Philippe Chevallier, Michel Foucault et le christianismeLyon, ENS éditions, coll. "La Croisée des chemins", 2011384 p. - 29 €ISBN : 9782847883251Des premiers rites baptismaux à la confession moderne, les références au christianisme sont constantes dans l'œuvre de Michel Foucault. Cette constance s'inscrit dans un questionnement philosophique plus large sur notre actualité: comprendre le rapport que nous avons aujourd'hui à nous-mêmes demande de s’interroger sur les actes de vérité que l’Occident a instaurés depuis les premiers siècles chrétiens. Que faut-il dire et manifester de soi pour être transformé dans son être, pardonné, sauvé, jugé ou guéri ? Ce livre propose une étude critique de l’ensemble des lectures chrétiennes de Foucault, avec une attention particulière portée au cours Du gouvernement des vivants (1979-1980). Ni chronologique ni thématique, le parcours suivi espère retrouver la logique d’un travail à la fois philosophique et historique: quand et comment le christianisme a-t-il été constitué par Foucault en objet de recherche, avec quelles pratiques de lecture et quelles conséquences sur l’interprétation ? Attentif aux mots plus qu’aux choses, le philosophe repère les glissements sémantiques successifs qui annoncent, entre le iie et le ive siècle de notre ère, le passage du monde antique à un univers inédit: celui de la perfection impossible et des fidélités difficiles. Loin de l’image facile d’un christianisme ascétique et intransigeant, Foucault définit l’originalité chrétienne comme la reconnaissance et l’institution paradoxale d’un rapport précaire à la vérité.Philippe Chevallier est docteur en philosophie de l’université Paris-Est. Il a récemment publié Être soi, Actualité de Søren Kierkegaard (François Bourin, 2011). Il travaille actuellement à la Bibliothèque nationale de France.Table des Matières :MICHEL FOUCAULT, BIBLIOGRAPHIEINTRODUCTIONPREMIERE PARTIELE CHRISTIANISME COMME OBJET HISTORIQUE, UNE QUESTION DE METHODEChapitre un – Définition du modèle stratégiqueUsage des concepts dans l'historiographie de Michel FoucaultLa stratégie comme connexion de l’hétérogèneLes « formes de rationalité » sont-elles des idéalités ?Chapitre deux – Le christianisme au risque de l’analyse stratégiqueLe christianisme éclaté : 1973-1977Le christianisme comme « gouvernementalité » : 1978Un nouveau regard sur les institutions politiques : Église et État • Pastorat chrétien et marxisme : un miroir déformant ? • Évaluation critique de l’histoire pastoraleLe christianisme comme « régime de vérité » : 1980Origine et mutation de la notion de « régime de vérité » • Postérité de la notion de « régimes de vérité » : vers le domaine de l’éthique ? • Une double réduction de l’objet « christianisme »Chapitre trois – Foucault et l’historiographie de l’Antiquité tardiveDEUXIEME PARTIEUNE LECTURE SINGULIERE DES PERESChapitre quatre – Le christianisme dans le texteLimites de la première histoire de l’aveu (1974-1978)Spécificité de la forme religieuse de l’aveu • La confession est-elle une pratique coercitive ? • Les manuels des confesseurs comme pratique discursiveLe retour au texte : le virage de 1980Abandon du principe d’exemplarité • Quoi de neuf ? Œdipe • Du fils Œdipe aux Pères chrétiens : radicalisation d’une lectureChapitre cinq – Conséquence sur l’usage des textes : lire et traduire les PèresLire : des choix classiquesTraduire : Foucault, traducteur sourcierCiter : la citation comme pratique de lexicalisationChapitre six – Vers une « anarchéologie » du christianismeTROISIEME PARTIEUNE INTERPRETATION DU CHRISTIANISME COMME VOIE MOYENNEChapitre sept – Le christianisme comme Orient perduTragédie de l’homme occidentalUne expérience d’abord littéraireL’expérience de la transgression : Georges Bataille • L’être du langage, l’être : Roger Laporte, Maurice Blanchot • L’Orient, tentation originelle du christianisme : Pierre Klossowski, Gustave FlaubertLe retour de la métaphysiqueChapitre huit – La relève d’un temps précairePremières hypothèses sur la différence chrétienneLa différence entre le moine et le pénitentLes techniques de soi chrétiennes dans le monachisme • Les techniques de soi chrétiennes avant le monachisme • Pourquoi le laïc ne peut être gouverné comme le moineLa différence entre le salut et la perfectionCONCLUSIONAPPENDICE : POSSIBILITE DE COMPLETER L’HISTOIRE STRATEGIQUE DU CHRISTIANISMEBIBLIOGRAPHIE SELECTIVEINDEX
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