À la fin du XXe siècle, le numérique a été accueilli comme la réponse aux problèmes de conservation du patrimoine dans de nombreux domaines ; le support numérique de substitution a pu devenir un véritable support de conservation. Dans ce même temps, se sont posées les questions liées à la pérennisation des œuvres et des objets patrimoniaux « nativement » numériques. Créateurs et producteurs de contenus numériques, tout comme les institutions chargées de leur préservation, ont dû se rendre à l’évidence que le dispositif numérique était éphémère. Patrimoines éphémères induit aussi une question de portée plus générale et qui dépasse le seul champ du numérique : qu’est-ce qui est considéré comme un patrimoine en devenir « digne » d’être acquis, collecté, sélectionné et préservé au travers des doctrines, des normes et des pratiques des professionnels des musées, des archives, des monuments historiques, etc ? Inversement, qu’est-ce qui se trouve exclu des démarches de conservation à long terme ?
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