fondamentales pour ce projet. Qu’est-ce que recèle l’idée d’équivalence entre le réel et l’image photographique ? Quelle incidence a l’acte artistique sur la façon dont est saisi le réel ? Qu’interroge la recherche d’objectivité des artistes de Düsseldorf et les prises de vue a priori neutre d’un Ulrich Wüst en RDA ? Ce sont des questions qui interrogent les implications de la subjectivité dans la tentative de capture de l’objet original.A travers la figuration ce n’est pas tant la mimesis ou le saisissement du monde environnant par l’artiste qui articule l’art à la notion de réel. Celui-ci intervient dans les réflexions sur le monde auxquelles la représentation cherche à faire accéder, car il ne s’agit plus tant de représenter le monde que d’y faire réfléchir à travers l’œuvre. La notion de réel est centrale puisqu’elle représente l’insaisissable. L’art est une prise de position dans le monde. En quoi le retour au monde visible comme réservoir iconographique permet-il d’interroger le positionnement de l’artiste dans la société, comme dans les œuvres d’un Jörg Immendorf, ou d’Anselm Kiefer ? Qu’interroge le rejet d’une réalité quotidienne brute par les artistes de la Figuration narrative en France ?Des pratiques artistiques très distinctes soulèvent des questions fondamentales autour de la notion de réel. A travers les mises en rapport d’œuvres produites de part et d’autres du rideau de fer, le projet propose ainsi de réexaminer les grilles de lecture manichéennes dont nous avons hérité, non pas pour les retourner strictement à l’inverse, mais pour y apporter des nuances essentielles qui rompent avec la partition entre deux groupes strictement opposés. Cette interrogation des incidences du contexte politique et idéologique sur les classements et interprétations des œuvres durant la Guerre froide n’a jamais été encore proposée. En interrogeant la façon dont la notion de réel a été traitée en France, RFA, RDA et Pologne, le projet cherche à valoriser les différents éclairages que chacun a pu proposer de cette notion. L’émergence de ces singularités – la reconnaissance de l’existence de pratiques méritant l’intérêt au-delà du rideau de fer – vient nourrir l’attente d’une reconnaissance de la scène artistique des pays autrefois situés au-delà du rideau de fer trop longtemps ignorée des ouvrages généraux sur l’art du XXe siècle. L’analyse de la notion de réel permet ainsi de se situer au-delà des oppositions conventionnelles entre les pratiques héritées de dada et celles relevant de la figuration, entre l’Ouest et l’Est. Elle constitue comme un fil conducteur à travers les textes d’artistes, de critiques, d’historiens de l’art du début des années 1960 à la fin des années 1980. Les diverses acceptions de la notion de réel se chevauchent parfois comme pour jouer sur les ambiguïtés du terme, tout en s’inscrivant dans une tradition historiographique parcourant l’histoire de l’art depuis toujours à travers notamment les questions de la mimesis et de l’objectivité, de la liberté de choix du sujet par l’artiste, de la position de celui-ci face au monde qui l’entoure. Le réel aussi insaisissable soit-il peut être investi par chacun selon ce qu’il considère en relever. Il remplit ainsi un vide conceptuel que trahit l’importance tenue par cette notion dans le domaine des arts plastiques durant cette période. Ainsi la notion de réel mérite un examen particulier car elle est déterminante pour la compréhension des œuvres mais aussi des missions qui leur ont été affublées par leur commentateur. Le réel, notion sur laquelle se projettent les ambitions des deux superpuissances de la guerre froide, constitue aussi pour l’Europe de cette époque un cadre où se joue la revendication d’une singularité culturelle, d’une affirmation d’une spécificité qui ne serait pas systématiquement amalgamée aux ambitions de l’URSS et des Etats-Unis. Cette notion permet de se situer au-delà des classements conventionnels et de se distancer de la traditionnelle scission entre l’Est et l’Ouest en examinant ce qui est en jeu de part et d’autre du rideau de fer à partir d’un même terme. Par-delà les frontières politiques, elle permet d’opérer des différenciations essentielles entre des pratiques partageant des ressemblances formelles – mais dont les contenus sont investis différemment – et d’envisager plus précisément la nature des éventuels rapports entre les pays. En revenant sur des scènes artistiques qui ont déjà plus ou moins fait