Le pouvoir, dans ses manifestations plus ou moins despotiques, a toujours utilisé la délégitimation comme outil politique de censure, pour désamorcer les idées contraires au régime ou encore pour influencer l’opinion publique. Face aux manifestations diverses et variées du pouvoir, il existe depuis toujours une multitude de formes de dissension et d’opposition, plus ou moins manifestes, plus ou moins agressives. Dans certains cas la délégitimation se donne en tant que discours virulent tendant à éroder patiemment et avec zèle les piliers sur lesquels s’appuie l’autorité constituée, faisant volontiers recours à un spectre très ample de stratégies argumentatives et d’armes rhétoriques. Dans le but de saper les fondements du système dominant (soit-il politique, institutionnel, moral, religieux, culturel,…) ou au moins d’en perturber les équilibres, le discours délégitimant peut aussi bien s’adresser aux victimes du système afin de les embrigader dans les rangs de la dissidence ou d’en recevoir une complicité intellectuelle, que viser les détenteurs du pouvoir ou ses exécutants, ses représentants ou ceux qui de quelque façon que ce soit le perpétuent et le représentent. Entre la démonstration et l’invective, à travers le filtre de l’ironie, de la satire ou de l’insinuation en passant par le ton grave de l’accusation, les identités interdites (soient-elles individuelles, collectives, de personnes ou de pensées) et l’autorité se confrontent et se représentent dans des formes souvent obscures et menaçantes qui visent à démontrer l’illégitimité et, par conséquent, l’impossible acceptation de l’autre. Dans le deuxième numéro de Krypton nous envisageons d’enquêter les différentes formes de la délégitimation à travers des contributions conçues à partir de diverses perspectives disciplinaires ou dans une optique interdisciplinaire. Les études, originales et inédites, doivent porter sur la période moderne et contemporaine (XVI-XXI siècles) et sur les contextes politiques et culturels des pays de langues romanes (aussi bien européens qu’extra-européens). Les articles, rédigés dans l’une des langues acceptées par la revue Krypton (anglais, espagnol, français, italien, portugais, roumain), doivent être envoyés avant le 15 juin 2013 au courriel suivant:krypton@uniroma3.it Les articles feront l’objet d’une double évaluation anonyme ( double blind peer review ) et leur acceptation sera transmise aux auteurs dans les trente jours qui suivent la date de réception de l’article. Les contributions – qui ne doivent pas dépasser les 35000 signes (notes et espaces inclus) – doivent respecter les normes bibliographiques et les consignes typographiques de la revue.
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