Revue Théo Rèmes "RÉALISMES SPECULATIFS ET RELIGION"Date limite pour l'envoi des propositions (1/2 page) : September 15 -> theoremes@revues.orgIl existe un lien intime, et cependant peu étudié, entre ce qui s’est affirmé récemment comme une nouvelle tendance philosophique, celle du « réalisme spéculatif », et la question religieuse. Celle-ci traverse le livre fondateur de Quentin Meillassoux, Après la finitude (2006), parfois de manière explicite et d’autres fois plus implicitement. Le sous-titre de sa thèse de doctorat, « Essai sur le Dieu virtuel » (1997), atteste d’ailleurs de la persistance de la question. Cependant, cette présence insistante de la religion n’est pas facile à interpréter : Q.Meillassoux présente sa doctrine comme un « matérialisme», et il oriente son entreprise dans le sens d’une critique de ce qu’il appelle l’« enreligement de la raison», caractéristique selon lui de la pensée contemporaine. En même temps, son ambition de fonder la possibilité d’une pensée du « grand Dehors », comme le lien explicite qu’il établit entre son argument principal et la preuve cartésienne de l’existence de Dieu, ne peuvent manquer d’avoir des résonnances pour la pensée religieuse.Théo Rèmes consacrera un dossier spécial à cette présence de la question religieuse dans les différentes études philosophiques regroupées autour du « réalisme spéculatif » ou encore des « ontologies orientées vers l’objet », dans une perspective de compréhension interne mais aussi, éventuellement, de reprise critique. Les contributions de ce dossier spécial pourront s’inscrire dans l’un des axes suivant, depuis les différents points de vue des sciences des religions, de la philosophie et de la théologie :- La question de l’« enreligement de la raison » . Quelle est la pertinence historique et épistémologique de ce concept ? En même temps qu’une thèse sur l’histoire de la pensée (et notamment la signification historique du fidéisme de la Renaissance), il s’agit d’une thèse politique : le corrélationnisme, avec le relativisme qu’il implique, en délégitimant les justifications rationnelles de la croyance religieuse (ou de l’incroyance), tendrait à justifier l’imposition violente des systèmes de valeur. Cette thèse peut-elle être étayée historiquement ou sociologiquement ? Quelle est sa pertinence pour comprendre la situation actuelle du discours religieux dans l’espace public ?- Le devenir des questions théologiques dans le réalisme spéculatif .L’argument de Q.Meillassoux, fondé sur la nécessité de la contingence, semble impliquer un athéisme radical. Qu’en est-il ? Quel est le rapport précis entre cet argument et la preuve cartésienne de l’existence de Dieu? Si on l’accepte, met-il fin au questionnement théologique de manière absolue, ou peut-il ouvrir d’autres questions ?- Le rapport de ces nouvelles philosophies aux autres pensées de la religion . On pense bien sûr à la philosophie analytique de la religion, déjà ancienne, et elle aussi très fortement orientée vers le réalisme. D’un autre côté, l’opposition du matérialisme spéculatif à la philosophie continentale de la religion et à son anti-réalisme mériterait d’être mieux documentée. Quel rapport existe-t-il exactement entre le « grand Dehors» de Q. Meillassoux et le « Tout-autre » d’Emmanuel Lévinas ? Dans sa quête d’absolu, le matérialisme spéculatif s’oppose-t-il autant qu’il le dit à la phénoménologie contemporaine, depuis longtemps en recherche d’une manière de thématiser l’altérité radicale ?Enfin, y a-t-il des reprises théologiques possibles des pensées inscrites dans le réalisme spéculatif ?Les propositions d’articles en français ou en anglais (résumé d’une page maximum) sont à envoyer à l’adresse : theoremes@revues.org avant le 15 septembre 2013 . Les articles seront à envoyer pour janvier 2014. Toutes les propositions seront examinées et les articles seront évalués selon la procédure habituelle de la revue.
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