Faut-il attendre des sciences sociales en général, de l’anthropologie en particulier, qu’elles nous éclairent sur les dysfonctionnements de nos sociétés sur les moyens d’y remédier? Pour Philippe Descola, c’est plutôt en nous engageant à observer le pluralisme des modes d’être qu’elles peuvent contribuer à la transformation du temps présent. Apologie des sciences sociales (PDF - 136.3ko) par Philippe Descola Ce discours a été prononcé à l’occasion de la remise de la Médaille d’or du CNRS le 19décembre 2012. Il a été légèrement remanié pour la présente publication. La version originale sera publiée au mois de mai dans La Lettre du Collège de France . À des sciences qui ont l’humain pour objet, il est normal que les humains demandent des comptes, qu’ils espèrent d’elles des lumières sur ce qui fait d’eux une espèce d’un genre très particulier, donc une meilleure connaissance des ressorts de leurs actions et des façons de les concevoir, des manières présentes et passées de nouer des liens entre eux et avec leur environnement, voire des moyens de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés du fait qu’ils existent nécessairement dans des collectifs. Bref, plus que des mathématiciens, des astronomes ou des botanistes, on attend de nous que nous contribuions à comprendre le monde immédiat dans lequel nous sommes immergés et que nous aidions éventuellement à agir sur lui. Or, deux attitudes s’opposent quant aux attentes pratiques qui s’adressent ainsi aux sciences sociales: l’une, de nature utilitaire, règne plutôt à l’extérieur de celles-ci, tandis que l’autre, de nature critique, domine parmi ceux qui les pratiquent. Lire la suite sur le site laviedesidees.fr…
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