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Existence/résistance des textes? (séminaire Anachronies)

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Séminaire «Anachronies: textes anciens et théories modernes»Séminaire transversalDSA - LILA (ENS), en collaboration avec l’ Atelier de théorie littéraire de FabulaLire les actes du séminaire dans l' Atelier de Fabula : Anachronies .Le donné et le construit (2) : journée d'étudesEXISTENCE/RÉSISTANCE DES TEXTES?Vendredi 07 juin 2013, 10h-18h ENS, salle 235 C, 29 rue d'Ulm, 75005 ParisCoordination : Bérenger Boulay-10h-10h30: accueil des participants et du public.-10h30-12h:Contraintes et possibles , par Bérenger Boulay.Que construit le commentateur? par Florian Pennanech.Discussion.- 12h-14h: déjeuner.- 14h-16h:Construire un texte traditionnel , par Nicolas Bertrand.Généricité et contingence: la question des genres au Moyen Âge , par Patrick Moran.Le statut du concept en stylistique : l'exemple de la prose poétique , par Suzanne Duval.Discussion.- 16h-16h30: pause.- 16h30-18h:Quand le texte résiste ? Une expérience sur l'expérience de Fish , par Sophie Rabau.Discussion.- 18h. Pot amical.À la faveur de réflexions sur la démarche du commentateur de textes anciens, la première année du séminaire «Anachronies» a vu émerger différentes positions constructivistes, dans la lignée notamment des travaux de Michel Charles sur l’interaction entre le texte et le commentaire. Le commentaire ne se contente pas de décrire ou d’interpréter le texte, qui serait simplement donné (après avoir été établi et transmis), mais construit son objet.Dans la perspective d’un constructivisme modéré, qui distingue le texte matériau, qui est reçu, et le texte objet, qui est construit par «sélections, combinaisons et mises en relief [1] », la tâche revient au commentateur plus soucieux de décrire que d’interpréter de rendre compte au mieux de la pluralité et de l’hétérogénéité du matériau et, ainsi, des conditions de possibilité objectives de la multiplicité des interprétations. Dans la perspective d’un constructivisme radical, par contre, on considère qu’il n’existe pas d’autre texte que celui que le commentaire fait surgir, au risque de susciter, en réaction, des mots d’ordre de retour au texte et à «cette vieillerie, “le réel” [2] ».Cette journée d'études s'attachera ainsi à la façon dont, dans nos pratiques quotidiennes, nous sommes confrontés à cet objet, parfois mouvant, fluctuant, voire évanescent, qu'on appelle le «texte»: au vu de la multiplication des études génétiques, de l'accent régulièrement mis sur le rôle de la réception dans sa constitution même, ou encore de la façon dont il est traversé par des catégories génériques ou des réseaux intertextuels qui l'ouvrent à tout vent, on en vient parfois à douter de son existence. À l'inverse, face à ce qui tend de plus en plus à s'apparenter à un lieu commun, on sera attentif aux résistances que le texte oppose: qu'est-ce qui reste, subsiste, demeure irréductible dans cet objet? Existe-t-il un donné textuel? Que dit-on exactement quand on dit que le commentateur construit son objet? Comment les études sur les corpus anciens s'emparent-elles de cette question (compte tenu notamment de l'inévitable invention philologique lors de l'édition de ces textes)? En quoi la littérature, ancienne ou non, présente-t-elle ici une spécificité? La problématique du donné et du construit se pose-t-elle aux littéraires de façon particulière, ou bien le texte n'est-il finalement ni plus ni moins «donné» ou «construit» que n'importe quel objet de connaissance? Autrement dit, devons-nous viser une épistémologie qui nous serait propre? Quelles nouvelles pratiques pourraient alors en émerger? Ce sont quelques-unes des questions qu'on s'emploiera à soulever grâce aux réflexions théoriques et aux exemples historiques qui seront présentées lors de cette journée.[1] Michel Charles, «Trois hypothèses pour l’analyse, avec un exemple», Poétique , n° 164. Paris : Éditions du Seuil, novembre 2010, p. 389.[2] «Mais ne reste-t-il pas indispensable de se raccrocher à cette vieillerie, “le réel”, “ce qui s’est authentiquement passé” comme disait Ranke au siècle dernier?» : Pierre Vidal-Naquet dans une lettre à Luce Giard, à propos de L’Écriture de l’histoire de Michel de Certeau.Bibliographie:Richard Rorty, «Solidarité ou objectivité», Objectivisme, relativisme et vérité. Paris: Presses Universitaires de France, coll. «L'interrogation philosophique», 1994, p. 35-55.Stanley Fish, « Démonstration vs persuasion : deux modèles d'activité critique », Quand lire c’est faire. L’autorité des communautés interprétatives . Paris: Les Prairies ordinaires, coll. «Penser/Croiser», 2007, p. 79-102.Carlo Ginzburg, «Distance et perspective. Deux métaphores», À distance. Neuf essais sur le point de vue en histoire . Paris: Gallimard, coll. «Bibliothèque des histoires», 2001, p. 147-164.Jean-Jacques Rosat, « Russell, Orwell, Chomsky: une famille de pensée et d’action », texte d’une conférence ( enregistrement vidéo ) donnée au colloque «Rationalité, vérité et démocratie: Bertrand Russell, George Orwell, Noam Chomsky», organisé par Jacques Bouveresse au Collège de France, le vendredi 28 mai 2010.NB: La bibliographie est restreinte à dessein pour que les participants puissent prendre connaissance de l’ensemble de ces textes, qui serviront de base commune à la discussion.

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