Ce colloque s’inscrit dans les travaux du réseau international HELICE (Histoire de l’Enseignement de la Littérature : Comparaison Européenne), dans la suite de la recherche GRAFELIT du laboratoire GRAFE de Genève et dans la continuité des 13emes Rencontres des chercheurs francophones en didactique des littératures, « École et patrimoines littéraires : quelles tensions, quels usages aujourd'hui ? », qui se sont déroulées les 29, 30 et 31 mars 2012 à l’Université de Cergy Pontoise. Ce colloque constitue unélargissement du questionnement autour de l’école et des patrimoines littéraires à l’échelle européenne. Cetélargissement va de pair avec un resserrement autour d’un genre littéraire, patrimonial et scolairespécifique : la fable.Les fables et les fabulistes constituent un patrimoine littéraire et scolaire partagé par de nombreuses nations. Depuis Ésope et Phèdre, en passant par La Fontaine en France, Krylov en Russie, Krasicki en Pologne, les fabulistes constituent des auteurs présents dans les corpus scolaires dans de nombreux pays européens et depuis longtemps. La dimension éducative du genre suffit-elle à expliquer la présence des fables dans les écoles d’autrefois et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs ?L’objectif de ce colloque est de déterminer, dans une perspective historique, pourquoi et comment le genre de la fable a été investi dans divers contextes scolaires et culturels, à l’échelle européenne ; comment et pourquoi il est configuré par l'école (scolarisation, transposition …), constituant des patrimoines nationaux et peut-être un patrimoine commun européen. Le colloque vise la recherche des points communs et desdivergences dans les usages scolaires des fables, en interrogeant la place des fables à l’école dans l’espaceeuropéen, leur rôle, les enjeux qui leur sont assignés et les modalités de leur enseignement ou transmission, tout au long des deux derniers siècles au cours desquels dans la plupart des pays européens se met en place un système éducatif national et démocratique.Si les fables sont présentes dans de nombreux pays, à différents niveaux scolaires et dans presque toutesles filières, c’est qu’elles répondent à des finalités variées, notamment l’éducation morale ou la formation littéraire. Le choix des fables comme thématique commune permet de s’interroger sur les liens que la littérature patrimoniale entretient avec les valeurs et les apprentissages scolaires, sur l’existence ou non de ces liens dans des pays divers, mais également d’observer les processus de patrimonialisation par l’école.Le cadre d’analyse est commun à tous les pays représentés et à toutes les communications afin de permettre de comparer des situations variées. Il devra reposer sur une analyse d'objets et de supports scolaires (manuels, ouvrages scolaires, revues pédagogiques, cahiers, etc.), rassemblés selon les époques et les fréquences d’emploi. À partir de ceux-ci, trois axes de travail se dégagent. Ils seront abordés de manière prioritaire ou en simultanéité.1. Les périodes au cours desquelles les fables sont présentes dans le segment scolaire envisagé. Cette question doit permettre de situer les ruptures et changements dans les emplois qui ont été proposés auxenseignants. Cette mise en perspective s’appuie sur une présentation des plans d’étude ou cadrages officiels pour la lecture ou l’étude des textes littéraires dans les contextes nationaux divers et pour les différents niveaux scolaires concernés.2. La patrimonialisation des textes, des fabulistes et des thèmes. Cette entrée nécessite une recherchedes textes sources et une approche didactique du genre. L’étude de la patrimonialisation des textes etdes auteurs peut, dans certains cas, prendre appui sur les particularités éditoriales dans les manuels, avec une analyse de l’iconographie, des tables des matières, mais également des textes de présentation et de commentaires.3. Les modalités d’enseignement et d’apprentissage : il s’agit d’analyser les exercices qui accompagnent les textes et d’observer les modalités d’assemblage dans les manuels, la place des fables dans la structured’ensemble du manuel ou des chapitres. Il s’agit de déterminer les finalités scolaires de l’emploi de cegenre spécifique.Les communications pourront relever de l’analyse diachronique ou synchronique, s’inscrire dans un cadre national ou plus large. Elles pourront porter sur la fable comme genre, sur un auteur, sur un ou des textes, sur une période, sur un niveau scolaire, une filière, etc. dès lors que la contrainte méthodologique (appui sur des supports scolaires), est respectée.
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