Journée d’étude organisée par le RIRRA 21 Université Montpellier III QU’EST-CE QUI S’APPELLE «LIED» [SONG, CHANSON, etc.] à l’époque romantique Dans l’histoire européenne des genres, des formes et des valeurs esthétiques, rien, peut-être, n’a changé plus de fois de sens, d’époque en époque, que ce que le français appelle «chanson». Mais c’est, pour la période (dite «romantique») qui intéresse cette journée d’étude, peut-être l’allemand «Lied» qui désigne la chose en question de la façon la plus exacte et la plus vaste. Que dit, par exemple, le vers de Eichendorff «Schläft ein Lied in allen Dingen»? «Une chanson dort en toutes choses»? un chant? un refrain, air, mélodie? un «Lied»? Chacun de ces mots, en français, a quelque chose à répondre à «Lied»; et beaucoup d’autres encore: tous les noms du poème de Hugo «Écrit sur la plinthe d’un bas-relief antique» (musique, hymne, rumeur, bruits, pitié, fanfare, etc.) pourraient peut-être se faire valoir comme des versions de «Lied». Et le même problème de traduction (ou d’intraduisibilité) de «Lied» dans son sens romantique se pose dans toutes les langues. La question, en effet, intéresse peut-être d’abord comme question de traduction, mais traduction dont l’original est à trouver, et dont la place serait marquée, provisoirement et pour que la recherche commence, par «Lied» (mais tout autre nom peut le supplanter). La question serait: quelle est cette chose, qui n’est pas un genre ni une forme, où poème et musique, mots et air, silence et chant, écoute et voix, solitude et chœur, nature et art s’accompagnent, s’entendent ou se répondent, valent l’un pour l’autre, sont l’un l’autre, et dont le «lied» (le lied de Schubert, Schumann) est en Allemagne un des avatars ou une des expressions? Quelle est cette chose dont chacun (savant ou naïf), dont chaque être et objet (oiseau, vent, ruisseau, univers) est capable – quelle est cette capacité ou vertu de toute chose? Quel est le lien entre ce qui s’appellerait donc provisoirement «Lied» (ou «song» ou autrement encore) et la nature, le naturel, le naïf? Le lien entre «Lied», propriété de chacun, et, avec la Révolution française, le désir d’égalité, de démocratie, de voix et de vote? Ces questions se présentent différemment selon la langue et l’exemple pris. Les communications pourraient choisir leur point de départ, soit dans la poésie (qu’est-ce qui pour Wordsworth, Leopardi, Pouchkine, Musset, etc. s’appelle «chanson», ou «chant», ou «canto», etc.?); soit dans la chanson, «populaire», «folklorique», «anonyme» ou pas, soit dans la musique ou la mélodie. Mais la réflexion s’efforcerait, dans cette journée d’étude, de trouver ce point où musique, chanson et poème se confondent ou coopèrent pour produire un ton et une sorte d’art dont le nom se dira dans le plus de langues possible, et dont l’idée permettrait de réfléchir aussi sur ce qui s’appelle «romantique». C’est, en tout cas, l’hypothèse qu’on pourra faire; dans l’époque qui suit (deuxième moitié du XIXe siècle), «chanter» et «chanson» désignent quelque chose d’autre encore; ce pourra être l’objet d’une journée d’étude à venir. date de la journée d’étude: mercredi 2 octobre 2013 lieu: Montpellier III, site Saint-Charles, Centre de Recherches RIRRA 21 propositions de communication à envoyer avant le 15 juin 2013 à Philippe Marty, professeur de Littérature Générale et Comparée, Montpellier III: philippe.marty@univ-montp3.fr
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