Société des Études Romantiques et Dix-neuviémistes (www. etudes -romantiques.ish-lyon.cnrs.fr) Appel à communications La SERD organisera au premier trimestre 2014, à Paris, son Congrès bisannuel sur le thème: Les mondes du spectacle au XIXe siècle Si le XIXe siècle a récemment été défini comme la «civilisation du journal », on pourrait tout aussi bien y voir une «civilisation des spectacles» tant, des théâtres officiels aux baraques foraines, dans la variété des lieux théâtraux qui se multiplient et se diversifient au cours du siècle, les spectacles y imprègnent la vie quotidienne d’un public de plus en plus large. Le Congrès organisé par la SERD au premier trimestre 2014 a pour projet, non de décrire en détail cette immense entreprise de spectacle qui, jour après jour, rythme la vie culturelle et sociale, mais de s’interroger plus précisément sur les rapports entre les spectacles et l’espace, compris dans sa dimension extra-théâtrale et référentielle. Comment le monde est‑il mis en spectacleau XIXe siècle ? En quoi un spectacle est-il lié à un espace précis? Que dit-il des espaces qu’il met en scène? En d’autres termes, il s’agit d’une part – dans le cadre d’un XIXe siècle qui s’ouvre au monde par le progrès des techniques et des idées – d’envisager la question des espaces représentés (lieux géographiques, espaces naturels, territoires nationaux…), l’intérêt, les visées, les moyens techniques et artistiques de ces représentations; et d’autre part, il s’agit de comprendre dans quels espaces (local, national, européen, mondial), le spectacle et ses pratiques multiples s’inscrivent, et quelles en sont les possibilités et les modalités de circulation. De manière plus générale, les formes multiples du spectacle, la variété des pratiques artistiques, des conventions, des esthétiques de la scène, des modèles de représentations et des codes, dominants ou minoritaires, travaillent à des degrés divers à l’élaboration de constructions symboliques et identitaires fortes (locales, nationales), qui constituent des enjeux particulièrement importants au XIXe siècle. Bien des salles, par exemple, sont désignées comme «nationales» (ce qui signifie alors, le plus souvent, qu’elles ont un caractère officiel), tandis que certains genres sont perçus comme typiquement nationaux, et l’on sait par exemple combien l’opéra a compté dans l’édification de l’unité italienne. En cherchant à définir les «mondes du spectacle», le congrès entend donc avant tout comprendre de quelles façons les spectacles ont contribué à construire une vision du monde et à définir l’identité (géographique, politique et culturelle) de ceux qui y participaient au XIXe siècle, des deux côtés de la rampe. Souhaitant favoriser une approche pluridisciplinaire, le Congrès s’adresse à l’ensemble des chercheurs qui s’intéressent aux spectacles au XIXe siècle: littéraires, historiens, spécialistes des arts du spectacle, historiens de l’art, musicologues, etc. Les questions qui peuvent être abordées au cours du Congrès sont nombreuses et peuvent être articulées autour de quatre points essentiels.
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