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L’Autre et ses représentations dans la culture arabo-musulmane

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Colloque international L’Autre et ses représentations dans la culture arabo-musulmaneUniversité Michel de Montaigne-Bordeaux 321-22 novembre 2013Maison des Sciences de l’Homme d’AquitaineS’il existe en Occident, et ce depuis le Moyen-Age, de très nombreux écrits ayant pour objet d’étude l’«être arabe», à travers lesquels des intellectuels occidentaux ont essayé, au fil des époques, d’appréhender l’altérité arabo-muslmane selon différents prismes (religieux, philosophique, politique, ethnologique ou sociologique), qu’en est-il du monde arabo-musulman? Quelle place les intellectuels de ce monde ont-ils assignée à l’Autre?L’essayiste Abdellah Laroui postule: «Sans remonter aux exemples classiques de Mas’ûdi et Birûni, on peut soutenir que les Lettres persanes ne furent pas seulement un artifice littéraire, qu’il en exista de réelles sous diverses formes…»Pour abonder dans ce sens, on peut en effet rappeler qu’au cours de son histoire, le monde arabo-musulman, à travers ses voyageurs, ses ambassadeurs, ses commerçants ou ses armées, a été en contact avec une multitude de civilisations et de peuples étrangers qui, en intégrant l’Empire musulman, sont devenus d’importants acteurs et promoteurs de son développement et du rayonnement de sa civilisation.Au sein de cette nouvelle aire culturelle qu’on nomma «terre d’islam», principalement caractérisée par sa diversité sociale et ethnique et dans laquelle en tout cas les Arabes sont devenus minoritaires, comment a-t-on défini l’«Autre»? Quelles représentations s’en est-on faites ? Est-ce qu’on considérait un Indien, un Persan ou un Grec de la même manière qu’un Chinois, un Berbère ou un Africain?Un certain «relativisme» a pu caractériser les représentations arabo-musulmanes de ce qui était ressenti comme «externe» durant la période où le monde arabo-musulman a exercé sur une grande partie du monde une position de domination, mais avec l’effondrement de l’Empire, ce mode d’appréhension s’est progressivement fissuré. Une autre donne est venue bouleverser la vision que les intellectuels arabo-musulmans se faisaient de l’ «Autre»: l’émergence de l’Occident comme nouvelle puissance moderne qui non seulement a menacé la suprématie de leur civilisation mais a même réussi à les assujettir.Abdellah Laroui écrit encore : «Depuis trois quarts de siècle les Arabes se posent une seule et même question: « qui est l’autre (…)? Après s’être appelé pendant longtemps, Chrétienté et Europe, il porte aujourd’hui un nom, vague et précis à la fois, celui d’Occident.»Cet «Autre» occidental et ses avatars ne cesseraient donc de hanter l’imaginaire et la conscience de l’individu arabe, mais selon des modalités pour le moins variables, ne serait-ce qu’en fonction des époques. Si certains intellectuels à l’image d’un Tahtawi, voyaient en lui, et par extension le monde qu’il représente, un symbole de progrès et de modernité, d’autres tels que Hassan Hanafi, plus marqués par l’épisode colonial, investissent l’altérité d'une signification antithétique en considérant l’ «Autre» comme un ennemi, «un serpent à extirper de son ventre». D’autres encore, tel Edward Saïd, en contestant la chosification et l’artificieuse «orientalisation» occidentale du monde arabe, essaient d’élaborer un nouveau discours afin d’édifier de nouvelles représentations de soi, que certains chercheurs qualifient aujourd’hui de postcoloniales, parce que débarrassées de l’hégémonie occidentale.Notre propos est de mettre au jour et d’approfondir ces différentes appréhensions de l’altérité. Nous envisagerons l’«Autre» dans une acception métonymique pouvant renvoyer à un large ensemble, culturel, politique, géographique, identitaire… Quant au terme «représentation», il peut être entendu dans son sens premier c’est à dire en tant qu’action de présentification impliquant des dispositifs cognitifs, descriptifs, esthétiques de figuration aussi bien que dans une acception philosophique d’appréhension intellectuelle visant à donner sens et valeur à l’objet considéré ou même dans un sens plus sociologique permettant de prendre en considération des perceptions collectives.Notre colloque vise donc à poser cette question des représentations de l’«Autre» dans la culture arabepour chercher à en distinguer les étapes-clés et les modalités selon les médiums d’expression. Les propositions pourront porter aussi bien sur le monde arabo-musulman classique que sur le contemporain. Elles trouveront leur champ d’application dans la littérature arabe, aussi bien francophone qu’arabophone, dans les écrits historiques aussi bien que philosophiques, dans les arts visuels (cinéma, vidéo, etc.) aussi bien dans les arts plastiques ou spectaculaires.ModalitésLes propositions de communication (titre, résumé en français 2000 signes), ainsi qu’une brève notice biobibliographique (nom, prénom, affiliation, courriel, intérêts de recherche, titres de publications) seront à envoyer par mail en format .doc ou.pdf jusqu’au 30 juillet 2013 , à l’adresse suivante: colloquebordeaux2013@gmail.comAprès sélection du comité scientifique les candidats recevront une notification avant le 15 août 2013.Pour les propositions retenues, une version préliminaire des communications (30000 signes) est à envoyer avant le 15 octobre 2013 .Les interventions qui seront sélectionnées par le comité scientifique feront l’objet d’un volume à paraître en 2014 aux Presses universitaires de Bordeaux.L'inscription au colloque est gratuite. Le comité d’organisation prendra en charge deux déjeuners (21-22) et mettra à la disposition des participants l’offre d’hébergement pour la période du déroulement du colloque. Les frais de transport, d’hébergement sont à la charge des participants.Coordination du colloque:· Omar Fertat (Université Michel de Montaigne-Bordeaux3)· Ahmed Khanboubi (Université Michel de Montaigne-Bordeaux3)Comité Scientifique:· Martine Job, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3· Ahmed Khanboubi, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3· Saïd Hammoud , Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3· Omar Fertat, Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3· Abdellah Bounfour , Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris· Mourad Yelles , Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris· Touriya Fili-Tullon , Université Lumière-Lyon 2· Samir Marzouki, Université de Manouba, Tunis· Hédia Khaddar , Faculté des Sciences Humaines et sociales, Tunis· Zohra Makach , Université Ibn Zohr, Agadir, Maroc· Abderrazak Sayadi , Université de Manouba, Tunis

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