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(Ré)éditer les classiques (Moyen Age-XXIe siècle), 2e appel

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Appel à contribution pour l’ouvrage collectif à paraître chez Orizons dans la série «Culture des médias» dirigée par Anne Réach-Ngô (Université de Haute-Alsace, ILLE) (Ré)éditer les classiques (Moyen-Âge ‒ XXI e siècle) Remise des propositions et acceptation des articles: fin mars 2013 Remise des articles: fin octobre 2013 En s’intéressant aux ouvrages que l’on peut qualifier de «classiques» et aux pratiques de publication qui leur sont propres, cet ouvrage collectif voudrait susciter une réflexion sur l’influence de l’édition et de la librairie sur la patrimonialisation des œuvres et leur intégration à l’institution littéraire. De fait, l’intervention éditoriale, lors de la mise en livre et de la diffusion des textes, contribue à informer le lecteur sur la nature des ouvrages qui lui sont soumis. De surcroît, les procédés éditoriaux contribuent au succès de certaines œuvres et notamment à leur «classicisation», que l’on pourrait définir comme la reconnaissance de la participation d’une œuvre à l’histoire littéraire et son intégration à un Panthéon érigé par les institutions, les circuits marchands, la doxa , etc. Procédant à la consécration de certains textes érigés en référence ou d’auteurs reconnus comme des autorités, l’édition et la libraire participent par des moyens qui leur sont propres à la détermination de la valeur de l’œuvre. C’est à ces divers moyens de promotion de la littérature – présentation matérielle du livre, stratégies de vente de l’œuvre, marketisation de l’auteur ̶ que l’on s’intéressa ici en explorant les trois champs de réflexion suivants: 1. Ériger une œuvre en «classique»: les procédés éditoriaux de la consécration On s’intéressera aux moyens par lesquels l’acte de publication et les stratégies de vente contribuent à consacrer certaines œuvres et à en les présenter au public comme des «classiques»: étude des critères qui concourent à la sélection des œuvres, procédés d’intitulation du texte et de construction de l’image d’auteur, discours péritextuels et épitextuels visant à faire la promotion de l’œuvre, procédés de présentation matérielle de l’ouvrage (choix du format, qualité de l’ouvrage, appartenance à telle collection, publication en œuvre intégrale ou en extraits, etc…). Seront particulièrement appréciées les contributions examinant un corpus d’un point de vue synchronique ou diachronique, visant à mettre en valeur l’émergence, au sein d’un contexte éditorial précis, d’œuvres formatées pour accéder au statut de «classique». 2. Le devenir des classiques: les procédés de réactualisation éditoriale Il s’agira également de se demander comment une œuvre qui accède à la consécration et se voit ainsi canonisée est dans le même temps reformulée, récrite, actualisée suivant l’horizon d’attente de ses nouveaux lecteurs. En somme, dans quelle mesure le procédé de classicisation, qui vise à diffuser une même œuvre, estimée justement pour sa singularité, auprès de publics différents, ne va-t-il pas de pair avec une adaptabilité inhérente de l’œuvre, qu’il conviendra d’évaluer? On étudiera notamment les stratégies éditoriales qui visent à perpétuer le succès des œuvres élues: révisions textuelles,modernisation orthographique, traductions, intégration à des anthologies, à des manuels scolaires, élaboration de produits dérivés… On s’intéressera également aux différentes stratégies marchandes qui visent à toucher des publics préalablement ciblés: spécialistes, public «éclairé», grand public, public scolaire… On envisagera aussi le rôle, dans la canonisation des classiques, des institutions (école, université, Académie…) et de la presse qui accompagnent la réception du public. 3. La classicisation anticipée des textes: du classique au best-seller On examinera enfin les pratiques de classicisation éditoriale qui relèvent, de la part de l’édition et de la librairie, de l’art d’anticiper sur l’accession d’un ouvrage au statut de «classique». Dans cette perspective, le classique n’est plus un livre qui fait consensus; c’est le consensus qui fait le classique, au point que la canonisation de l’œuvre intervienne parfois avant même la publication du texte. C’est dès lors le statut de classique prêté a priori à l’œuvre qui assure son succès éditorial et contribue, par la suite, à en faire un best-seller. En somme, l’étiquette de «classique» devient un argument de vente en tant que tel, avant même que l’ouvrage n’ait été lu! On s’intéressera au processus même de la classicisation éditorialeet aux procédés de marketing qui permettent à l’éditeur de positionner l’ouvrage contemporain qu’il publie comme un classique, dès ou avant même sa parution. On pourra alors s’interroger sur les adaptations qu’une telle conception du produit «classique» impose aux stratégies auctoriales (construction d’une image d’auteur, stratégies de communication, etc.). On pourra encore réfléchir à la portée d’une classicisation publicitaire des œuvres par le biais de l’illustration, de la couverture, des jeux de collection et de tout le protocole commercial qui vise à assurer la diffusion et la vente du classique devenu après-coup best-seller. Les propositions de contribution sont à envoyer à , accompagnées d’un titre et d’un résumé, des coordonnées postales et institutionnelles de leur auteur ainsi que d’une brève présentation biobibliographique. Les articles acceptés seront à rendre pour le 31 octobre 2013 au plus tard et ne dépasseront pas les 40000 caractères, espaces compris.

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