DIRECTION : Jean-Marc LARRUE, Giusy PISANO ORGANISATION : Vivien SICA, Stéphane TRALONGO ARGUMENT : L’émergence de la mise en scène théâtrale moderne est intimement liée aux mutations technologiques, médiatiques et sociologiques qui accompagnent l’industrialisation du monde occidental au tournant du XXe siècle. L’histoire du théâtre croise en effet à cette époque les trajectoires de dispositifs visuels et sonores aussi divers que la lanterne magique, le phonographe, le téléphone, le théâtrophone et le cinématographe. L’hybridité des médias est alors régulièrement mise au service de la pratique théâtrale, que ce soit pendant la conception du spectacle (André Antoine répétant avec un phonographe), sa représentation (Sacha Guitry introduisant des projections et faisant jouer des disques) ou sa notation (les régisseurs conservant des photographies de scène). On ne compte pas non plus les adaptations de pièces de théâtre pour le cinématographe et, plus tard, pour la radio et la télévision. Au moment où les technologies numériques font écho à des formes mixtes apparues il y a plus d’un siècle avec l’électricité, il faut réinscrire l’histoire des arts de la scène dans un contexte culturel plus large, en analysant en particulier les liens qui se tissent avec d’autres dispositifs médiatiques. C’est l’objectif de ce colloque qui sera l’aboutissement d’un long travail de collaboration entre archivistes et chercheurs autour d’un fonds précieux de relevés de mises en scène dramatiques antérieures à 1945 et en coopération avec plusieurs institutions patrimoniales. La dernière journée consacrée aux travaux du groupe de recherche "Cinéma, théâtre, émancipation", dirigée par David Faroult et Olivier Neveux sera l’occasion de présenter une étape de ses travaux à l’issue de sa quatrième année de réunions régulières. COMMUNICATIONS (suivies de débats) : * Pascale ALEXANDRE: Le théâtre historique et sa mise en scène d'après les fonds ART (1860-1900) * Martin BARNIER: Evolution technologique du son au théâtre et au cinéma * Livio BELLOÏ: L’invisible mis en scène * Marguerite CHABROL: Héritages du théâtre français chez George Cukor: Paris-Broadway-Hollywood * Delphine CHAMBOLLE: Le son de l’automobile: évolution des techniques sonores et utilisation des sons sur la scène parisienne (1900-1940) * Caroline CHIK: En toile de fond. De la mise en scène à la mise en image * Hwarim CHO: Les adaptations de Corneille dans le fonds de l’A.R.T. * Bérengère DE L'ÉPINE & Emmanuelle TOULET: Le fonds de l’A.R.T. et son traitement documentaire * Geneviève DE VIVEIROS: Choses vues: la mise en scène des adaptations théâtrales des romans de Zola * Vincent DUSSAIWOIR: Les influences réciproques du théâtre et du cinéma * Romain GARCIA: Le son au théâtre, du texte à la scène * Chantal GUINEBAULT: Découvertes, coulisses et hors-champ: l’utilisation du cadre dans les mises en scène d’avant 1945. Histoire et esthétique des techniques du spectacle à partir des archives de la BHVP * Carole HALIMI: L’artifice du "tableau" au théâtre: du texte à la photographie * Adélaïde JACQUEMARD-TRUC: Folies et fantaisies: constitution et évolution de genres * Frank KESSLER & Sabine LENK: Mise en scène / mise en film * Martin LALIBERTÉ: Avant Pierre Schaeffer, bruits et sons dans les mises en scène parisiennes du début du XXe siècle * Jean-Marc LARRUE: Les technologies de reproduction du son au théâtre: à propos du discours essentialiste et de la question de la présence * Geneviève MATHON & Sylvain SAMSON: Impact des nouvelles technologies sonores au théâtre. Le disque: incidence et répertoire dans les théâtres parisiens entre 1911 et 1945 * Viva PACI: Attractions et mise en scène. Dompter les coups d’éclat * Giusy PISANO: Le téléphone, une "nouvelle" technologie pour une nouvelle esthétique de mise en scène * Caroline RENOUARD: Des premiers temps à l’installation du mythe holmésien: mises en scène et interdépendances médiatiques autour de la pièce de théâtre Sherlock Holmes * Jean-Pierre SIROIS-TRAHAN: Les dispositifs mixtes théâtre/cinéma et leur mise en scène/film * Frédéric TABET: Migrations esthétiques et techniques de l'art magique au théâtre, le cas d'une appropriation singulière: L’Escamoteur d’Adolphe d’Ennery et Jules Brésil * Stéphane TRALONGO: Une esthétique de l’éblouissement. La réception des attractions lumineuses à l’époque de l’électrification des théâtres SOIRÉE : * Spectacle de danse traditionnelle coréenne, par Kyungho LEE (professeur de l'université nationale de Chonbuk) et Young Suk CHOI (danseuse étoile et enseignante de Chonbuk) [Titres des danses: 1. DOSALPULI CHOUM (danse de chamanne) ; 2. TAEPYUNGMOU (danse de la paix)] JOURNÉE D'ÉTUDE: "FAUT-IL ÊTRE RÉALISTES ?" (le dimanche 23 juin) : * Jean-Michel DURAFOUR: Explorations, explosions, exploits. De quelques métamorphoses des réalismes (politique, esthétique) chez Jean-François Lyotard * David FAROULT: Pourquoi être réalistes? Présupposés, démarche et sujet des œuvres: quelques cas exemplaires * Thibault FAYNER: Comment se sert-on du fait divers en atelier d'écriture? * Virgilio MORTARI: Artaud ou "Faut-il être cruels pour être réalistes?" * Olivier NEVEUX: Le réalisme attarde l’homme autour de ses ordures * Armelle TALBOT: La réalité sans commentaire: retour sur une certaine tendance du théâtre contemporain * Natacha THIÉRY: Alain Cavalier: "un cinéaste qui libère son spectateur"? * Thomas VOLTZENLOGEL: "Faire des bijoux pour les pauvres". L’héritage du réalisme dans les films de Pedro Costa
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