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Channel: Fabula, la recherche en littérature
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Intelligence de l’enchantement

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Le volume proposé par Martial Poirson et Jean‑François Perrin contient les actes d’un colloque tenu en octobre 2009, qui faisait suite à un premier colloque : Le Conte en ses paroles. La figuration de l'oralité dans le conte merveilleux du Classicisme aux Lumières1 déjà consacré au conte littéraire des xviie et xviiie siècles. La préface (M. Poirson, « Les affinités électives du merveilleux et de la scène théâtrale française (xviie‑xixe siècles) », p. 9‑56) oriente cette fois la lecture vers l’ensemble des problématiques touchant à la mise en scène du sujet merveilleux sur la scène durant la période moderne, cinéma compris (la contribution de Guy Spielmann étant même consacrée à Georges Méliès, voir plus bas), mais l’essentiel des contributions porte sur le xviiie siècle, considéré comme pivot d’une réflexion sur l’illusion. En effet, si les auteurs touchent à des œuvres et des thèmes déployés sur près de quatre siècles, surtout M. Poirson qui traque les adaptations d’un conte de Perrault jusqu’en 2009 (« Le conte merveilleux, ouvroir de littérature dramatique potentielle : transpositions théâtrales du Petit Poucet », p. 133‑174), l’essentiel des sujets traités se situe à cette période charnière des xviie et xviiie siècles où, sur un fond rationaliste et « philosophique » évoqué à plusieurs reprises (notamment par Béatrice Didier, « Rameau ou le rationalisme enchanté. Magie et raison dans les opéras de Rameau », p. 291‑301, consacré au Zoroastre), l’opéra et le conte fonctionnent, à partir des données différentes du fabuleux que sont la mythologie et la féerie, comme des lieux d’échange entre une poétique officielle, calée sur la norme littéraire, et les espaces de plaisir et de jeu ouverts à la jouissance de l’imagination et du spectaculaire. Benjamin Pintiaux (« Le conte, un opéra imaginaire », p. 71‑89) y reconnaît une parenté, celle de genres « modernes », suscitant « une ambiguïté fondamentale et une pluralité des réceptions possibles », et participent d’une même entreprise subversive » (p. 83). Afin d’en explorer les modalités, le plan adopté  par le livre dégage trois axes : l’adaptation des contes à la scène et leur illustration, la poétique du merveilleux, la fabrication technique de l’illusion visuelle.Il rejoint une bibliographie déjà très riche — la préface et certaines communications soulignant à juste titre l’apport considérable de la revue Féerie2,  ainsi que l’imposant chantier de la publication de l’ensemble des contes et textes corrélés d

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