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Langues, discours, pouvoirs en contextes coloniaux et post-coloniaux

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Mots. Les langages du politique Appel à contributions pour un dossier publiable en novembre 2014 Langues, discours, pouvoirs en contextes coloniaux et post-coloniaux La revue Mots. Les langages du politique entend publier en novembre 2014 un dossier consacré aux langues, discours, pouvoirs en contextes coloniaux et post-coloniaux. La célèbre phrase d’Antonio de Nebrija dans le Prólogo à sa Gramática Castellana (1492), « Siempre fue la lengua compañera del Imperio » [La langue a toujours été la compagne de l’Empire], montre bien les liens historiques entre langue et pouvoir, et est prémonitoire d’une relation féconde qui s’intensifie avec la découverte de l’Amérique. Car, même si déjà au Moyen Age le développement des langues (ainsi que les premiers essais de standardisation) est associé aux pouvoirs établis, c’est à partir de la Renaissance, comme le rappellent Colombat, Fournier, Puech (2010: 146) que « les grammairiens ont eu le sentiment de contribuer à édifier l’un des piliers sur lesquels repose le pouvoir du Prince et, inversement, la codification de la langue nationale tend à devenir une affaire de politique intérieure de première importance ». Dans une époque de grandes entreprises colonisatrices, les langues des colonisateurs sont promues parmi les / imposées aux populations colonisées et/ou s’implantent dans de nouveaux territoires conquis avec l’arrivée des colons. Cette association langue-pouvoir se fait sentir, certes différemment mais fortement, lors de la décolonisation et en contexte post-colonialiste, entraînant parfois des dynamiques divergentes entre des mouvements de légitimation (plus ou moins symbolique) d’une langue indigène (cf. le guarani au Paraguay) et l’allégeance (subie ou souhaitée) à la langue de l’ancien colonisateur. Ce dossier réunira des travaux concernant les discours sur les langues produits dans des contextes coloniaux et post-coloniaux, qu’ils viennent du colonisé (ou de l’ex-colonisé) ou du colonisateur (ou de l’ex-colonisateur), y compris ceux des religieux qui ont été parfois des intervenants glottopolitiques de premier plan. Ces travaux permettront : - de mieux comprendre la dimension idéologique des discours ; - de réfléchir sur la conscience des représentants des pouvoirs politiques quant au rôle de la langue dans leur entreprise de soumission des populations locales lors des grandes colonisations, de même que celle des acteurs des processus de décolonisation ; - d'élargir cette réflexion à l’époque contemporaine et aux intérêts post-coloniaux (culturels, économiques, politiques…) qui pourraient se cacher derrière la Francophonie, l’Hispanophonie, la Lusophonie (pour ce qui concerne les langues romanes de grande diffusion) … qui mobilisent des moyens humains et financiers importants. On souhaite que les études proposées concernent plus spécifiquement les contextes africains et américains. Les perspectives comparatistes seront les bienvenues. Bibliographie indicative AUROUX Sylvain, 1994, La révolution technologique de la grammatisation, Liège, Mardaga. BAGGIONI Daniel, 1997, Langues et nations en Europe, Paris, Payot. BOYER Henri dir., 2004, Langue(s) et nationalisme(s), Mots. Les langages du politique 74, mars, Lyon, ENS Editions CALVET Louis-Jean et GRIOLET Pascal dirs., 2005, Impérialismes linguistiques hier et aujourd’hui, Aix-en-Provence, INALCO/EDISUD CALVET Louis-Jean, 1974, Linguistique et colonialisme. Petit traité de glottophagie, Paris, Payot. COLOMBAT Bernard, FOURNIER Jean-Marie, PUECH Christian, 2010, Histoire des idées sur le langage et les langues, Paris, Klincksieck CHAKER Salem, 1998, Langues et Pouvoir de l’Afrique du Nord à l’Extrême-Orient, Aix-en-Provence, EDISUD. CHERIGUEN Foudil, 2002, Les mots des uns, les mots des autres: le français au contact de l'arabe et du berbère, Alger, Casbah-éditions DEL VALLE José, éd., 2007, La lengua, ¿patria común?, Madrid, Vervuert – Iberoamericana. MAURAIS Jacques, 2001, Géostratégies des langues, Terminogramme 99-100, Automne, Québec, Les publications du Québec. SENZ Silvia, ALBERTE Montserrat, éds., 2011, El dardo en la Academia, sl, Melusina (2 tomes) SÜSELBECK Kirsten, MÜHLSCHLEGEL Ulrike et MASSON Peter, éds, 2008, Lengua, Nación e Identidad. La regulación del plurilingüismo en España y América Latina, Madrid, Iberoamericana Vervuert. Modalités de soumission Les contributions pourront prendre la forme d’articles (maximum 40 000 signes tout compris) ou de notes de recherche (maximum 15 000 signes tout compris). Les auteurs devront soumettre aux deux coordinateurs, avant le 1er mai 2013, un avant-projet (3 000 signes maximum tout compris), dont l’acceptation vaudra encouragement mais non pas engagement de publication. Les contributions devront ensuite être proposées aux deux coordinateurs avant le 1er novembre 2013 . Conformément aux règles habituelles de la revue, elles seront préalablement examinées par les coordinateurs du dossier, puis soumises à l’évaluation doublement anonyme de trois lecteurs français ou étrangers de différentes disciplines. Les réponses aux propositions de contributions seront données à leurs auteurs au plus tard en mai 2014, après délibération du Comité éditorial. Les références bibliographiques devront figurer en fin d’article et être mentionnées dans le corps du texte sous la forme : (Machin, 1983). L’usage des caractères italiques sera réservé aux mots et expressions cités en tant que tels, et les guillemets aux énoncés dûment attribués à un auteur, ou à la glose d’un syntagme. Un résumé de cinq lignes et cinq mots-clés seront joints à l’article. Coordination du dossier Carmen Alén Garabato : carmen.alen-garabato@univ-montp3.fr Henri Boyer : henri.boyer@univ-montp3.fr

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