Pouvoir des formes, écriture des normes. Sur l'action normative des formes brèves en droit, littérature, philosophie, histoire (Moyen Age – Temps modernes)Organisateur s : Laurence Giavarini (CGC) et Frédéric F. Martin (UMR Droit et changement social - Nantes)Présentation :Le colloque «Pouvoir des formes» est une invitation à donner à l’écriture toute sa place dans la production des énoncés et des textes normatifs. Il se situe dans le prolongement d’une question posée par le volume sur L’Écriture des juristes , dirigé par Laurence Giavarini en 2010 concernant l’écriture des juristes comme possible «modèle» d’action de l’écriture ou de l’écrit. La réflexion sera resserrée autour de ce que l’on a appelé «formes brèves» et d’un type ou un domaine d’action spécifique, celui qui concerne la production des normes. En droit, les juristes rapportent généralement le «pouvoir normatif» à l’«auteur» de la norme et en donnent volontiers une interprétation volontariste; pour autant, ce «pouvoir» peut également être cherché dans l’écriture, du côté peut-être de la permanence et de la généralité dont la forme doit être porteuse. De même, s’agissant des études littéraires, des objets tels que la sentence ou les fables supposent une stabilité formelle, induisent un processus de reconnaissance de celle-ci, qui peuvent être reliés à la production de la norme. Nous voudrions ainsi proposer un rapprochement entre ces différentes façons d’aborder le texte, son format et son pouvoir. Adages, proverbes, brocards, maximes, sentences, moralités, fables, exempla, dits, sotties, mais aussi règles de conduites: nombreux sont les exemples de textes, de taille variable, qui peuvent être présentés isolément, en série ou insérés dans d’autres textes et qui entremêlent le narratif et le prescriptif, le lieu commun et l’invention, qui s’appuient sur des modèles d’écriture qu’ils retravaillent. Les formes brèves, l’action normative de leur écriture posent la question des rapports entre la stabilité d’une forme (son caractère «normé» si l’on veut), sa reproductibilité, et son contenu normatif orienté vers l’extérieur de l’écrit, sa capacité à régler des conduites par exemple. La reprise, voire l’institutionnalisation de modèles d’écriture, transforme ainsi l’action de l’écriture, ou sa disposition à l’action, en pouvoir, institué ou reconnu comme tel: transformation des moralités ou des fables en genre littéraire, stabilisation formulaire de l’écriture des normes juridiques, normalisation des formes brèves et de la discontinuité comme ressources normatives mobilisables par quelque discours que ce soit ou distinction, au contraire, entre modes ou contextes d’utilisation, institutionnels ou non, de ces formes.Programme :Introduction Laurence Giavarini (lettres, université de Bourgogne)Jeudi 13 juin 2013 - matin9h30: AccueilL’écriture brève des normes - Président de séance: Patrick Arabeyre (droit, Ecole des Chartes)10h30-11h00: Introduction Laurence Giavarini (lettres, université de Bourgogne)11h00-11h30: Xavier Godin (droit, université de Nantes) - La recension des arrêts dans les «Petits Memoires et Tablettes» de Noël du FailPause11h45-12h15: Philippe Büttgen (philosophie, université de Paris I) - La brièveté et du langage formulaire dans les confessions de foivers 153012h15-12h45: Fanny Malhière (droit, université de Bourgogne) -Le sens de la brièveté des décisions de justice comme mode d'écriture du droitJeudi 13 juin 2013 - après-midiFonctions et usages de la brièveté - Présidente de séance : Simona Cerutti (histoire, EHESS)14h30-15h00: Cécile Bulté (histoire de l’art, université de Nantes) - Formes brèves et petites figures: affirmer son identités par des modèles dans les décors civils (fin Moyen Âge-début de la Renaissance)15h00-15h30: Mathilde Bombart (littérature, université de Lyon III) - De l'instruction à la thérapeutique : usages des contes de Perrault»Pause16h30-17h00: Bérengère Basset (lettres, université de Toulouse II) - L'apophtegme au XVIe siècle, une norme de circonstances17h00-17h30: Paolo Napoli (droit, EHESS)- Langue et«Stylus curiae»chez G. B. de Luca (XVIIe siècle)Vendredi 14 juin 2013 - matinNormativité de la brièveté - Président de séance: Pierre Bonin (droit, université de Paris I)9h30-10h : Frédéric F. Martin (droit, université de Nantes) - «Aux grands maux les formes brèves.» Équivoque des règles et sens de la formule dans le discours juridique (XVe-XVIe siècle)10h-10h30: Géraldine Cazals (droit, université d’Avignon) - L'arrestographie et la forme brèvePause10h45-11h15 : Marie Demeilliez (musicologie, Fondation Thiers / CNRS) - L'écriture des pièces d'orgue en France au XVIIe siècle : modèles, normes implicites et cadre liturgique11h15-11h45: Brigitte Bercoff (lettres, université de Bourgogne) - Brièveté et prescription dans le poème en prose au XX e siècle: le cas de Francis PongeVendredi 14 juin 2013 - après-midiAutonomie de la brièveté? - Président de séance: David El Kenz (histoire, université de Bourgogne)14h-14h30 : Christine Noille (lettres, université de Grenoble III) - L'autonomisation des formes brèves: l'art de lire en rhétorique14h30-15h: Stéphan Geonget (lettres, université de Tours / IUF) - Du «liber locorum rerum» à la maxime de droit, Le Caron et la forme brèvePause15h-15h30: Stéphane Bonnet (philosophie, lycée Louis Armand - Paris)- L'Anti-Machiavel de Gentillet : les maximes du machiavélisme ou Machiavel normé par les anti-machiavéliens16h-16h30: Eric Tourrette (littérature, université de Lyon III) -L’expression du devoir dans les quatrains du président Favre
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