Je dirige depuis 2010 la collection Matériau dédiée à la littérature théâtrale. Nous préparons, avec les éditions l'entretemps, un livre collectif sur le texte théâtral contemporain. Les contributions peuvent nous parvenir jusqu'à la fin du mois d'octobre 2012 (entre 1800 et 18 000 signes espaces compris).
Bien des choses ont changé dans l’écriture dramatique contemporaine, elle peut se passer des figures du drame, du conflit, du personnage… L'idée du texte théâtral s'est parfois précisée dans la clarté d'une forme (la tragédie grecque, le drame bourgeois). Ce n'est plus le cas aujourd'hui. On porte à la scène des romans, on fait du théâtre sans texte, les acteurs jouent au milieu d'images numériques. Le texte n’est donc plus nécessairement au centre du geste théâtral: il est un des matériaux qui entrent en jeu dans l’agencement scénique. Comme lui, voix, corps, objets, musiques, vidéos sont autant de lignes sur lesquelles s’écrit la partition du plateau.
Qu'est-ce alors, aujourd'hui, qu’un texte de théâtre? Quelles sont ses spécificités, ses formes? Ses usages, ses fonctions, ses statuts? Quelle place occupe t-il au sein des pratiques scéniques contemporaines? Le texte théâtral est-il simplement un texte écrit pour la scène? Un matériau textuel qu'un metteur en scène destine à un plateau? Quelles sont les pistes lancées par Müller, Bene, Beckett, Artaud? Qu'attendons-nous de la « littérature » théâtrale? Comment peut-elle potentialiser le geste théâtral? Dans quelle mesure ce qui surgit sur les scènes contemporaines est-il une chance pour le texte de théâtre ?
Matthieu Mével
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