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Diaspora congolaise en Belgique: imaginaires et relations postcoloniales au regard du champ artistique

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Diaspora congolaise en Belgique: Imaginaires et relations postcoloniales au regard du champ artistique Colloque international Bruxelles, 11-12 Octobre 2013 En 2010, la Belgique (à travers ses institutions, ses médias et la société civile) célébrait avec enthousiasme le cinquantenaire de l’indépendance du Congo. Une certaine glorification des rapports belgo-congolais était repérable, pourtant le pays est loin d’avoir intégré une ère postcoloniale de critique de soi. Ainsi, malgré l’incontestable renouveau de l’historiographie (post)coloniale depuis le milieu des années 1990, l’idéologie dominante paraît durablement enfermée dans le mythe paternaliste d’un colonialisme glorieux et civilisateur. Les excuses publiques succédant aux commissions d’enquêtes parlementaires ayant mis en lumière certaines violences du pouvoir colonial (Patrice Lumumba, génocide rwandais, par exemple) n’ont pas abouti à un dépassement des contentieux coloniaux, à l’instar des polémiques entourant l'inauguration d’une rue ou d’une statue à la mémoire Lumumba. En outre, l a question coloniale ne se réduit pas à l’ailleurs territorial et temporel car si les Congolais résidant en Belgique constituent une minorité dans le champ des migrations, on ne peut que constater leur surprenante assignation à l’altérité, ainsi qu’une racialisation des rapports sociaux des plus interpellante. La perte de centralité de la Belgique dans l’espace des migrations congolaises, à la faveur d’autres destinations (européennes, occidentales, africaines et asiatiques) est à cet égard significative. De même que les récentes données démographiques établissant l’important niveau de déqualification et de chômage au sein de ce groupe, en même temps qu’un niveau d’instruction record. Si ces chiffres peuvent en partie expliquer les nouvelles géographies diasporiques, ils sont par contre peu prolixes quand il s'agit d'expliquer ce qui se joue dans les rapports sociaux. Au regard des politiques coloniales de mise à distance sociale, raciale et territoriale des Congolais, et des politiques migratoires qui ne pensèrent ni leur venue, ni leur sédentarisation, on serait tenté d’avancer la thèse du caractère structurel, et par conséquent de la transversalité à l’ensemble de la société, de ces discriminations. Une hypothèse que le manque de travaux empiriques dans le domaine scientifique ne nous permet toutefois pas d’affirmer mais que nous souhaiterions soumettre au champ artistique. Si dans le domaine littéraire, la remise du prix Prix Jean Muno à Koli Jean Bofane pour Mathématiques congolaises (2008) inaugure probablement un tournant dans la reconnaissance des lettres et de la mémoire congolaise, l’hypermédiatisation du livre Congo: une histoire (2010) de David Van Reybrouck, et les débats qu’il a suscités, réitèrent par contre la permanence de conflits belgo-congolais concernant l’histoire du Congo, coloniale et postcoloniale. Au-delà de ces deux figures reconnues, et différemment établies, qu’en est-il du champ littéraire et surtout des autres domaines artistiques tels que les arts visuels, le cinéma, la peinture, la bande dessinée, le hip hop, par exemple? De quelle manière les liens forgés durant le temps (post-colonial) alimentent-ils les modes de création, de promotion et de diffusion des artistes? Comment ce champ artistique s’est-il constitué et recomposé dans le temps? Dans quelle mesure et de quelles façons ces expressions artistiques participent-elles à la (dé)construction de la narration nationale? Ces expressions sont-elles en continuité et, ou en discontinuité avec les imaginaires et les représentations de la Belgique au sein de la diaspora? Et enfin, comment les rapports belgo-congolais se reflètent-ils et selon quelle matérialité dans l’imaginaire de la diaspora? Autant de questions qui seront discutées pendant deux jours dans le cadre de ce colloque qui s'adresse aux chercheurs issus de différentes disciplines. Les propositions de communication peuvent s’articuler aux sous-thèmes suivants: Ø Place de la Belgique dans la géographie diasporique à partir des milieux religieux, culturels (comme la Sape) ou institutionnels (université, coopération, etc.) Ø Représentations de la Belgique forgées au cours de mobilités passagères en Europe (vacances, séjours professionnels, migrations, etc.)ou dans le cadre de dynamiques de retour. Ø Perspectives comparées de la situation (post)migratoire belge au sein de la diaspora congolaise. Ø Colonisation et contentieux belgo-congolais à travers le regard diasporique et dans les expressions artistiques belges et belgo-congolaises. Ø Questions identitaires dans la littérature de la diaspora congolaise en Belgique. Ø Mémoire culturelle de la diaspora congolaise: le Congo comme source d’inspiration des Congolais «en» Belgique. Ø Diaspora congolaise et messages mixtes: bande dessinée, arts graphiques et visuels, musique, musées. Quels messages pour quels publics? Ø Ghettoization et hybridité au sein de la communauté congolaise de Belgique. Les résumés de communications de 250 mots sont à envoyer à