Appel à communicationsBalzac et la Chine/ La Chine et BalzacJournée d’études du samedi 28 juin 2014 à la Maison de Balzac, ParisLe chiasme de ce titre n’est pas qu’un effet de style, mais il renvoie à la double perspective qui structurera cette journée d’études. D’une part, la représentation et la signification de la Chine dans l’œuvre de Balzac; d’autre part, la présence et la lecture, aujourd’hui, de Balzac en Chine. Et tout d’abord qu’est-ce que la Chine pour cet auteur dont l’imaginaire exotique englobe tout à la fois l’Orient, l’Extrême Orient voire une partie de l’Europe avec l’Espagne, terre maure? La vision qu’il a de la Chine est-elle vraiment représentative de la doxa de l’époquecomme l’affirmait, en 1968, Pierre Citron dans l’article «le rêve asiatique de Balzac»: «Il y a chez lui – il est en ce sens un parfait Français moyen – une sorte d’amalgame à moitié inconscient entre les nègres, les mulâtres, les créoles, et les orientaux qui ne sont pas très différents des Asiatiques 1. »? Ou parvient-il à échapper aux stéréotypes grâce à la bibliothèque de son père qui comprenait pas moins de 25 volumes sur la Chine 2 ? Dans la bibliothèque de Bernard-François Balzac figuraient les récits de ces illustres missionnaires qui ont pénétré en Chine au XVIII e et au XIX e siècles; Balzac cite à plusieurs reprises les pères Du Halde et Grosier dans son œuvreromanesque.Une autre source d’informations majeure dans la connaissance que Balzac possède de la Chine est fournie par son ami Auguste Borget, peintre voyageur qui s’y est rendu en 1838. Auguste Borget a publié en 1842 l’album La Chine et les Chinois pour lequel Balzac rédige un long article paru dans le quotidien La Législature . Ce récit de voyage soigneusement illustré par Borget a-t-il eu quelque influence sur la représentation que donne ensuite Balzac de la Chinedans ses textes ? Ou son imaginaire de la Chine demeure-t-il fidèle à son rêve? un rêve d’exotisme où se mêlent danger, récit et volupté. Car depuis la Physiologie du Mariage , l’Asie hante celui qui s’est donné pour but d’écrire les Mille et une nuits de l’Occident.La deuxième partie de la journée sera, quant à elle, consacrée aux études balzaciennes en Chine et ce que ces études révèlent de l’évolution de l’Empire du Milieu. Traduit dès 1908, à l’époque où la Chine est encore gouvernée par l’impératrice douairière Cixi de la dynastie des Qing, Balzac devient disponible en chinois au moment où se profilent les signes précurseurs de la métamorphose de ce pays à la civilisation millénaire. Dans quelle mesure la réception et la lecture de Balzac dessinent-elles en creux le nouveau visage de la Chine? Le fait que le livre de Dai Sijie, Balzac et la petite tailleuse chinoise , ait été traduit en chinois a-t-il contribué à un renouveau des études balzaciennes ? Quel discours critique est tenu sur Balzac? Pourquoi lire Balzac?Les communications peuvent être monographiques (études de L’Interdiction , La Chine et les Chinois,… ) ou transversales dans les domaines de la littérature, de la traduction, de la linguistique, de la philosophie, de la géographie et de l’histoire, histoire des représentations et histoire des échanges culturels.Quelques pistes, non exhaustives, à explorer:- Connaissance de la Chine en Occident dans la première moitié du XIX e siècle- La Chine et l’exotisme au XIX esiècle- Héritage et enjeux politiques et philosophiques de la Chine des Lumières- Balzac et les récits de voyage- La mode des chinoiseries au XIX e siècle: dessous d’un art décoratif?- Balzac et la sinophilie- Réception et traduction de Balzac en AsieModalitésLes propositions de communication, accompagnées d’un titre, d’un résumé d’environ 500 mots et d’une biobibliographie, sont à envoyer avant le 15 décembre 2013 à Véronique Bui: veronique.bui@univ-lehavre.fr et/ou à Roland le Huenen: r.le.huenen@utoronto.ca[1] Pierre Citron,«Le rêve asiatique de Balzac», L’Année balzacienne 1968, p.306-307.[2] Hervé Yon, «Les livres sur la Chine de Bernard-François Balzac», Le Courrier balzacien, nouvelle série n°21/22, octobre 2012, p.57.
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