Organisation :Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime (SIEFAR)En partenariat avec :– Université Columbia à Paris– Reid Hall- Université de Liège– FER ULg- Université de Nantes– L’AMODates : 31 janvier – 1er février 2014Lieu : Paris, Reid Hall, rue de Chevreuse, 75006 ParisComité organisateur· Laetitia Dion (U. Lyon 2/Siefar)· Adeline Gargam (U. Brest/Siefar)· Nathalie Grande (U. Nantes/Siefar)· Marie-Elisabeth Henneau (U. Liège/Siefar)Les propositions sont à envoyer pour le 30 juin 2013 aux quatre adresses suivantes :· laetitiadion@free.fr· a_gargam@yahoo.fr· nathalie.grande@univ-nantes.fr· mehenneau@ulg.ac.beAppel à communicationL’accouchement fut, pendant de nombreux siècles, un art du ressort des femmes. Du Moyen Âge jusqu’au Grand Siècle, les femmes ont exercé leur monopole sur la pratique des accouchements en ville comme à la campagne. Mais dès le XVIIe siècle, la médicalisation de la science obstétricale a opéré un bouleversement des rôles et induit, à la fin du XVIIIe siècle, une inversion faisant de ce territoire gynocentré un territoire désormais androcentré. Cette histoire de la mise au monde passionne depuis plusieurs décennies des historiens, comme Mireille Laget (Naissances : l’accouchement avant l’âge de la clinique, Paris, Le Seuil, 1982) et Jacques Gélis (L’arbre et le fruit, la naissance dans l’Occident moderne, XVIe-XIXe siècles, Paris, Fayard, 1984 ; La sage-femme ou le médecin, Paris, Fayard, 1988). Jusqu’à aujourd’hui, cette question de l’accouchement a principalement été envisagée d’un point de vue historique, anthropologique et sociologique, à travers les croyances, les rites, les pratiques, le vécu, la souffrance, ainsi qu’à travers les mutations survenues dans l’Europe moderne.L’objectif de ce colloque est de traiter la question selon une nouvelle approche en envisageant l’accouchement du point de vue du « genre ». Il s’agit de déterminer s’il a existé en France une science obstétricale féminine et masculine et d’en définir les caractéristiques sexuées à la lumière des textes et de l’iconographie, notamment en explorant dans une perspective comparatiste les pratiques, les théories et les pédagogies mis en place par les sages-femmes, par les chirurgiens accoucheurs et par les autorités religieuses. Trois axes de réflexion peuvent être envisagés :1. L’accouchement en tant qu’acte médical (perspective scientifique)Il s’agit de confronter et de comparer les pratiques obstétricales des sages-femmes et des chirurgiens accoucheurs, d’en explorer les caractéristiques et les spécificités, d’en observer les éventuelles similitudes et différences pour chercher à déterminer s’il existait un art obstétrical typiquement féminin. À travers cette confrontation, on tentera de mettre en lumière l’apport des femmes à l’obstétrique. Dans cette perspective, on pourra s’intéresser aux :a. Pratiques médicales de l’accouchement (rituels et gestes obstétricaux en usage, objets et instruments, préventions chirurgicales et sanitaires…)b. Discours médicaux, traités et manuels d’obstétrique : les techniques et les pratiques médicales, l’instrumentation et la médecine de l’accouchement (pharmacopée en usage pour les maladies puerpérales).c. Représentations littéraires et iconographiques de l’accouchement2. La femme enceinte et la parturiente (perspective pédagogique)On s’intéressera à la pédagogie de l’accouchement auprès de la femme enceinte et de la parturiente. On pourra confronter les pédagogies obstétricales et voir s’il existait, ou non, une pédagogie sexuellement différenciée à l’égard de la femme enceinte et de la parturiente.a. Pédagogie destinée aux femmes enceintes en vue de la préparation à l’accouchement.- Manuels et traités sur l’art des accouchements : typologie, contenu, destinataires …- Méthodes, matériels et supports pédagogiquesb. Discours religieux à propos de et destinés aux femmes enceintes et accouchéesc. Représentations littéraires et iconographiques de la femme enceinte et de l’accouchée3. Les maîtresses de l’art (perspective polémique)Il s’agit de présenter quelques parcours exemplaires de l’art d’être sages-femmes, de leur formation et de leur « carrière », de leur difficile co-existence avec les représentants masculins de la science, d’interroger les discours qui leur sont adressés par les autorités (de la société, de la science ou de la religion) et les représentations diverses qu’elles ont pu susciter.a. Représentations des maîtresses de l’art- à travers les trajectoires de praticiennes méconnues ou laissées pour compte - sages-femmes de charité, sages-femmes libérales ou pensionnées et sages-femmes de prison - qui ont pratiqué l’accouchement en milieu urbain, campagnard et carcéral.- à travers les représentations littéraires et iconographiquesb. Débats à propos du partage de la science obstétricale : les conflits d’intérêts entre médecins, chirurgiens et sages-femmesc. Discours religieux (catholiques et protestants) destinés aux sages-femmes (avortement et contraception, baptême sous condition…).
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