congolesediasporaconference@gmail.com pour le 25 mars 2013 accompagnés d’une bio-bibliographie. Organisation: Véronique Bragard, Sarah Demart, Sarah Gilsoul, Bénédicte Ledent, Fatima Zibouh, Antoine Tshitungu Kongolo, Jean Bofane, Monique Phoba. En Partenariat avec la Maison du Livre et le Centre culturel Jacques Franck. The Congolese Diaspora in Belgium: Imaginaries and postcolonial relations in the artistic field International Conference Brussels, October 11-12th 2013 In 2010, Belgium (via its institutions, the media and civil society) celebrated the 50th anniversary of Congolese independence with a certain glorification of Belgo-Congolese relations. Yet, Belgium is far from having fully entered a postcolonial era of self-criticism. Despite the indisputable postcolonial historiographical renewal of the 1990s, the dominant ideology appears as permanently caught up in the paternalistic myth of a glorious and civilising colonial mission. The public apologies that followed the commissions of inquiry that brought to light the violence of the colonial power (e.g. Patrice Lumumba, genocide in Rwanda) did not put an end to the colonial disputes, as illustrated for instance by the controversies surrounding the inauguration of a street or a statue in Lumumba's memory. Moreover, the colonial question does not simply boil down to territorial and temporal otherness since, as Congolese people living in Belgium constitute a minority group of migrants, one can only observe how they are considered as other and are subject to social and racial discrimination. The fact that Belgium is no longer Congolese migrants’ preferred destination (they now prefer places such as France, Africa, or Asia) is most relevant in this context. Recent demographical data report heavy unemployment in Belgium among this community despite its high level of education. If figures can partly explain the new geographical diasporas, they do not account for the social relations from which this postcolonial paradox emerges. In view of the social, racial and territorial distancing practices against Congolese people, and the migratory policies which never took their arrival and settlement into account, one is tempted to assert that these discriminations are structural and consequently embedded in Belgian society as a whole. Although this hypothesis cannot not be confirmed because of a lack of empirical work in the field, we would like to submit it to the artistic field. If in the literary context the Jean Muno prize awarded to Koli Jean Bofane for his novel Mathématiques congolaises (2008) marks the beginning of an acknowledgment of Congolese literary expression and memory, the hype around David Van Reybrouck’s Congo: une histoire (2010) and the debates it initiated nevertheless reiterate the persistence of Belgo-Congolese conflicts regarding the colonial and postcolonial history of the Congo. Beyond these two well-known, if differently established, figures, how are the literary field and the other artistic fields such as visual arts, cinema, painting, comics, and hip hop developing? In what ways have the post-colonial relations between the two countries fuelled modes of creation, promotion and visibility for these artists? How has this artistic field come into being and developed? To what extent and in what ways do these artistic expressions participate in a (de)construction of the national narrative? Are these expressions to be considered within a continuum or are they breaking with the imaginaries and the representations of Belgium within the Congolese diaspora? Last but not least, how do the Belgo-Congolese relations emerge and materialize in the diasporic imagination? Those are the questions that will be discussed within the context of this conference that will gather researchers from various disciplines. The questions and topics that could be addressed include, but are not limited to: Ø The place of Belgium within the diasporic geography in religious, cultural (like Sape) or institutional settings (university, NGO, etc.) Ø Representations of Belgium created during temporary migratory periods in Europe (holidays, professional stays, migrations, etc) or within a dynamics of return. Ø Comparative perspectives on the Belgian (post)migratory situation within the Congolese diaspora. Ø Colonisation and the Belgo-Congolese colonial dispute through a diasporic lens and in the Belgian and Belgo-Congolese artistic expressions. Ø Identity questions in the literary texts written by Congolese diasporic artists in Belgium. Ø Cultural memory of the Congolese diaspora: the Congo as a source of inspiration for Congolese people living in Belgium. Ø Congolese diaspora and intermediality: comics, graphic and visual arts, music, museums. What messages for what audiences? Ø Ghettoization and hybridity within the Congolese community of Belgium. Abstracts of 250 words should be sent to congolesediasporaconference@gmail.com by March 25th 2013 with a bio-bibliography. Organisation: Véronique Bragard, Sarah Demart, Sarah Gilsoul, Bénédicte Ledent, Fatima Zibouh, Antoine Tshitungu Kongolo, Jean Bofane, Monique Phoba. With the collaboration of la Maison du Livre et le Centre culturel Jacques Franck.

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