l’objet d’études, il s’agit de proposer l’analyse des conditions dans lesquelles s’est formé un regard dont nous sommes encore largement tributaires sans que nous en mesurions l’importance. Il est essentiel de comprendre aujourd’hui la raison pour laquelle ce primat du réel semble largement accepté et pourquoi cette notion s’applique à des pratiques si variées dans les années de Guerre froide. Le projet proposé rompt ainsi avec l’écriture progressiste de l’histoire de l’art qui analyse la succession logique des mouvements artistiques et insiste sur la complémentarité des pratiques qui chacune cherche à définir des points de repères après les bouleversements engendrés par le second conflit mondial, dans un contexte hautement idéologique. Ce projet de recherche propose en somme l’analyse d’une notion appliquée aux arts plastiques par chacun des blocs qui s’affrontent dans la Guerre froide. Il tient compte des incidences du combat idéologique sur la formation des opinions, des jugements, des interprétations et des classements dans les arts, afin de pouvoir aborder avec nuances les relations qui se sont établies de part et d’autre du rideau de fer.A l’appui des récentes recherches sur l’art et la Guerre froide, sur les transferts culturels, en tenant compte de l’intérêt croissant porté à l’art polonais et allemand de l’est et grâce au contexte porteur que constitue l’attente d’une reconnaissance de la scène artistique de l’est, le projet sur la notion de réel en France, RFA, RDA, Pologne bénéficie d’un cadre solide. L’un des points capitaux de cette recherche est bien sûr de cerner le terme de réel au sein d’une équipe européenne. Puisqu’il ne peut s’agir d’une stricte équivalence entre les termes français, allemands et polonais, il s’agira de prendre en considération à travers la lecture de la presse artistique, des écrits d’artistes et d’historiens de l’art ce qui est dit de la position de l’artiste par rapport au monde extérieur et de la façon dont celui-ci intervient dans la réalisation des œuvres à travers l’introduction d’objet, le choix de sujet figuré, l’intention de réduire la barrière entre l’art et la vie, la recherche d’approcher au plus près d’une authenticité du rendu de l’objet représenté, à travers des représentations sans fard. La recherche sur la notion de réel s’articule à l’ambition d’en comprendre les déclinaisons de part et d’autre du rideau de fer et à travers les échanges entre l’Est et l’Ouest. Nous nous intéresserons donc en premier lieu à repérer l’emploi de cette notion à travers les regards croisés entre les quatre pays. Pour y parvenir une méthode extrêmement rigoureuse fondée sur le dépouillement d’archives, de catalogues d’expositions et de revues sera mise en place. Ces travaux de recherches seront appuyés par la collecte d’entretiens auprès des artistes qui ont vécu durant ces années. Quatre doctorants en histoire de l’art contribueront à la réalisation du projet, chacun se concentrera sur l’un des pays en question. Un post-doctorant examinera la question du réel d’un point de vue théorique. Quatre seniors professeurs, spécialistes de questions en jeu dans ce projet accompagneront le travail intellectuel du groupe par leurs recommandations, leurs critiques, ils aideront à l’affinement des propositions grâce aux liens scientifiques qu’ils permettront d’établir, ils s’impliqueront dans les résultats de la recherche à travers leurs contributions aux rencontres et publications. Le travail a été conçu en quatre phases sur soixante mois. Les trois premières phases consacrées au dépouillement ont été développées durant les trois premières années du projet (2011-2013). La dernière s’étend sur les quatrième et cinquième années (2014-2015) et consiste à valoriser les recherches par des analyses, des interprétations et des projets éditoriaux. Les résultats de la recherche consisteront en une série d’ateliers, l’édition d’un volume collectif afin d’offrir une vue des diverses questions soulevé par le projet, ainsi qu’une anthologie, une base de donnée regroupant des textes fondamentaux repérés au fil des dépouillements des revues et ouvrages par les chercheurs. Ce projet permettra la constitution d’une équipe experte et inédite, transculturelle et transdisciplinaire autour d’un sujet fondamental pour l’étude de l’art du XXe siècle qui posera les jalons de nouvelles approches en histoire de l’art et en esthétique.Pour plus d’informations vous pouvez consulter www.own-reality.org
↧